C’était étrange mais ce soir, je voulais dire merci à Léo d’avoir gardé Liam. Je me sentais un peu étrange. Le manque de William se sentait de plus en plus et je me cachais toujours autant. Trop forte peut-être que pour tenter un rapprochement ou trop faible ? C’était un peu des deux. Un soupire se fit entendre tandis que j’étais dans la salle de bain. Liam n’était plus là depuis une bonne heure et il me manquait. Je voulais aussi l’avoir près de moi mais une loque ? Comment une loque peut être vivable pour un bébé qui a besoin de joie ? Je n’avais pas envie de ne rien faire. Je devais un peu retrouver mes ailes. Plus facile à dire qu’à faire. Je me séchais rapidement els cheveux avant de les attacher sauvagement d’une queue de cheval en mettant un slim, un haut tout classique et violet puis ma veste en cuir par-dessus. J’enfilais rapidement des ballerines noires et hop, j’étais prête. J’inspirais doucement en allant sortir par les escaliers de secours, évitant cruellement les couloirs depuis mon bel affront pour un baby phone. J’avais peur de le croiser et céder tellement il me manquait. Cela faisait une bonne semaine que je ne l’avais plus vu, c’était l’enfer. Je prenais rapidement route vers le cinéma, à pieds. Allant vers le guichet pour demander deux places à ce film que nous projection d’aller voir et y aller seule, sans lui… me permettait de me dire qu’il pourrait être là, avec moi. Bien sûr, c’était la dernière séance. J’avais tardé à arriver. Cause ? J’étais passée faire escale au macdo pour comme toute coutume qui est la mienne : prendre une sorte de repas. Je savais bien que je n’y mangerais rien mais j’en avais l’habitude. Une fois installée dans la salle dont le noir n’était pas complet… je fixais l’écran en profitant juste des publicités et m’installant confortablement, un peu couchée.

J'essayais de me maintenir l'esprit sans cesse occupé et j'y arrivais plutôt bien. Penser à Pearl le moins possible ou surtout ne pas me dire à quel point elle me manque. Bosser, m'occuper de mon fils, aller aux séances chez le psy, faire du sport étaient autant d'activités qui me permettaient de me sentir pas trop mal.
Mais ce soir je n'avais rien prévu de faire et ça s'était la galère, attrapant mon ordinateur sur la table basse je cherchais une idée d'activité quelconque sur les eaux tumultueuses du web. En cet fin d'été les activités réduisaient un peu malgré le caractère très culturel de Barcelone, en fait rien ne m'intéressait dans les expos proposés mais ça c'est sans doute parce que l'art n'a pas vraiment d'impact sur moi.
Me restait une solution, regarder le programme du cinéma. En fait je pourrais très bien rester ici et regarder un film mais j'ai envie de prendre l'air malgré tout, voir des gens même sans leur parler... Un peu d'animation. Je sais qu'il y a un cinéma pas très loin d'ici et consulte leur programme, par chance un des films qui m'intéressent est en VO, c'est parfait pour moi! Le temps de prendre une douche et m'habiller puis il était l'heure de partir si je voulais ne pas arriver en retard.

Il n'y avait pas franchement d'attente au guichet et je pu avoir un ticket sans problème. J'allais m'installer dans la salle, m'asseyais assez loin de l'écran et bien au milieu comme à mon habitude. Une habitude commune avec Pearl tout comme le style de film que je venais voir, typiquement un film que l'on aurait pu venir voir ensemble... Et pourquoi j'étais là? Ne pas penser à elle, c'est ça! Arrivèrent les habituelles publicités comme on y a le droit avant chaque film, quelques minutes après la porte s'ouvrit des retardataires sans doutes qui heureusement n'avait rien raté. Non en fait s'était une retardataire et pas n'importe qui... Pearl en personne. M'affaissant un peu plus dans mon siège je me cachais légèrement, elle ne m'avait pas vu. Stupide comme situation non? Peu de temps après les lumières s'éteignirent s'était parti pour 1h40 de film.

Je ne l’avais pas vu directement, prise par l’écran qui me prenait un peu l’attention. Bien sûr, je m’étais levée le temps d’aller chercher des pop corns pendant la séance et je ne savais pas pourquoi. Je n’avais même pas terminée mon macdo. De la pure gourmandise. Les cochonneries parfois cela change d’un repas. Même si le hamburger est une pure cochonnerie. Je l’avais remarquée, discrètement. Buguant deux secondes sur lui enfin son profil. J’étais du genre à regarder l’écran en sortant pour la simple raison : ma peur du noir. Dès qu’il le faisait un peu trop, je paniquais. Les écrans géants m’aidaient. C’est en me cachant sous le capuchon de ma veste que j’avais terminé le film après mon retour au stand de pop corns ! J’inspirais doucement quand fut le moment de se lever. Prenant mon sac de macdo et le fermant en allant aussitôt vers la poubelle la plus proche. Je fermais ma porte aussitôt en soupirant doucement alors que j’entendis un grondement soudainement, un orage. Génial ! Plus fort que la météo, il fallait en plus qu’il gronde. Je n’avais qu’une mini capuche. Cette veste étant cintrée et surtout pour la ville en été pas les chutes de pluies. Je prenais mon sac à main et mon seau de pop corns en allant vers les escaliers et tentant de me cacher. Regard baissé, tête rentrée comme les tortues. Je voulais me faire toute petite et tellement petite que je ratais aussitôt une marche. Bousculant alors une personne contre les sièges et renversant littéralement mes pop corns. Je grognais alors. « Pearllllllllll… », me grondais en regardant cette marche. « Foutue marche ! », je soupirais en regardant la personne et m’apercevant qu’il fallait en plus que ça tombe sur lui. Je grimaçais en le regardant. « Désolée… je jure que je n’ai pas fait exprès ! », disais-je alors en affichant aussitôt une moue pour tenter de ramasser aussitôt les pop corns !

Le film était plutôt bien, deux amis qui ont du mal à se caser et qui décident de faire un enfant ensemble à la grande surprise de leurs autres amis. Une comédie sympathique et qui m'avait bien occupée l'esprit même si parfois ça me rappelait un peu trop la relation amicale que j'avais avec Pearl à Vegas. Je l'aime et depuis un bail mais parfois la simplicité de notre amitié me manque. J'entends le tonnerre gronder dehors et je regrette d'être à pieds, si ce n'est qu'une averse je pourrais toujours attendre qu'elle passe. Je me levais et me dirigeais tranquillement vers la sortie sans vraiment me préoccupée de la présence de Pearl, après tout on a le droit d'aller au ciné et même si ça ne facilitait pas les choses de se croiser on ne pouvait pas non plus s'arrêter de vivre, prendre de la distance s'était déjà difficile.
J'arrivais au niveau des escaliers quand on me bousculait, je regardais la personne qui venait de rater la marche et comme si le hasard cherchait à nous faire nous rencontrer je constatais que s'était Pearl, après s'être un peu engueulé elle-même et la marche elle s'excusa en m'affirmant qu'elle n'avait pas fait exprès. Je hochais la tête avec un petit sourire "C'est pas grave, t'en fais pas" je me baissais pour l'aider à ramasser les pop corn "Ils sont foutus tu sais...". J'allais les mettre à la poubelle puis sortait de la salle, je pu tout de suite voir par les portes vitrées du cinéma que la pluie tombait fort dehors. Tant pis je resterais un peu dans le hall et puis si ça durait trop longtemps je me mouillerais en rentrant sous la pluie.

Il fallait toujours que le destin m’en veuille. Les 1heures et demi de ce film avait coulée assez vite avant que je ne le vois mais ensuite cela m’avait semblé être une éternité. L’avoir aussi proche et me dire que je pourrais juste lui tenir la main devant la projection qui me faisait tellement penser à lui était difficile alors que le manque d’une seule personne se sentait et se voyait. Une fois le film fini et ma catastrophe mêlée à cette angoisse de ne même pas pouvoir l’embrasser était des plus fortes. J’inspirais en entendant sa voix, frôlant même sa main alors que je ramassais des popcorns, je ne pus m’empêcher de rire en baissant le regard quand j’appris qu’ils étaient foutus. « Ouais… », je souriais brièvement, n’osant même pas le regarder. Et le voir partir aussi vite que les popcorns était tombé me brisait, je n’étais pas capable de le voir s’éloigner. Peut-être et même surement l’une des raisons de mon recul. Je baissais le regard en refermant ma veste et sortant alors de la salle pour aller en direction des portes. Je n’avais même pas remarquée qu’il était encore là. La pièce s’étant vidée de personnes assez intelligente que pour s’armer d’un parapluie mais toujours touriste, je n’avais que deux ou trois sous et mon portable avec moi. J’inspirais en regardant les gouttes tomber avant de regarder si je n’avais pas de messages. Je le rangeais avant de remonter ma veste sur la tête. J’ouvris la porte et me tournant pour sortir, je le vis attendre, je ne pus m’empêcher de rire. « Tu sais que la pluie n’a jamais tué personne ? », lui demandais-je en me souvenant le bon nombre de fois où c’était à moi qui le disait quand nous étions enfants et que j’avais peur d’un bête coup de vent. Je baissais le regard aussitôt en évitant le sien et souriant. « Enfin… comme on va au même endroit… Je peux partager ma veste ? », je souriais doucement en le regardant.

Je n'étais pas le seul à attendre que ça se calme dehors, certains avaient prévu le coup en prenant un parapluie ce qui m'étonnait parce que moi je n'avais rien vu venir. L'avantage d'un smartphone c'est que l'on peut consulter la météo mais il faut le faire et là je n'avais pas eu se réflexe, c'est ridicule mais je le faisais maintenant et devinez quoi? Il pleut, bingo!
Pearl passa juste à côté de moi, le pas décidé et elle devait probablement avoir l'intention de rentrer malgré la pluie, pourtant elle portait simplement une petite veste avec une capuche certes mais en deux secondes elle serait trempée jusqu'aux os. Un coup d’œil sur son mobile et elle s'apprêtait à sortir, courageuse comme d'habitude. Je rangeais mon portable dans ma poche après avoir regardé l'heure il n'était pas excessivement tard je pouvais attendre, c'est là que je l'entendis me demander si je savais que la pluie ne tuait personne. Je lui souriais, amusé par cette remarque que je lui faisais moi même il y a bien longtemps "On peut tomber malade à cause de la pluie." je haussais les épaules en riant "Je suis en sucre j'ai peur de fondre.". Un peu gênée elle ajouta que comme on allait au même endroit elle pouvait partager sa veste je hochais la tête en m'avançant vers la porte "Ok si je suis abrité pas de problèmes." bien sûr on savait aussi bien l'un que l'autre qu'on finirait trempé, mais trempé à deux s'était beaucoup plus drôle que trempé tout seul en pensant encore un peu plus que l'autre nous manque. Je m'arrêtais juste au bord de la devanture du ciné qui était le dernier abris avant l'averse, je regardais alors Pearl "Je crois qu'il vaut mieux qu'on courre!" sans lui laisser le temps de répondre je lui attrapais la main et partait en courant sous la pluie. Ça peut sembler dingue, mais courir sous une pluie battante avec elle me faisait oublier ces derniers jours, les difficultés... En fait on retournait un peu à cette période dont j'avais parfois la nostalgie, il y a quelques années. J'étais trempé peut-être, mais j'étais bien.

Je ne pus m’empêcher de rire en l’entendant. Sortir à mon tour cette question bien utile dans le cas où vous n’avez pas envie d’attendre dans un couloir. Je souriais doucement en hochant la tête. Me retenant même de demander s’il était enceint. Je sortais très souvent que je n’étais pas en sucre à cette époque. Peut-être nostalgique par moment mais surtout car c’était bien plus simple. En fait, je gérais mieux la distance qui nous séparait alors que je savais qu’un bébé en moi avait autant besoin que moi de nutrition et vitamines. Je ne savais pas pourquoi la subite envie de lui proposer le retour me démangeait mais c’était idiot de marcher ensemble avec 5 mètres entre nous. On aurait l’air malin. Il fallait aller à l’évidence : je préférais me torturer que d’être stupide sur ce coup. Bien sûr durant les semaines précédents : j’étais bien stupide à tente de me cacher. « Ok ! », disais-je comme un perroquet d’un fin murmure.

La maladie, oh oui. Tellement malade à cause de la pluie mais ce que je craignais tandis qu’il attrapait ma main avant même que je ne réagisse au fait qu’on devrait courir et pourtant, je courrais vite et vite. L’amour était la seule maladie que je craignais en ce moment même. Effectivement notre cœur était en sucre en ce moment même. Je me laissais guider en courant aussi vite que lui. Bravant la pluie courageusement main dans la main avec l’homme que j’aime. Ça parait tellement beau mais en fait, cela a un brin de dramatique en ce moment car nous allions devoir nous éloigner encore. Pour combien de temps ? Ce premier contact de nos paumes depuis 3 semaines m’électrisait et m’emportait presque dans une tornade de sentiments. Une fois arrivés près du bâtiment, je m’arrêtais sous le préau en face de la porte, retirant ma capuche. Trempée du pied à la tête, j’avais froid. Je grelottais. Ma main libre gelée comparée à celle qu’il porte dans la sienne. Je retirais ma main des siennes en tentant un sourire. « Tu vois, tu n’as pas fondu… », Bien sûr, moi… si mais il ne pouvait pas le voir. Fondre d’amour ? C’est invisible mais tellement invincible. « On a couru assez vite surement... » J’allais alors dans ma poche prendre ma clé et allant vers la porte mais me retournant pour le voir. « Comment tu vas ? », oui, c’était presque hésitante et comme si l’on me tirait les lettres et les mots de la poche… mais c’était posé.

Nous ne chantions pas sous la pluie mais nous courrions et assez vite, ce qui en soit n'était pas très efficace puisque je sentais mes vêtements trempés et mes chaussures aussi. Pearl tremblait un peu et s'empressa de lâcher ma main, mais je comprenais cette attitude elle voulait juste s'en tenir à ce qui avait été convenu... Ou du moins à ce qu'elle avait décrété alors que je voyais quelque chose de plus soft en terme d'éloignement, mais la difficulté aurait peut-être été pire je ne sais pas. Je secouais doucement la tête "Non je m'en sors bien." je lui souriais, un beau sourire s'était plus fort que moi j'étais content de la voir "C'est vrai qu'on a couru vite, on a bravé la pluie!" elle prit ses clés ce qui m'évitais d'avoir à le faire pour ouvrir la porte de l'immeuble, profitant sûrement de la distance qui s'était réinstallée entre nous elle me demanda comment j'allais et je haussais les épaules "Ça va... Je vais mieux." malgré que je pense à elle, mais ça n'est plus douloureux j'ai juste envie de la voir, une envie saine et posée pas de jalousie ou de parano. Les idées noires, ma colère s'estompe et je le sens bien, il faut dire qu'en trois semaines j'ai compris pas mal de choses sur moi-même et mon passé. J'étais dubitatif au début mais maintenant que je voyais les effets je savais qu'en dépit des difficultés j'avais fait le bon choix ou plutôt nous.
L'amour que j'éprouvais pour Pearl était toujours aussi fort et peut-être même plus fort mais je me sentais mieux avec ce sentiment que je voyais d'avantage positivement que comme une prison dans laquelle je m'enfermais petit à petit. Il pleuvait toujours autant, le bruit de l'eau tombant sur le bitume n'était pas désagréable au contraire ça créait une ambiance particulière et étonnamment apaisante. Pearl ouvrit la porte et je ne sais pas pourquoi mais d'un coup j'eus une idée folle, le lui tirait sur le bras pour l'attirer à nouveau sous la pluie "Quitte à être mouillés..." je ne sais pas bien ce qui me poussait à agir enfin si : l'envie tout simplement. Sans franchement lui laissé le choix je l'embrassais comme si rien n'avait changé, laissant de côté tout le reste et n'écoutant que mon instinct. Je suis fou sans doute mais je crevais d'envie de l'embrasser sous la pluie, ça ne s'explique pas.

Braver la pluie, on bravait tellement de choses ensembles en fait. Ceci n’était même pas nouveau. On bravait juste. Je souriais doucement, légèrement avant d’aller braver cette distance de cette question qui m’arrachait le cœur en quelques sortes. Positivement surement mais la réponse était pire. Je voulais entendre que c’était positif. J’en avais besoin. Je voulais que notre distance serve à quelque chose. L’entendant dire aller mieux, je souriais doucement. « D’accord ! », non mais sérieusement ? C’était tout ce dont j’avais à dire ? J’inspirais en détournant le regard, me sentant nulle de ne dire que ça mais une longue discussion pour le savoir allait-elle être bénéfique ou non ? Voulait même-t-il en parler avec moi ? Voulais aussi en parler avec lui ? Tellement compliqué en ce moment même de le savoir pour ma pauvre petite tête. Je me retournais sur la musique de la pluie en allant ouvrir la porte d’une clé tournant simplement. Le clic, ce clic alors que je me demandais comment tuer le silence mais sa main me tirant. « Ah… », ne puis-je m’empêcher de laisser entendre par surprise en riant nerveusement. « Non mais t’es mala… », disais-je subitement avant de me faire interrompre de ce baiser. Surprise, je n’y répondais pas vraiment de suite, je ne contrôlais même pas ma réponse à ce baiser au début. Le prolongeant un brin avant de reculer de ses lèvres en baissant le regard. Cela allait au-delà de la situation. Bien au-delà et je me sentais mal car en ce moment-même… je voulais reprendre ce baiser. J’en voulais juste encore plus mais je savais que quand on s’éloignerait, on repartirait dans la même situation. J’en avais la gorge serrée, sous la pluie, sans bouger. Je soupirais doucement en le regardant. « Joues pas avec mon cœur… Je t'en prie... », disais-je doucement en me demandant si c’était juste sur le coup ou même enfin je ne savais pas mais j’avais cette petite crainte. Je le regardais attentivement. « Il n’y a pas de pire torture que d’avoir une bouchée du cupcake et qu’on nous l’éloigne alors que l'on fait régime de cupcake ! », une métaphore ? C’était souvent tout ce que j’arrivais à faire dans ce genre de moments. Parfois quand on se sent totalement vulnérable, l’on charge le dossier : humour et métaphore. Cela détend mais le cerveau n’en est pas plus détendu. Il se sent juste plus en sécurité de moins penser.

Malade? C'est ça qu'elle allait dire je le sais... La réponse est : oui peut-être un peu. Au moins malade d'amour ça je pense que ce n'est pas nouveau. L'instant était étrange, agréable et sans doute trop bref parce que je restais sur ma faim quand elle reculait. Ok ce geste me rendait peut-être un petit peu égoïste mais je savais qu'elle en avait envie aussi sauf que qu'en l'envie dépasse la raison on ne contrôle plus grand chose. Ne pas jouer avec son cœur, s'était ce qu'elle pensait que je faisais? Je secouais la tête en la regardant malgré son regard fuyant "Pearl, je joue pas avec ton cœur... J'en avais juste envie.".
Je riais légèrement à sa comparaison "Je ne suis pas un cupcake.", blague à part je la comprenais mais en même temps pourquoi ne pas profiter de ces quelques minutes où on était simplement Pearl et William rien d'autre? "Un petit morceau de cupcake n'a jamais fait grossir même quand on est au régime." je haussais les épaules et prenant une nouvelle fois sa main je l'attirais vers le hall de l'immeuble "J'aurais pensé que l'instant nous ferais tout oublier l'espace de quelques minutes... En fait j'ai tout oublié quand on courrait sous la pluie et je me rappelais d'une soirée un peu similaire à Vegas où on était rentré sous la pluie. Déjà ce soir là on avait même pas 20 ans et s'était sûrement la première fois où j'avais eu autant envie de t'embrasser. On sait tout les deux pourquoi je ne l'avais pas fait, mais là j'en avais le droit alors j'ai assouvie cette envie." j'arquais un sourcil "Est-ce que tu trouve ça stupide?". J'ouvrais la porte et la lui tenais pour la laisser entrer d'abord, à vrai dire mon entrain était retombé comme un soufflet. Je m'étais laissé emporter dans un espèce de tourbillon de folie et je pensais qu'elle me suivrait comme avant... Mais j'ouvrais les yeux sur la réalité on était dans l'immobilité, la paralysie parce que nous étions devenus comme tous ces gens trop adultes, chiants et qui se posent trop de questions. Ce brin de folie qui nous caractérisait était donc évanouis? J'avais encore l'espoir de croire que non mais pour combien de temps? Est-ce que c'est moi qui avait tout foutu en l'air? Voilà que je me reposais trop de questions, à croire que c'est contagieux.

Le pensais-je capable de jouer de mes sentiments ? Non. Il avait en quelques sortes bien tenu l’éloignement, c’était une chose qui prouvait simplement que non. Mais là, sur le coup. Je me sentais entre deux eux… l’envie de partir en courant de peur de prolonger ce baiser ou de le faire. Et je ne savais que faire. C’était cette angoisse qui persistait de devoir encore m’en éloigné comme devant la porte de son appartement. Bien sûr, je ne plus me retenir de rire en l’entendant dire ne pas être un cupcake. « Ah ? », répliquais-je comme pour me persuader qu’il en était bien un puis me mettant aussitôt en sourire en hochant doucement la tête. « Non… mais ça donne envie de prendre d’autres bouchés… », je souriais doucement. C’était ça qui me faisait peur… ? En revouloir sans pouvoir en prendre ? Me retrouver encore devant nos portes à nous séparer sans oser le regarder. Ce moment me rappelait aussi tellement de choses et pourtant c’était tout aussi frustrant car il me manquait et je ne pouvais pas assouvir ce manque. Je me sentais tout de même nulle en l’écoutant et allant vers le hall. Cette impression d’avoir juste gâchée le moment de ma crainte. Je baissais le regard vers le sol en l’entendant me demander si c’était stupide. Je le relevais en secouant la tête. « Non… par ce qu’à chaque fois que je te vois, je veux que tu m’embrasses et là, je le veux encore plus… », disais-je simplement en simplifiant les termes cependant j’étais juste sur ma faim… une faim que j’avais stoppée de moi-même et le regardant cette fois dans les yeux en détournant à nouveau le regard brièvement. « J’ai juste peur que l’on passe notre vie loin de l’autre et plus les jours passent et plus je me demande quand ça va s’arrêter si ça s’arrête. Je crois en toi mais j’y peux rien… j’ai cette peur. J’ai juste tellement l’impression que je m’enferme de moi-même dans une pièce loin d’une personne que j’aime… que je me dis que si j’en sors : je vais encore la perte ! », Cette peur provenait simplement de mon passé… ce moment où j’étais juste enfermée loin de ma mère. La seule personne qui comptait. Ce n’était pas vraiment pareil : je n’étais pas seule et pas enfermée mais cette sensation persiste quand même. J’haussais les épaules. « Ce n’est pas ta faute, moi aussi… j’ai mes démons ! », je lui offris un petit sourire. Ce démon venant de l’impression de perdre les gens qui me sont proches. Une personne que j’aime. Mon regard se posant sur le sien, je lui reprenais la main en l’attirant avec moi. Et pourtant, je n’entrais pas dans le bâtiment, non… j’en ressortais aussitôt sous la pluie en le regardant. J’haussais doucement les épaules en riant. « T’en as encore le droit… mais… », je baissais le regard en souriant brièvement et le relevant vers lui. « Serres-moi fort par ce que j’ai froid ! », disais-je en me disant que peut-être que ça serait plus simple de me retirer des interdits. Peut-être aussi que j’en avais tellement envie mais que je me sentais tellement nulle d’avoir tout gâchée que je voulais me redonner une chance. Et sans même lui laisser me l’accorder, c’était avec hésitation mais tout de même lancée qu’à mon tour, je l’embrassais en posant les mains sur sa joue.

Avant Pearl était la plus "folle" de nous deux, celle qui faisait souvent les trucs les plus dingues et s'étaient l'ordre des choses. Mais la peur l'avait paralysé un peu plus à chaque épreuve qu'elle avait traversé et en s'était normal, un peu triste cependant surtout que je m'en rendais compte. Lors de notre dernière dispute elle avait dit être impuissante face à mon état et j'espérais qu'elle comprenait ce que j'avais ressenti pendant des années quand ses peurs étaient plus forte que tout. Elle avait raison s'était ça ses démons et on sait tout les deux jusqu'où ça l'avait mené... Quitter Vegas sans même un mot pour moi son meilleur ami. Sa culpabilité n'avait pas été suffisante pour apaiser ma tristesse et ma colère, je savais maintenant que je n'étais pas un monstre de réagir ainsi mais juste un être humain qui avait déjà souffert de l'abandon par le passé et qui s'était retrouvé propulsé tête la première dans ses pires craintes poussé par la seule personne en qui j'avais toujours eu confiance. Normal que ça laisse des traces, des cicatrices indélébiles mais avec lesquelles j'allais apprendre à vivre.
Est-ce que nous allions pouvoir vivre sereinement en jour? Chacun en laissant nos démons loin de nous? Changer de continent n'est qu'une façon matériel d'éloigner les peurs mais quand elles sont ancrées dans votre tête ou même au plus profond de vous ce n'est qu'un effet placebo, l'affaire de quelques temps avant que ça ne reviennent. Pearl devrait aussi se faire aider, se comprendre mais je la sais trop fière pour ça, j'espère me tromper. Tellement peur de perdre les gens qu'elle aime qu'à tout compliquer ils allaient finir par fuir, j'avais faillit le faire...

J'étais rentré dans l'immeuble, je la comprenais mais malgré tout j'avais une pointe de déception. Pourquoi laisser les choses êtres ou blanches ou noires? La vie n'est pas comme ça et si elle ne voulait pas saisir cet instant comme un échappatoire à ce que nous vivions en ce moment tant pis je respectais son choix mais ça ne lui ressemblait pas. Pas grand chose c'est toujours mieux que rien, non? Elle reprit ma main et m'attira à son tour dehors, pour se rattraper? Sans doute oui, j'étais content qu'elle le fasse mais la magie de l'instant précédent, la spontanéité avait été cassé. Mais au moins son petit brin de folie essayait de refaire surface et s'était encourageant, elle posa ses mains sur mes joues et m'embrassa. Je passais mes bras autour d'elle, nos vêtements collaient à cause de la pluie mais tout ça n'était qu'un détail, je la serrais fort comme elle l'avait demandé et j'allais même jusqu'à la soulever. Dans ma tête j'étais 1 an en arrière, je prolongeais ce baiser comme si ça faisait une éternité qu'on avait pas pu être si proche l'un de l'autre et s'était tellement agréable.
Mais à force nous risquions de tomber malade et je la reposais au sol, souriant contre ses lèvres je reculais "Viens boire un chocolat chez moi... Comme avant... Comme quand on était les meilleurs amis.". Je la regardais bien dans les yeux attentivement "S'il te plaît Pearl." j'avais besoin de ça, est-ce que ça faisait de moi un égoïste?

L’angoisse, sentiment persistant même avec toute la motivation du monde. L’angoisse, vous changes. Cette chose que l’on ne contrôle pas du tout parfois. L’angoisse est dans chacun… elle demeure parfois discrète et au fond du cœur. Parfois ? Elle se fait aussi toute petite. C’est ainsi que de vivre dans l’angoisse qui vous fais faire des actions que l’on ne ferait jamais… et d’autres que l’on ne fait pas mais que l’on n’avait tellement l’habitude de faire. La folie, j’en avais l’habitude mais là, j’avais cette petite pointe de crainte. Ce n’était pas simple de rester tellement éloigné, je le savais. Bien sûr, je gâchais encore tout, j’ai tellement l’habitude de tout gâcher avec lui, dernièrement. Je rebroussais alors chemin sous la pluie pour ce baiser des plus attendrissants. Je tentais de tout effacer, les dernières semaines et même notre éloignement pour arrêter de penser. C’était facile mais difficile à la fois. Je devais juste me lâcher mais tellement compliqué quand je pensais à l’après… au moment où je serais seule dans mon appartement à me demande ce qu’il fait ou comment il va. Je profitais cependant juste du baiser, il m’avait tellement manqué qu’il fallait chasser les vieux démons. Pourquoi se compliquer la vie quand on peut faire tellement simple ? Je n’en savais rien. Et soulevée du sol, je fus surprise au début mais rien n’enlevait mon envie de prolonger ce baiser. Encore bien trop court après 3 semaines. Alors que nos lèvres se quittèrent, je souriais doucement, les yeux encore fermés, me reposant ainsi les pieds au sol. Alors qu’il me posait cette question mais les ouvrant à la fin pour capter son regard qui lui, était efficace pour me supplier, bien plus que les mots. Mais qu’allais-je faire ? Cette sensation d’être juste la meilleure amie m’effrayait. Je ne détournais pas le regard du sien, pour une fois. On progresse, dis-donc. Je fis une légère moue. « Chaut le chocolat ? », disais-je simplement en disant par cette même question que j’acceptais. J’haussais doucement les épaules ! « Et de la guimauve ? », bien sûr, c’était pour plaisanter et faire en quelques sortes : la capricieuse mais ça m’amusait sur le coup et je souriais en reculant aussi et me détachant en reprenant sa main comme si j’avais peur qu’il s’éloigne ou que je m’éloigne, c’était pour moi… ? Peut-être. Un moyen de garder les pieds sur terre. J’inspirais en retournant à la porte qui s’était bien sûr refermée et la rouvrant aussitôt. « Mais pas plus d’une heure, je dois reprendre Liam chez Léo avant qu’il ne parte bosser ! », rajoutais-je alors. Une façon aussi de m’obliger à rentrer chez moi ? A passer le pas de la porte quand serait venu le moment. Une fois dans le bâtiment, je lâchais sa main en allant vers l’ascenseur et appelant la machine. Nerveuse, un brin. J’appréhendais de me retrouver encore dans cet appartement face à une tasse échangée cette fois de café. Et si je gâchais les 3 semaines ?

Trempé jusqu'aux os, je voulais juste que l'on monte se sécher et se réchauffer autour d'une tasse de chocolat... Chaud bien évidemment. Je hochais la tête à sa question "Oui bien entendu". Par contre pour la guimauve ça serait compromis parce que je n'en avais pas "Désolé j'ai pas ça en stock.", j'aurais pu parce que je sais qu'elle aime ça mais je crois que ces dernières semaines j'avais éviter ce qui me rappelait ses goûts et par la même occasion notre distance.
Nous retournions vers l'entrée de l'immeuble et tandis que Pearl ouvrait la porte elle me prévenait qu'elle n'avait pas plus d'une heure devant elle puisqu'il fallait qu'elle retourne chercher Liam chez Léo avant que celui-ci aille travailler. Je hochais la tête "Oui ok." Au fond j'avais conscience que ça lui donnait une raison valable de retourner de son côté du palier, chez elle et cela malgré toutes les tentations possibles. Je crois que s'était plutôt une bonne chose, comme ça tout était bien clair. L'ascenseur ne se fit pas trop attendre, je sentais la nervosité de Pearl et s'était un peu déroutant, n'allait-elle vraiment pas lâcher du leste? Je sais que c'est dur de ce dire qu'on va devoir repartir chacun de notre côté dans une heure mais si je bossais super loin ou plus encore que maintenant on se verrait peu. Bon ok c'est différent, je comprends qu'elle soit mal avec la situation mais peut-être que de profiter un peu lui permettrait de mieux le vivre? Je lui adressais un sourire après avoir constaté que nous dégoulinions en inondant le sol de l'ascenseur "Je crois que des vêtements secs et ce chocolat chaud ça va vraiment être bien!". Ding! Les portes s'ouvrent, nous sommes à notre étage.

J’avais bien sûr fais une moue en entendant qu’il n’y avait pas de guimauve. Le chocolat, la guimauve, les biscuits et les cupcakes. C’était mon truc. Je ne peux pas compter le nombre de cupcake que j’avais mangée sur les derniers mois de ma grossesse. Pour tout vous dire : je crois que j’en mangeais plus que tous les clients du café sur toute une journée. Ça se voyait sur les factures ! Bien sûr, j’étais nerveuse. Me retrouver avec lui seule dans un ascenseur après un baiser qui devons-nous l’avouer… m’a laissé sur ma faim tout de même plus de trois semaines sans nous voir, c’était compliqué. Je souriais doucement en disant alors que je ne resterais pas longtemps mais ce sourire sonnait faux. Même si je devais tout faire pour m’en éloigner, tout sonnait faux car je ne voulais justement pas m’en éloigner. Cet ascenseur me semblait durer une éternité. Les mains moites et le cœur battant. Les pieds tapant nerveusement contre le sol de cette boite de métal. J’attendais juste que l’on soit au cinquième quand je l’entendis parler de nos vêtements secs et du chocolat. J’étais un peu déconnectée. Mes pensées étant parties en route et me laissant un peu étrange. Là, je devenais un peu dingue. Je n’arrivais pas vraiment à rester simplement près de lui sans penser à un contact. Même si nous étions des meilleurs amis avant et que je le faisais sans soucis, me contenir. Maintenant ce n’était plus vraiment pareil. J’inspirais doucement quand le ding de l’ascenseur arrivait à mes oreilles. J’avais comme l’idée que ce ding était la mise à mort de notre baiser sous la pluie. « Ok ! », répondis-je alors que j'avais captée seulement la moitié de son propos ! Trempée du pied à la tête, sur le coup : je ne réfléchissais plus. Prise d’un instinct totalement incontrôlable… j’appuyais sur le bouton de l’étage 12 de l’ascenseur en ne lui laissant pas le temps de réagir, je reprenais ce baiser : trempée ou non. C’était bête mais je ne voulais juste pas que ça s’arrête. Je ne voulais pas sortir aussi vite de cet ascenseur. Au fond, nous avions tous besoin de tendresse et d’affection. J’en avais besoin. En avait-il besoin ? Je n’en savais rien mais c’était égoïste pour une fois, je prenais aussi ce dont j’avais besoin. Je laissais l’ascenseur monter sans me soucier du fait qu’il allait devoir redescendre une fois au deuxième étage. « Je n’ai pas envie de quitter cet ascenseur ! », chuchotais-je contre ses lèvres en prolongeant aussitôt le baiser avec une passion et un peu de fougue mais pas dans l’esprit d’aller plus loin mais seulement par ce qu’il me manquait et c’était ma façon de l’extérioriser et me lâcher. Tenez une bête en cage.. mais quand la lionne en sort…

J'allais sortir de l'ascenseur et Pearl appuya sur le bouton du douzième étage, les portes n'étaient même pas encore refermées que déjà elle m'embrassait à nouveau. Je n'allais pas me plaindre, vraiment pas et j'étais même incroyablement heureux de cette initiative de sa part, était-ce un signe? Elle ne voulait pas quitter cet ascenseur, cette remarque me fit sourire et je répondais à ce nouveau baiser qu'elle m'offrait. Passionné, fougueux je me perdais dans cet échange, je plaquais Pearl contre la paroi de l'appareil glissant ma main jusque sur sa nuque ne voulant pas qu'elle s'éloigne. Sans vraiment regardé j'appuyais sur un peu tout les boutons et quand la boîte en métal dans laquelle nous nous trouvions s'arrêta je compris que j'avais appuyé sur celui que je cherchais: l'arrêt d'urgence. Entre deux étages à une hauteur qui n'appartenait qu'à nous je continuais de prolonger ce baiser encore et encore, partagé entre la tendresse et à des moments une envie brûlante de la déshabiller et lui faire l'amour ici et maintenant. Je lâchais enfin ses lèvres et cédait en allant l'embrasser dans le cou "Je vais plus pouvoir m'arrêter..." elle provoquait ça chez moi, des émotions intenses. Une passion dévorante, un amour déraisonnable, une souffrance incroyable parfois, tout était décuplé... Dans ce baiser j'avais les même sensations que le tout premier que nous avions échanger cette nuit là où tout avait basculé.

En retenant l’ascenseur et l’envoyant au douzième pour reprendre ses lèvres : j’étais loin de me douter de ce que j’allais lancer. Je voulais juste être moi et lui pendant un court instant. Oublier le monde et cette distance. Oublier simplement tout ce que j’avais en tête pour mieux repartir ? J’en doutais encore mais il me manquait tellement que sur le coup, je n’avais même pas réfléchie. Je crois que ce baiser sous la pluie avait des répercussions et là, je le sentais. Quand il répondait à mes baisers, j’avais la sensation de ne pas être la seule à avoir un manque au point d’en devenir dingue. Et quand je me retrouvais contre la paroi, je ne fus que surprise mais pas autant qu’on pourrait le croire. L’envie de faire de même de l’autre côté de l’ascenseur m’était passée par la tête. Entendre l’ascenseur se bloquer ne me fit même pas sursauter ou rien, pas de réaction car tout d’abord, j’avais l’habitude. J’étais déjà bien restée coincée dans un ascenseur plusieurs fois à Las Vegas. Je devais avouer que de sentir la rampe de l’ascenseur dans le dos n’était pas agréable mais je m’en fichais. Prolongeant le baiser en sentant l’envie croissante mais étais-ce mal ? Alors que ses baisers dérivaient à mon cou, une vague de frissons s’emparait de moi. « T'arrêtes pas… », répondis-je. J’allais donc laisser le contrôle à mes envies ? C’était dingue et c’était surement la pire idée que j’avais eue de me lâcher ou peut-être aussi la meilleure ? Je n’en savais rien mais au fond : le temps le dira. Je souriais doucement en l’entendant et passant les mains main sous son t-shirt, lui caressant le dos comme si cela faisait 5 ans que je n’avais pas pu avoir de contact, juste un besoin. Une connexion. Je soupirais doucement à ses baiser, c’était tellement euphorisant, excitant que je ne contrôlais plus rien du tout. Je m’étais plus que lâcher par ce que là, le manque se mêlant à l’envie, j’en oubliais toute la distance. C’était assez bien mais un bien pour un mal ? Je n’en savais toujours rien. Je ne voulais même plus le savoir. Je me hissais sur cette rampe juste assez profonde pour mon petit popotin et même s’il ne l’était pas, je m’accrochais à lui, les jambes autour de sa taille en retirant son t-shirt. Là, une pensée me fit rire un peu, me rappelant le bon nombre de fois où on regardait les clients de l’hôtel se bécoter et plus dans l’ascenseur en se demandant s’ils n’étaient pas fous mais au fond : je ne pouvais que leur donner raisons en ce moment-même. C’était surement un brin plus excitant d’être enfermée dans cette boite. C’est comme si je venais de l’enfermer avec moi dans ma propre boite et que je refusais de l’en laisser sortir… Mes lèvres retrouvant les siens pour plus de passions et encore plus de cette envie qu’il avait provoqué alors que je lui avais provoqué, non mais la folie, c’est vraiment une maladie mais il y a tellement de bonnes maladies. « Tu m’as manqué… », chuchotais-je contre ses lèvres sans savoir si je l’avais retrouvé mais j’étais juste moi-même, j’en oubliais tout.

Elle ne voulait pas que je m'arrête et c'était bien mieux comme ça parce que je n'étais pas sûr d'avoir la volonté de tout stopper. Je continuais de parcourir son cou avec mes lèvres, chaque baiser traduisant un peu plus mon envie et elle était partagée je le sentais, puis le fait qu'elle retire mon t-shirt était un indice indéniable. Les vêtements mouillés c'est loin d'être pratique mais on s'adapte et d'autant plus dans des moments comme celui-ci.
Nouveau baiser passionné et plein d'envie, plus rien ne comptait. Je lui avais manqué? Sans blague... "Toi aussi... Tu peux pas savoir à quel point" prendre des distances s'était dur, vraiment mais s'était pour mieux se retrouver ensuite. Mais là on faisait péter les barrières et très franchement ça n'était pas plus mal. J'avais terriblement envie d'elle, cet ascenseur s'était en plus de cela terriblement excitant et nous n'avions jamais fait l'amour dans un ascenseur, il y a une première à tout! Le froid de nos vêtements était vite remplacé par la chaleur du désir et du plaisir, un moment brûlant! Est-ce que nous avions déjà de la fièvre? Pour l'instant on s'en fichait pas mal. Je me perdais dans ses yeux et dans mon simple regard elle pouvait voir à qu'elle point je l'aimais.

Sans contrôle, rien ne pouvait nous arrêter, je crois. C’était peut-être juste le manque qui suffisait à tout effacer de nos pensées. Pas seulement un manque physique mais un manque tout court. Un besoin de ressentir encore tout ce qu’on avait à ressentir. Un plaisir des plus exaltants d’être contre sa peau. C’était la panique, mon cœur battant d’autant plus vite à ce regard. Un automatisme. Mon sourire se dessinant assez grand et le regardant dans les yeux en ayant même pas le besoin d’y répondre. C’était attendrissant, ce regard, tellement que je l’embrassais plus tendresse, plus douce… « Je t’aime… », Mêlais-je à ce baiser. La chaleur augmentait pourtant et je caressais son torse en y dessinant de doigts les courbes de son abdos. Remontant ma main à sa nuque en intensifiant d’autant ce baiser. J’en oubliais simplement même que nous étions dans un ascenseur. Allant embrasser son cou et fermant les yeux en profitant du parfum de sa crème que je sentais encore malgré la pluie. Bien sûr, il avait sa barbe mais j’avais vu plusieurs fois qu’il en avait et cela ne me dérangeait pas pour tout vous dire : je commençais par m’y habituer. Je souriais doucement contre sa peau. Plus les minutes avançaient et plus on était persuadés que ça allait déraper. Les vêtements avant gênants et trempés se retrouvaient bien moins embêtant et pas seulement de la chaleur de nos peaux mais aussi qu’ils n’étaient pas tous sur nous enfin une partie mais alors que je commençais à y laisser la ceinture, l’ascenseur se remit en route avec un vacarme assez rude et une turbulence qui me fit perdre équilibre de la rampe au point où je me retrouvais seulement accrochée à lui, m’y agrippant pour ne pas tomber en me mettant à éclater de rire dans son cou. Et c’est alors sur un fou rire qui me prenait que la porte s’ouvrir au dixième avec une femme d’environ la quarantaine qui nous regardait alors que son chien montant dans l’ascenseur. « Oups… », disais-je en grimaçant. Je me décrochais aussitôt pour retrouver le sol alors que je ramassais mon haut pour l’enfiler aussitôt. Heureusement que j’avais encore le sous-vêtement. Je lui passais alors son t-shirt que j’avais laissé sur la rampe ! « Un peu de décence, monsieur ! », la femme entrait et maugréais quelques trucs tandis que je appuyais sur le cinquième. Je me contenais pour ne pas lui sauter dessus en présence de la femme en priant pour que le cinquième étage arrive vite !

J'étais tellement dans notre bulle que je ne pensais même pas au fait que l'on puisse être interrompu. Je l'embrassais encore et encore, son haut bien qu'un peu difficile à retirer vu qu'il collait à cause de l'eau ne fus bientôt plus un obstacle et je pouvais sentir sa peau contre la mienne. Là j'étais lancé et quand je sentis l'ascenseur redémarré je fus surpris, Pearl s'accrocha à moi. Elle riait de la situation et je fis de même quand les portes s'ouvrirent. Une femme monta, nous regardant avec un air outré. Je prenais mon t-shirt et le remettais ce qui n'était pas des plus simples.
Je regardais le sol pour garder un semblant de sérieux mais j'avais terriblement envie de rire. L'ascenseur s'arrêta au cinquième et je pris la main de Pearl pour sortir "Au revoir!" lâchais-je en riant à moitié à la femme qui restait dans l'ascenseur. Je regardais Pearl avec un grand sourire "Ça te rappelle rien ce truc de l'ascenseur?" moi ça me ramenais à Vegas. Je prenais mes clés dans ma poche et ouvrait la porte de l'appartement "Après vous." je m'écartais pour la laisser entrer et à peine j'avais refermer que je retirais mon t-shirt et reprenais ses lèvres au plus vite "On en était où déjà?".