Il était seulement 8 heures du matin que je dormais encore dans mes draps. Les nuits se faisaient plus longues, j’avais besoin de bien plus de sommeil et cette grossesse et ce bébé qui commençait un peu à bouger. Dire que la vie était simple… ? Cela serait un vrai mensonge. Depuis quelques mois, je tentais réellement de vivre comme tout le monde avec un enfant mais c’était un peu seul. J’avais Lullaby, j’avais Azaléa qui entre nous est une colocataire des plus parfaites, une deuxième maman pour moi. Cela m’amusait parfois. J’avais mon boulot et Jules aussi, une personne qui prenait une importance pour moi. Ma vie actuelle se résumait à ça… Enceinte de 5 mois et perdue dans une ville que je connais depuis les 5 mois d’ailleurs. Elever cet enfant seule me rendait dingue, je me retrouvais parfois comme ma mère. M’agitant un peu dans mon sommeil et dans un cauchemar, encore. Ils ne se stoppaient pas et encore moins depuis cette grossesse, c’était peut-être parfois pire que de penser que s’il m’arrivait un truc, il grandirait comme moi : sans mère mais surtout… sans père. C’est assez subitement que je me réveillais, essoufflée, je sentais déjà que j’étais moite, une frayeur nocturne comme j’en avais l’habitude. Posant automatiquement la main sur ce ventre, énorme… je soupirais de soulagement après ce cauchemar et me levant pour attraper ma boite de cookies et en prendre un avant d’aller vers la salle de bain à pas… un peu lourd et passant la main dans mes cheveux avant de grimacer. « Une douche s’impose ! », j’allais donc rapidement vers la douche en retirant mon short et ce que je portais encore comme mes sous-vêtements. Je n’aimais pas les fringues de grossesse surtout ceux de nuits alors je dormais en général seulement de sous-vêtements et d’un short. Je prenais donc ma douche et ne pouvant la terminer, j’entendais déjà la sonnette retentir, grimacement de ma part. Je terminais au plus vite en laissant un peu patienter la personne et sortant les cheveux enroulés dans une serviette en enfilant rapidement un survêtement et un chemisier ample en allant prendre une pomme. Je tentais de manger des fruits pour faire gaffe à ma ligne (après les cookies… ? Cherchez l’erreur), j’ouvris donc la porte en croquant dans cette pomme et finissant même par rester avec la pomme dans devant la bouche en refermant aussitôt la porte au nez de la personne. C’est après une mur réflexion sur le fait que c’était très impoli que je rouvris la porte en faisant une moue et avalant mon morceau de pomme avant d’aller passer la tête dans les couloirs et le regarder. « Bonjour ! », disais-je simplement, assez froidement. Je restais stoïque à cette visite. Pour l’instant mais j’avais bien envie de lui balancer ma pomme.

J'étais arrivé à Barcelone il y a trois jours, s'était peu mais j'avais eu l'impression que le temps passait très lentement. J'avais passé du temps dans ma chambre d'hôtel à réfléchir en fixant l'adresse de Pearl, hésitant à aller la voir en étant même pas sûr qu'elle soit encore ici. Elle avait envoyé la lettre il y a un peu plus de 4 mois alors elle avait eu tout le temps de filer ailleurs depuis. Lassé de ruminer en restant enfermé j'avais décidé de faire un peu de tourisme pour essayer de déstresser un peu, de réfléchir posément à ce que j'allais pouvoir lui dire si par chance j'arrivais à la voir, je voulais avoir les idées claires mais s'était très difficile. Je marchais beaucoup, ça m'aidais...
Ce qui revenait le plus souvent s'était que pour avoir des réponses il fallait que j'aille à l'adresse indiquée pour la voir et que l'on puisse parler, du moins si s'était possible parce que j'avais comme le pré-sentiment que ça risquait d'être tendu et si elle était déjà partie je pourrais peut-être essayer de savoir où elle se trouvait à présent.

Cette nuit là je ne réussi pas à dormir, encore moins que d'habitude où j'arrivais en général à me reposer 2 ou 3h. Mais là s'était l'insomnie et je passais la nuit à regarder la télé, par chance il y avait le satellite et des films en anglais parce que je ne parle même pas un mot d'espagnol. Le réveil indiqua 6h50 je me levais et filais prendre une bonne douche, en sortant je restais un moment devant le miroir à me regarder, ça faisait au moins 1 mois que je ne m'étais pas rasé, j'allais galérer... Malgré mon départ précipité j'avais pensé à prendre ma tondeuse je pu donc faire un premier rafraichissement à ma tête de taulard, parce que clairement on aurait dit que je sortais de prison ou que je revenais d'un long séjour en mer sans rien. J'hésitais à rester avec une barbe courte mais je ne voulais pas qu'elle pense que je me laissais aller alors une fois la mousse à raser sur mes joues je m'occupais de rendre ma peau lisse. S'était prévisible, ça me brûlait terriblement une fois que j'eus fini et en prenant le tube de crème apaisante je repensais au jour où Pearl m'avait traité de chochotte en me voyant appliquer de la crème sur mes joues, n'empêche qu'elle aimait bien quand j'avais la peau douce!

Je trainais un peu et m'habillais tranquillement, j'étais décidé pour aller la voir mais il était quand même tôt. Tant pis, je la réveillerais peut être et elle serait sans doute de bien mauvaise humeur mais je prenais le risque parce que si je laissais la motivation s'envoler je sais que je n'irais plus jamais. Je sortis de l'hôtel dix petits minutes plus tard, sortis la carte de Barcelone que j'avais acheté à l'aéroport et repéra mon itinéraire, sur le chemin je m'arrêtais dans une boulangerie pour acheter des croissants.
A 8h42 je sonnais à la porte du 5E et le fait que le nom de Pearl soit toujours sur la porte me rassurais un peu, j'espérais cependant ne pas tomber sur sa coloc probablement espagnole qui ne parlerait peut-être pas anglais mais après tout je n'en savais rien.
La porte s'ouvrit et claqua presque aussitôt après qu'elle m'eut reconnu... Au moins le message était clair, je lâchais un soupire et faisais demi-tour, j'étais arrivé par l'ascenseur mais prendre les escaliers me ferait du bien je crois j'entendis alors "Bonjour", me figeant je me retournais ensuite doucement "S...Salut...", montrant le sachet de croissant je haussais les épaules, gêné et me demandant ce que je foutais là "J'ai le petit déj... On peut parler?". Voilà, la balle était dans son camp.

Cela me faisait tout bizarre de le voir devant ma porte, rien que reconnaitre son visage et dans un sens, j’étais légèrement contente mais bien trop en colère pour laisser ça se montrer puis les hormones y faisaient énormément sans même que je ne m’en rende compte. Elles faisaient réellement tout le boulot pour tout dire. Je soupirais doucement en le regardant alors que je lui avais refermée la porte au nez avant de la rouvrir et le voyant donc au fond du couloir… je fis une moue en entendant qu’il avait le déjeuner et regardant un peu partout sauf vers lui en me demandant ce que diable j’allais bien faire. Il avait fait tout ce chemin… Je restais plantée au milieu du couloir en le regardant et haussant les épaules. « Parler, oui… t’as surtout de la chance que les croissants m’ouvrent l’appétit.», disais-je un peu perdu, ça se sentait dans ma vie que je contenais tellement et qu’être au milieu du couloir me condamnait un peu à rester calme et posée. Sur le moment, je montrais la porte et un petit signe de tête pour lui dire d’entrer par ce que dans ce couloir, je me sentais bête et je soupirais doucement en me demandant comment faire et sentant encore un fichu coup dans mon ventre. Punaise, il fait la fête ou quoi ? Futur footballeur ? J’attendis donc qu’il soit entré pour fermer la porte derrière lui en le regardant, presque d’un air tueur. J’hésitais longuement sans trop savoir que dire, tirant comme un enfant voulant cacher sa peau sur mon chemisier pour plus vite cacher mon ventre ce qui n’était pas évident. Je soupirais doucement. « 3 mois ? Sans un coup de fil ? Une réponse ? », je baissais le regard. J’avais envie de m’énerver mais je voulais avoir répondre à cette question.

J'attendais qu'elle dise quelque chose, j'eus l'impression que son silence dura une éternité alors que je la regardais depuis le fond du couloir. S'était étrange parce que s'était bien ma meilleure amie qui était là mais aussi un peu une inconnue. Elle avait décidé de sortir de ma vie sans rien me dire, sans crier gare et je lui en voulais terriblement pour ça, c'est pour cette raison que je la voyais comme une étrangère d'un côté alors que de l'autre j'étais heureux de la voir au moins de voir qu'elle allait bien que rien ne lui était arrivé.
Enfin elle se décida et même si ça n'était pas une réponse négative ça n'était pas très positif pour moi quand même puisque s'était les croissants qui avaient eu ses grâces. Je n'aimais cette situation entre nous et je sentais bien que la tension flottait dans l'air... Et ça puait!

Elle désigna la porte, m'invitant à entrer d'un geste je retournais donc jusqu'à la porte de son appartement et entrais dans celui-ci, stressé. Pearl ferma la porte derrière moi et s'était un peu comme si j'étais pris au piège, une drôle de sensation qui ne s'améliora pas avec le regard qu'elle me lançait. Jusqu'à maintenant je ne m'étais pas préoccupé de son ventre le fait qu'elle soit enceinte m'était presque sorti de l'esprit mais en la voyant tirer sur son chemisier je ne pu m'empêcher de regarder brièvement vers l'arrondi qui se devinait sous le tissu. Je la regardais bien en face quand elle soupira, je n'allais pas ciller il fallait que j'ai mes réponses même si pour le moment s'était elle qui posait les questions. Son ton était froid, j'étais peu habitué à ce qu'elle s'adresse à moi de cette façon et franchement je n'aimais pas ça.
Je me risquais à rectifier "4 mois ou un peu plus si j'en crois la date à laquelle tu as posté ta lettre." je haussais les épaules "Mais le temps qu'elle arrive il faut compter 10 jours à peu près étant donné que l'Espagne et les Etat-Unis c'est pas la porte à côté." je gardais tout mon aplomb, utilisant même un ton détaché pour ne pas montrer à quel point j'étais mal. Je savais qu'elle finirait par s'agacer si je continuais alors je me décidais à répondre "J'étais repartis en mission avec les marine's... J'ai lu ta lettre il y a une semaine jour pour jour." Je me désignais d'un geste de la main "Tu l'as en personne le coup de fil, la réponse." je lui tendis le sachet avec les croissants et regardais un peu autour de moi cet appartement, un morceau de la nouvelle vie de Pearl. "Pas un mot, pas une explication, juste des draps vides... On ne peut pas dire que tu sois très forte pour donner des nouvelles non plus." peut-être que s'était maladroit de balancer ça comme ça mais s'il fallait mettre les choses au clair et crever l'abcès c'est exactement ce qui allait se passer, qu'elle ne croit pas être la seule à souffrir.

Je ne savais pas comment me comporter et d’un côté… je me disais aussi que c’était le père du bébé et que je devais tout faire pour qu’il puisse encore l’être s’il le voulait et non le braquer contre moi-même si au fond, c’était peut-être trop tard ? Je n’en savais rien mais on semblait tellement distant e dans un sens, ça me brisait encore plus le cœur même si j’avais commencée en quittant la ville. Le fait qu’il rectifie me fit soupirer car il avait raison mais on s’en fichait car pour moi, ça faisait une éternité, je baissais le regard en le détournant en fait. Je le regardais en riant nerveusement. « C’est ça, parlons de la poste… », disais-je en soupirant doucement. C’était un sarcasme, une ironie. Il est vrai que j’avais toujours détestée la poste. Les courriers au casino arrivaient toujours en retard ou en avant, c’était un truc de ouf enfin là, je m’en fichais un peu. Ce n’était pas la poste qui m’importait mais ça calmait un peu sans vraiment calmer de juste pensé à la poste. Je me sentais un peu coupable en l’entendant parler de la marine et fermant les yeux brièvement en accusant le coup, je ne savais pas quoi faire en tâtant un peu ma pomme et hochant la tête. « Les marine’s ! Encore eux… », ils ont bons dos et sur l’instant, je soupirais doucement en ne sachant que faire alors qu’il tentait un paquet et finissant par attraper le sachet et le posant sur une table. Je fronçais cependant les sourcils en l’entendant et riant nerveusement. « Ca y est ? Ça t’amuse… tu crois que c’était facile pour moi ? », je le regardais et plus en plus… rien qu’en le regardant et m’énervant même de la situation qu’au fond : j’avais créée en partant. Tout d’un coup sans contrôler ma colère, je levais le bras en lui balançant la seule chose que je tenais en main… cette pomme. « Ne me fait culpabiliser… c’est donc ça que tu vas faire ? Tu crois vraiment que c’était simple de partir ? J’avais juste la trouille… mais te laisser derrière moi était le pire choix que j’avais à faire de ma vie alors ne t’amuses pas à me rappeler que j’ai fait la pire erreur que je pouvais faire… je connais mes torts et je culpabilise déjà bien assez de te haïr pour 4 mois de silence ! », les hormones n’aidaient en plus pas du tout, rien n’aidai et je pétais cruellement un plomb à l’intérieur tout comme à l’extérieur.

Je faillis lui dire que de toute façon plus rien ne me retenais à Vegas puisqu'elle était partie et que s'était la seule raison de mon départ pour cette nouvelle mission alors que j'avais le choix de partir ou pas mais je n'avais pas à me justifier et elle ne me laissa même pas le temps.
J'avais lancé les hostilités et Pearl y répondait, le début du match... "M'amuser? J'ai une tête à m'amuser?" je le vais les yeux en secouant la tête alors que je reçu sa pomme en pleine face "Hey!" lâchais-je sous le coup de la surprise avant de m'essuyer le visage avec la main. L'écoutant me faire sa tirade, elle m'accusait de vouloir la faire culpabiliser alors qu'elle n'avait pas besoin de ça parce que s'était suffisamment difficile de me détester. J'entendais ses mots, je comprenais ce qu'elle me disait et j'étais sûr qu'elle était sincère mais ma rancœur et le fait qu'elle m'ait profondément blessé prenait le dessus. "Le pire choix? Tu as pas eu l'air de regretter beaucoup, tu serais revenu sinon." je sentais la colère qui montait de plus en plus, je la pointais du doigt "Tu savais que s'était la pire chose à me faire!" je passais les mains sur mon visage et lui tournait le dos pour me calmer, je soufflais un bon coup et lui faisait à nouveau face. La gorge serrée mais parlant avec colère j'ajoutais "T'étais ma meilleure amie... Celle qui me connaissait le mieux... Tu savais très bien que m'abandonner s'était la pire chose que tu puisse faire! Tu le savais Pearl et t'avais pas le droit!". Ne voulant pas qu'elle voix mes yeux briller à cause des larmes de rages qui remplissaient mes yeux je basculais la tête en arrière, regardant le plafond je soupirais "Je veux juste des réponses... C'est tout après je m'en vais et tu pourras me haïr, je pourrais te détester ou pas j'en sais rien mais réponds seulement..." reprenant contenance j'arrivais à de nouveau la regarder "Pourquoi t'es partie comme ça? Tu m'aurais donné une explication tu sais très bien que je t'aurais laisser faire.".

Je fronçais les sourcils sans trop réagir quand il me demandait s’il avait une tête à s’amuser avant de lui balancer cette pomme et ne me rendant pas vraiment compte… le coup était parti. Je déclenchais alors le début du premier round en me remontant un peu et m’énervant ce qui clairement n’était pas très bon pour une grossesse mais je tenais bon. L’entendant alors j’hochais la tête automatiquement en riant nerveusement et me braquant quand il me pointait du doigt et accusant le coup en retenant ma respiration et baissant le regard, il avait raison. J’accusais tous les coups en gardant le regard baissé et hochant doucement la tête. Oui, donc c’était ça ? Il allait me faire culpabiliser ? « Tu crois que je ne le sais pas ? », disais-je juste alors qu’il me disait que je n’avais pas le droit. Je savais qu’il se cachait et me tournait le dos pour une bonne raison, je commençais à le connaitre après 20 ans et ça me rendait malade. Je continuais à l’écouter en relevant le regard à sa question. « J’avais peur… je savais que c’était ça ou c’était voir dépérir les gens qui me sont proches… Mon père m’enfermait dans sa boite de luxe sans vouloir me faire sortir et me mentant tout au long de ma vie… J’avais peur… peur aussi de ce que je ressentais et peur de sortir pour me retrouver encore mal à cause de tout mon passé… peur de me retrouver dans cet endroit froid et humide, peur qu’il ne finisse par terminer son boulot. J’ai attiré ses foudres et je savais… », je soupirais doucement en haussant les épaules. « J’avais peur, c’est tout… j’avais peur de tellement de choses que ça en devait trop petit pour moi… Vegas m’étouffait et tu étais la seule personne vivante qui m’y retenait mais j’avais aussi tellement peur de nous détruire en continuant à faire dos à ce que je ressentais… », je me sentais plus calme mais remontée encore cependant ça sonnait somme sorti de mes pensées, je me reprenais alors en main en relevant le regard. « Je sais que j’ai gâché tout en partant et que c’était la pire chose que je pouvais te faire… je le sais mais je ne pouvais plus faire demi-tour… je ne veux plus de cette vie… », je fronçais les sourcils. « Tu peux me haïr aussi autant que tu le veux mais… ne me tourne pas le dos… », C’était bien sûr… l’expression et pas le fait que là, il ne me tourne le dos.

La seule réponse qui me venait à la question « Tu crois que je ne le sais pas ? » s'était "Pourquoi tu l'as fait alors?" mais je ne prenais pas la peine que cette réplique passe mes lèvres. Je l'écoutais attentivement puisque s'était ce que j'étais venu chercher cette explication, je respectais son point de vue mais je n'étais vraiment pas convaincu. "Peur... Tu es partie parce que tu avais peur. D'accord." je hochais la tête "Merci pour d'avoir répondu, maintenant je sais que même comme ami je ne servais à rien. Tu m'aurais dit tout ça je t'aurais aidé à partir." Je fis une moue "T'as choisi la fuite sans même me dire que ça allait... Tu crois que j'ai pas imaginé qu'il t'étais arrivée quelque chose de plus grave?".

Elle ne voulait plus de cette vie à Vegas, je ne sais pas bien comment je devais le prendre même si j'étais ce qui la retenais elle avait choisit de me laisser en plan comme un con."Tu nous as détruit... Alors l'argument vaut rien.", je sais qu'elle souffrait mais elle était tellement égoïste à cet instant. Je pouvais la haïr mais pas lui tourner le dos? S'était incroyablement difficile pour moi de savoir ce que je ressentais vis à vis d'elle entre le soulagement de savoir qu'elle allait bien ou presque et la colère qu'elle m'ait délaissé j'étais vraiment complètement paumé. "Parce que tu crois que c'est si facile? Est-ce que tu entends ce que tu me demande là?" je soupirais "Toi tu m'as tourné le dos alors que j'étais prêt à t'aider! Tu m'aurais demandé n'importe quoi je l'aurais fait et au lieu de ça tu es partie Pearl! Je crois que tu as fait ton choix." je mettais les mains dans mes poches "Je...Je vais y aller je crois..." je me sentais tellement mal que s'était la solution la plus adaptée.

Je soupirais doucement en l’entendant et baissant le regard en me sentant encore plus mal et haussant les épaules. « … Wil… », les mots ne sortaient pas. Entendre qu’il pensait ne servir à rien était bien pire qu’un simple couteau dans le dos. J’avais souvent pensée à ça… qu’il s’inquiète pour moi et se demande ce qui se passait et je ne savais que dire en accusant tout et ne réagissant pas, signe que je me sentais coupable et que rien de ce que je pourrais dire ne servirait à quelque chose. « Je… », je sentais alors rapidement mes larmes monter en découvrant que je nous avais détruit… entre le savoir et l’entendre, c’était bien différent et là, j’étais carrément perdue. J’étais à bord du flot en ne sachant que faire tandis que je lui demandais de ne pas me tourner le dos, c’était un choix des plus archaïques. Je soupirais doucement en ne sachant que faire alors qu’il disait vouloir y aller. J’étais déchiré… entre l’envie de le laisser partir ou de le retenir… je sentais que je ne tiendrais pas longtemps moralement de cette situation mais je me refusais de le laisser partir. Je devais choisir… je me rapprochais en posant la main sur son bras en reculant aussitôt du contact, j’avais peur de sa réaction. « Je... te demande la lune... et je suis égoïste autant que j’ai été stupide de ne rien te dire mais comment voulais-tu que je te dise que j’avais peur de ce que je ressentais pour toi au milieu de toutes mes peurs ? », je soupirais doucement. « Je suis vraiment désolée… mais là, j’ai besoin non seulement du meilleur ami… mais aussi de… », je ne savais que dire, là. Mes mots ne pouvaient sortir et je soupirais doucement. « Si tu me tournes le dos, ce n’est pas seulement à moi ! », au fond, oui… je ne pensais pas pour moi mais je pensais aussi pour deux ou pour trois ! « On peut en parler calmement et tu pourrais juste me regarder car parler à ton dos n’a jamais été mon plus grand plaisir… », je fis une moue légère.

Je voulais partir, rentrer à l'hôtel pour récupérer mes affaires et quitter ce pays aussi vite que j'y étais arrivé. Pearl posa sa main sur mon bras pour me retenir, elle rompit le contact avant que je ne lui demande de le faire, s'était triste mais j'en arrivais là à ne plus vouloir qu'elle me touche. La seule fragilité que j'avais toujours caché au monde que je n'avais avoué qu'à elle, s'était retourné contre moi ce que je redoutais le plus était arrivé il y a quelques moi venant de la personne comptant le plus à mes yeux. Trahi, blessé je n'étais pas certain de pouvoir lui refaire confiance un jour.
Au moins elle reconnaissait qu'elle me demandait bien trop et se justifia à nouveau de n'avoir rien dit parce que sa peur de m'avouer ses sentiments au milieu de tout le reste ça lui paraissait trop pour elle "Tu aurais pu le faire comme tu viens de le faire à l'instant, quelques mots sincères c'est tout." je ne doutais pas du tout de sa sincérité s'il y avait bien une chose pour laquelle Pearl était nulle s'était pour jouer la comédie dès qu'il y avait des sentiments ou des émotions fortes qui entraient en jeu.

Ma gorge se serra un peu plus quand elle parla de son meilleur ami "Je crains qu'il ne soit plus là... Tu l'as brisé en partant." je n'étais plus cette personne, du moins je m'en persuadais. Toujours face à la porte j'étais prêt à partir, à fuir loin d'elle le plus loin possible pour tout oublier quitte à avoir des regrets un jour... Et puis l'argument qui n'avait pas été encore utilisé jusqu'à maintenant fit son entré, si je lui tournais le dos ça n'était pas seulement à elle. Figé pendant un instant je me retournais pour lui faire face à nouveau "T'es seule responsable de ça..." je fermais les yeux un instant et lâchais un soupire "Je crois que tu n'imagine pas comme s'était difficile parfois quand le soir tu venais te glisser à côté de moi dans mon lit parce que tu avais peur, à te pavaner sous mon nez dans des tenues auxquelles aucuns hommes n'auraient résisté et pourtant je l'ai fait... Par respect pour toi et parce que tu avais besoin d'un soutien de la part de ton meilleur ami et rien d'autre." je me mis à rire nerveusement "Avant de partir tu décide de me faire tes adieux en me sautant dessus, sur le coup j'ai juste cru que ce désir que je ressentais était devenu trop fort pour toi aussi et que tu voulais juste faire passer par les gestes ce que t'avais pas le courage de dire, et que je n'avais pas le courage de dire non plus..." je sentais mon estomac noué par la colère et mes mains tremblaient "Me met pas ça sous le nez en le brandissant comme une raison valable pour que je sois de ton côté. J'y suis pour rien et tant pis si il ou elle non plus, mais c'est comme ça." j'étais dur je le savais mais il fallait que je me blinde, hors de question de souffrir encore.

Il avait raison, j’aurais pu le faire, j’aurais réellement pu lui dire mais les craintes et frayeurs m’avaient faits faire la pire connerie de ma vie. Je soupirais doucement en ne voulant pas qu’il parte aussitôt et tentant de le retenir. Je baissais le regard en entendant qu’il n’était plus là, ce meilleur ami. Je le regardais alors qu’il me faisait face et affrontant tout, le regardant presque dans les yeux en prenant en pleine face que j’étais la seule responsable, il n’avait pas tort. Je baissais le yeux en l’écoutant. Remarquer ses mains qui tremblent et tout ça à cause de moi ? Quelle ignoble connerie j’avais fait ? C’est seulement maintenant que je me rendais compte que même partir de cette manière était une véritable bêtise mais au fond, je ne le regrettais pas. Je riais nerveusement en l’entendant sur le fin et hochant la tête en la regardant. « T’as raison… j’aimerais te détester juste par ce que cela ne semble pas compter à tes yeux… j’aimerais te détester par ce que tu m’enfonces réellement alors que je crois que j’accuse déjà assez tout ce que tu me dis… ça va… j’ai compris que tu me haïssais et que j’étais la personne qui t’avait apparemment brisé et détruit, j’ai compris… arrêtes, tu ne fais que réussir à me faire encore plus mal… », je soupirais en levant les yeux au plafond et laissant une larme s’échapper. « Tu crois que c’est simple pour moi d’entendre tout ça ? Ou d’être partie après cette nuit ? Tu te trompes… il y avait bien du désir… ce que tu as cru était vrai… je sens que partir ainsi était la pire erreur de ma vie et pourtant… je suis incapable de le regretter car c’était aussi la meilleure nuit de ma vie alors traites moi de toutes les façons que tu le désires… prends-moi pour punching ball… fais tout ce que tu veux… mais… », je le regardais alors en riant nerveusement et secouant la tête. « Mais ne me dis pas ça, tu ne serais pas là si tu tiens à moi car là, tu me mentirais car oui… c’est une bonne question… si tu me hais autant que tu le dis… qu’est-ce que tu faisais à ma porte ? », je le regardais… sans le quitter du regard avec les larmes aux yeux dont certains s’y échappait. Je n’y comprenais rien.

Le pire c'est que malgré que Pearl semblait le penser je ne voulais pas qu'elle me déteste, mais je ne comptais pas tant que ça pour elle puisque je ne méritait même pas d'être informé de son départ ou de savoir qu'elle allait bien. Un simple petit mot même sans me dire où elle était mais qui m'aurait fait savoir que je n'avais pas de soucis à me faire aurait changé la donne. "Tu as mal, j'ai mal... C'est ça qui se passe quand on s'attache et crois moi qu'on ne m'y reprendra plus!". Je secouais la tête "J'ai pas dit que ça avait été simple mais tu as eu la force de partir alors que tu n'avais pas la force de me dire que tu avais des sentiments pour moi!" le ton était monté, elle m'énervait à se victimiser alors qu'elle avait été la seule maîtresse de son destin et que maintenant qu'elle se sentait perdue je devais tomber avec elle...
Je la regardais fixement quand elle me demanda pourquoi j'étais devant sa porte ici en Espagne si je la haïssais tant, sous le coup de la nervosité j'éclatais de rire "Qu'est ce que je fais là? Je suis venu chercher des réponses, voilà ce que je fais là!" ne retenant plus ma rage je frappais contre la porte avec ma main "Des réponses à ces putains de questions que j'ai pas arrêté de me poser depuis que t'es partie!!" je haussais les épaules, me calmant un peu et baissant d'un ton "Maintenant que je les ai, je vais sortir de cet appartement et te laisser à ta nouvelle vie." j'avais les larmes aux yeux mais je ne voulais pas qu'elle me voit craquer, personne n'avait ce droit là et à présent surtout pas Pearl "Tu n'en pouvais plus de ta vie à Vegas... Je faisais partie de cette vie et je crois que tu as été assez clair sur la valeur que j'avais pour toi. Merci quand même pour ton courage à retardement pour la lettre que tu as pris la peine de m'écrire, mais finalement je ne sais pas si ça n'était pas plus facile de te penser morte.".

J’hochais la tête en l’écoutant presque par automatisme au début, accusant toujours tous ses mots et l’acceptant. Je soupirais doucement en l’entendant alors que j’avais la force de partir mais pas plus. Je soupirais doucement en fermant les yeux et les rouvrant aussitôt en venant alors à lui poser cette question. Je me demandais réellement ce qu’il faisait là. Je l’entendais alors frapper contre la porte et sursautant sur le moment, un peu surprise. L’entendre dire qu’il allait sortir de ma vie ou même qu’il faisait parti de ma vie et qu’il n’avait pas de valeurs, cela me fit encore plus me braquer et hochant la tête, je l’écoutais alors dire qu’il aurait été plus facile de me penser morte, c’était la goutte d’eau. « Ok… ok… je dois t’avouer que là, j’aimerais bien être morte juste pour ne pas avoir à entendre ce ramassis de connerie que tu penses vrais… tu me connais assez pour savoir que tu étais important et que c’est… », je soupirais en haussant particulièrement le ton pour ce premier mot « Justement pour cette raison que je n’ai rien pu faire, pas un mot, pas un au revoir… car je n’aurais pas été capable de partir ou même de te demander de partir avec moi… je n’aurais été capable de rien. Tu te trompes en disant que je ne voulais pas t’appeler ou quoique ce soit, j’ai des millions de fois voulu le faire juste par ce que être loin de toi me pourrissait la vie, je voulais revenir, je voulais mais j’ai découvert cette ville et une sœur puis j’ai… », j’haussais les épaules. « J’ai découvert cette grossesse qui a tout changé… je ne pouvais plus retourner à Las Vegas… ce n’est pas par ce que je suis partie que tu n’as pas bien plus de valeur que tout ce que j’ai dans le monde et si tu ne faisais plus parti de ma vie… je ne te dirais même pas que je t’aime même après avoir entendue tout ce que tu penses de moi et c’est ce qui fait encore plus mal… alors d’accord… vas-t-en si tu penses que je me fiche royalement de toi et que tu ne comptes pas pour moi mais je ne pourrais jamais cesser de ressentir ce que je ressens… », je me retournais alors en refusant de voir juste son dos ou le regarder sortir. « Alors je t’en prie… vas-t-en et fais le même… vite avant que je ne te retienne… »

Un ramassis de connerie? C'est bien ce qu'elle venait de dire? J'écoutais la suite mais à l'intérieur je bouillonnais, ma colère m'aveuglait bien que je la croyais quand elle disait m'aimer et forcément je comptais un peu mais son attitude était tellement paradoxal par rapport à ses sentiments que je ne pouvais qu'être perdu. "Mais Pearl arrête de me dire tout et son contraire merde!" s'était sortit tout seul, je ne me contrôlais plus ou plus autant que je le voudrais "Quand on veut on peut! Si tu voulais me donner signe de vie après ton départ une fois ton avion atterri ici tu l'aurais fait!" fébrilement, les mains tremblantes j'ouvrais la porte et sortait à reculons dans le couloir "Tu m'aimais ou tu m'aime j'en sais rien... Mais t'es partie... Comme les autres tu m'as laissé." je secouais la tête et la regardais avec une lueur de panique dans les yeux sans même que je m'en rende compte "Tu me voulais pas toi non plus... Tu me voulais pas..." je me sentais affreusement mal à cet instant, trop d'émotions qui me submergeaient, j'en avais la nausée. Avec frénésie j'appuyais plusieurs fois sur le bouton pour appeler l'ascenseur "P...P...Porte toi bien..." ça sonnait comme des adieux parce que je voulais que ça en soit, il fallait que je parte et que je prenne l'air, il fallait que cette sensation d'oppression s'arrête sinon j'allais exploser. J'attendais que l'ascenseur arrive mais ce con semblait mettre des siècles alors que je venais laisser ma tête se cogner contre le mur devant moi, restant appuyé ainsi parce que s'était le seul moyen pour que je tienne encore debout.

Je restais dos à lui en entendant ses mots, je baissais le regard en tremblant à mon tour inconsciemment car je savais que me mettre dans cet état n’était pas bon. Je me sentais mal en l’entendant et les larmes coulaient à flot car entendre tout ça n’avait que cet effet sur moi, je me sentais minable et affreusement salope sur l’instant, j’en étais carrément figée et me retournant en secouant la tête. Je sortais de l’appartement en le regardant. « J’ai fait tout ce que je pensais être bon pour toi… qu’est-ce que tu aurais fait avec moi ? Me rassurer encore combien de temps avant que l’on affronte ce que l’on ressent… ou ressentait pour toi, tout e que tu veux mais c’est faux, je te voulais et je te voulais encore à mourir pendant ces 4 putains de mois… », J’approchais en posant une main sur son épaule et me fichant royalement qu’il ne me repousse ou non, si c’était le cas, je m’en fichais simplement… j’avais fait ce qui me semblait naturel. « Arrêtes de te dire que je ne te voulais pas… arrêtes tout ça. J’aurais pu te prévenir mais je me sentais honteuse et j’avais juste… j’avais honte d’être partie… », je soupirais doucement. « Mais je ne veux pas que tu penses que je ne te voulais pas… », j’inspirais alors profondément. « Par ce que c’est vrai… je dis tout le contraire… par ce que simplement… c’est ce que je ressens. Je m’en veux d’être partie par ce que j’ai laissée derrière moi la seule personne qui m’ai jamais aimée et qui ne mai jamais menti alors que tout autour de moi n’était que mensonge. », c’est alors que l’ascenseur s’ouvrait et je reculais d’un pas en le regardant. « Je ne peux pas te retenir de partir mais pour que cela vaut… je crois que je ne peux rien dire de plus pour ma défense, je n’ai aucune défenses… mais si tu veux que je sorte de ta vie, j’en sors… juste par ce que c’est ton choix... », j’haussais alors les épaules en donnant un pas en arrière et baissant la tête. Je me retenais de lui rappeler qu'il abandonnait à son tour une personne et revenait au même niveau que moi ou même ses parents tandis que j'étais clairement enceinte de lui et que cet enfant allait vivre sans son père mais ce n'était pas équitable.

Ce qu'elle pensait bon pour moi? Alors elle me connaissait si mal que ça en fait? La rassurer, essayer de vivre simplement avec nos sentiments c'est exactement ce que j'aurais fait et s'il avait fallu l'aider à partir je l'aurais fait sans hésiter parce que même si ça impliquait ne plus la voir j'aurais fais parti du plan ce qui changeait tout. Je détestais par dessus tout cette sensation d'avoir été mis sur la touche pour les mauvaises raisons, des erreurs de jugements mais aussi par lâcheté. Jusque là j'avais toujours trouvé Pearl courageuse, sauf que sur ce coup là elle ne l'avait pas du tout été.
Je sentis sa main sur mon épaule mais j'étais trop mal pour bouger. On était au moins d'accord sur le fait que l'un et l'autre nous nous étions toujours soutenu, que chacun de nous n'avais pas été capable d'aimer à la même mesure que ce que l'on ressentait tout les deux. Après avoir tout déballé je restais dans un mutisme total, comme absent de ce couloir alors que j'étais bien là à Barcelone en Espagne en Europe parce que quand j'avais lu la lettre de Pearl j'avais su que s'était le seul moyen pour moi de pouvoir tourner la page une fois que j'aurais eu les réponses à mes questions et exprimé toute ma rancœur mais les choses n'étaient vraiment pas si simple.

La porte de l'ascenseur s'ouvrit et si quelques secondes plus tôt je m'y serais engouffré sans réfléchir à présent j'hésitais. J'avais beau lui en vouloir pour cette trahison ça ne suffisait pas à balayer mes sentiments que cette décision je la regretterais peut-être. "Je sais pas... Je sais plus...". Lentement je me redressais, rompant mon contact avec le mur "Tu es partie une fois tu repartiras..." je lâchais un soupire "Sortir de ma vie tu l'as fait contre mon gré, j'ai pas l'impression de pouvoir lutter contre ça." Je pensais alors à la situation actuelle et ce ventre rond qu'elle affichait me ramenait à une réalité que j'avais mise de côté jusque là "Je t'aiderais pour..." je montrais son abdomen d'un vague geste "Tu sais les frais..." je n'avais aucune idée de comment elle s'en sortait ici et son père ignorant tout de sa nouvelle vie je pense qu'il ne l'aidait pas.
J'entrais dans l'ascenseur le pas mal assuré "Est-ce que tu compte rester ici en Espagne?"

Je ne savais pas quoi faire, j’étais tellement paumée. Je ne savais pas du tout quoi faire pour la simple et bonne raison que j’allais le laisser partir sans même le vouloir. Je le regardais avant de tourner le dos pour rentrer, persuadée et pensant qu’il devrait prendre cette ascenseur car tout simplement : je me pensais être une grosse merde en ce moment même… oui, je l’étais pour moi. Je me retournais en la regardant quand il disait que je repartirais… « Tu te trompes… je ne ferais plus jamais la même erreur, j’en ai marre que notre situation se résume à des pas en arrières… c’est tout ce qu’on fait… tu crois que je me sentais comment quand tu es parti chez les marines… il y a 6 ans ? Je peux te comprendre, mieux que quoiqu’onc car même si tu n’avais pas le choix… je me suis sentie abandonnée par la seule personne en qui j’avais confiance, je te comprends et puis quand je t’ai retrouvé… tout était oublié comme cette nuit qui semble à son tour oubliée… », je fis une moue en détournant le regard. « J’en ai rien à foutre des frais, c’est pas ça que je veux… non ce n’est pas ça, gardes ton argent… », je soupirai doucement. « Si même tu me le demandais… retourner à Las Vegas… je refuserais par ce que même si tu t’en fiches… je ne m’en fiche pas de cet enfant, je veux qu’il puisse grandir dans une ville, un endroit et dans un environnement qui ne pourra jamais lui nuire autant qu’il m’aura nuit… je lui offrirais tout ce qu’il aura besoin mais sans pouvoir lui offrir ce qui lui manquerait… », j’haussais les épaules un pas las en le regardant et soupirant doucement. « C’est tout ce qui compte car j’ai l’impression que ça sera toujours tout ce qui reste de nous ! », j’en sentais les larmes remonter et fermais les yeux pour ne plus le voir et reculant alors pour aller vers la porte.

Je regardais Pearl avec attention, comme s'il fallait que je m'imprègne de chacun de ses traits pour m'en souvenir du mieux possible, comme si je venais de faire le choix de ne plus jamais la revoir après ça. J'entendais ce qu'elle me disait mais j'étais ailleurs, perdu dans mes pensées avec des bribes de souvenirs de ce que nous avions vécu qui me revenait. Ce baiser... S'était drôle qu'elle en parle, je ne l'avais pas oublié mais on n'en avait pas reparlé parce que l'un comme l'autre on se compliquait toujours trop la vie à cause de nos enfances pas faciles, on trainait tout les deux nos casseroles et ça nous pourrissait la vie au final. D'alliés au temps de l'enfance, de confident à l'adolescence, de soutient à l'âge adulte on était à présent comme des étrangers qui ne se comprennent pas, peut-être pire comme des ennemis défendant leurs intérêts.
Pensait-elle réellement que j'avais oublié la nuit que j'avais passé avec elle? Après tout elle ne pouvais pas le savoir puisqu'elle s'était barré tout de suite après. "J'avais jamais passé un moment aussi intense que cette nuit là Pearl... Je m'étais jamais senti aussi complet, j'étais moi et j'étais bien. Alors quand au matin les draps étaient vides, que je ne t'ai vu nul part et que j'ai cru au pire du rêve je suis passé au cauchemar." je haussais les épaules "J'avais tellement peur qu'il te soit arrivé quelque chose que j'ai pensé à regarder dans tes placards que 4 jours après ton départ et c'est là que j'ai compris que tu étais partie de ta propre volonté, c'est ça qui m'a brisé je me suis demandé ce que j'avais fait pour mériter ça... Je me le demande toujours."

Je m'attendais à ce qu'elle ne veuille pas de mon argent pour l'aider, elle était trop fière pour ça et puis ce n'était pas ce qu'elle voulait mais qu'est-ce qu'elle voulait au juste? Que je fasse table rase? Que j'oublie et fasse comme si elle n'était jamais partie? Et puis cet enfant s'était trop pour moi, je ne suis pas prêt à ça... Surtout pas après ce que j'ai vécu pendant ces 5 mois.
Je secouais la tête "J'ai pas parlé de Vegas je t'ai demandé si tu comptais rester en Espagne c'est tout. Donc si j'ai bien compris la réponse est oui? Enfin partout à condition que ce ne soit pas à Vegas, c'est ça?" je la comprenais tout ses vieux démons était là bas et si elle avait fuit ça n'était pas pour y retourner pour y élever son enfant. "Si tu pense que c'est le mieux pour vous deux, d'accord. De toute façon je respecte tes choix Pearl, j'ai pas mon mot à dire.". Les portes de l'ascenseur se fermèrent mais je n'avais pas encore appuyé sur le bouton, le doigt devant celui qui indiquait "rez-de-chaussé" j'hésitais les dernières chose qu'elle avait dite résonnaient dans ma tête. Cet enfant grandirait sans père mais est-ce que ça n'était pas mieux comme ça que deux parents qui se déchirent parce qu'ils ne s'entendent pas? Je craignais beaucoup ça. Finalement j'appuyais sur le bouton, après tout j'avais encore 4 mois pour y penser.

Je me sentais honteuse, j’avais mal rien qu’en imaginant combien lui aussi il avait mal et soupirant doucement en le regardant et fronçant les sourcils quand il se demandait ce qu’il avait fait. Il n’avait rien fait, je me sentais de plus en plus mal et je ne pouvais pas vraiment expliquer ce que j’avais… j’avais l’impression que d’un claquement de doigt, j’avais tout foutue en l’air… comme si pouf… le monde s’écroulait. Je n’osais que dire sur le moment mais trouvant un peu de force pour hausser les épaules. « Rien… t’as rien fais, c’était pas de ta faute, Will… », rien que d’entendre ce qu’il disait suffisait à ce que je me sente encore plus mal, c’était nul mais il avait tellement d’importance que c’était l’effet qu’il me faisait. Je me perdais dans mes pensées, dans ses questions dans un peu de tout et dans ses propositions, haussant les épaules… je le regardais. « Je reste, oui ! », entendre qu’il n’avait pas son mot à dire était encore pire que tout car au fond… je me demandais même si je retournerais à Vegas s’il le demandait… il oserait ? J’oserais ? Je n’en savais rien mais ça me rendait dingue. Voir les portes de l’ascenseur se fermer, vous savez que c’était la pire image que je n’ai vue ? Et pourtant j’en avais vue… elle était au top 5 du corps de ma mère dans mes bras à mes 5 ans ou simplement du sombre de ces pièces ou j’étais enfermée mais encore de la nuit ou j’avais eu la dernière image de ce lit et celui-ci qui dormait. Je restais là, debout comme une quiche à même attendre qu’il se rouvre mais je n’y croyais pas, je finissais par rentrer à l’appartement et tentant à tout prix de me calmer. Tout ce stress ?

« Rien… t’as rien fais, c’était pas de ta faute, Will… » au moins cette phrase m'avait un peu soulagé d'un poids, même si ça ne suffisait pas s'était toujours ça qui me rassurait un peu. Le départ de Pearl était son seul fait je n'avais pas à me le reprocher. L'ascenseur s'arrêta à destination et je sortis de l'immeuble, je ne rentrais pas tout de suite à l'hôtel mais préférais aller marcher pendant de longue heures dans les rues de Barcelone puis sur la plage.
De retour dans la petite chambre je regardais mes bagages, il me suffisait de refermer mes valises et d'aller à l'aéroport de tourner la page et ne plus jamais me retourner. Mais j'en fus incapable... Je ne pouvais pas faire partie de sa vie, s'était bien trop compliqué pour moi et j'avais peur de me laisser à nouveau avoir mais j'avais besoin de savoir qu'elle s'en sortait, je décidais alors de veiller sur elle de loin.