Je suis le fruit d'une union sans amour, d'un mariage arrangé. Ma mère ne désirait pas avoir d'enfant,  du moins pas avec cet homme qui était son mari, mon père. Ça je l'ai appris au fil du temps en grandissant. Tout était beau et lisse en apparence, une famille aisée, modèle de stabilité des petits bourgeois sans problèmes à la surface mais terriblement malheureux en réalité. Grandir dans ce contexte n'a pas été facile, je déteste mon enfance du moins tout ce qui est en lien avec ma famille parce que j'ai réussi à vivre des bons moments mais s'était toujours à l'école ou avec Pearl ma meilleure amie, ma complice depuis vingt ans.
Une erreur voilà ce que j'étais aux yeux de ma mère, se sont ses propres mots prononcés pendant une dispute que j'avais surpris à l'âge de 7 ans. Le traumatisme fût conséquent, je n'étais pas aimé, par personne... Maintenant je sais qu'elle était simplement malheureuse dans cette vie. Infidèle et amoureuse d'un autre homme elle a finit par s'en aller sans moi et mon père m'inscrivit à l'internat. Je me suis fait émancipé dès que j'ai pu et ai continué une scolarité normale et j'ai même réussi à aller à l'université. Je voulais ensuite rejoindre la police mais passant par une période difficile j'eus des petits soucis pour garder le cap. Moins sérieux, plus violent j'ai même eu des problèmes suite à une bagarre qui tourna assez mal puisque j'avais causé des blessures conséquentes à mon adversaire, je m'engageais dans les marine's un peu par obligation sous des pressions qui me furent faites. Tout s'enchaîna très vite, si vite que je ne compris pas vraiment ce que tout ce que ça impliquait, c'est le jour de mon départ que je pris conscience de ce que j'allais laisser derrière moi, ma vie à Vegas, ma meilleure amie... On avait toujours compter l'un sur l'autre, on s'était soutenu et même si je ne voulais surtout pas m'attacher à quiconque j'étais bien forcé d'avouer que je ne voulais pas la quitter, ça me déchirait le coeur et rien que cette douleur me donnait raison : l'attachement faisait souffrir. Qui allait veiller sur elle ? J'étais plu inquiet pour Pearl que pour moi et pourtant ce qui m'attendait était loin d'être un club de vacance.  Je voyais bien qu'elle était vraiment peiné par mon départ, le premier signe fût simple à voir elle était dans cet arbre qui l'avait toujours abrité quand elle était triste ou contrariée. C'était la veille de mon départ nous avions passé la soirée ensemble essayant plus ou moins de faire comme si de rien était même si la douleur de la séparation planait au dessus de nous et puis au moment de se quitter elle m'a embrassé. Sur l'instant j'étais surpris c'est vrai mais le moment était fort en émotions... Alors finalement c'était un au revoir comme un autre.

Je partis pour 4 ans, j'eus des permissions mais je ne suis pas revenu à Vegas parce que je savais que repartir aurait été bien trop compliqué et puis j'avais peur de ne pas trouver le courage d'y retourner. Je vécu des choses difficiles pendant ces années mais je m'étais blindé à tout ça. J'avais changé, grandit et pris conscience de la valeur de certains petits bonheurs de la vie.
A mon retour j'étais un peu paumé, la vie à Vegas n'avait pas tellement changé mais 4 ans s'étaient écoulés, Pearl était chef de la sécurité dans le casino de son père et elle m'aida à rejoindre l'équipe, notre amitié n'avait pas changé nous étions tout aussi complices qu'avant, on se retrouvait comme si nous nous étions attendus inconsciemment. Deux amis plus soudés que jamais, riant de nouveau ensemble à des choses que nous seuls pouvions comprendre, nous disputant pour des petites conneries et nous réconciliant deux heures après. J'avais craint que ce temps loin l'un de l'autre change les choses mais en fait ça nous avait comme renforcé. Je gardais mon rôle de protecteur, veillant attentivement sur elle chaque fois qu'elle flirtait avec un mec ou pire qu'elle se mettait en couple. Enfin pire... C'était bien pour elle et ça me donnait quelques éléments pour la chambrer un peu. Parfois on aurait pu croire que j'étais jaloux mais trop fier pour l'admettre, mais je ne crois pas que c'était ça... Un événement chamboula un peu cette tranquillité, quand Pearl fût enlevée. Pendant 48h je ne fermais pas l’œil de la nuit enquêtant pour la retrouver avec l'aide de son père mais c'est moi qui trouva la piste de son ravisseur le premier. Je décidais d'y aller seul sachant pertinemment que c'était très risqué mais je m'en fichais pas mal tout ce qui comptait pour moi s'était de sauver ma meilleure amie, chose que je fis. Sous le coup de l'émotion un baiser fût échangé mais je mettais ça sur le compte du choc et du soulagement qu'avait provoqué le sauvetage, peut-être que je me voilais la face mais je ne voulais pas chercher plus loin.
Ce que je savais c'était que j'allais redoubler de vigilance pour qu'elle ne revive plus cela. Sa situation et son état psychologique étaient tellement complexe que ce dont elle avait besoin s'était son meilleur ami et rien d'autre. Parfois la nuit, elle dormait avec moi, et je jouais le rôle d'attrapeur de rêves, la rassurant après chaque cauchemar.  

Les relations entre Pearl et son père avaient toujours été compliquées et ça n'allait pas en s'arrangeant, loin de là. Sa sœur lui menait aussi la vie dure... Et puis tout les non-dits, les secrets et les problèmes qu'elle devait traverser je ne comprenais même pas comment elle pouvait encore supporter tout ça. Elle fini par être lassée, tellement stressée à l'approche du procès de ceux qui avaient bien faillit la tuer. Bien sûr j'étais celui à qui elle se confiait et quand elle m'exposa son projet de partir vivre ailleurs je lui proposais tout de suite de partir avec elle. Pour moi c'était normal et puis je la voyais mal s'en aller seule. Me penser indispensable était peut-être un peu présomptueux mais je ne me voyais vivre avec ma meilleure amie loin de moi. Son projet se concrétisa dans la plus grande discrétion, je faisais en sorte de la couvrir pour que son père ne se rende compte de rien ce qui n'était pas une mince affaire. Nos amis ne voyaient rien venir non plus et nous continuions à faire la fête comme d'habitude. C'était d'ailleurs un peu étrange parfois de faire comme si de rien était alors que l'on prévoyait de se barrer dans quelques semaines.

On le sait tous, parfois l'alcool nous fait faire des trucs stupides. Et lors d'une soirée bien arrosée, alors que nous étions tous bien éméchés on a jouer à ce jeu de se lancer des défis idiots les uns les autres. C'est comme ça que Pearl moi nous sommes retrouvés à nous embrasser, situation anodine si un fois la soirée finie nous n'avions pas remis ça... J'étais loin d'avoir trouver cela désagréable bien au contraire et on s'est laissé un peu emporté par je ne sais quoi. Ça a bien failli vraiment déraper mais Pearl eu un éclair de lucidité, enfin je pense que c'était ça, elle a tout stopper et est même partie. Personnellement je m'en voulais beaucoup le lendemain et me sentais vraiment idiot. J'avais failli coucher avec ma meilleure amie à cause de l'alcool... Après une petite discussion les choses sont rentrées dans l'ordre, et ce petit écart fût oublié. Ca c'est ce que je croyais du moins !
Mais celle qui jusque là ne m'avait jamais déçu, jamais laissé m'as trahi. Bon ok le mot est un peu fort mais sur le coup je l'ai vraiment prit comme ça. Normalement, nous devions partir tous les deux en Espagne mais trois jours avant le jour J Pearl est partie, seule. Elle avait fait changer son billet et bien sûr s'était assurée de ne pas pouvoir être pistée. Par son père ? Par moi ? Les deux ? J'avoue que j'avais mal pris ce revirement de situation.
Je me sentais abandonné par la personne qui comptait le plus pour moi et je n'avais rien vu venir !

Impossible de la joindre, impossible de savoir où elle était j'étais admiratif de la façon dont elle avait mené sa fuite. J'étais en colère d'être laissé sur la touche vraiment, mais dans un sens je comprenais que ses histoires de familles lui tapaient sur le système, tout comme Vegas et les souvenirs qui y étaient rattachés. Par respect pour notre amitié je décidais d'aller au bout de notre projet commun et parti à mon tour mais un peu plus tard que ce que nous avions prévu. Moi aussi j'avais bien joué mon coup et obtenu un poste de chef de la sécurité dans un casino de Barcelone. Avec ou sans Pearl, un nouveau départ s'offrait à moi.