Certes le jeune couple n’avait pas des masses d’argent…seulement Naleigh détestait se priver; trop longtemps elle avait été à la rue, sans manger et sans profiter de la chaleur d’un foyer et ça avait été trop. Elle préférait de loin voler ou arnaquer un peu les gens  -sans méchanceté évidemment- pour son bien être personnel, de toute manière elle irait d’une façon ou d’une autre en enfer vu ses activités passés, pourquoi ne pas en profiter un peu? La belle brunette invita donc sa copine au ciné…comment allait-elle s’y prendre? La porte de derrière n’était jamais barré à clé. La belle jeune femme avait donc été faire un petit tour, une demi-heure avant et s’était renseigné sur les films à l’affiche avant d’aller chercher sa copine pour les représentations. C’était donc décidé, elles iraient voir un film ce soir, Leigh attrapa son sac à main peu soigné puis y déposa ce dont elle pourrait avoir besoin avant de quitter son appartement peu entretenu pour se rendre au cinéma du coin. Comme prévue, elles pénétrèrent dans la salle une fois que les gens se mirent à entrer puis se choisirent un banc sans trop faire attention à ceux qui passaient autour. May? La brunette, surprise se retourna vers la voix masculine qui venait de prononcer son deuxième prénom. Malheureusement pour elle, ce n’était pas un bon copain ou bien une simple connaissance, elle avait sous les yeux un client fidèle. On t’vois plus trop dans le coin ma poupée…tu nous manques, du moins, tu me manques! l’homme éclata de rire avant de poser sa main dodue contre le bras assez frêle de la jeune femme au teint foncé. Pour ne pas le brusquer, elle sourit poliment avant de répondre sur un ton assez détaché; J’suis désolé…ma copine et moi on vient voir le film et… Elle n’avait pas du tout envie de lui parler de ça devant tout le monde, surtout devant Maureen…à sa place elle aurait probablement explosée. T’as un petit deux minutes..? Dit l’homme, insistant. Naleigh n’avait pas l’habitude de donner son nom complet justement pour ce genre d’acte…il devenait violent, comme un accro à la came en pleine désintox…

Lorsque Naleigh proposa une soirée cinoche avec son amoureuse, Maureen accepta sans attendre. Il adorait les films et n’avait pas souvent la chance d’en voir. Surement parce qu’elle ne possédait ni le câble, ni un branchement à internet à la maison et encore moins les fonds pour aller au cinéma, mais l’initiative de la jeune Henderson laissa l’autre brunette amusée. Un sourire se dessina sur son visage et elle sauta dans l’aventure sans plus attendre. Aussitôt entrées dans l’établissement, elles rejoignirent la salle où il passait le meilleur film. Peut-être que le couple ne pourrait pas se permettre de déplacer du vent, alors elles se dirigèrent aussitôt dans la salle en question. En longeant les bas pour trouver un endroit convenable, un homme s’adressa à sa copine. Maureen tourna la tête d’un bond et leva le sourcil droit intriguée par la situation. Évidemment, elle comprit rapidement de quoi cet homme voulait parler et cela ne plaisait certainement pas à la grande fétarde qu’elle était. Sans plus attendre, dès qu’il toucha le bras de la jeune femme, la lesbienne se rua et claqua le visage de l’individu. « Enfoiré d’enfant de chienne ! Tu vas lâcher ma copine et plus vite, putain ! J’en ai marre des connards dans ton char, salaupart ! Si tu veux pas vivre tes vieux jours avec la trace de mon pied entre tes jolies et dégoutants bijoux de famille, tu devrais t’calmer et toute suite merde ! » Dit-elle en rogne. L’homme reposa une main sur Naleigh pour s’amuser un peu de la situation, ce qui laissa la colère de Maureen exploser. Elle se rua rapidement pour lui foutre son poing au visage et un pied dans l’entre-jambe. « Shit a Brick, and fuck me with it Asshole ! » Elle attrapa la main de Naleigh et tenta d’avancer plus loin. Quand elle était en colère, elle parlait en anglais, mais lorsqu'elle était dans une colère monstre, c'était l'espagnol qu'elle balançait.

Le métier de prostitué était payant certes…lorsqu’on avait de bons atouts et probablement une agence, ce dont n’avait aucun des deux la belle Naleigh. Elle n’avait que vendu son corps pour pouvoir manger convenablement –une fois par jour lorsqu’elle le pouvait- et pour pouvoir visiter les soupes populaires par moment pour passer une nuit au chaud. Était-elle dégouter par ce qu’elle avait fait? Entièrement. Elle détestait coucher pour être payer, mais dans son état elle ne pouvait s’offrir que ça, Leigh n’était qu’une adolescente paumée, perdue, sans famille ni amies…même les commerçants en voulaient pas d’elle par crainte d’avoir des plaintes pour personnel non majeur ou non qualifié…la brunette s’y était donc résignée. Maintenant qu’elle connaissait Maureen…ça avait changé. Évidemment sa situation financière n’était guère meilleure, mais au moins elles étaient deux à apporter un peu d’argent au logis… elle ne vivait plus à la rue et c’était l’unique raison –en plus de son amour qui s’était développé pour l’autre brunette- qui l’avait poussé à tout arrêté…n’étant plus prostitué désormais, il n’était pas rare qu’elle rencontre quelques clients; il y en avait des gentils, qui comprenaient et qui la félicitait de changer de direction, mais il y avait aussi les lourds et les ingrats…ceux qui payaient très mal ou bien qui se croyait supérieur et en contrôle de la situation comme celui qu’elle venait de revoir. Leigh n’eut pas même le temps de réagir qu’une main vint se loger contre le visage de l’homme qui lui tenait le bras. Un élan de surprise s’empara d’elle, Naleigh se recula même d’un pas, ayant peur de recevoir la colère de l’homme en pleine tronche. Maureen voulu évidemment mettre l’homme en garde, simplement ce dernier pris les remarques de sa copine tout sauf au sérieux, il voulait se marrer et mettre en pétards deux jolies femmes qu’il s’imaginait très certainement en train de se caresser… ce qu’elle détestait ce mec! Maureen n’eut cependant pas envie de rire, instinctivement son poing alla se loger dans le gros visage de l’homme, tout comme son pied contre ses bijoux de famille, comme elle le lui avait promis. Naleigh ne put s’empêcher d’exploser de rire, elle porta donc sa main à sa bouche alors que sa copine l’entraina plus loin. J’suis désolé…ce mec est un vrai connard…il a deux enfants et une femme en plus! Puis elle se choisi un banc, où elle se laissa tomber. Malheureusement, l’homme n’en avait pas eu assez. Il revint à la charge, rouge de colère. toi ma p’tite chatte en chaleur, tu vas voir à qui t’as à faire! Puis il s’enligna pour attraper à la gorge Maureen, d’un bon, Naleigh se releva puis planta ses ongles dans la joue de l’homme, ce qui fit ouvrir instantanément sa main de contre la peau de la brunette.

Croyant en avoir terminé avec le connard qui s’en prenait à sa petite-amie, Maureen rebroussa chemin vers un banc qui se trouvait à l’écart de la population. La latino n’avait certainement pas envie de profiter d’une séance de cinéma à proximité d’un retardé mental de la sorte. Malheureusement, lorsqu’il reprit possession de ses moyens, l’homme n’en avait pas terminé avec elles. Il se leva et s’empara de la pauvre Sanders par le cou, laissant Maureen sans la possibilité de respirer. Elle se débattait sans attendre, mais n’arrivait plus à rien faire. Bien qu’elle ait déjà tué un mec de sang-froid, la brunette n’arrivait pas à se défaire de l’emprise de cet homme. Par chance, Naleigh se jeta sur lui et l’aida à se libérer. C’est à ce moment même qu’un homme entra dans la salle en compagnie d’un agent de sécurité qui vint aussitôt s’emparer du briguant qui s’attaquait aux deux jeunes femmes. « Hola ! » Dit Maureen en souriant bêtement, fière que l’homme se fasse coincer la main dans le sac. Elle attrapa le bras de sa copine pour la ramener un peu vers elle. L’agent les regarda un moment après avoir avisé l’homme qu’il attendait les flics pour l’arrêter. Dès qu’il prononça ce mot, Maureen tourna la tête en direction de Henderson qui voyait cette situation du mauvais œil. « Fuck… il faut partir nous, tu ne te souviens pas, on a rendez-vous avec ta grand-mère. » Dit-elle en souriant bêtement à l’homme de la sécurité qui tentait d’insister pour qu’elles portent plaintes envers cet homme. Maureen aurait bien souhaité l’envoyer derrière les barreaux, mais elle savait parfaitement que c’était trop dangereux pour les deux femmes. Elle pointa une femme assise et appeurée à deux pas. « Cette p’tite dame pourra facilement porter plainte, regarder sa bouille, elle est plus blanche que la neige ! » Dit-elle d’un sourire zigzaguant vers le malaise.