Barcelone, une jolie ville très active pour ce que j'avais eu l'occasion d'en voir depuis mon arrivée. Presque un mois que j'étais là, le temps passe tellement vite ! Ces jours avaient filés à toute allure et je me faisais plutôt bien à cette nouvelle vie. Bon l'espagnol est quand même un problème mais je suis sûr que je vais finir par m'habituer et surtout à comprendre... Heureusement que l'anglais est une langue parlée partout dans le monde parce que je serais très sûrement dans une réelle galère dans le cas contraire.
Un boulot qui me plaît, une ville sympa, des gens agréables, les choses commençaient plutôt pas mal pour moi. Le point à améliorer était mon logement, je sous louais actuellement le studio d'un étudiant parti à l'étranger pour le second semestre et très franchement vire dans une cage à poule ce n'était pas fait pour moi. J'avais un peu l'impression d'étouffer dans ce placard à balais et puis niveau localisation il n'était pas très bien situé. C'est pour ça que je profitais de ma mâtiné de congé pour venir visiter des appartements dans un immeuble qui me paraissait vraiment être un lieu agréable. La vue sur la mer m'attirait beaucoup je dois l'admettre et puis il était nettement mieux situer que le petit truc qui m'abritait actuellement. L'agent immobilier m'avait donné rendez vous directement sur les lieux vers 9h30, j'étais en avance et j'en profitais pour aller prendre un café.

J'entrais dans l'établissement « Le Chocothé », la déco était sympa donnant une allure confortable et moderne à l'ensemble. Je me dirigeais vers une place libre prêt de la fenêtre pour pouvoir regarder dehors, sortant mon smartphone qui venait de vibrer dans ma poche. Je venais de recevoir un message que je m'occupais à lire « Bonjour qu'est-ce que je vous sers ? » demanda une voix en espagnol bien évidement. Je relevais la tête avec un air désolé et répondais en anglais « Bonjour, un café s'il vous plaît. » la jeune serveuse hocha la tête « Avec des biscuits ? » je fis oui de la tête avant de sourire et elle repartie vers le comptoir chercher ma commande. Toujours occupé à bidouiller sur mon Iphone je ne m'occupais pas vraiment de ce qui se passait autour, ni des gens présent dans l'établissement. J'attendais que mon café arrive, j'avais le temps de le boire tranquillement et de profiter du calme d'une mâtiné de congé. Je ne connaissais personne ici hormis mes collègues de travail et une fille rencontrée dans un bar alors autant dire qu'une fois les visites d'appartements terminées je ne savais pas vraiment ce que j'allais pouvoir faire à part du sport et un peu de tourisme.

L’ignorance à ses défauts. Ignorer un détail qui se pourrait important. Ignorer une chose su cette unique terre. L’ignorance n’était plus vraiment ma tasse de thé. Il faut dire qu’inconsciemment ou volontairement… depuis que j’étais enfant… je me cloitrais dans cette douce perception d’ignorance. Cette envie tellement palpitante de me dire : non c’est faux. Ignorer c’était un peu ma tasse de thé à Las Vegas. Ignorer les démons qui me pourrissaient la vie. Là, je vais passer pour la cinglée qui croit aux vampires alors que pas du tout. Mes démons sont réellement humains, je vous l’assure. Mais ignorer ce qui ne devrait l’être. Ignorer un détail qui pourrait changer votre vie ou la perception que vous en avez. C’était dingue. La vie changeait. Je me sentais plus libre. Je n’avais pas peur d’ignorer un détail sur ma vie actuelle. Je voulais tout savoir, tout connaitre. Je n’avais pas peur de moi ou des choses qui pourraient arriver. L’ignorance, oui. C’était le sujet de cette journée alors que levée de bonne heure comme à mon habitude depuis 2 bons mois… Après une bonne douche et un brin de toilette. Maquillage, parfum. Toujours léger bien entendu. J’inspirais doucement passant une main dans mes cheveux alors que l’heure tournait. Cet appartement encore sans personnalité, manque de temps pour l’instant me semblait tellement vide. Je n’avais clairement pas pris le temps de m’y mettre. Me lancer dans la décoration et le faire tout joli. Il ne me ressemblait pas. Des vieux meubles comme ceux qui étaient encore là avec le dernier propriétaire. J’inspirais doucement, me baladant jusqu’à l’ascenseur, serrant mon trousseau de clé dans la main avant d’aller le laisser tomber au fond de mon sac. J’attrapais alors ma bouteille d’eau pour en boire une gorgée. C’était stupide car je venais tout juste de sortir de mon appartement ou j’avais de l’eau à revendre mais bon. Une fois devant l’ascenseur, l’appelant, je roulais des yeux en regardant le fond de ma bouteille comme une allumée. Je devais avoir l’air fin mais j’avais l’impression qu’un truc était dans le fond. J’allais dans l’ascenseur en y grimpant. Je me posais contre la paroi tandis que mon regard restait toujours dans cette bouteille. C’était un reflet ou il se trouvait réellement un truc dans l’eau ? C’était tout ce que j’avais en tête. Une fois à l’étage, je pouvais enfin avancer vers l’entrée intérieure du café, allant directement vers les tables comme par habitude en me faufilant. J’étais ainsi, un bref détail me donnait l’occasion de savoir ou allait, comment. J’avais une logique facile. Je soupirais doucement en retournant légèrement la bouteille mais c’est là qu’un objet qui n’était pas d’habitude dans le chemin se percuta à mon pied. L’aspirateur. Merde, cette fichue serveuse avait l’art de toujours le laisser trainer depuis quelques semaines et à chaque fois, je me faisais avoir. Me trébuchant alors avec la bouteille d’eau qui malencontreusement se renversa alors que je me retrouvais à moitié allongée sur une table assez base que pour me servir de : réceptacle. Tandis que j’avais les fesses dans un pot de cacahuète et le menu qui me rentrait dans le dos mais aussi une personne à côté de moi à table qui devait se demander ce qu’il avait fait pour se retrouver aspergé par de l’eau de la bouteille. « Oups, excusez-moi… », disais-je honteuse de la situation et me sentant assez mal à l’aise pourtant bien d’autres situations embarrassantes m’arrivaient dans le passé mais ma vie était bien différente dans le coin. Pleine de surprises mais je n’avais pas aussi une réputation ou un nom à tenir. Je n’étais personne ce qui était plaisant. La robe blanche remontée en haut de la cuisse déjà trop courte surement mais j’étais ainsi, j’aimais les tenues courtes et surtout à cause de Vegas mais là, sur le coup, elle avait remontée à cause de la table ce qui m’amenait directement à la redescendre. « Désolée… vraiment ! », redisais-je soudainement. Je me répétais mais bon, je soupirais doucement en me redressant et poussant l’aspirateur des pieds. Me retournant vers le client et me retournant aussitôt pour lui tourner le dos en grimaçant. Pourquoi ? Et bien, oui. Ce n’était point un visage inconnu. M’avait-il reconnu ? Pourquoi me retournais-je ? Que faisait-il là ? Pourquoi était-il venu ? Je soupirais doucement en inspirant aussitôt un bon coup. Je levais les yeux en les roulants tout comme pour dire : ça c’est le comble. Ce n’était pas une mauvaise chose au contraire mais ça me tombait dessus que je tombe sur cette table en fait. C’était toujours comme ça, la vie. Pleine de surprises. Je me retournais, une mine un peu… étrange tandis que j’étais embarrassée mêlant surprise, angoisse et sourire. J’étais heureuse mais je ne savais pas comment agir. Moi, là ? J’inspirais doucement en prenant un carnet sur le comptoir tandis que je voulais juste trouver quoi dire. « Bonjour… euh… tu veux quelques choses ? », j’ignorais s’il avait déjà passé une commande ou non. Je ne pouvais pas aussi proposer de quoi s'essuyer, non ?

Mon inattention dans une situation comme celle-ci n'avait a priori pas de raison de me causer du tort et pourtant, on est à l'abri nul part ! J'attendais tranquillement que l'on me serve mon café, profitant du calme pour lire les nouvelles sur le net grâce à mon smartphone. Dingue comme on peut devenir accro à ce truc là et surtout aux possibilités que ça offre en matière de communication et d'information. En bref toute mon attention était focalisée sur cette technologie bien actuelle qui changeait petit à petit nos modes de vie. Et moi qui me pensait bien tranquille sursauta soudainement alors qu'une jeune femme s'étalait sur la table devant moi, m'aspergeant au passage d'eau alors que sa bouteille en plastique vire-voletait à la suite de la chute. Confuse, la jeune femme s'excusa et essuyant l'écran de mon Iphone avec ma manche je lui répondais « C'est pas grave. » ne tiltant même pas qu'elle venait de me parler anglais alors que nous étions bel et bien en Espagne.
Je levais les yeux et cru que mon imagination me jouait des tours, certes je venais de la voir rapidement et c'était désormais son dos auquel j'avais affaire mais elle ressemblait tellement à ma meilleure amie Pearl que je restais bête sur l'instant.
Je secouais la tête légèrement tout en me convainquant que j'avais sûrement rêvé « Pas de problème » répétais-je alors qu'elle s'excusait encore. Elle se tourna à nouveau rapidement et là je compris que je ne rêvais pas. Aussi improbable que ça puisse paraître, ma meilleure amie était ici, dans ce café en même temps que moi et elle m'était pratiquement tombée dessus.

Enfin elle se décida à me faire face, aussi stupéfaite que moi que nous nous croisions ici après trois mois sans nouvelles aucune. Pearl avait bonne mine malgré qu'elle paraisse un peu embarrassé mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Je lui adressais un sourire, la regardant attentivement, tout simplement content de la revoir et surtout de savoir qu'elle allait bien. Elle prit un carnet sur le comptoir et j'arquais un sourcil, elle travaillait là ? « Salut. » je marquais un silence avant de reprendre « Non c'est ok j'ai commandé déjà. ». La situation était plutôt étrange, je ne m'y étais pas du tout préparé bien loin d'imaginer que ce matin précisément je me retrouverais nez à nez avec la personne qui m'avait le plus manqué ces derniers temps. « Par contre j'aimerais bien de quoi essuyer la table si tu peux... Parce que là c'est l'inondation. » je haussais les épaules en lui adressant un regard amusé. A la fois j'étais très heureux de la revoir mais je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'elle était partie sans moi, sans un mot et que j'aurais bien pu ne jamais la revoir, ce qui après vingt ans d'amitié m'aurait beaucoup affecté.

Des retrouvailles, c’est toujours tellement compliqué. L’on se dit que ça va mal se passer et que les choses vont déraper. L’on est même persuadé que ça court à une perte. On ne sait même pas si la personne est heureuse ou non de nous revoir et dans le cas où elle le parait… est-ce vrai ? Il est tellement simple de faire semblant. Il est tellement vrai aussi que nous pouvons également être vrai et France. Là, je ne savais pas comment agir car j’avais un peu de tort. Oui, une raison qui fait que j’avais gaffée ? Partir sans rien dire. Je venais de le reconnaitre après cette eau, cette robe, cette chute, cette… je n’étais normalement pas spécialement maladroite sauf dans des cas extrêmes ou les objets se mettaient devant moi. Bien entendu, c’était humain. J’étais humaine. Je soupirais doucement en le regardant. Bon dieu, il n’avait pas changé alors que moi, si. J’avais osée dénaturer mes cheveux pour une petite mèche et oublier les longueurs. (Ahah) Nouvelle vie, nouvelle coupe. La vie est pleine de surprise, c’est ce que l’on dit à plusieurs reprises et pourtant. Je baissais le regard alors qu’il me saluait. Je ne savais que dire. « Salut ! », je me sentais nulle de ne savoir que dire mais que diriez-vous ? Comment voulez-vous réussir à trouver quoi dire alors que vous êtes prise par surprise. Oui, la surprise. Je ne m’y attendais pas pourtant je l’avais en quelques sortes cherché et j’avais même des discours prêt mais bon… chut. Je soupirais doucement en le regardant et finissant par sourire alors qu’il demandait de quoi essuyer. J’allais passer la main devant le bar en attrapant un torchon sec et souriant. « Oui, bien sûr ! », j’approchais alors en commençant à essuyer la table ce qui me semblait même bizarre. Lui, client et moi, serveuse. J’étais sa patronne… il y a encore quelques mois. Je n’avais pas trop le choix. Une fois l’eau ramassée, je lui tandis une serviette en allant ramasser le paquet qui y trainait et les cacahuètes inondées. Je les mettais sur le bar pour attendre que je sois derrière et je me retournais enfin vers lui. « C’est mieux ? », disais-je bêtement. Je souriais légèrement en haussant les épaules. « Alors comment tu vas ? », lâchais-je en grimaçant aussitôt. « Oui, c’est idiot, je sais, c’est tout ce qu’on trouve à se dire, essuyer la table, prendre des commandes… enfin j’arrive…», je roulais rapidement des yeux. « Ça craint ! », Maugréais-je alors d’un fin murmure entre les temps et allant alors rapidement derrière le bar pour attraper mon tablier et éviter de me tâcher par la même occasion. Je mettais le torchon sécher en prenant alors sa commande et me servant un verre de jus de fruits.

Je revenais alors en posant un nouveau pot de cacahuète et un menu sec avant de le regarder avec un sourire. Je fronçais le nez en posant sa commande. « Monsieur est servi avec le compliment de la maison. », je riais doucement en le regardant avec une sorte de tendresse d’en temps. J’aimais bien être tendre avec lui, calme et douce ce que je n’étais jamais en général avec les autres gens. Une façade qu’il voyait mieux que les autres. Je voulais toujours me montrer forte et compétitive alors que je n’étais qu’une petite fille blessée dans le fond. Une douceur traumatisée même si je n’étais plus vraiment une petite fille depuis bien longtemps mais le fait est que… je voulais être forte. Il n’avait que facilement la fenêtre ouverte sur mes faiblesses. C’était surement un mal… un mal pour un bien ? Oui, pour l’instant, et parfois non. « Tu es venu alors… », disais-je alors bêtement en laissant un sourire satisfait s’afficher sur mon regard. Cette petite dose de bonheur qui se laissait montrer sur une douceur de vie qui était la mienne mais se complet rien qu’en sa présence dans ce café. J’hésitais tellement à m’assoir à sa table et le rejoindre mais j’avais tellement peur de le gêner. Voulait-il me voir ? Moi la stupide vie qui s’est barrée alors qu’on devait partir ensemble ? Je n’en savais rien.

Pearl essuyant la table à laquelle j'étais assis était quelque chose de très bizarre surtout que quelques mois plus tôt elle était ma supérieure hiérarchique au casino de son père. C'était un peu comme si j'étais dans un drôle de rêve, un peu de surréalisme planait et pourtant nous étions bien à Barcelone et bel et bien dans la réalité. Je hochais la tête à sa question « Oui merci. » sa maladresse était réparée, nous nous regardions l'un comme l'autre plutôt pris au dépourvu de se croiser ici. C'est Pearl qui reprit la parole en premier en me demandant comment j'allais « Et bien... Ça va. Ça va plutôt bien même. » elle semblait mal à l'aise et je la comprenais, après tout elle était partie sans rien dire me laissant derrière sans même me dire où elle allait. Je l'avais un peu en travers de la gorge mais la joie de la retrouver masquait ma rancœur. On se connaissait depuis 20 ans et là c'était comme si nous étions presque des inconnus, je haussais les épaules à sa remarque nous échangions des banalités sous le coup de la surprise mais j'étais curieux d'en savoir un peu plus sur ce qui c'était passé pour Pearl depuis 3 mois. Elle amena mon café et je lui adressais un sourire « Merci » j'eus un léger rire « La serveuse m'avait promis des biscuits » dis-je sur un ton amusé en ne la quittant pas du regard, j'y tenais à pouvoir manger quelques biscuits. Je ne sais même pas vraiment définir ce que ça me faisait de retrouver ma meilleure amie ici, c'était si soudain... Si j'avais su j'aurais préparer quelque chose à dire, les questions à lui poser mais là ça serait de l'improvisation. Je la regardais avec un air étonné « Comme tu peux le voir oui. » je bu une gorgée de café et grimaçais, il était trop chaud « Je suis arrivé il y a un peu moins d'un mois. » je désignais le siège du regard « Assieds toi. Tu as deux minutes ? ».
Je soupirais légèrement non pas que j'étais agacé, non j'étais juste à la fois un peu tendu et soulagé, un mélange étrange. « J'étais très loin de m'imaginer te voir ici... » haussant les épaules je la regardais avec sérieux « Ton départ anticipé sans moyen de te retrouver c'était pas franchement cool tu sais. Je me suis inquiété. » avec tout ce qu'il s'était passé avant il y avait de quoi être inquiet et même si au fond je me disais qu'elle était bien assez maline pour se débrouiller je savais aussi qu'elle avait un don incroyable pour se retrouver dans des situations délicates. « Mais je suis content de voir que tu vas bien. » outre ma déception d'avoir été laissé sur la touche...

Un choix, parfois ? Cela se regrette et par moment, cela se ressent d’un battement de cœur. Un choix ou l’on regrette toujours à un moment qu’il soit réellement bon ou réellement mauvais mais on le ressent quand on s’y attend le moins. C’est dingue ? J’inspirais doucement en me sentant mal à l’aise car oui, j’avais fait un choix que j’avais bien trop rapidement regrettée. Les regrets, ça craint. J’inspirais doucement en baissant le regard en entendant que ça allait bien, heureuse et à la fois triste car une partie de moi se demandait si je lui avais manquée. C’était con, non ? Alors que j’étais partie. Mais bon, oublions ce détail qui était bien futile pour arquer un sourcil en entendant que la serveuse lui avait promis des biscuits et le regardant avec un sérieux. Plaisantait-il ou non ? Je souriais doucement en allant lui chercher un biscuit dans le pot sur le comptoir et le mettant dans une serviette sans autres mots. Je ne savais que dire, il fallait avouer que c’était une surprise un peu. Je venais pour bosser et hop.

Je riais nerveusement en le regardant alors qu’il disait être là depuis un mois. Sérieusement ? J’étais là avant mais cela ne me rassurait pas pour autant. Je baissais légèrement le regard en haussant les épaules. « Oui, bien sûr ! La patronne me pardonnera surement. », disais-je avant de m’assoir tout en gardant mon biscuits dans ma main en attendant pour le donner. Car oui, je voulais m’assurer qu’il ne plaisantait pas sur les dires de la serveuse.

Son soupire me fit peur, je me figeais un instant, crispée… serrant nerveusement mon poing pour le desserrer aussitôt. Non, rien de violent, simplement nerveux comme pour me déconnecter l’esprit d’un geste. Comme si le cerveau fonctionnait dans ma main, vous voyez ? Enfin nous, c’est du n’importe quoi, vous ne voyez pas mais disons que c’était difficile pour moi. Tellement. Et alors… arrivait simplement ce qu’il me disait sur mon départ. Je ne l’avais pas volée celle-là. M’imaginer, ici et s’inquiéter mais… j’en avais pourtant parlée de Paris dans cette lettre. Ne l’avait-il pas lu ? Il devait m’en vouloir ou il ne l’avait pas trouvé. Je ne voulais pas lui en parler surtout par ce que j’ignorais s’il l’avait lu. J’aurais l’air fine s’il me disait l’avoir jeté comme un vulgaire papier d’une amie qui l'avait lâchée du jour au lendemain. Je soupirais doucement, surtout par ce que j’étais disons : coincée. Oui, coincée. Sujet un peu délicat. Je ne savais que dire ou que faire ou même quoi regarder. Je relevais légèrement mon regard vers le sien en faisant une légère moue. « Désolée… », maugréais-je simplement en inspirant avant de me rendre compte que me mordait nerveusement dans le biscuit qui lui était destiné surtout machinalement et pour m’étouffer avec. Je voulais m’étouffer avec ce qui m’éviterait cette conversation. « Ouais… j’étais loin de m’imaginer que ça serait aussi compliqué d’être ici avec toi ! », lâchais-je alors un peu… peinée mais surtout avec l’envie de me lever et fuir pour ne pas venir sur ce sujet. « Je suis contente de te voir aussi et si je suis revenue sur Barcelone, sans te mentir, c’était pour t’y retrouver… mais j’étais loin de m’imaginer t’y retrouver en fait ! », soufflais-je doucement avant de lui offrir un sourire assez fin. « 1 mois alors ? Et moi, deux mois ! », je ne savais que dire. Une partie de moi voulait parler de Paris et tout lui raconter et une autre… une peur de rancune… me disait de la boucler. Mais je n’étais pas comme ça d’habitude, je faisais quoi, là ? Je voulais tout lui dire mais je ne voulais pas déclencher une guerre entre lui et moi. C’était hors de questions, pas ici. Je me levais en regardant le biscuit. « C’était le tien ! », lâchais-je alors en allant vers le pot et en reprenant un en répétant le geste et allant lui tendre. « Désolée… il semblait appétissant ! », tentais-je maladroitement de dire sur le ton de la plaisanterie en lui souriant. « Tu fais quoi à Barcelone ? Enfin je veux dire… pourquoi tu n’es arrivé qu’il y a un mois ? Tu ne me cherchais pas ? », Pourquoi lui demander ça ? Car une partie de moi espérait qu’il m’avait cherché et une autre me disait de ne pas l’espérer sachant qu’on savait pertinemment que quand je ne voulais pas être trouvée. Je pouvais être très douée. Je regardais le biscuit dans mes mains en me remettant sur la chaise et posant mon regard sur lui. « Je ferais mieux de m’étouffer avec ce biscuit… », disais-je en mordant dedans avant de soupirer. J’étais honteuse de cette situation, mes réactions maladroites et mon départ sans réponse. Qu’avais-je fais si ce n’est le fuir en quelques sortes mais fuir aussi qui j’étais. Au fond, j’avais fuis comme une fille stupide pour protéger notre amitié sans même réfléchir qu’en partant : qu’est-ce que j’en protégeais de l’amitié ? Rien du tout, je l’en éloignais. C’était stupide et inspiré de la stupidité d’une blonde. Morgana.

Quitte à être là autant discuter un peu, il me restait du temps avant que l'agent immobilier arrive. Pearl accepta de s'asseoir, elle était aller chercher ce fameux biscuit que l'on m'avait promis mais ne semblait pas décidée à me le donner. Je l'observais et comprenais comme elle était nerveuse, je n'ai pas vraiment de mérite je la connais par cœur... Il état inutile de tourner autour du pot selon moi, elle était partie en me laissant en plan sans explications alors que nous avions planifiés les choses à deux. Je lui en voulais pour ça, je m'étais senti trahi et surtout abandonner par la seule personne dont j'étais presque sûr qu'elle ne ferait jamais ça. J'étais tombé de haut et la douleur était encore présente. J'arquais un sourcil à sa remarque, apparemment se retrouver en face de moi se trouvait être quelque chose de complexe pour elle mais c'était son entière faute. J'écoutais sa petite explication, pour être honnête je n'étais pas vraiment convaincu et ça devait se voir.
Ce biscuit avait l'air bon mais ce n'était pas encore tout de suite que j'allais pouvoir en connaître le goût, je crois que Pearl vit le regard que je posais sur ce qu'elle aurait dû me donner car elle se leva pour aller en chercher un autre.Deux mois qu'elle était ici pour trois depuis son départ de Vegas, la question était inévitable. Je haussais les épaules alors qu'elle me tendait le nouveau « Pas grave. Merci. » j'en pris un morceau et profitais pour boire une gorgée de café.

Deux mois qu'elle était ici à Barcelone pour trois mois depuis son départ de Vegas, j'allais lui demander où est-ce qu'elle avait été pendant ce temps de silence radio totale mais elle me devança en me questionnant sur ma venue ici, ce que je faisais. Terminant ma bouchée de gâteau je lui répondis « Ce nouveau départ qu'on avait prévu était une bonne idée à la base et quand t'es partie j'ai repoussé mon départ pour essayer d'avoir de meilleures opportunités si c'était possible, m'organiser plus sérieusement puisque le temps ne pressait plus vraiment. » Pearl partie, j'avais pu m'assurer d'arriver en Espagne avec une certaine sécurité « Je dois parler trois mots d'Espagnol à tout cassé alors tu comprends bien que ça changeait la donne d'arriver ici sans toi. Et j'ai bien fait d'être plus patient, j'ai trouvé un bon boulot. » je buvais une nouvelle gorgée de café avant de regarder ma meilleure amie, si je peux encore l'appeler ainsi, dans les yeux « Ça m'embêterait que tu t'étouffe même si j'ai mon brevet de secourisme. » j'eus un petit rire « Sérieusement, on sait aussi bien toi et moi que tu ne voulais surtout pas être trouvée. » et elle savait que j'avais entièrement raison sur ce point. Je cherchais les mots justes pour donner une réponse claire à sa question parce qu'elle ne la posait sans doute pas par hasard, Pearl ne pose jamais de questions dans le vent il y a toujours une raison. « J'ai essayé de savoir où tu avais pu aller mais au bout de deux jours je me suis bien rendu compte que c'était foutu. L'idée de venir à Barcelone est resté, je me disais que tu t'étais défilée mais je tenais à venir ici quand même ne serait-ce que pour moi, me prouver que je pouvais redémarrer quelque part ailleurs qu'à Vegas. » je lâchais un soupire « Mais si c'est ce que tu veux savoir... Non je ne suis pas venu ici pour te trouver. Je suis venu simplement pour honorer le plan qu'on avait monté tous les deux. ». J'avais à cœur d'être franc, tant pis si mes paroles pouvaient être dur pour Pearl c'était la réalité, la même réalité que celle que j'avais pris en pleine face le jour de son départ en douce.

Il n’avait pas l’air convaincu, je le voyais. Comment ne pas être convaincu par mes blablas qui dans le fond ? Sont tellement enfin… il y avait du vrai comme du faux ou plus vite ? D’autres raisons qui m’étaient plus difficiles à expliquer ou même à avouer. C’était juste une idée, un cœur qui ne comptait pas s’ouvrir. Mais ce biscuit qu’il dévorait de l’œil, je l’avais mangé comme une stupide fille. Comment me comporter ? Que dire, que trouver comme explication qui pourrait le convaincre ? C’était tellement complexe par moment d’être un être humain. Mais lui poser des questions sur sa présence avec une simplicité comme deux amis qui papotaient était difficile pour moi. Je n’étais pas dupe. Mon départ avait laissé des traces. Je l’écoutais alors parler de la raison pour laquelle… il est là et tout ce qu’il avait à dire. Je ne savais pas trop comment réagir mais je riais tout de même alors qu’il parlait du nombre de mots qu’il connaissait. « Et encore, tu roules mal les r ! », plaisantais-je mais surement que ce n’était pas le moment car quoiqu’il dise ? Il me rappelait sans le vouloir que j’étais partie et qu’on aurait dû venir ensemble. Je le méritais, je m’en fichais qu’il le rappelle et que ça me blesse. Je le méritais, oui. Mais un sourire se dessinait alors qu’il disait que ça l’embêterait que je m’étouffe. Un bon point pour moi alors. Je ne savais pourtant pas quoi dire. Merci ? Non, ce n’était pas vraiment ce que je devais dire car au fond ? C’était juste pour le brevet de secourisme mais dans un sens : il voulait venir à mon secours. Il ne m’en voulait surement pas trop alors ? Trop de questions. C’était l’enfer dans ma tête. Tout se bousculait. J’étais comme perdue dans le méandre. J’étais presque absente en l’écoutant alors d’une oreille pensive tandis qu’il me disait que je ne voulais pas être retrouvée. C’est un fait. Je soupirais doucement en hochant la tête, il n’avait pas tort si ce n’est cette lettre que je lui avais écrite. Mais ça, il ne semblait même pas en parler, cela m’étonnait. J’étais perdue. Je ne savais que penser alors qu’il continuait de parler. Je le regardais en secouant la tête. « Non, et je m’en doute que ce n’est pas pour moi… tu devais te dire que j’aurais été stupide de revenir, ici. J’espérais juste que tu y serais revenu aussi. Tu as eu raison d’attendre, de ne pas te précipiter… après mon départ et dans le fond, je ne peux pas t’en vouloir de ne pas m’avoir cherché même si… », je soupiras doucement en le regardant. « Tu n’as jamais eu ma lettre ? », demandais-je pensivement alors que je me disais que ça ne devrais surement pas être une bonne question. Pourquoi ? Et s’il avait décidé de s’en foutre de ma lettre. Plusieurs choses se bousculaient dans ma tête. Je le regardais en soupirant. « Tu sais… je compte plus partir et je suis désolée d’être partie… comme ça en me défilant… vraiment ! », c’est en le regardant dans les yeux ou presque que je lui présentais en quelques sortes mes excuses. Je m’en voulais et ça, c’était certains. Ma voix faiblissant, je soupirais doucement. « Je le sens que tu m’en veux, c’est dingue et ça me tue… mais je peux pas expliquer pourquoi je suis partie et je ne suis même pas sûre de le comprendre moi-même donc… c’est une chaine sans fin… mais on est à nouveau ensemble, à Barcelone, comme prévu. On ne peut pas juste tenter d’oublier mon départ ? Par ce que même si je suis partie, je n’ai jamais cessé d’être ta meilleure amie et je ne peux pas te remplacer. Ou même changer de vie sans que tu sois dans la mienne ! », je disais ça sans vraiment me contrôler, ça sortait comme si j’avais besoin de le dire. Comme si j’avais l’impression de perdre mon meilleur ami. Comme si j’étais sur le point de le voir se lever et partir alors que non, il était là. Cependant ? J’avais tellement imaginée ces retrouvailles, ici que je m’en perdais dans des millions de scénarios sorties tout droit de mon esprit.

Un projet commun qui avait foiré et voilà qu'on finissait par se retrouver... A croire qu'on est programmé pour se retrouver malgré tout. Peut-être qu'au fond en venant ici, en respectant le choix de changer de vie tous les deux, je l'avais indirectement cherché tout comme elle. Je restais perplexe quand Pearl me parla d'une lettre, je fronçais les sourcils ne sachant pas de quoi elle parlait « Quelle lettre ? » lâchais-je totalement perplexe. Donc la réponse était que non je ne l'avais jamais eu, mais au moins je savais qu'elle avait pris le temps d'en écrire une.
Je lui en voulais parce qu'en étant la seule personne que je pensais qui ne me trahirais jamais son départ avait été encore plus difficile à encaisser. La rancœur était présente, mêlée à la joie de la voir malgré tout, j'accueillais alors ce que je pris comme des excuses avec un petit sourire et un hochement de tête « Ok... » c'est tout ce que je pouvais répondre. Honnêtement j'aurais voulu qu'on passe à autre chose, que l'on parle un peu de ce que l'on avait fait pendant ces trois mois même si de mon côté c'était plutôt limité. Par contre j'étais curieux de savoir ce que Pearl avait fait, où elle était allée. Je n'eus pas le temps de poser la question qu'elle reprenait la parole pour un discours remplis de sincérité. Comment je pouvais le savoir ? Parce que je la connais par cœur et que ses yeux me le prouvaient. Bien sûr ça n'effaçait pas le fait qu'elle soit partie sans moi, sans un mot en tout cas aucun que j'ai pu lire ou entendre, mais ça me touchait quand même de l'entendre dire cela. Sauf que j'étais blessé par son attitude que je pensais compter assez pour que la seule personne en qui j'avais vraiment confiance ne me lâche pas mais qu'elle l'avait fait.

Restant silencieux un instant je mangeais ce fameux biscuit que j'avais galéré à avoir, les paroles de ma meilleure amie faisaient leur chemin, résonnaient à mes oreilles. Et puis au bout d'un moment, après une gorgée de café je posais mon regard sur elle « Pourtant c'est vraiment ce que j'ai cru... Que je crois peut-être encore j'en sais rien. Je sais que tu es sincère mais tu m'as lâché Pearl, alors que j'étais persuadé que ça n'arriverait jamais. » je haussais les épaules, à la fois j'étais contrarié de ne pas pouvoir faire table rase comme elle le voudrait « Ça va sans doute me prendre un peu de temps pour digérer... Tout ça. Mais je suis vraiment content de te voir, on fait pas une croix sur vingt ans d'amitié en trois mois. ». C'était tout ce dont j'étais capable pour le moment et je pense qu'elle allait le comprendre.

Son regard sur moi, c’était tellement étrange de l’avoir à nouveau et un bien-être à la fois. Je souriais doucement mais ce sourire s’effaçait un peu quand il disait avoir cru qu’il n’avait donc plus sa place dans ma vie enfin… je pense que c’est ça ? Après tout ce que je venais de dire, je n’en étais pas sûre mais… que ce soit ça ou une autre, cela me rendait triste. Je le laissais terminée, me reprochant mentalement ce qu’il me reprochait. Comment faire autrement ? Il avait raison ! Je soupirais doucement en me levant avant d’aller rechercher un autre cookie pour moi et regardant la serveuse avec un air désolé. Elle devait prendre sa pause et je la retardais. Je revenais alors près de lui en me reposant sur la chaise et prenant une bouchée du biscuit assez petite que pour l’avaler aussitôt et le regardant. « Je suis désolée, de t’avoir lâchée et je comprends que tu m’en veuilles… surtout que je sais que… pour toi.., ça doit pas être… facile ! », j’avais du mal à parler sur ce coup et le regardant dans les yeux en me rapprochant de la table et posant les coudes. « Mais… t’as raison, on ne tourne pas la page sur 20 années. », je lui offris un beau sourire en regardant autour de moi. « Tu sais quoi ? », je riais nerveusement. « Tout ça, c’est à moi ! », qui l’aurait cru. Je fronçais les sourcils. « Je ne sais pas quelle mouche m’a piquée mais je suis la patronne. », oui en fait, je voulais juste changer de sujet et c’était tout ce qui m’était venu à l’esprit. Surement bien médiocre comme choix. J’haussais les épaules en riant. « J'ignore ce que je fous en étant gérante et proprio de ce style d’endroits… mais c’est cool, c’est même ma recette de biscuits, tu ne les as même pas reconnu ! », disais-je en souriant. C’est la mienne même si je ne les avais pas goutés. La personne les ayant préparés, surement la serveuse… s’en était bien sortie pour tout dire. C’était pas mal. Il manquait juste une petite chose mon ingrédient secret. La goutte de vanille mais cela ne changeait rien… enfin si quand même mais chut. Je lui offris un sourire. « Je suis contente de te voir aussi… », finissais-je par dire en le regardant avec toute la sincérité du monde et cet air de bonheur que j’affichais tellement rarement voir jamais à Las Vegas. « Je peux enfin être heureuse… d’être ici ! », soufflais-je doucement

Que ma meilleure amie me lâche était effectivement pas la chose la plus facile à gérer, elle connaissait mon histoire et ma crainte de l'abandon mais ça n'avait pas l'air de l'avoir freiné. Je crois qu'il valait mieux ne pas aller sur ce terrain là, pas maintenant... C'était trop tôt pour moi et je risquais de dire des choses désagréables inutilement. Certes elle était celle à qui je pouvais en vouloir le plus de m'avoir laissé mais elle était sans doute la seule pouvant obtenir mon pardon pour ça. C'est paradoxale cependant nos vingt ans d'amitié sont une réalité que je ne peux pas effacer de ma mémoire puisque c'est la majeure partie de ma vie. Et puis c'est Pearl je la connais assez pour savoir qu'elle est compliquée, pas toujours facile à suivre.
Changer de sujet était bien la meilleure chose à faire, mais j'avoue que je ne m'attendais pas à une telle annonce de la part de l'ancienne responsable de la sécurité du Bellagio à las Vegas. Donc ce café au allure moderne et plutôt cosy c'était à elle, je ne lui cachais pas mon étonnement en haussant les sourcils « Sérieux ? » j'eus un léger rire, pas moqueur loin de là mais plutôt parce que j'étais content pour elle « Je trouve ça bien moi. Et puis l'essentiel c'est que tu te plaise ici, non ? ». Je secouais la tête, pas vraiment d'accord avec l'idée qu'elle n'était pas à sa place « Tu t'es lancé dans un projet qui n'appartient qu'à toi, c'est ce que tu voulais. » on en avait assez parlé avec qu'elle ne parte pour que je sache à quel point voler de ses propres ailes lui tenait à cœur. « Non c'est vrai je ne l'ai pas reconnu. » mais ce biscuit était délicieux, tout comme le café avait plutôt bon goût.

Contente de me voir, ça je n'en doutais pas... Enfin j'aurais pu en douter mais je sais qu'elle était sincère à cet instant, encore et toujours une histoire de regard que notre longue amitié me permettait de décrypter. Ce nouveau départ auquel Pearl tenait temps il était finalement là et maintenant que nous nous étions retrouvés les choses seraient peut-être encore mieux, car on a toujours besoin du soutien d'un ami.
Je regardais l'heure sur mon Iphone, les retrouvailles c'étaient cool mais je ne devais pas perdre de vue que j'avais rendez-vous avec l'agent immobilier et c'était d'ailleurs presque le moment pour moi d'aller l'attendre devant l'immeuble. Finissant mon café j'adressais un large sourire à Pearl « Je vais devoir y aller, l'agent immobilier va pas tarder. Je dois visiter des appartements dans cet immeuble, on m'a dit que c'était bien, tu connais un peu ? » Je me levais en récupérant ma veste « Maintenant je sais où te trouver, Madame la Patronne du... » je jetais un œil sur la carte au milieu de la table « … Chocothé. ».

Je riais nerveusement en le regardant alors, il n’était pas d’accord cela me ressemblait mais dans un sens, c’était vrai. J’avais besoin d’un projet mais j’aimais être au feu de l’action. J’étais une femme d’action et ma seule chance était de m’en prendre aux voyous qui volaient les cupcakes des dames âgées. Remarquons-nous que c’est assez nul. Mais je riais doucement en le regardant. « Je suis sérieuse mais je ne suis pas convaincue… J’ai voulue rentrer dans les forces de l’ordre aussi mais… », je soupirais doucement. « Je dois parler de mon passé et surtout donner mon cv ! », je disais ça en parlant du fait que mon père ne serait surement pas d’accord d’apprendre que je voulais vivre ma vie. Je me demandais même comment il prenait mon départ. Quand je lui confiais alors être contente de le voir, j’espérais réellement qu’il me croie. Je souriais, ce regard sincère à un ami qui me tient à cœur.

Je le regardais looker l’heure. Il allait partir ? Au fond, il devait être occupé, compréhensible. Je fis un rapide sourire en hochant la tête alors qu’il me disait devoir y aller. J’avais du boulot aussi dans le fond mais j’avais envie de rattraper le temps perdu également. « J’y habite ! », soufflais-je en guise de réponses. Je souriais doucement en le regardant prendre sa veste mais riant nerveusement. « J’ai une chambre de libre si tu veux ! », rajoutais-je sans savoir s’il serait capable de vivre avec moi, comme avant. Je prenais une carte dans le fond de ma poche. Poche de mon jeans bien entendu et lui tendant. « Et ou, m’appeler… je ne suis pas toujours ici ou alors enfermée dans mon bureau ou bien, chez moi… enfin ! », je riais nerveusement en baissant le regard. « Je vis au 5B ! », disais-je sans trop savoir si c’était bien ça. J’avais tendance à confondre parfois.

Certes la nouvelle activité professionnelle de Pearl m'avait surpris mais je ne trouvais pas que ça lui aille si mal que ce qu'elle semblait en penser. Les forces de l'ordre, c'était un choix plus attendu de sa part mais de tenir ce café lui permettrait sans doute de tourner la page plus facilement sur cette vie qu'elle avait mené à Vegas... Du moins les problèmes, car j'espérais bien qu'elle ne mettrait pas nos bon souvenirs à la poubelle. « C'est un bel endroit, tu t'en sors bien. » déclarais-je avec sincérité tout en parcourant la salle du regard. Et même si j'étais très bien là en sa compagnie j'allais devoir prendre congé de ma meilleure amie pour rejoindre l'agent immobilier. N'ayant rien a cacher je lui donnais les raisons de mon départ et en profitait pour la questionner sur l'immeuble. Je hochais la tête quand elle m'informa y habiter « Ah ouais ? T'es vraiment pas loin du boulot là encore ! » je faisais référence à la suite qu'elle avait occupé à une période au Bellagio avant que nous ne nous installions en collocation dans une maison.
J'arquais un sourcil à sa proposition tout en mettant ma veste « Tu voudrais à nouveau de moi comme coloc ? » ça ne serait pas une nouveauté et notre cohabitation à Vegas fonctionnait même plutôt bien. Je prenais la carte que Pearl me tendait, en hochant la tête « Ok je n'y manquerais pas. On pourrait aller visiter un peu la ville tous les deux, ça pourrait être sympa. » c'était une idée parmi d'autre, mais nous avions sans doute des choses à nous dire sur ces trois derniers mois écoulés et pour ma part je savais qu'un jour je devrais lui parler de son départ et de la déception que cela représentait. Cependant j'étais prêt à faire l'effort de mettre de côté cette petite part de moi qui lui en voulait. « 5B » répétais-je pour mémoriser l'info « D'accord. » je lui adressais un large sourire et sur le moment ne savais pas trop comment prendre congé ce qui était ridicule au fond. « Bon bin j'y vais... j'étais en avance et je vais finir par être en retard. » je sortais de l'argent de ma poche et le posait sur la table « Et dis pas non, j'ai consommé je suis un client comme les autres. » lui faisant un dernier petit signe de la main je me faufilais ensuite entre les tables pour regagner la sortie. Une fois devant la porte je vis un homme qui était sans doute l'agent immobilier, s'approcher. Je le rejoignais donc pour visiter les appartements.

Pas loin du boulot, c’était tellement… vieux pour moi, Las Vegas me semblait à des années lumières. C’était un peu comme si j’y étais partie depuis des années surtout depuis son retour. J’avais l’impression que je ne l’avais plus vu depuis 10 ans. Le manque rend fou, non ? Je me sentais folle par moment. Cette impression de vide que j’avais pendant deux mois, trois mois… seulement ? C’était dingue. Et là, en repensant à l’époque de notre colocation, j’avais ce pincement. Une sorte de regrets. D’être partie sans lui ? Surement. Je n’en doute point. Je ne pus que sourire à sa question. Voulez-vous encore de lui comme colocataire ? Sans aucuns doutes. « Hummmm… si t’apprends à baisser la lunette des toilettes ! », disais-je sur un ton taquin en me contentant de le regarder, amusée. Il n’était pas de ce genre de mec… infâme mais cela me faisais rire de lâcher le stéréotype du mauvais colocataire masculin pour répondre à sa question. Puis d’abord : comme si j’allais refuser d’être sa colocataire. Il est tout ce que j’ai. « Oui ! », répondis-je pour le fait de visiter la ville à deux. Rien de plus, ni moins qu’un oui. J’avoue que je n’avais pas encore eue le temps enfin disons qu’avec le boulot ? Je n’avais pas réellement laissée le tourisme… prendre une place. Je savais qu’il devait partir mais je refusais un peu cette idée. Rattraper les mois perdus ? Oui, surement. Je soupirais doucement, gênée quand il devait y aller en riant nerveusement aussitôt qu’il finissait sa phrase. « Désolée ! Bonne j… », C’est alors qu’il posait l’argent que je fis une moue. J’allais dire, non. Il me connaissait un peu trop par cœur. « Tu n’es pas un client comme les autres ! », soufflais-je alors en prenant l’argent qu’il avait donné et le mettant dans ma poche. Je pourrais lui rendre, un jour, j’en étais persuadée. Ce jour viendrait. J’allais aussitôt finir ma journée. Comment faire autrement ? Je le laissais partir comme s’il venait d’entrer la seconde d’avant. C’est ce que font les clients, non ? Sauf que pour moi ? Ce n’est point qu’un simple client. C’est mon meilleur ami. Tout ce que j’ai. La seule personne à qui je tiens dans ce pays et dans l’univers.