La vie est courte, comme toutes choses. Dormir était l’enfer parfois le paradis mais… je ne connais que l’ombre d’une nuit. Une nuit d’enfer. Sommeil agité comme toujours, suant comme jamais. Je me tortillais dans mon lit comme me débâtant contre je ne sais quoi. Et comme souvent, un réveil en sursaut. La main se portant à mon visage, je ne le reconnaissais plus, surprise. Mes cheveux ? Oh non, mes cheveux ? Qui les avait coupés ? Je ne les sentais plus contre mon visage. Mon dieu mais c’était quoi ce truc ? Il fallait qu’on m’explique ou cela clochait. Je relevais alors la couette avec une sensation étrange, un truc inhabituel. J’arquais un sourcil. « Oh… », oui bah ma nuisette n’était plus là, j’étais en boxer et je ne reconnaissais plus vraiment mes jambes féminines puis j’avais des muscles qui avaient poussés pendant la nuit. En parlant de pousser ? C’était qui ce truc dans le boxer ? OMG… mais c’est quoi ce délire ? « Ohoh… », redisais-je alors. M’étonnant enfin de ma voix bien masculine. C’était quoi ce problème ? Je me levais alors en retirant la couette et trouvant appui sur mes pieds, laissant mes « nouveaux » orteils se tortiller sur le tapis. J’arquais un sourcil en allant vers la salle de bain à tâtons mais dans le mauvais sens et paf… un mur. « Aie… », M’écriais-je. La porte de ma chambre ne se trouvait donc pas là ? Non mais vraiment ? C’était quoi ce problème ? J’ouvris la porte qui se trouvait de l’autre côté en me demandant combien de vodka l’on m’aurait fait boire sans me l’annoncer.

Un bruit sourd me sortit de mon sommeil. Ça devait encore être Pearl qui était tombée pendant un cauchemar... Ou alors la petite cachottière avait découché ? Je soupirais en me tournant de l'autre côté, je sentis des cheveux contre mon visage, bien plus long que les miens. Perplexe je faisais le point sur ma soirée, je n'avais pourtant ramené personne ! Est-ce que je perdais la tête ? Est-ce que j'avais bu ? Non j'avais bien en tête tout ce que j'avais fait, étrange.
L'attaque capillaire ne s'arrêta pas comme ça et mettant mon bras sous mon oreiller je sentis un tiraillement au niveau de mon crâne. Je connais cette blague qui consiste à répondre à quelqu'un qui demande si vous êtes allez chez les coiffeur, que non ils sont tombés dans la nuit... Mais qu'ils ont poussés ça non. Pearl m'avait sûrement fait une blague en me mettant une perruque. De toute façon j'étais bien trop au radar, tout ça devait être une sorte de rêve à moitié éveillé. Je m'étalais alors sur le ventre et eu une étrange sensation au niveau du torse, désagréable d'ailleurs. J'écrasais quelque chose et le pli de la couverture me dérangeait. Je me redressais et lâchais un soupir tout en retirant cette foutue perruque... Qui n'en était pas une. Des cheveux long ? Depuis quand je portais des cheveux long ? Et... Mes jambes ?! Non je ne les avais pas perdu mais les frottant l'une contre l'autre j'étais plutôt surpris de constater qu'elles étaient douces. Tendant le bras j'allumais la lumière, enfin presque puisque je ne trouvais pas l'interrupteur, j'essayais l'autre côté et bingo !
Là je restais un peu sous le choc, j'étais dans la chambre de Pearl, dans son lit et pire encore... Dans sa nuisette ! Et honnêtement la seule question qui me vint c'était : Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

Mon dieu ? Mon dieu ? D’abord, j’avais le corps d’un homme et j’étais dans une autre chambre. Je devais avoir ingurgitée assez d’alcool. Pourtant ? Je n’étais même pas sortie, je m’étais endormie sobre assez tôt avec une boite de cookies et un film à regarder. Ce film ? Coup de foudre à Notthing Hill. Je ne savais pas quoi faire… au fond ? Vous feriez quoi ? J’allumais alors la lumière du salon en marchant à tâtons. Je ne connaissais pas la sensation d’un engin masculin entre les jambes. Punaise, ça me gêne. Comment ils font pour marcher avec le service trois pièces ? Je voulais récupérer mon corps et vite. J’allais alors aussitôt vers le buffet. Éclairé par la lumière finement tamisé. Je me mettais devant le miroir en frottant mes yeux encore fatigué avant de me regarder. Et là ? J’hurlais. Un homme qui crie alors que c’est une femme dans le corps ? Ouh ouais, un vrai cri de fillette. « Quoi quoi ? Je suis William ?», je me tâtais alors le torse. Je ne savais que faire. J’étais comme une girouette devant le miroir à me regarder avec cette coupe et ce visage… puis ce torse nu devant mes yeux mais en plus ? C’était le mien. Non mais sérieusement ? C’était quoi ce délire. Je restais figer devant le miroir. Sans savoir que faire. Je baissais le regard vers ce torse nu et ce boxer en arquant un sourcil. Non une idée me traversait l’esprit… mais non, quel horreur. Je ne voulais pas voir ça. Ah non.

Me retrouver dans la chambre de ma meilleure amie était pour le moins déroutant, surtout en sachant qu'hier soir je m'étais bel et bien couché dans mon lit. Mais me réveiller là n'était pas la plus grosse des surprises loin de là ! Des cheveux longs, des jambes douces sans aucune trace d'un poil, une nuisette... Et je n'ose imaginer ce qui se trouve en dessous. En fait je n'ai pas besoin d'imaginer parce que je sais très bien ce qu'il y a. J'ai gagné deux attributs mais j'en ai perdu trois et croyez moi ça fait bizarre. Je regardais mes mains qui n'étaient même pas les miennes et me demandait si je n'étais pas sous l'emprise de la drogue. Je posais mes pieds au sol et les regardais avec un air perplexe « Vous êtes étranges vous deux. » leur dis-je. C'est ridicule je sais mais j'évacue mon trouble comme je peux.
Soudain j'entendis un homme, moi en l'occurrence crier comme
une femmelette. Sortant de la chambre de Pearl rapidement je me précipitais vers la salle de bain. Je comprends mieux pourquoi elle est si maladroite et trébuche tout le temps, c'est physique en fait ! Un peu réticent à l'idée de ce que j'allais voir je m'avançais doucement vers la porte et entrais dans la pièce. Je me retrouvais alors en compagnie de moi-même, en tout cas de mon propre corps mais habité par ma colocataire. Visiblement elle était en pleine contemplation et réflexion, je lui signifiais ma présence « Hurm. ».
Je jetais un regard anxieux vers le miroir et y vit mon reflet, ou plutôt celui de Pearl mais avec moi dedans. Je bougeais alors une main puis l'autre pour être sûr et finissait par faire une belle grimace histoire de voir de quoi ce visage féminin était capable. Reprenant un peu de sérieux je regardais mon vrai moi de haut en bas « Je suis canon, hein ? » déclarais-je avec un petit air fier comme je sais si bien le faire.

La vie est dingue, parfois. On se dit que ça n’arrive que dans les films. L’on se retrouve alors prisonnière d’un corps et merde. Je riais un peu nerveusement en regardant alors sur ma droite. La porte semblait vouloir s’ouvrir et j’arquais un sourcil en continuant pourtant à contempler. C’était trop bizarre pour que je m’arrête mais non, je n’allais pas oser regarder dans le boxer. Erk. Pourtant ? Cette chose gênante me donnait envie… de la réduire à néant juste pour marcher normalement et ne pas avoir l’impression d’avoir des bijoux entre les jambes. Je soupirais doucement en regardant alors vers lui quand il semblait faire ce petit bruit mais en fait ? Vers moi. J’arquais un sourcil en regardant mon corps comme ça et sans savoir que c’était lui. Bon bah, je ne peux pas le deviner non plus. J’inspirais alors profondément en regardant mon corps. Mon dieu mais que faisait-il ainsi devant le miroir ? Des grimaces ? Mais WTF ? J’arquais les sourcils en le regardant. « Tu vas froisser mon visage ! », je lui donnais un peu coup sur l’épaule avant de réaliser que je frappais mon propre corps. Je soupirais doucement en regardant alors William enfin moi enfin lui enfin merde, mon corps et William dedans. Cette situation me rendait dingue, réellement. Je baissais le regard vers son corps qu’il contemplait avant de mettre les mains devant ses bijoux de familles, me sentant alors : matée ce qui me gênait un peu sur le coup. « Oui ben tu te materas quand t’auras récupéré ton corps… », soufflais-je avec un air un peu fier. Je le regardais alors attentivement enfin dans mon corps. « Et ne me mate pas non plus sinon… »,j’allais alors poser une main sur mes fesses et sous le boxer pour le titiller un peu plus enfin les siennes comme j’étais dans son corps et lui pinçant alors. « Et aie… mais ça en vaut la peine ! », je lui fis un sourire assez mutin. « Abimes mon corps, j’abime tes fesses. », je fis un grand sourire en lui tirant la langue avec son visage.

La réaction de Pearl pour les grimaces que je faisais fût assez drôle. J'arquais un sourcil quand elle me mit un coup sur l'épaule et grimaçait « Mais aïe. » oui j'avais senti ce petit coup, c'est donc pour ça que les filles ont toujours mal quand on leur fait une petite pichenette de rien du tout !
La situation était folle, totalement déroutante mais j'arrivais à y trouver un certain amusement. Mieux vaut en rire non ? Je crois que ça cachait mon stress tout simplement. Cependant c'était la première fois que je pouvais me voir comme ça, globalement et je plaisantais là dessus avec mon humour habituel.
Réaction immédiate de Pearl qui pris une pause très cliché, cachant mes parties intimes alors que le boxer sans chargeait parfaitement. Sa seconde remarque me fit arquer un sourcil « Que je ne te mate pas ? » j'éclatais de rire en la voyant se pincer mes propres fesses, avec toutes ses mimiques qu'elle me donnait j'avais l'air très... Gay. « Si tu pouvais éviter de me faire paraître trop féminin... » je levais les yeux et approchait les mains de mes seins, enfin des siens techniquement mais bref on se comprend ! « Si tu tiens à eux, fait gaffe à ce que tu fais un mon beau cul. Je vais avoir un bleu si tu te pince comme ça. » dis-je avant de me regarder de nouveau dans le miroir « Les cheveux longs c'est chiant par contre deux fois plus de chance qu'ils se coincent quelque part et de les tirer. » Un petit sourire en coin je posais les mains sur ma poitrine « Petits mais fermes » la taquinais-je en sachant très bien qu'elle allait sans aucun doute réagir à cela.

La douleur de cette pincée sur sa fesse était minime en fait. Les hommes étaient moins douillets. J’appréciais même être dans ce corps pour cette même raison même s’il allait être abimé mais on s’en fiche. Je soupirais doucement en regardant alors William enfin mon corps attentivement tandis qu’il me demandait de le faire paraitre moins féminin. Pour en rajouter ? Je pris cette pose féminine ou l’on pose la main sur les hanches en lui souriant. « Comme ça ? », je pouvais surement le faire paraitre bien plus gay et même jouer d’une séduction étrange dans un corps d’hommes mais non. Je le voyais alors approcher ses mains de mes seins en me menaçant mais non, Erk… Il me touchait. C’était quoi ce bazar ? Je voulais retrouver mon corps. J’inspirais en le regardant. « T’as pas intérêt… », Lâchais-je alors subitement en le menaçant du doigt avec cette moue typiquement féminine tandis qu’il se contemplait en parlant des cheveux longs. Je levais les yeux en me regardant dans le miroir. Ce n’était pas assez… William… je le faisais sans cesse jusqu’à ce que ça ressemble aux moments où il le fait. Il le fait souvent. J’ai remarquée qu’il le faisait surtout quand il me racontait des bêtises. « Hum hum… coinces les dans une braguette si tu veux… », Lâchais-je soudainement avec cet air moqueur. Il posait alors les mains sur mes seins mais je ne le vis faire que quand je l’entendis alors les commenter. Je riais en le regardant et prenant le rassoir pour homme sur le côté. Oui, bah désolée mais je bénéficie d’une épilation totale sauf aux sourcils donc voilà. Pas d’épilateur. Dommage.

Je lui souriais doucement en me posant sur le petit tabouret en regardant ses jambes. « La gauche ou la droite ? », je tendais alors le rasoir vers une de ses jambes en souriant. « Elles seront toutes douces… », Sur le coup de la taquinerie… je ne me rendais même plus compte de l’étrange de la situation. Elle paraissait même normale. C’était étrange. Totalement. Comme si le monde s’était arrêté. Comme… si enfin c’était compliqué. Un autre monde et cela paraissait être notre monde. Compliqué comme situation qui était devenu un jeu pour être plus précise qui remplaçait l’énormité de la situation. Je posais alors le rasoir sur mes jambes enfin les siennes mais vous me comprenez en souriant avant de faire un rictus. « Oh merde… j’ai oublié un truc… », oui en fait ? J’avais oublié la mousse mais tellement pas l’habitude. Je n’en avais même pas. J’en avais utilisée genre… 15 fois dans ma vie. « Sauvé par le gong… », disais-je en le regardant. « Pas de mousse à raser… », lâchais-je en lui offrant un joli sourire sur son visage tellement masculin.

« Peste ! » lâchais-je quand elle en rajoutait en me travestissant d'avantage par une posture typiquement féminine. Mais ma petite revanche porta ses fruits, ma meilleure amie me connaît bien mais en essayant de me dissuader de toucher à ses atouts ça m'encourageait encore un peu plus à la taquiner ainsi. Je l'observais tenter de m'imiter ou plutôt d'être aussi naturel que l'original « Tu te rapproche mais c'est pas encore ça, faut que tu t'entraîne plus. ». Je grimaçais instantanément quand elle parla de braguette et de coincer... Je la regardais avec crainte « Promets moi d'être super vigilante et de toujours porter un boxer tant que tu es dans mon corps !!! » de un je ne voulais pas qu'elle abîme mes bijoux de famille et de deux ça serait atrocement douloureux.
Décidément elle voulait que je fasse une syncope, prenant le rasoir elle menaçait mes jambes « Aucune des deux, laisse mes poils en paix ! ». Je la regardais avec un air blasé « Si tu y touche je vais chez le coiffeur et demande un mohawk. » dis-je en la défiant du regard, ça c'est assez facile parce qu'elle le fait vraiment bien. La mousse à raser sauva mes jambes mais je gardais ma menace sous le coude au cas où, même si j'avoue qu'il serait bien dommage de lui faire couper les cheveux. Soudain je pris conscience d'une chose, cet échange de corps nous amusait en quelque sorte mais nous avions tous les deux des activités professionnelles bien différentes et si nous restions comme ça les choses promettaient d'être bien plus compliqué. « Pearl... Tu vas devoir aller bosser au casino à ma place. » lâchais-je d'un coup avant de prendre un air inquiet « Et moi, dans ton café ? » j'écarquillais les yeux « Mais je sais pas faire de cupcakes ! » bon ok je paniquais peut-être pour rien, mais si cela ne durait qu'une journée ça allait sauf qu'on ne savait pas du tout combien de temps on serait coincé l'un et l'autre dans cette situation complètement dingue.

Bon… il voulait protéger ses bijoux de familles. Heureusement qu’il portait déjà un boxer et j’avais aussi une irrésistible envie de lui demander comment il arrivait à marcher avec son oiseau entre les jambes. Sérieusement ? Je riais en le regardant. « Me tentes pas ! », lançais avec mon air de peste sur son visage d’hommes. Oui, ça devait être assez comique d’ailleurs pour cela que je me regardais dans le miroir pour en profiter à fond. Je lui souriais en le menaçant alors avec le rasoir. Timidement surtout en commençant à approcher le rasoir de sa peau. Je n’avais pas peur qu’il aille chez le coiffeur pour arranger ma coupe. « Tes poils repoussent plus vite que mes cheveux… tiens dans le corps d’une fille, t’es peu futé ! », disais-je en lui offrant un sourire moqueur mais bon, pas de mousses. Dieu soit loué. Je reposais le rasoir à sa place en me disant que j’étais bien heureuse d’être épilée définitivement. Pas de soucis. Parfois un ou deux poils qui poussent mais on les retire à la pince à épiler et c’est bon. Rien de bien compliqué. Il prit alors un air un peu inquiet en parlant de nos boulots. E le laissais faire sans vraiment m’inquiéter et souriant. « Coool… », soufflais-je alors en le regardant. « Je te rappelle que je connais ton boulot… tu te souviens de mon ancien job ? », rajoutais-je alors en souriant. « Tu sais, ce n’est pas compliqué de faire un cupcake si tu suis la recette ! », j’haussais les épaules. « Ce qui est compliqué c’est de ne pas mettre des saletés partout ! », je disais ça en haussant les épaules. Cette situation ne m’inquiétait pas. Je connaissais William bien assez pour bosser à sa place et ce boulot aussi. Bon d’accord, je ne connaissais pas les employés mais on s’en fiche de ce détail sans grandes importances. Je frayais mon chemin vers la sortie de la salle de bain, on n’allait pas camper en attendant la fée qui nous explique la situation ? Il devait bien y avoir une fée derrière ça ? Je le regardais attentivement enfin je me regardais en baissant le regard vers le boxer alors que je me dirigeais vers la cuisine. « Au fait, tu fais comment pour marcher avec cet engin entre les cuisses ? », lâchais-je en me tournant vers lui. « T’es servi par la nature en fait… », je gardais mon regard vers le boxer en faisant mine de regarder dessous comment c’était.

« Tu tiens à tes cheveux, je tiens aux poils sur mes jambes donc on est quitte. » ces petites taquineries auxquelles nous nous adonnions étaient en fait le reflet d'une certaine inquiétude, car malgré l'amusement qu'elle procurait cette situation était aussi la source d'inconvénients majeurs. Parce que si Pearl connaissait bien mon boulot et pour cause elle occupait une place similaire à Vegas, moi par contre j'allais être en difficulté pour gérer son café... Surtout la partie où il faut faire des bonnes petites pâtisseries. Et puis j'imagine déjà des lourds me draguer, imaginons un peu que je leur réponde de manière trop masculine j'allais attiré l'attention et l'image que les autres ont de ma meilleure amie était en péril. L'avantage par contre c'est que les serveuses pourraient peut-être se changer devant moi sans que cela ne pose de problème.
Je lâchais un soupir « Ouais tu dis ça parce que tu sais les faire mais je t'assure que c'est pas si simple. » je levais les yeux comme je l'aurais fait en étant moi-même l'effet était inévitablement différent « Oh je nettoierais t'en fait pas... Miss maniaque ! » dire ça alors que j'étais dans le corps d'une femme face au mien bien plus masculin c'était vraiment étrange. Mes inquiétudes ne semblaient pas intéresser Pearl plus que ça, si elle recevait des plaintes à son retour j'en déclinerais toute responsabilité « A tes risques et périls de me laisser faire, j'espère que t'as du personnel compétent. » en tout cas je savais qu'une des serveuses était particulièrement mignonne, sauf qu'il serait compliqué de la draguer avec l'apparence de sa patronne « Ça t'embête si on pense que tu es lesbienne ? » disais-je avec un petit air malicieux tout en la suivant hors de la salle de bain.
S'arrêtant subitement elle se regarda, enfin mon corps le vrai, j'éclatais de rire à sa remarque « Tu t'y feras. » mais je repris vite mon sérieux quand elle fit mine d'aller vérifier si effectivement j'étais gâté par dame nature ou dans la norme « T'en doutais ? » lâchais-je avec une lueur de défi dans le regard. Je lui attrapais les mains « T'auras tout le temps de voir ça quand tu iras prendre une douche. ». J'arquais un sourcil en songeant au fait qu'il serait de même pour moi « T'as un bon déo genre efficacité 48h ? » ouais, l'idée de la voir nue même en étant enfermé dans son corps me dérangeant, je la respectais bien trop. « Je prendrais une douche en maillot de bain sinon... » pensais-je tout haut.

C’est dingue la vie. Cette douce petite chose qui n’est qu’une roue qui tourne. Pourquoi autant de philosophie à deux balles ? Non mais punaise, j’étais dans le corps de mon meilleur pote. Non mais sérieusement. Non mais allo, quoi. Faire des cupcakes ? Pas simple ? Je riais nerveusement en hochant la tête mais l’imaginant un peu faire des pâtisseries. Non mais qu’il ne soit pas doué mais mettre le topping par-dessus comme un pro… J’allais donc vers la cuisine en quittant la salle de bain alors qu’il me traitait de Miss Maniaque. Il n’avait pas tort. Enfin dans ce genre de situation ? Devrais-je dire : elle ? C’est alors que j’entendis qu’il me demandait si ça m’embêterait qu’on pense que je sois lesbienne. Je me retournais vers lui en lui lançant un regard noir. « Oh… », disais-je alors sans réagir de suite mais marchant avec ce service trois pièce. Je laissais alors entendre cette question étrange mais quand il me disait que je m’y ferais, j’arquais un sourcil. « Espérons que non ! ». Bah oui, j ne voulais pas rester trop longtemps avec ce paquet entre les jambes. Je pensais les couper si je ne retrouvais pas mon corps. Cela ferait mal mais bon. Je ne répondais même pas quand il me demandait si j’en doutais et je m’apprêtais à regarder alors qu’il me prenait les mains. Je fis aussitôt une moue. « Mais… », et je riais en l’entendant. « Bonne idée ! », soufflais-je en le regardant avec ma mine de peste sur son visage…

Ses questions me firent rire. Du déo ? Pourquoi ? Maillot ? Il me fallut un moment pour comprendre. Je n’avais pas le bon cerveau apparemment. Il me fallait un temps pour capter ce qu’il voulait dire. « Hum… oui, le bikini rose fuchsia, il t’ira trop bien, ma chérie ! », je souriais grandement en allant chercher le pot de farine et lui tendant. « Allez… au fourneau, Cendrillon ! », lâchais-je avant de prendre un tablier et approcher pour lui passer au cou. Je prenais même ses cheveux enfin mes cheveux pour les passer derrière la lanière. « Voilà, t’es toute belle… », lâchais-je avec un sourire mutin avant de lui tirer la langue. J’allais aussitôt vers la table du salon pour attraper mon sac et en sortir : un pot de vernis pour les ongles… « Pendant ce temps, je fais ta manucure ! », lâchais-je assez fière. « Pour avoir osé me demander si… je pourrais avoir la réputation d’une lesbienne ! », je prenais alors le tube pour l’ouvrir et commençant à me vernir les ongles de ses pieds.

Visiblement elle trouvait ridicule que je ne veuille pas la voir nue mais au fond je suis sûr que ça la préoccupait un peu. Je la laissais se moquer de moi et la regardais avec un air blasé « Fais pas genre de ne pas y avoir pensé... ». Mais elle avait une idée derrière la tête, je pris le paquet de farine et docilement me laissait équipé d'un tablier. Grimaçant je lâchais un soupire « La parfaite ménagère. » je levais les yeux en voyant toutes ces mimiques qu'elle avait en étant moi « Tu pourrais arrêté tous ces trucs là ? Entraîne toi à être un homme et j'accepte d'apprendre à faire des cupcakes. » pas question qu'elle aille bosser au casino avec cette attitude, pour quoi j'allais passer ? « Et puis tu oublieras pas que je ne parle pas un mot d'espagnol, ok ? ».
Elle prit du vernis à ongle dans son sac et je la regardais avec perplexité « Euh tu vas faire quoi ? Ma manucure ?? » secouant vivement la tête je posais la farine, croisant les bras « Me touche pas ! » je pris un air plus menaçant « Pearl arrête ça ! » dis-je en la voyant mettre du vernis sur mes ongles de pieds. Basse vengeance pour ma petite plaisanterie je ne manquerais pas de lui renvoyer l'ascenseur elle pouvait en être sûre. « Ok, tu l'auras voulu. » petit sourire en coin sur les lèvres je me mis à cuisiner tout en ayant en tête pleins de choses sympathiques à faire qui l'embêteraient sans aucun doute. Adoptant une attitude tout à fait masculine je lui faisais l'air de rien la démonstration de ce qu'allait être mon rôle quand je serais au Chocothé dans quelques heures. Je me mis à siffloter en faisant les pâtisseries, je galérais un peu mais il paraît qu'il suffit de suivre la recette...

Je grognais alors qu’il disait que j’étais la parfaite petite ménagère en lui tirant la langue car s’il se trouvait ainsi ? Qu’est qu’il pensait de moi ? Je n’étais pas vraiment à l’aise de l’entendre dans le fond. Je grimaçais légèrement. Je fis une moue en l’entendant me dire d’arrêter avec mes mimiques et lui tirant la langue avec mon air encore plus féminin en haussant les épaules. « Moui ! », comment s’entrainer à être un homme alors que l’on est une femme et féministe en plus ? Je levais les yeux en le regardant alors qu’il disait ne pas parler espagnol. « Ok ! », une idée me venait dans l’esprit en pensant à ça. Il n’était clairement pas doué en espagnol et j’avais la chance de pouvoir en jouer en ce moment-même cependant je me contentais de prévoir à lui vernir les ongles. C’est pour cela que j’allais commencer à le faire. Je n’obéissais pas. Il fallait avouer que ma voix n’était pas menaçante. Je commençais à comprendre les hommes qui riaient parfois sous mes menaces de petites filles. Enfin j’avais presque envie de lui dire : même pas peur. Je ne le disais point. Je le regardais alors faire en arquant un sourcil. Il avait l’air grandement stupide dans mon corps à agir comme un homme car il fallait avouer que ça faisait un peu… comme une lesbienne « mâle dominante ». Le genre de femmes qui sont les hommes dans le couple. Je riais nerveusement en regardant alors vers lui. « Tu fais peur… », soufflais-je sans vraiment craindre car les gens savent que je suis folle. Je n’avais pas peur de paraitre ridicule.

J’allais alors ouvrir le placard du salon. Celui avec les vestes et tout le tralala comme les parapluies. Le grand miroir sur la porte me laissait l’occasion de me voir. Je souriais en allant poser le portable sur la table et enclenchant la vidéo. Une coquine qui voulait des preuves pour plus tard et oui. Je ne le regardais même pas faire ses bêtises avec mon corps et faire du bazar dans la cuisine. Je mis alors un peu de musique. Une musique qui fasse bien féminine. Je me posais alors devant le miroir en me mettant à danser comme une ou un ? Je ne sais plus à force. C’était le tour de la vengeance. De bonne guerre certes. Je m’amusais devant le miroir en me dandinant et faisant tout pour paraitre encore plus gay que possible. « You Tube… me voilà enfin voilà William ! », ouh la peste mais il ne fallait pas me chercher. Je voulais bien paraitre masculin à son boulot mais bon. Lui n’avait pas l’air aussi cool que moi. Il allait faire couler ma réputation de femmes, je le sentais. Et je récidivais. « Hello, je suis William et j’ai appris l’espagnole dans un livre qu’on appelle : Comment parler Espagnol pour les nuls ! », disais-je avec un espagnol bourré de fautes tout en le regardant avec un beau sourire en continuant ma danse digne de « Danse avec les stars… version gay ! », ahah.

A la voir agir en tant que moi j'avais vraiment une inquiétude sur ma crédibilité au casino après ça... Et le pire c'est je ne pouvais rien y faire, je n'aurais aucun moyen de vérifier qu'elle fasse les choses sans trop de mimiques et de manières. Mais pour la faire réagir je pense que le mieux était de lui donner l'aperçu de ce que j'allais faire dans son rôle. Je faisais peur et c'était bien là le but « Si tu ne fais pas d'efforts pas de raison que j'en fasse. On passera tous les deux pour des fous. » et toc !
Finalement je me prenais au jeu de devoir préparer des cupcakes même si clairement la cuisine allait se souvenir de mon passage. En plein dans le remplissage des moules à gâteaux j'entendis alors de la musique et laissant tout en plan j'allais voir la nouvelle provocation de ma meilleure amie. J'arquais un sourcil devant ce spectacle « Alors ça tu vas me le payer... » et ma vengeance allait être encore plus terrible puisqu'elle songeait à mettre ça sur youtube « Mais ouais bien sûr, fais attention Pearl... ».
Croisant les bras j'adoptais son air boudeur qui était parfait pour l'occasion « J'ai deux trois idées sous le coude. T'as pas intérêt de poster cette vidéo. » je trouvais ça puérile en plus de ça. Retirant le tablier je commençais à remonter lentement la nuisette avec dans l'idée de la retirer totalement « Je vais aller demander du sucre aux voisins... » lâchais-je avec un air malicieux et ajoutais en passant à côté d'elle « Topless j'aurais plus de chance d'en ramener. ». Le bout de tissu tomba au sol, il faisait frais soudainement mais j'avais bien l'intention de mettre ma menace à exécution. La main sur la poignée je lui fis un clin d’œil et sortait simplement en shorty sur le palier en cachant sa poitrine avec les bras.

Passer pour des fous, notre lot du quotidien ou le mien plus vite. Je n’avais pas peur de la menace car je passais toujours pour une folle. Au pire ? Je pourrais prétexter qu’il m’avait drogué. Ça fait ça un colocataire, non ? Cela peut faire ça ? Je me trompe ? Je souriais en le regardant partir à la cuisine et me mettant alors en action le temps que le vernis ne sèche sur ses ongles de pieds. Je m’amusais assez devant le miroir et c’était même assez espagnole. Je riais en l’entendant et le regardant alors. « Combien ? », quand il disait que j’allais le payer enfin oui, le prix. Je le demandais avec un air typiquement féminin et aussi la voix. Je le enfin la ? Je me perdais enfin bref, je le voyais avec les bras croisés en mode boudeur. Je ressemblais à ça quand je boudais ? Je riais un peu en hochant la tête. « Voyons ce que tu prépares, ma grande ! », disais-je en arquant les sourcils et posant les mains sur mes hanches en souriant. « Bah voyons ! », lâchais-je au sujet de la vidéo sans savoir si j’avais réellement l’intention de la postée. Je le vis alors retirer le tablier et ensuite ? Il remontait ma nuisette. Non mais oh ? Sur le coup… je pensais bêtement : punaise, il a fallu qu’il soit dans mon corps pour qu’il m’enlève ma nuisette. Je pensais ça sans vraiment m’en rendre compte ce qui me déroutant pendant un instant et je restais sur place en l’entendant alors et riant nerveusement. « Non mais tu… quoi… sucre… topless… rhabilles-moi tout de suite. », je prenais ma nuisette sur le sol en le suivant dans le couloir et lui tendant. « William… », disais-je en le suivant à la porte avant de la regardant. « Rentres tout de suite dans cette appartement… », disais-je avec mon air menaçant en arquant un sourcil. « Et puis arrêtes de toucher ma poitrine ! », lâchais-je subitement en me rendant compte de ses bras sur mes seins. Je m’arrêtais alors en riant. « Au fond, je suis canon… », lâchais-je en laissant un doux sourire s’afficher sur mon regard en me « regardant ». Je baissais alors mon regard vers son boxer enfin celui que je portais dans son corps. « Et toi, t’affoles pas, hein ? Ça serait le toupet ! », lâchais-je en levant le regard vers lui. Je lui fis un grand sourire ou l’on voit toutes les dents. « Tu rentres et supprimes cette vidéo ? », demandais-je alors. Visiblement ? J’étais désespérée.

En plus de me faire danser comme... Un je ne sais même pas quoi, Pearl se payait ma tête. A moins qu'elle se moque un peu d'elle même, enfin de l'image qu'elle renvoi lorsqu'elle boude. Alors certes j'avais sa crédibilité niveau zéro en matière de menace, mais j'avais des couilles moi ! Techniquement à ce moment non mais... Bref je me comprends ! Cette petite vidéo était une provocation bien en dessous de celle que j'avais en tête et à peine m'étais-je déshabillé que je pu voir l'effet que cela faisait sur Pearl. Mon visage était plus pâle d'un coup, étrange ! Me suivant dans le couloir elle me tendait la nuisette que je n'avais pas l'intention de remettre « Si je la prends je ne peux plus cacher mes seins mon coco ! » lâchais-je avec ce ton qu'elle prend parfois et l'air de peste en prime. J'arquais un sourcil et la regardais alors bien dans les yeux, hum je comprends pourquoi on me dit que j'ai un regard particulièrement expressif et troublant parfois. C'était étrange de me regarder dans les yeux d'ailleurs « Fallait pas me provoquer. » sur ces mots je prenais la direction de la porte du voisin de palier, pour sûr il apprécierait sans aucun doute cette visite bien qu'elle soit nocturne. J'entendis le commentaire que Pearl fit sur elle-même et eu un léger rire « Je te pensais sûre de tes atouts. ». Elle n'avait pas à avoir de complexe, ma meilleure amie est très loin d'être un repoussoir bien au contraire. Mais c'est sa seconde remarque qui m'acheva alors que j'explosais de rire « Ce serait étrange ouais... Tu te plais ? Tu t'aime ? » demandais-je amusé. Enfin j'obtenais gain de cause puisqu'elle proposait la suppression de la vidéo si je daignais rentrer. Je jetais un dernière regard sur la sonnette puis la nuisette qu'elle tenait toujours. D'un geste rapide je la lui retirais des mains et me dirigeai vers notre appartement « Ok ça me va. Mais attention à ce que tu fais... » je me sentais comme ayant l'avantage sur ce coup là et c'était très plaisant. Remettant la nuisette j'allais finir de nettoyer un peu la cuisine, j'avoue que j'étais assez fier de moi. J'improvisais une petite danse et regardais ma colocataire dans mon corps « Je peux t'inscrire dans un cours de lap dance ? », ouais j'en rajoutais j'aime bien !

« Ce sont mes seins, je les ai déjà vus ! », lâchais-je en l’entendant alors qu’il me trouvait cette excuse pour ne pas remettre sa nuisette et alors ? Non mais oh. Il me rendait dingue là, de suite. Il me regardait dans les yeux et je ne savais pas comment réagir. Non mais… le provoquer. Je riais un peu nerveusement car je ne l’avais montré nu ou à moitié à personne. Maurice poussait le bouchon un peu trop loin, là. J’haussais les épaules quand il disait qu’il pensait que j’étais sûre de mes atouts. « Là, n’est pas la question ! », disais-je aussitôt en lui tendant toujours la nuisette en soupirant avant de faire ma petite imbécilité en voulant simplement rire un peu ou me moquer. Enfin bref, je me comprenais. En gros ? Je voulais voir sa réaction en disant ça mais il riait. « Bah apparemment zéro réaction. Il doit être en panne, ça marche comment ? », disais-je en lui faisant un sourire plein d’ironie avant de proposer la suppression de la vidéo. Je ne voulais clairement pas me tourner les pouces dans un couloir en le regardant à moitié nu dans mon corps, le mien quoi. Il acceptait en reprenant donc ma nuisette. Rassurée ? J’entrais en hochant la tête. « Oui, monsieur ! », lançais-je d’un soupire d’agacement en allant vers la vidéo pour couper l’enregistrement. J’allais alors me remettre dans le canapé en posant mes fesses d’hommes et prenant le paquet de chips à côté de moi. Je regardais alors celui-ci en le dévorant des yeux avant de relever la tête vers lui. « Ce corps sait très bien danser le lap dance, William ! », lâchais-je en penchant la tête avec un sourire qui voulait tout dire. « Je suis une experte ! Je peux peut-être en faire une démonstration à ton directeur ? », je riais en regardant son corps. « Pas pratique quand même ce 3 pièces mais bon, je pourrais y arriver ! », soufflais-je pour moi-même en reprenant alors une chips et un deuxième et un troisième. « Ça t’irait les bourrelets ? », demandais-je en me goinfrant de ce chips comme si je n’avais jamais mangé de ma vie. Je reprenais alors le vernis tout en mangeant encore les chips et m’occupant d’une deuxième couche en chantant le tube merdique d’Aqua : Barbie Girl avec la voix féminine qu’il pouvait faire à l’aide de son timbre.

Chacun notre tour nous nous provoquions toujours un peu plus. Je crois que j'avais quand même frappé fort avec cette dernière menace et même si Pearl remettait en doute le bon fonctionnement de la partie exclusivement masculine de mon anatomie, je la laissais dire en le contentant de hausser les épaules avec un air amusé. Elle avait quand même obtenu de moi que je rentre dans l'appartement sans avoir fait la petite séance d'exhibition au voisin... Dommage pour lui, je suis sûr qu'il aurait apprécié.
La vidéo fut supprimé, j'avais donc gagné cette manche là. Cependant le jeu était bien loin d'être fini, ça nous aidait à dissimuler notre inquiétude face à cette situation. Le paquet de chips à proximité sur le canapé était un élément tentant pour Pearl, d'autant plus sous mon apparence puisque c'est mon corps qui encaisserait la matière grasse. De mon côté je proposais des cours de lap dance, mais mon intérêt n'était absolument pas d'apprendre cette danse. Je me fous de savoir me trémousser autour d'une barre, le but est d'infiltrer le camp ennemi sous couverture et vu comme celle-ci est parfaite j'allais pouvoir profiter pleinement du spectacle. J'arquais un sourcil quand ma meilleure amie me répondit « Tu feras l'aguicheuse quand tu auras récupérer ton corps, vu ? » je soupirais, non les bourrelets ne m'iraient pas du tout mais l'avantage c'est que j'aurais quand même plus de facilité à éliminer le gras que Pearl ne pourrait le faire. « Je pense que je vais me régaler avec toutes les pâtisseries en vente au Chocothé. » je lui adressais un sourire malicieux « Les poignées d'amour t'iront très bien j'en suis convaincu. ». Un peu blasé je me regardais en train de me peindre les doigts de pieds et très franchement cette image était vraiment étrange.
Attrapant une mèche de cheveux et la regardais avec un air dubitatif « Qu'est-ce que j'vais faire des tes cheveux. C'est la galère à coiffer des longs trucs comme ça. » je haussais les épaules « J'aurais peut-être un peu de temps pour aller chez le coiffeur et arranger ça. » dis-je de façon sérieuse alors que je n'en avais pas du tout l'intention.

Mon corps semblait un objet à la façon dont il voulait étudier le lapdance ou aller le présenter devant chez le voisin. Je ne savais pas vraiment comment réagir. Il fallait avouer que ce n’était pas nouveau, entre lui et moi, de se taquiner ainsi. Cela me semblait tellement naturel si l’on passe outre le fait qu’on avait des cours différent. Je commençais en plus à me plaire à être dans le corps d’un homme. Bizarre ? Surement. Et là, il me disait d’être l’aguicheuse quand j’aurais récupérer mon corps. Je riais de plus belle en le regardant de bas en haut. « Il te plait ? Ça fonctionnerait sur toi ? », demandais-je en plaisantant enfin m’étonnant tout de même du ton sérieux et cela ne venait pas du fait que c’était de sa voix bien sûr mais oui, ce ton totalement sérieux. Je me raffolais de ces chips. En général, je n’avais pas vraiment à faire attention à mon poids. Je passais régulièrement me détendre sur le punchingball et j’allais tous les matins - ou presque - courir un peu. Je souriais doucement en penchant la tête quand il disait se régaler au chocothé. « Pour une fois, tu leur ferais honneur à mes petits délices. », lâchais-je accompagné d’un grand sourire taquin. Bah voui, je le voyais très rarement manger mes cupcakes enfin mes biscuits, oui mais pas les cupcakes et les pâtisseries ou alors il le faisait quand je ne le voyais pas ? Morfale. Je regardais alors son ventre attentivement et ses petites tablettes. Petites, hein. Ce n’était pas comme les mannequins que l’on voit partout dans les publicités qui sont gonflés par les produits chimiques et très mauvais pour leur corps. « Oui, toi aussi, ça t’irait bien. », et je reprenais des chips en souriant. Le genre de grand sourire bien moqueur et fouteur de gueule. Le pauvre, j’étais de bonne humeur dans son corps. La peste dans le corps d’un homme. Et il parlait de mes cheveux. « Touches pas à mes cheveux… sinon je drague ton patron ! », lui disais-je avec un grand sourire. « Ou ton ex patron ! », là, je parlais de mon père sans me rendre compte que ça pourrait aussi être de moi que je parlais mais là, je passais une main dans ses cheveux en riant. « Ils sont gras ! »,lâchais-je faussement dégoutée mais j’avais mis une main pleine de chips dedans donc dans un sens j’étais quand même un peu dégoutée. J’allais alors aussitôt allumer la télévision et faisait donc le stéréotype du mec en boxer devant son écran. Oui, je me grattais… ses couilles. Cela me faisait réellement trop bizarre car je passai clairement au rouge tomate. « Fallait trop que j’essaye. C’est cette image que j’ai du mariage… », ahah, c’était trop ça dans ma tête. La femme qui fait le ménage et pense à sa coiffure et l’homme qui se goinfre et se gratte les couilles. Il ne manquait qu’une chose. La bière.

Dans l'élan de la taquinerie je ne fis pas vraiment attention à ce ton un peu trop sérieux avec lequel Pearl venait de me demander si son corps me plaisait. A vrai dire je ne me posais pas la question, elle est mon amie un point c'est tout même si on ne peut pas la classer dans la catégorie des repoussoirs et que sa place est plutôt vers celle des jolies filles. Mais là n'était pas la question, elle détournait encore mes propos afin de me taquiner à son tour, une petit bataille qui pouvait durer longtemps entre nous. Je grimaçais alors qu'elle me faisait m'empiffrer de chips, ça l'amusait en plus de dire que les bourrelets pouvaient m'aller... « Dis adieu à ta silhouette si tu continue comme ça. Pas de raison que je mange des crudités et toi des trucs gras. » je la regardais avec un air de défi, je savais qu'elle tenait à son apparence.
La preuve elle râlait à la simple évocation d'une nouvelle coiffure. Bah alors elle ne me fait pas confiance ? Elle a peut-être raison après tout. Nouvelles menaces de drague, c'est un truc qui la travaille je crois ! Je me mis à rire « Mais ouais c'est ça. Tu n'aurais pas du tout de crédibilité, je suis trop... Masculin pour que tu puisse faire croire que j'ai retourné ma veste. » et ça j'en était convaincu. Je fis une moue quand elle m'accusa d'avoir les cheveux gras « Non c'est tes doigts pleins de chips qui le sont ! Tsss » Non mais pour quoi elle me faisait passer ? Je suis un mec propre et je déteste avoir les cheveux gras en plus.

Le pire était à venir et c'est bouche bée que j'eus droit à cette vision caricaturale du type devant la télé qui se gratte l'entrejambe... Mon entrejambe en l'occurrence ! Je restais figé, les yeux rivés sur cet acte qu'il m'arrivait de faire quand j'étais dans mon corps mais là c'était très différent. J'arquais un sourcil à sa remarque, qu'est-ce que le mariage venait faire là dedans ? « Euh... J'ai pas tout compris mais... » je pris un air dégoûté « Tu viens de te gratter mes couilles... T'as osé ! » ouais le scoop du siècle, Pearl enfermée dans mon corps à moi William venait de toucher mes parties, avec mes propres mains certes mais l'intention venait de son esprit à elle ! « Ok tu joue la carte du mec à fond. Normal c'est une situation pas banale. ». Nous étions donc partis sur la séquence test si je comprenais bien.
J'inspirais alors profondément avant de soupirer « Et bien puisque tu as ouvert le bal c'est à mon tour. » c'était très clairement mon côté joueur qui parlait, j'étais prêt à la défier et je pense qu'elle le savait bien. Je m'approchais du canapé et sans même lui laisser le temps d'une quelconque réaction l'embrassais ou m'embrassais... Enfin bref je m'embrassais en étant dans son corps et elle dans le mien, c'est compliqué. Je reculais avec un petit sourire triomphant celui là même que Pearl sait parfaitement utiliser « J'voulais voir ce que ça fait de m'embrasser. » je bombais la poitrine, fier et ajoutais « Je comprends pourquoi les femmes adorent ça. » je me vantais en exagérant volontairement.

Les menaces ne marchaient pas car je savais que cette situation allait vite s’arranger ou sinon c’était ce que je me disais pour me rassurer ? Et puis, je m’en fichais, je mangeais mes chips et c’était comme ça et pas autrement. Me retrouver dans le corps d’un homme ne me dérangeait pas pour me nourrir. Et punaise, il a faim. Trop masculin, j’arquais un sourcil en secouant la tête et lui souriant en réfléchissant à mes attaques pour lui prouver le contraire. Les femmes même dans le corps d’un homme ont de la ressource. Il me défiait presque de prouver le contraire sans le savoir mais mes doigts dans les cheveux enfin les siens étaient parfaits pour illustrer les choses que je pourrais faire pour le dégouter en ce moment-même. Et là, je partais dans mon délire. Les hommes avaient une image caricaturée dans ma tête enfin disons que j’avais cette image du père américain de famille à la Simpsons qui a laissé son cul en empreinte dans le canapé. Charmant. Je le regardais en haussant les épaules sans rien dire alors qu’il me disait que j’avais osée gratter ses couilles mais je riais doucement. « T’as retiré ma nuisette ! », lâchais-je en haussant les épaules. « T’as caché mes seins avec mes bras… », rajoutais-je en me marrant. « J’ai grattée tes couilles, on est quitte ! », et ouais. La logique de Pearly dans le corps d’un homme. Sérieusement. Je lui rendis un beau sourire alors qu’il disait que je jouais la carte de l’homme à fond mais me contentant de ne rien ajouter de plus pour finir par faire mine de regarder la télévision. J’avais ouvert le bal mais quel bal ? Et là, surprise. Il venait m’embrasser enfin s’embrasser avec mon corps. Enfin bref, vous m’avez comprise mais WTF. Le pire c’était surement que je répondais à ce baiser. Je le regardais sans vraiment savoir quoi dire alors qu’il trouvait ça plaisant. Non mais sérieusement. C’était quoi ce bazar ? Et là… Une sonnerie du four se fit entendre assez forte pour que cela me donne une migraine.

Et paf, je me réveillais. Et merde alors. Je venais de faire un rêve assez étrange. Voir un peu trop à mon gout. Un arrière fout amer dans la bouche. Non mais, j’avais l’impression d’avoir réellement mangé ses foutus chips. Je recrachais un peu dans le vide en toussant alors que je passais une main dans mes cheveux en gigotant doucement… dans mon lit, dans mon corps. Je devais avoir bue pour faire ce rêve et pourtant non. Je soupirais doucement en me relevant et passant une main sur mon visage alors que je retirais le drap couvrant mes jambes. Je regardais alors autour de moi, c’était ma chambre. Paniquée soudainement, je vérifiais même mon corps. Mes jambes, mes bras, pas de pénis surtout. Le soulagement. Je soufflais doucement. Totalement heureuse de retrouver mon corps. Je me relevais en allant me regardant dans mon miroir. « Salut beauté, t’es en forme, on dirait. », ou pas, j’avais le visage d’une fille qui avait pris une cuite et pourtant, non. Et bien que les rêves ne soient de rêves. Que faut-il en apprendre ? Rien en général. Enfin surement mais nous dirons que c’est un peu trop compliqué pour mon petit cerveau en ce moment. Je soupirais doucement en levant le regard vers mon plafond. Blanc mais le mien et pas le sien. J’allais alors sous ma douche et c’était parti pour une journée toute simple. Hop, devenons une femme dans le corps d’une femme.