La vie n’est pas un paradis de couleurs arc-en-ciel. Dans le fond, je n’avais réellement pas eue une enfance ou l’on m’apprenait juste à colorier ou à dessiner enfin oui seulement pour les 5 premières années de mon existence. Je n’avais jamais été habituée à tous les enfantillages par après. Les barbies ? Les poupées ? J’avais oubliée ça depuis la mort de maman. Papa enfin ce que je pensais être mon père adoptif mais qui était réellement mon père avait tenté tant bien que mal à m’habituer à ce monde d’illusion et de sourires enfantins. Le monde ou l’enfant ne connait pas la cruauté des adultes. J’avais parfois peur de grandir. Assise depuis une vingtaine de minute au bord de la piscine, je gardais un œil intrigué vers la petite plaine de jeux à côté. Le toboggan et les balançoires. Un monde que j’avais oublié depuis tellement longtemps. Je n’avais même plus l’impression d’avoir un jour connue ça et pourtant. Je ne me souvenais que des sourires de maman. Des regards, le toucher de ses cheveux. Là, en ce moment, j’aurais tellement besoin d’elle. Vraiment. J’en sentais cette impression qui me bouffait du pied à la tête alors que mon cœur se sentait brisé tout en étant plus ouvert. Le fait que William connaisse mes sentiments m’aidait réellement tout en me tuant d’une autre façon que quand il n’était pas au courant. C’est dingue les dégâts que peuvent vous faire l’amour car je voulais tellement revenir à l’époque où ce gamin me tendait un bête bonbon à moi cet enfant détruit par ses démons alors qu’il était à l’appartement. Je relevais mon regard, curieuse vers la fenêtre donnait sur notre cuisine. Une moue se dessinait sur mes lèvres. J’étais depuis quelques jours comme éteinte mais j’étais incapable de faire autrement. Avec lui, j’étais moi, souriante et sans lui je n’étais rien. Je me disais juste que mon cœur était blessé. J’ignorais comment le réparer ou même, le voulais-je ? Je n’en savais clairement rien. Perdue, je penchais la tête en laissant mes pieds s’amuser dans l’eau. Quelques ronds de jambes. Je me demandais si je devais prévenir le pentagone de cette horrible situation. J’avais terminé ma journée de boulots au café, j’avais jouée à la comptable et je portais encore mon tablier par-dessus ma robe blanche. Une simple robe légèrement transparente avec mon bikini dessous. Je regardais plongée dans mes pensées. Je ne voulais pas en sortir. A quoi bon retrouver la réalité alors qu’elle est encore plus chaotique ? J’inspirais doucement en fermant les yeux. L’absence de l’homme qu’ils s’efforçaient d’oublier les rendait tellement humide par moment. Il fallait que j’arrête de penser à lui mais c’était comme un défi. Le genre de fanfaronnade que vous ne pouvez pas affronter. C’est alors que j’entendais un bruit d’eau, un splash et un cri. Je ne savais pas réellement ce qu’il se passait avant de tourner la tête et voir un enfant qui venait de tomber à l’eau. Une des enfants qui étaient sur le toboggan juste avant. Sans même réfléchir un instant, je me hâtais à aller dans l’eau sans même retirer ma robe avant ou même mon tablier. Je nageais rapidement à elle pour la tenir hors de l’eau mais restant dedans avec elle. « Petit poisson, tu ne sais pas nager ? », soufflais-je alors en souriant ou forçant mon sourire car l’on ne peut que sourire à un enfant, éteinte ou non.