La vie est un flux de changement, un jour… tu te retrouves à crier sur le monde entier et l’autre jour, tu souhaites juste oublier le jour précédent. Tellement lunatique. Je suis comme ça mais parfois c’est bien différent. C’est le moral qui afflue. En ce moment, je bossais bien trop. Je passais plus de temps au boulot et avec Liam qu’autre chose. Je ne me ménageais pas. La nounou s’occupait de lui quand il n’était pas avec moi ou Willy, c’était plus simple mais pas toujours facile une fois derrière le comptoir ou les papiers. Je n’avais même pas le temps pour William, nos rendez-vous étaient parfois programmé, toujours reportés. Des employés malades, Liam malade, c’était l’enfer. Pourtant j’en avais envie. Des sms étaient échangés qui n’avaient pas aidés, je pense. Et ce soir, c’était différent. La journée s’était annoncée mouvementé mais on refusait de me laisser m’occuper de Liam sans penser un peu à moi. Azaléa s’en occupait donc j’étais libre pour la soirée mais quoi faire ? Je sortais de l’appartement, allant comme j’y allais souvent vers ma salle de sport favorite. J’avais pris du temps à la trouver avant de savoir que j’étais enceinte et donc que je devais me reposer à l’époque mais je l’avais. C’était un peu drôle tout de même par ce qu’ils étaient tous différents qu’à Las Vegas. Les corps du moins. Les femmes fréquentaient même un peu moins les lieux. Les hommes étaient plus nombreux. C’est pourquoi je me sentais la seule en ce moment. Je regardais aller et venir les muscles en m’amusant à me demander lesquels prenaient des stéroïdes. Je les comptais presque en étant à l’accueil alors que j’attendais que l’on me donne la clé de mon casier. Une fois que je l’avais, je m’y rendais aussitôt, je n’y avais que des produits comme le shampoing et le gel douche. J’inspirais doucement en regardant autour de moi avant d’aller en direction des vestiaires pour dame, bien sûr, je passais brièvement vers la fontaine d’eau qui se trouvait dans ce même couloir, tentant de prendre un gobelet d’eau. « Merde… », il en restait peu dans le tube, l’attraper était difficile, je tentais de les refaire monter un peu vers le haut pour avoir une meilleure prise, m’énervant un peu. J’étais à cran en ce moment, c’était con. Un rien m’agacait.

Une nouvelle routine c'était installée petit à petit, rythmée par mes rendez-vous chez le psy, le boulot, les moments que je passais avec Liam et puis le peu de temps que je prenais pour moi. Pour ce qui était de notre sorte d'accord avec Pearl nous n'avions même pas eu l'occasion de nous voir, chaque fois nos emplois du temps n'étaient pas compatibles ou alors il y avait un contre temps. Au fond je pense aussi que parfois elle annulait de peur d'avoir trop de difficulté à gérer, mais je ne pouvais pas la blâmer pour cela, c'était tout à fait compréhensible.
Ce que je n'avais pas apprécier en revanche s'était les derniers sms qu'elle m'avait envoyé, au début tout allait bien et j'étais content d'avoir de ses nouvelles... Sauf que sans que je ne sache trop pourquoi ses messages suivant n'avaient pas vraiment de sens ou du moins j'avais dû mal comprendre si elle faisait un peu d'humour. A vrai dire j'avais encore en travers cet épisode qui pourrait sembler banal mais que je trouvais assez révélateur sur le fait que la situation n'était pas encore arrangée. Je digérais mal de faire ces concessions, tout ce travail sur moi pour nous, pour Liam et que les seules choses qu'elle ai à me dire soient que le voisin porte des caleçons roses ou je ne sais trop quoi. J'avais occulté assez vite ce passage pour ne pas me prendre plus la tête et c'est là que notre éloignement portait ses fruits, je pouvais prendre du recul bien plus facilement.

Dans ce nouveau quotidien que je vivais le sport avait pris une place encore un peu plus importante qu'avant. J'avais ce besoin de me vider l'esprit, de dépenser mon énergie et de faire quelque chose simplement pour moi. Pour mon boulot s'était également plutôt conseillé d'avoir une bonne condition physique et je voyais les résultats de mon travail, ce qui était très encourageant. Plusieurs fois par semaine j'allais donc à cette salle de sport pas trop loin et surtout très bien équipée. J'avais un programme bien établi et faisait donc ma séance sérieusement, en musique grâce à mon Ipod je pouvais m'isoler du reste pour me concentrer que sur mes sensations. La première partie de mes exercices je les faisais dans la salle du bas mais je devais ensuite monter pour finir sur un appareil qui ne se trouvait que dans celle du haut.
Une heure et demi après je descendais pour retourner à mon casier prendre mes affaires avant d'aller à la douche, je descendais les escaliers tout en éteignant mon Ipod. Je vis une jeune femme qui galérait à prendre un gobelet à la fontaine à eau, j'avais eu le même problème la dernière fois et pour preuve cette fois j'avais ma propre bouteille d'eau. Je donnais un coup sur le côté de la fontaine pour débloquer un gobelet « C'est une machine capricieuse. » dis-je en riant. Je ne prêtais pas plus d'attention à la jeune femme en question et allait récupérer ma clé à l'accueil. Me retournant pour prendre la direction des vestiaires je me rendis compte que celle que je venais d'aider c'était Pearl et la première question qui me vient à l'esprit c'est « Qu'est-ce qu'elle fait là ? » me suivait-elle ? J'en doutais fort mais on ne sait jamais. Apparemment elle avait fait du sport elle aussi mais sûrement était-elle arrivée après que je sois monté dans la salle du haut. Avec notre dernier échange de sms j'hésitais sur la conduite à tenir... « Je ne savais pas que tu venais ici. » lâchais-je finalement.

Une soirée tranquille à la salle de gym. En général, ils me laissaient tranquilles. La jolie brune dans son coin qui fait de tout et de rien, parfois et souvent de la boxe. J’avais un truc plein de rage à expulser mais je suis aussi comme ça, j’aime cette adrénaline qui me manque terriblement. Je pouvais être libre à Vegas, j’y étais en plein dedans, je pouvais parfois courser des crétins en talon. C’était génial et maintenant ? Je vendais du café et des cupcakes. Tellement complexe. Cette fois, j’étais juste à me battre avec un gobelet. La vie change. Avant, je l’aurais dominé. Ou pas, on ne domine pas un gobelet, non mais oh. C’est là qu’on dominait la bête pour moi d’un coup mais je reconnaissais cette voix que je reconnaitrais entre milles. Je crois que j’étais surprise qu’il ne me reconnaisse pas. Enfin ça me faisait peur dans un sens. J’inspirais doucement en baissant mon regard et souriant légèrement. « Oui ! Merci ! », c’était con, je ne m’étais même pas présentée. En fait, c’était étrange. M’en voulait-il ? Je n’en savais rien, me snobait-il ? Vous ne connaissez pas cette impression étrange que l’on ne veut pas savoir que vous êtes dans le coin ? Enfin j’étais toute retournée en prenant mon gobelet et le remplissant d’eau. Mais ouf, rassurée, je pouvais avoir un vrai sourire sur mes lèvres quand il me parlait. C’était stupide mais avec la distance et cette histoire de messages puis nos imprévus, je ne savais pas comment il le prenait en fait, j’avais peur. J’étais totalement effrayée de comment ça se passait dans sa tête. Il me manquait simplement. Quand une personne vous manque, vous pouvez faire tout ce que vous voulez mais vous avez besoin de savoir qu’il pense à vous. Je me retournais pour le regarder, toujours ce sourire car pour moi, c’était bon signe qu’il finisse par me reconnaitre enfin je ne pourrais vous expliquer mais qu’il me parle. Je suis louche parfois ? Complétement. Je riais nerveusement. « Hey ! Bah… c’est la meilleure de la ville puis… tu me connais, j’ai besoin de me défouler ! », je riais à nouveau, un brin nerveuse. « Écoutes… je suis désolée… », je baissais le regard. « On arrête pas de s’accrocher ou ne pas trouver du temps et ça m’attriste. Tu ne m’en veux pas pour l’autre soir, j’espère ? », en fait, je ne savais même pas quoi dire de cette soirée, c’était stupide ce que j’avais fait puis je m’en fichais du boxer superman de Leandro… donc dans le fond, je crois que j’étais seulement mal à l’aise. Je lui offris un sourire en regardant la porte des vestiaires. « Je devrais y aller… », et si je n’en avais aucunes envies ?

Que je ne la reconnaisse pas sur le moment était simplement dû à mon inattention. A vrai dire mon esprit était déjà sous la douche qui apporterait la touche finale à ce moment de défoulement et de détente. Sans doute que c'était blessant pour elle et j'en étais réellement désolé, même un peu embarrassé sur le coup. En sachant les difficultés que Pearl éprouve face à notre éloignement, bien que je sois convaincu de son utilité, je me doutais bien qu'elle pourrait mal interprété mon attitude tout à fait involontaire.
Je mettais de côté la petite amertume latente de cet échange de sms, il ne faut pas rester dans le passé, et engageait un semblant de conversation. Son sourire qu'est-ce que je peux l'aimer... C'est un peu comme des rayons de soleil qui transperceraient la grisaille, inévitablement je lui adressais un sourire à mon tour. Oui j'étais content de la voir, normal non ? C'est la femme que j'aime malgré notre situation plutôt particulière et compliquée. Je hochais la tête quand elle affirma que cette salle était la meilleure de la ville et qu'elle avait besoin de se défouler « Je sais oui. On est pareil. ».

L'instant d'après elle s'excusait et je haussais les épaules en soupirant « On le sait que ce n'est pas simple. » je fis une moue « Je t'en voulais un peu si, mais ça va maintenant t'en fais pas. ». Je savais bien qu'elle se foutait de Leandro, là n'était pas le problème mais n'avoir que ça à dire à l'homme que l'on aime, le père de son enfant, c'est un peu bizarre non ? Le vrai problème était là, j'avais peur de la banalité de ne plus valeur le coup qu'elle puisse me parler comme avant. Parfois je regrettais vraiment notre amitié parce que finalement nous nous aimions plus simplement quand nous n'étions pas ensemble.
Son regarde dévia vers le vestiaire et elle déclara qu'elle devait y aller, je hochais la tête « Oui moi aussi. » je riais légèrement « Grosse séance... Je ne sens pas vraiment la rose. ». Je n'avais pas spécialement envie que l'on en reste là sur ce bref échange et que chacun reparte de son côté, alors après un bref silence j'ajoutais « Est-ce que ça te dis qu'on se retrouve là dans un quart d'heure ? Le temps de prendre notre douche et puis... Je sais pas on peut aller manger un morceau au snack en face. » je lui souriais de nouveau « A moins que tu ai des impératifs pour Liam. ». Le choix lui appartenait désormais.

Il y a des moments magiques. Pas la magie qui fait des étincelles et des étoiles ou peut aussi prendre feu d’un coup ou exploser comme dans le film. Non. La magie, la vraie. La magie quand une personne vous souris et qui réconforte les pensées que vous aviez précédemment. Mais je souriais doucement en entendant que ça allait. Le regardant seulement. « Ouf ! », lâchais-je aussitôt en souriant. C’était que ça me pesait. C’était loin d’être simple de parler par sms avec l’homme qu’on aime qui habite le pallier d’en face. Ca me bloquait. Je voulais lui parler avec ma voix, ma vive voix. Lui raconter ce que j’avais à raconter. Simplement être moi. Je n’aimais pas m’en éloigner, j’avais peur que ça finisse par être définitif, c’est stupide. J’inspirais doucement en le regardant avec un sourire avant d’aller vers les vestiaires et rire en l’entendant dire ne pas sentir la rose. J’humais un peu en grimaçant. « Ouais ! », j’ouvrais la porte battante en le regardant à sa proposition et riant nerveusement. « Je viens à peine d’arriver mais je crois que je peux m’en passer pour passer du temps avec toi. », je baissais le regard en regardant ma tenue dans mes mains et sourire. « Pas d’impératif, non j’ai au moins deux bonnes heures devant moi ! », je posais alors mon regard sur lui et spontanément, approchant. Posant mon gobelet d’eau sur le chemin ainsi que le tas que j’avais en main sur cette petite tablette juste à côté. Je m’en foutais amplement qu’il ne sente le bouc et allant contre lui en souriant pour déposer mes lèvres contre les siennes. « Je m’en fiche que tu ne sentes pas la rose en fait ! », je l’embrassais alors rapidement en posant une main sur sa nuque et souriant. J’en avais juste envie. Être comme des inconnus ou… disons enfin je ne savais pas expliquer mais là tout de suite, j’en avais envie. Pas seulement de suite, surement même du moment où il m’avait souri. Je riais nerveusement en reculant doucement et baissant le regard sur ses lèvres en les frôlant des miennes en souriant. Redressant mon regard pour le plonger dans le sien. « Bon d’accord, je commence par ne plus supporter que tu pues et c’est repoussant… », J’éclatais de rire en le regardant. Bien sûr, je plaisantais. Je me mettais sur la pointe des pieds en allant à son oreille pour y chuchoter. « Je t’aime ! », disais-je en voulant qu’il ne l’oublie pas et ayant juste besoin de lui dire. La dernière fois que l’on s’était vu datait un peu. Je reculais légèrement en lâchant sa nuque et reculant doucement. J’allais alors reprendre mon tas de fringues qui m’aurait servis à me changer, reprenant mon gobelet en souriant. « Frottes-bien ! », je me pinçais le nez.

Nous agissions un peu comme des inconnus à des moments et l'instant d'après la complicité revenait, une faille continuait de nous maintenir un peu éloigné l'un de l'autre. Ce truc stupide à cause du sms de Pearl, cette petite brouille prouvait bien qu'il restait du travail à faire.
J'avais beaucoup transpiré et je ne sentais pas très bon, rien d'anormal dans une salle de sport après l'effort. La douche devenait nécessaire et faisait partie intégrale de ce moment de défoulement. En général après une séance comme celle-ci je serais rentrée après avoir pris à manger au traiteur chinois ou bien j'aurais peut-être eu le courage de me faire une plâtrée de pâte. J'arquais un sourcil à sa réponse « Ah... Euh... Je croyais que tu avais déjà fini ta séance c'est pour ça. » je haussais les épaules « Tu en as pour combien de temps ? Je prends ma douche et puis je t'attends en face si tu veux, ça ne me dérange pas. » je voulais qu'elle puisse prendre ce temps qu'elle s'offrait juste pour elle. C'est une chose importante pour moi et je suppose pour elle aussi « Je ne vais pas t'empêcher de te défouler, fais ce que tu as à faire et rejoins moi ensuite. ». Si Pearl avait deux heures devant elle nous avions le temps de manger après.
J'étais sur le point d'aller vers les vestiaires quand elle s'approcha pour m'embrasser, j'étais un peu surpris par ce soudain élan d'affection que Pearl se permettait alors que l'instant d'avant elle semblait terriblement gênée. Amusé par sa remarque je riais légèrement avant de répondre à son baiser, je puais mais l'envie de m'embrasser avait été la plus forte pas très longtemps cependant « Tu étais prévenue... » dis-je en souriant. Sur l'instant je ne m'attendais pas à ce qu'elle me dise qu'elle m'aime là comme ça de but en blanc, mais c'était terriblement bon de l'entendre. Une parole rassurante sur un lien qui ne se détruit pas malgré les épreuves que nous traversons, je ne répondis pas me contentant de lui offrir un beau sourire.

Nous reculions tout deux, moi en direction des vestiaires pour hommes et elle vers ses affaires, elle me conseilla de bien frotter pour que je sois le plus propre possible, je hochais la tête « Promis, chef. » je lui adressais un clin d’œil et disparaissait dans les vestiaires. Il faut croire que nous avions le chic pour nous croiser sans le vouloir et peut-être même que certains se plairaient à dire que c'est un signe. Ça on ne peut pas le savoir mais ce que je sais en revanche c'est que Pearl me manque, que c'est difficile d'être éloigné d'elle mais à la fois chaque fois que je la vois c'est plus fort que quand on se voit tout le temps et que l'on fini par s'étouffer. Constat un peu effrayant que je me faisais alors que je profitais de l'eau chaude sur mon corps. J'espérais pourvoir tout gérer mais est-ce que j'en étais capable ?

Quel dilemme. Une séance de sport ou du temps en plus avec celui que j’aime ? C’était très facile à choisir et même si l’on me donnait 1 seule seconde pour me décider, cela serait toujours facile. Je souriais en l’entendant et secouant la tête. « Non, c’est bon… je reviens demain… », soufflais-je aussitôt, totalement franche. « Deux heures, c’est déjà trop peu, je crois ! », disais-je en le regardant d’un brin sourire. Je ne voulais pas dire simplement que je ne voulais plus faire ma séance mais non, ce qui était juste. Il était numéro 1 sur ma liste. Je ne voulais pas l’échanger avec aucunes personnes ou heure de sport. Il faut dire qu’il est plus sexy et plus bavard qu’un punching ball même si c’est bruyant quand on frappe. Je préfère sa compagnie. C’était alors que sur le coup tandis qu’il s’éloignait, je me lançais dans cette affection. Il ne m’en voulait pas et ça suffisait simplement à me relâcher. Je voulais me relâcher. Je souriais doucement en l’entendant me dire que je l’avais prévenu, hochant la tête avant ce chuchotement ultime surement pas prévu mais les jours ou nous étions éloignés, j’avais parfois tellement envie de lui dire. Bien sûr, j’allais aussitôt dans les vestiaires en allant donc vers les casiers pour y remettre ce que j’avais. Bien sûr, c’était un passage rapide. En fait autant trouver du temps pour lui. C’était bien mieux pour moi que de me défouler par ce que je n’arrête pas d’y penser et que ça me vide. Non, là, c’était encore plus pratique. Une fois dehors, j’allais à l’accueil en reposant ma clé. Prenant le téléphone pour y chipoter en souriant. Envoyant alors deux ou trois messages à Azaléa pour voir comment allait Liam, je finissais par l’appeler et papotant alors afin de voir si il allait mieux. Bien sûr, malade, il n’avait pas la pêche mais c’était stable. Une simple petite toux. Un sirop et hop, il pouvait rire à nouveau comme il n’arrêtait pas de la faire en ce moment. « N’oublies pas de lui donner son sirop et aussi… fais lui un bisou de ma part. Et… puis chantes lui sa chanson, il l’adore même s’il doit pleuvoir après mais… et… n’oublies pas son doudou surtout, il ne dormira jamais sans… et… », c’était dingue mais elle devait le savoir pourtant je ne pouvais m’empêcher d’en rajouter comme si je voulais m’assurer que tout se passe bien. Je m’en voulais d’avoir tellement de boulot et j’avais parfois l’impression de le délaisser. Ce n’était pas voulu mais le café me prenait beaucoup de temps depuis quelques jours. J’attendais donc sagement et finissant par raccrocher en reprenant les avertissements par sms. Un peu pensif en me demandant si je ne devrais pas rappeler le docteur. Je m’en inquiétais pour un rien, c’était bête mais je devais arrêter d’y penser là. J’attendais juste William… posée contre un mur du couloir. Je lui envoyais au final un petit message. « Je t’attends à l’accueil. Je sens l’odeur du gel douche d’ici ! Cela n’aurait pas été celle des hommes, je t’aurais rejoint… », y écrivais-je alors en souriant. Bien sûr, je n’avais pas l’odorat aussi performant. Je voulais me détendre, juste me détendre. Peut-être éviter aussi de me donner en public.

Pearl ne prit pas vraiment de temps à se décider, elle choisit de passer à côté d'une séance de sport pour passer les deux heures qu'elle avait de libre en ma compagnie. J'étais flatté de ce choix mais en même temps je ne voulais pas qu'elle se prive pour moi. Mais j'étais déterminé à lui faire confiance et si elle préférait revenir demain c'était son choix, je devais le respecter sans discuter.
Je savourais cette douche bien méritée mais ne traînais pas trop pour que Pearl n'attende pas pendant des lustres. Propre et détendu je sortais de la cabine, la serviette autour de la taille j'allais vers mon casier où se trouvait mon sac de sport et je m'habillais tranquillement. J'étais en train de mettre mes chaussettes quand mon téléphone m'avertis de l'arrivée d'un message. Je souriais en lisant celui-ci et répondais rapidement « Le temps de mettre mes chaussures et j'arrive. ». Quelques minutes plus tard je sortais du vestiaire et la rejoignais dans le couloir, m'arrêtant devant elle « Alors tu sens encore mieux l'odeur du gel douche d'ici, non ? ».

Sac de sport dans une main je désignais l'extérieur de la salle avec l'autre « On y va ? » je m'avançais vers la sortie et prenais même la peine de lui tenir la porte ouverte comme un vrai gentleman. Marchant à ses côtés nous traversions la rue pour nous rendre au snack de l'autre côté, mais une fois devant l'établissement je ne rentrais pas tout de suite « J'ai proposé de manger ici mais si tu veux que l'on aille ailleurs ou qu'on prenne un truc à emporter avant de rentrer à l'immeuble ça me va aussi. » je lui adressais un beau sourire, la décision lui appartenait et je me mettais à sa disposition tout comme elle l'avait fait pour moi en décidant de reporter sa séance de sport. Il fallait que nous fassions des efforts chacun de notre côté si nous voulions retrouver notre complicité, pour ma part je crois que ma démarche d'aller voir un psy était déjà un très grand pas en avant même si au delà de l'envie de sauver notre couple il y avait un besoin personnel dans ce choix. Je voulais y croire même si parfois des petits doutes s'immisçaient encore en moi par moment, chose qui n'était à priori pas anormal d'après mon psy. Rome ne s'est pas construite en un jour comme on dit.

L’attente, ce message aussi qui me rassurait qu’elle ne serait pas longue. Cette voix qui était face à moi qui me demandait si je sentais le gel douche. Ce sourire que je dessinais sur mon visage en riant. « Je dois dire que oui, il sent très bon ! », disais-je en allant à son oreille brièvement. « Il est à croquer ! », c’était un bête sous-entendu mais surtout le premier que je lui faisais de la journée enfin je pense ou sinon ce n’était pas clairement conscient. Bien sûr, ce n’était que de la séduction. Si nous devions jouer des cartes de l’amant et se cacher un peu de nos proches pour tenter de revivre pleinement un début réel de relation que nous avions clairement foiré… autant ressortir les cartes de la séduction efficace. C’était bizarre pour moi mais tellement simple. Je me demandais comment il vivait tout ça. Alors qu’il désignait l’extérieur en me demandant si on y allait, j’hochais la tête en souriant. « Oui, je suis prête ! », j’enfilais rapidement ma veste encore posée sur mon bras et souriant alors qu’il me tenait la porte. « Merci ! », disais-je charmée de ce geste qu’il faisait. Cela ne me surprenait pas, il était tellement génial avec moi malgré la situation. Il était vraiment parfait. C’était dingue de faire souffrir un homme aussi formidable. Je m’en voulais, surement par ce que je l’aime tellement.

Je le suivais alors arrêtée par ce qu’il me demandait. Je riais doucement, nerveusement en regardant autour de moi. La dernière fois que l’on devait se voir, j’avais tentée de prévoir un truc original, un truc qui en valent réellement la peine. Une sortie « hors du commun » et qui pourrait nous rapprocher de notre quotidien à Las Vegas. Les choses qu’on aurait pu y faire ensemble loin des regards de mon père par exemple. Et c’est alors que je le regardais attentivement en souriant. « Hummm… j’ai une meilleure idée ! Tu me fais confiance ? C’est une surprise enfin… en quelques sortes ! », ce n’était pas très loin à pied et je savais que l’on pourrait manger sur place. Je n’avais aussi plus vraiment faim sur le coup. « On mangera là-bas, promis ! », je n’oubliais pas pour autant qu’il venait de faire du sport et devait peut-être avoir l’appétit ouvert. Je ne voulais pas être égoïste et ne pas l’autoriser à manger. « Enfin sauf si tu as un truc qui te tente ici ? », demandais-je tout de même par ce que quand on n’a pas vraiment faim, on ne pense pas toujours à ceux qui peuvent l’être. Etrange mais c’était ainsi et là, j’y pensais. C’était con et futile, oui. Je m’inquiétais de sa faim. Les femmes parfois. Je me mettais sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser en attendant sa réponse. Avant d’avoir en fonction et le laisser aller au snack ou non pour emporter s’il le désirait mais attendant son choix. Prenant sa main par ce que ce geste me manquait tellement en allant alors dans la direction de l’endroit secret. C’était simple mais agréable. Je voulais lui faire plaisir aussi. C’était simplement ça. Allant alors en direction du lieu tandis que nous étions à quelques pas. J’allais derrière lui toujours sur la pointe en posant les mains sur ses yeux. Allant chuchoter à son oreille. « C’est tout ce que j’ai pu trouver qui s’en rapprochait, je te préviens… », J’avançais toujours les mains sur ses yeux en les retirant alors en souriant. « C’est loin d’être comme à Las Vegas avec tes gros bolides mais bon… », je souriais doucement en dévoilant alors le circuits de kart by the way et allant à côté de lui. « Ça te tente ? », lui demandais-je avec un fin sourire en allant entremêler mes doigts avec les siens. « Juste toi et moi, des sortes de voitures et nous ! », je renchérissais d’un beau sourire.

J'aime quand Pearl me complimente, son regard sur moi, notre complicité et ce petit jeu de séduction entre nous. Mais là j'étais comme un peu en dehors de ça, peut-être le contre coup de la séance de sport qui me faisait être un peu ailleurs. Là en ce moment même si j'avais apprécié ses élans d'affection à mon égard, c'était d'avantage ma meilleure amie avec laquelle j'avais envie de passer du temps, peut-être parce que j'étais en quête de simplicité et que ce nous en tant que couple semblait un peu sensible encore pour moi. Pourtant au fond je savais que je ne voulais rien de plus que de pouvoir vivre mon histoire avec Pearl et que je l'aime, sauf que là j'étais d'avantage l'ami que l'amoureux ou le père de son enfant.
Après avoir proposé pour le côté simple et rapide, de manger au snack en face je laissais le choix à Pearl. Après tout peut-être qu'elle voulait mieux que de simplement s'asseoir autour d'une assiette de frites ou d'une salade composée. Elle semblait avoir une idée derrière la tête et m'annonça qu'elle avait une sorte de surprise. J'arquais un sourcil, surpris par cette annonce et me demandant si elle avait tout calculé ou simplement que l'opportunité était dû au hasard. Je hochais la tête « Ok si on peut manger là bas ça me va. » j'allais avoir faim d'ici peu ce qui était totalement normal mais j'étais ouvert à d'autres propositions que la mienne, elle déposait un baiser sur mes lèvres et je lui adressais un sourire « Je te suis. ».

Ma main dans la sienne je me laissais guider jusqu'à ce fameux endroit où elle souhaitait m'emmener et j'étais vraiment curieux d'y arriver. Nous ne devions plus être très loin puisque Pearl passa derrière moi pour me cacher les yeux ce qui me fit rire. Elle chuchotait à mon oreille et un frisson me parcouru, de quoi parlait-elle ? J'avançais totalement confiant malgré ma vue bouchée par ses mains, après quelques mètres elle me permit de voir de quoi il s'agissait et je ne fus pas déçu. Un circuit de karting, je comprenais mieux à quoi elle faisait référence en me disant que c'était ce qu'elle avait trouvé qui se rapprochait le plus de la course automobile sur circuit puisque j'en faisait à Las Vegas. Elle devait savoir à quel point ça me manquait mais je n'avais plus vraiment les moyens de pratiquer ce genre de chose ici à Barcelone. Je hochais vivement la tête en souriant « Bien sûr que ça me tente ! J'ai l'impression de ne pas avoir roulé sur circuit depuis une éternité. » ce qui n'était pas faux puisque après son départ de Vegas, j'avais continué de rouler sur circuit jusqu'au jour où j'y étais allé bien trop fort, le patron du circuit un ami à moi d'ailleurs m'avait conseillé d'arrêter le temps d'avoir la tête moins à l'envers au risque de me tuer. J'étais pourtant très tenté par cette option puis ensuite l'armée m'avait contacté et j'étais parti. Le karting n'est pas vraiment une voiture de circuit mais c'est très amusant aussi et cette idée de Pearl me faisait énormément plaisir. Ses doigts se liaient aux miens et je déposais un baiser sur son front « Merci Pearly, j'ai de la chance d'avoir une meilleure amie comme toi. » certes nous étions plus que ça, mais là elle agissait exactement de la manière dont j'avais besoin de sa part « Hâte de te battre à la course ma belle. » plaisantais-je en l'entraînant vers l'intérieur.

Après une vingtaine de minute de discussion nous étions tout les deux chacun dans un de ces petits bolides pour une petite heure d'amusement et de course. Comme deux grands gamins nous nous amusions comme des fous, les problèmes étaient bien loin, nos différents et même Liam avec toutes les responsabilités qu'il implique n'était pas de la partie. Un moment de liberté dont Pearl et moi avions grandement besoin, juste nous deux meilleurs amis depuis presque vingt ans.

La surprise d’un moment tranquille et poser. C’était imprévu et totalement dingue en quelques sortes sur un coup de tête de le guider vers le circuit mais parfois : on est loufoque. Surtout moi, je l’assume. Une fois bien devant le circuit, je retirais mes mains, ayant gardée une part de mystère à la surprise qui n’était au fond qu’un parcours de notre entrevue qui aurait pu être précédente. Le bon final des choses. Je souriais, rassurée que ça le tente même si je savais qu’il adorait ça mais qui sait… peut-être qu’il n’en avait pas envie ? Ceci ne me tracassait pas vraiment alors qu’il liait ses doigts avec les miens, je souriais doucement surtout en l’entendant me dire que j’étais ainsi sa meilleure amie. Oui, même si on était plus, je voyais exactement où il voulait en venir et j’étais fière de l’être en ce moment-même. « C’est un plaisir ! », de l’être surtout, je ne voulais jamais me forcer avec lui, c’était disons automatique, j’avais voulue lui faire plaisir et donc en même temps, nous changer les idées. On avait tellement de difficultés dans notre relation en ce moment qu’on avait bien besoin de ça et je riais, un rire de bon cœur en l’entendant me dire qu’il allait me battre. Secouant la tête aussitôt en le regardant avec un petit air de défi. « Comme si t’allais me battre ! », disais-je en souriant, sachant pertinemment qu’il pourrait me battre et le passé l’avait prouvé plus d’une fois mais je ne voulais toujours pas jeter l’éponge. Une fois, je pourrais gagner contre lui sauf que je n’en avais pas envie. Voir son regard quand il gagne est plus important que gagner depuis des années.

Les choses avançaient rapidement, une discussion et une veste à retirer puis mon sac à poser. Un casque aussi un peu moche pour moi d’un rose flashy qui devait me rendre vraiment niaise mais bon, je ne voulais pas me plaindre pour un casque. Et puis au final une fois sur la tête, il m’allait bien. Nous retombions alors un peu dans l’enfance sous l’amusement du karting car au fond, ça reste un petit bolide et donc plus futile. Mais les cheveux au vent alors qu’il sortait du casque, je profitais. M’entretuant pour le dépasser par moment mais une bonne heure à ne faire que ça. Tentant alors aussi un beau sourire pour le déconcentrer et ainsi aller devant lui mais un peu en vain. C’est alors que le temps était écouté que je rentrais au point final en allant garer le kart et retirant le casque aussitôt avec peu d’adresse tandis que des cheveux y restaient coincés. « Zéro pour le côté glamour ! », disais-je alors en riant tandis que je tentais d’en dégager mes cheveux et grimaçant doucement car la tâche était plus compliquée, ils s’étaient coincés dans l’attache et j’ignorais comment. Aussitôt un des gars du karting venait m’aider et reprenait le casque en souriant. « Ça arrive souvent ! », dit-il alors que j’approchais en lui volant un baiser et souriant doucement. « C’était génial… », disais-je un peu sous le coup de l’excitation. L’adrénaline quand tu nous tiens. Je lui offris un beau sourire en regardant autour de moi. « Je te proposerais bien encore un tour mais le temps s’écoule vite… », oui, c’était bête mais je voulais profiter aussi d’un moment avec lui sans le bolide tout en étant avec lui, sur les bolides. Etrange comme maniéré de voir. C’était à lui de voir. « Ca dépend de toi… Il nous reste moins d’une heure ! Tu préfères quoi ? », je me mis alors à arranger un peu à l’arrache par ce que le vent en avait fait du n’importe quoi. Soufflant sur une mèche rebelle devant mon visage.

Un moment de fun, de pur amusement, voilà ce que ça représentait pour moi d'être ici avec Pearl. Ça me faisait un bien fou et le temps passait bien trop vite, quand le responsable agita son drapeau pour que nous rentrions il m'avait semblé que nous venions de commencer. J'allais alors garer mon kart à sa place, sortais du véhicule et retirais mon casque. Pearl avait l'air de galérer un peu ce qui me fit rire, j'allais aller l'aider mais un des gars travaillant ici fût plus rapide que moi. Elle s'approcha de moi, me volant un baiser ce qui me fit agrandir mon sourire. C'était génial elle avait totalement raison et je lui étais très reconnaissant pour son idée « Ouais c'était top, merci encore. C'était une excellente idée. ». Je repartirais volontiers moi aussi pour de nouveaux tours de piste mais Pearl avait raison le temps s'écoulait rapidement et elle devrait rentrer. Rien que le fait qu'elle me dise cela me fit comprendre qu'elle préférait que nous passions un peu de temps à deux et c'était tout à fait légitime d'avoir cette envie. Cependant elle me laissait tout de même le choix de la suite des événements.
Je lui offrais un large sourire et replaçais la mèche sur laquelle elle soufflait vainement « Je ne sais pas si maintenant tu as faim mais moi en tout cas mon estomac réclame à manger. » allant vers l'accueil pour récupérer nos affaires et rendre les casques je lui lançais d'un ton enjoué « Je t'invite ! ». Autant passer cette petite heure à discuter tranquillement, mais je ne savais pas vraiment où nous allions pouvoir aller manger « Tu as également le choix de l'endroit. ». Allant dans la direction de la sortie je lui pris la main et me mis à rire « Bon ok c'est parce que je ne connais pas franchement ce coin de la ville. ».

Je trouvais que cette ambiance entre nous était bien plus sereine que ce qu'elle avait pu être il y a de ça quelques temps, nous étions sans doute sur la bonne voie pour remettre notre couple à flot. J'étais personnellement dans une bonne dynamique pour que mes problèmes s'arrangent et que je puisse profiter de ma vie de famille avec Pearl et Liam. Même si j'en étais à l'origine, cette situation n'avait rien d'agréable pour moi et pourtant je l'avais senti comme étant nécessaire, vitale pour nous. Un mal pour un bien en somme, la souffrance d'une séparation qui allait nous renforcer par la suite j'en étais convaincu. « Ça me fait plaisir de t'avoir croiser à la salle, on a pas franchement eu beaucoup d'occasion pour ce voir ces derniers temps. » je lâchais sa main pour passer mon bras autour de ses épaules et la rapprocher d'avantage de moi tout en continuant de marcher « J'ai adoré pouvoir retrouver ce que l'on avait à Vegas pendant ces quarante minutes, je crois qu'on a besoin de ça. » je haussais les épaules « C'est ça qui faisait que ça marchait entre nous et qu'on s'entendait si bien, et que je suis tombé amoureux de toi. J'ai pas envie que la Pearl que je connaissais change... » si je disais ça c'est parce que j'avais le sentiment qu'elle avait un peu renié qui elle était mais peu à peu je la retrouvais et c'était plaisant.

Une soirée simple, lui et moi comme ça. C’était rare depuis quelques temps enfin même depuis la naissance de Liam ou simplement depuis notre dispute ou… enfin je ne savais même plus comment nommer la situation par moment. Étais-ce même une dispute ? Je ne le savais plus tellement j’en perdais le fil de nos mauvais moments. Je les oubliais enfin surtout pour me souvenir que des bons. Normal, non ? C’est toujours ce dont on veut se rappeler. Surtout en ce moment même. Alors que je voyais son grand sourire et sa main replaçant ma mèche. Un geste tout bête qui suffit à faire battre mon cœur comme dans le passé. Je souriais doucement en baissant le regard à ses mots. Vers son ventre. Je riais nerveusement en le regardant aussitôt en nouveau. « Peut-être pas au point qu’il en réclame mais oui, j’ai faim ! », mon estomac perdait espoir par moment à réclamer que je le nourrisse. Il n’y avait que Liam qui avait toujours sa ration en général. Je le suivais alors en souriant à son air enjoué et déposant le casque pour remettre ma veste par-dessus mon chemisier en riant. « Gentleman… », Lançais-je alors en souriant. « Hummmm… faut faire du tourisme ! », lâchais-je aussitôt d’une boutade assez malicieuse car oui, je me moquais gentiment de lui. Rien de bien méchant mais c’était que je ne voulais pas confirmer que parfois : moi aussi je me perdais dans les rues de Barcelone. Que voulez-vous. L’on connait une ville sur le bout de nos doigts. L’on ne peut en connaitre deux. La logique de l’être humain ? Hum non, pas vraiment en fait. Mais instinctivement, je caressais sa main car l’avoir autour de la mienne me faisait tellement de bien. Je souriais doucement en me demandant presque comment je faisais pour vivre sans lui en ce moment. Il me semblait tellement vital de sentir sa paume contre la mienne. Et pour lui ? Étais-ce pareil ? Je me posais la question avec un léger air de romantisme dans la tête. J’en oubliais presque la situation pesante qui s’écoulait sur notre couple. J’oubliais tout. Ce genre d’instant ou je me sentais juste amoureuse. Pas mère, pas… patronne d’un café, pas… Pearl mais juste amoureuse. Je restais sur mon nuage à ses mots. Lui souriant doucement alors qu’il me disait que ça lui faisait plaisir. J’étais juste contente, oui, contente. Cela me faisait plaisir aussi alors j’étais contente. « Non, c’est vrai ! », on ne peut pas tout avoir au fond. C’était ainsi. Fallait s’y faire qu’on se voyait peu. Peinée au début qu’il lâche ma main, je souriais cependant en sentant son bras autour de mes épaules.

Ce rapprochement me convenait encore plus. Je levais le regard vers lui en affichant un doux sourire à ses mots. J'avais peur de tout gâcher avec des mots. Je me sentais juste bien là. Comment tout gâcher, je n'en savais rien. Au début, charmée et ensuite, attristée mais pourquoi ? Rien n’était attristant pourtant. « Je ne veux pas qu’elle change non mais elle me manque. », disais-je alors en détournant le regard. « Enfin… je veux dire… Ce n’est pas moi, cette vie de patronne d’un café… je suis heureuse mais j’ai pas l’impression d’être complète. Je ne veux pas dire au revoir à cette Pearl que tu aimes ! Car c’est moi… Cette vie, ce n’est pas la mienne. J’aime ce café mais ça ne me ressemble pas. Je regrette… », je souriais doucement en le regardant. « Cette femme vivante qui aime l’adrénaline… », je souriais doucement. « Et je ne sais pas comment retrouver cette Pearl… mais ça viendra… Je veux qu’on se retrouve, comme avant… et je crois que ça fait aussi partie de notre problème… », je baissais un peu le regard en marchant encore. La première étape pour la guérison est d’admettre que l’on a un problème et c’était ce que je venais de dire en quelques sortes. J’ignorais totalement comment le résoudre et voilà quelques jours que j’y pensais mais c’était difficile. Je savais pertinemment que ça me changeait aussi dans notre couple. Je n’étais plus la même. Je reposais un regard timide vers lui de ce que je venais de dire. J’avais presque peur que cela gâche le moment si parfait et je voulais y retourner car là, déjà… j’avais l’impression que ça me touchait. Je souriais mine de rien avant de regarder l’entrée du restaurant et sourire doucement en le regardant. « Ici ? J’ignore encore plus ce que ça donne mais disons qu’on verra, non ? », je riais aussitôt en le regardant et me mettant face à lui sur la pointe des pieds en passant les bras autour de son cou et caressant sa nuque. « On peut rester encore un peu à Vegas ? », je souriais alors doucement en regardant autour de moi et le lâchant juste le temps d’aller sous l’entrée sombre à côté du restaurant et souriant. « Pour vivre heureux, vivons cachez… Vous êtes arrivés en retard au boulot Monsieur Brighton… Je pense que je devrais prévenir le grand patron… ou alors, je pourrais juste abuser de vos lèvres pendant un cours instant ? », je souriais doucement en parlant tel que la Pearl de l’époque aurait parlée. Audacieuse et spontanée, chef e la sécurité aussi mais surtout séductrice. Je souriais en allant embrasser rapidement ses lèvres et lui mordillant doucement en riant avant d’entendre mon estomac grogner à son tour. « Oups… rébellion, retour à la réalité. On arrête de les torturer ? », je souriais doucement en le regardant attentivement et haussant les épaules. « Je me dis qu’on pourrait offrir une soirée en famille à notre fils ? Enfin je veux dire… on n’est pas obligé de nous séparer… On pourrait faire une sorte de trêve ? », je lui offris un léger sourire en ouvrant la porte du restaurant et passant en premier lieu sagement. Je pensais surtout à Liam qui n’avait plus vu ses parents ensembles depuis tellement de temps mais aussi à nous. Peut-être qu’une soirée normale ne nous ferais pas de mal ? Peut-être pas ? Je n’en savais rien, je me demandais si lui en avait une idée. Que voulait-il. Ou en était-il. Comment allait-il réellement. Je voulais juste savoir ce qu’il se sentait prêt à faire.

Je crois qu'en abordant ce sujet, je touchais à un des nœuds de notre relation. Tous nos problèmes n'étaient pas liés à cela mais une bonne partie des réponses à nos questions, oui j'en étais convaincu. Bizarrement je ne craignais pas d'en parler, mais je sentis que Pearl était un peu plus sur la retenue sans doute par peur que nous ayons à nouveau une dispute. Il faut dire qu'avant de faire cette pause nous n'arrivions plus à nous comprendre et chaque parole pouvait être mal interprétée.
Elle me fit par de ses doutes, de l'envie de mener une vie plus proche de celle qu'elle avait à Vegas et si je trouvais ça bien qu'elle ouvre les yeux sur cette réalité je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir une légère appréhension. Après tout sa vie à Vegas ne lui convenait plus et c'était pour ça qu'elle avait quitté précipitamment la ville, le risque que ça se reproduise n'était pas égal à zéro. Cependant j'avais un peu retrouvé confiance en Pearl, en moi et surtout en nous. « Ne regrette pas, c'est bien que tu ai fait ça. Si tu ne l'avais pas fait peut-être que tu n'aurais jamais pris conscience que ce que tu veux c'est redevenir toi tout simplement. » je fis une moue « Mais j'aimerais bien que tu ne prenne pas autant de risques que tu en prenais avant... Il y a Liam et je ne pourrais jamais m'en occuper seul sans toi. » je pensais peut-être tout de suite au pire mais je sais combien cette jolie brune peut se mettre à fond dans son boulot et ne pas y voir le danger ou le dédramatiser parfois.

Nous ouvrions tout les deux les yeux sur nos problèmes, ces incompréhensions qui nous avait pourri la vie il y a quelque temps et même si tout n'était pas résolu, c'était déjà positif de le reconnaître. Le restaurant trouvé la discussion se stoppa, j'avais tellement faim que j'aurais pu manger dans n'importe quel endroit qui propose de la nourriture mangeable. Je hochais la tête positivement « On verra. ». J'allais entrer mais Pearl se mit devant moi, passant les bras autour de mon cou alors que je la regardais avec un air interrogateur ne voyant pas vraiment où elle venait en venir en disant cela. Rester à Vegas, là où tout à commencé c'était une idée comme une autre et je l'accueillie avec un large sourire en me laissant entraîner vers l'entrée du restaurant. « C'est du harcèlement ça... Patron... » c'était assez dingue comme sa simple attitude plus en accord avec la Pearl que je connaissais le mieux me ramenait vers des choses bien plus positives. J'aurais bien aimé qu'elle mette sa fausse menace à exécution mais nous étions rattraper par le besoin naturel de se nourrir qui fit gronder son estomac. Il fallait que nous passions à table, mais Pearl me fit une proposition à laquelle j'aurais pu m'attendre. Elle me manquait, je lui manquais alors quoi de plus logique que d'avoir envie qu'on soit réunis ce soir, après tout son seul impératif était de s'occuper de Liam et moi... J'allais passer la soirée seul. Je la retins par le bras quand elle entra dans le restaurant et lui offrais un large sourire « L'idée me plaît. Une soirée comme une famille normale, ça me va. » je l'attirais hors du restaurant « On va faire mieux que ça, on rentre et puis nous mangerons chez moi ou chez toi comme tu veux. » je fis une petite moue « Et surtout si ta coloc est là ou pas... » ce n'était pas ça avec Azaléa et encore plus depuis l'idée de la pause. Dans un sens je la comprenais, elle voyait Pearl aller mal, ce n'était pas le but à la base.
Tenant à nouveau sa main dans la mienne je prenais la direction de l'immeuble.

Redevenir qui j’étais, c’était tellement complexe d’en parler. Peut-être que moi-même, j’en avais peur car j’étais mère et surtout amoureuse de lui donc je ne devais plus penser qu’à moi. Avant ? C’était tout ce dont à quoi je pensais : moi, l’hôtel et ma fichue vengeance qui m’emmenait dans des situations précaires. Je l’avouais, je prenais des risques sans réfléchir mais maintenant ? Tout était différent. L’entendre de sa bouche me fit baisser le regard tandis que j’hochais la tête en le regardant. « Je te le promet. Toi et Liam avant tout ! », c’était comme ça, oui. Liam et lui était avant tout ce que j’avais besoin de protéger puis protéger la maman ou la petite amie était plus qu’évident que cela ferait parti du plan. Je ne savais même pas encore comment je voulais reprendre mon ancienne vie surtout que Barcelone n’était pas vraiment Las Vegas. Pas du tout même. Comment j’allais faire ? Bonne question. Un truc calme sans aucuns doutes.

Là, nous continuions juste de marcher. Pas besoin de plus. Pas besoin du tout. Je proposais alors le restaurant sur notre route mais devenant progressivement autrement dit… joueuse. Surtout en me prenant pour sa patronne comme dans le passé. Me laissant aller dans ce baiser mais devant reculer alors qu’il me manquait pourtant tellement. Je souriais doucement alors qu’il disait que c’était du harcèlement. En étais-ce ? Un peu oui mais c’était loin d’être ainsi. Pourtant ? Retour à la réalité. Pauvre estomac quand ils sont vides ? Il faut les remplir. Nous revenions rapidement à l’état calme. Et alors que je proposais une soirée normale en famille, j’allais dans le restaurant pensant que ça serait mieux de manger avant de rentrer mais retenue par celui-ci qui m’attirait. Je riais nerveusement. « Qu’est-ce que tu fais ? », il acceptait la soirée en famille normale et pourtant je n’avais pas compris que nous pourrions le faire de suite. Je riais en hochant la tête et lui volant un baiser. « Bonne idée ! », soufflais-je doucement avant de reprendre mon sérieux et le regarder dans les yeux. « Elle te fait peur ? Je ne pense pas qu'elle soit là. », rajoutais-je naturellement en arquant un sourcil et imaginant alors Azaléa le tuer. Bien sur l’image était amusante mais navrante. Je baissais le regard pour le remonter aussitôt vers lui en serrant à nouveau sa main et entrelaçant nos doigts en allant en direction de l’immeuble. Les pas accélérés, un peu. Je marchais donc main dans la main avec lui, c’était juste cool enfin cool dans le sens… relax. J’étais bien. Toujours à me demander chez qui nous irions. Je lui souriais doucement. « Et si on passait chercher tout ce qu’il faut pour le bébé et qu’on allait chez toi ? », soufflais-je alors en guise d’idée et allant en direction de l’ascenseur en souriant et relevant un peu la manche de son bras à lui pour en regarder l’heure de la montre et lui sourire. « Ça sera un peu court pour préparer à manger avant d’aller le reprendre… sauf si on mange des cochonneries ! », ajoutais-je en riant avec un petit air mutin. « Ou alors… », je lui lançais ce petit regard séducteur et un sourire un peu coquin en fronçant le nez. « Non, ça aussi c’est trop court… », rajoutais-je avant même de laisser l’idée arriver chez lui. C’était juste une petite boutade. Un moyen de le taquiner un peu. Et là, l’ascenseur. Comme une impression de déjà-vu sauf que nous étions secs. Je montais donc dans la boite de fer en lui souriant. Le regardant du coin de l’œil par la même occasion et allant contre la paroi en l’attirant à moi pour un simple et tendre baiser en fait. Souriant doucement contre ses lèvres. « On est voué à connaitre cet ascenseur. J’ai l’impression qu’on y est encore… parfois… à chaque fois que j’y suis… C’était… Tu étais… j’étais enfin tu vois… rien qu’en y pensant, j’ai envie de frapper à ta porte. », oui, me retrouver dans cet ascenseur me rappelait toujours cette nuit-là. « Autant en profiter pour lui refaire honneur… », soufflais-je contre ses lèvres en passant les bras autour de son cou et lui souriant. Attendant que l’ascenseur arrive à l’étage.

Les choses avaient changés c'était indéniable et je savais que Pearl ne prendrait plus autant de risque que ce qu'elle prenait à Vegas. Mais Barcelone était aussi bien différente que notre chère ville du Nevada, la comparaison n'est même pas envisageable. J'étais tout de même rassuré qu'elle me le dise d'elle même, que Liam et moi passions en priorité mais ce que je voulais c'était qu'elle pense à elle aussi.
Un restaurant c'était bien, mais profiter pleinement de notre soirée c'était encore mieux. Pearl fût surprise dans un premier temps mais une fois l'initiative expliquée elle parut enchantée. Contrairement à ce qu'elle disait, je n'avais pas peur de sa colocataire je ne voulais simplement pas la voir, c'est tout. « Mais non elle ne me fait pas peur, on ne s'apprécie pas... Rien de plus. » Quand Pearl me proposa de récupérer ce qu'il fallait pour le petit et aller chez moi ensuite je lui souriais « Ça me va ». Je marchais d'un pas assez tranquille, comme si malgré que nous ayons choisi de passer toute la soirée ensemble le temps nous était compté quand même. Mais nos obligations de parents nous rattrapaient, nous manquerions de temps pour manger un vrai repas. Je compris très bien le sous-entendu que faisais Pearl et ça me fit rire d'ailleurs « Ah ça c'est sûr... » non pas que l'envie n'aurait pas été là, mais justement je ne pourrais sûrement pas me contenter d'un moment trop bref, trop rapide.

L'ascenseur, ça nous ramenait à plusieurs semaines en arrière, un moment comme hors du temps où nous avions été coupé mais une espèce de magnétisme c'était créé ce jour là. Sensation étrange et terriblement plaisante, j'y repensais parfois. J'entrais à la suite de Pearl et elle m'attira à elle, c'était inattendu sans l'être à vrai dire je crois que nous avions tous deux ce souvenir bien en mémoire. Je répondais à son baiser qui était bien différent de ceux échangés la fois précédente, l'intention n'était pas la même et puis ça aurait perdu de sa magie si nous agissions exactement de la même manière. J'écoutais les aveux de Pearl sur cette envie que faisait remonter l'instant bref mais passionné que nous avions vécu « Il m'arrive d'y repenser aussi. » elle voulait parfois frapper à ma porte et moi de mon côté j'hésitais à lui téléphoner mais je choisissais de ne pas le lui dire, pas maintenant. Je souriais également contre ses lèvres « Hum... C'est assez différent comme contexte mais on a quelques secondes devant nous. » je reprenais ses lèvres plus longuement jusqu'à ce que l'appareil se stoppe et que je recule un peu « Tu vas chercher les affaires pour Liam ? Je vais voir ce que j'ai à manger et puis sinon on commandera une pizza. » je sortais de l'ascenseur et me dirigeais vers mon côté du couloir « On peut manger après avoir été chercher le petit, c'est pas gênant. ». L'essentiel c'était de passer du temps avec eux, une soirée en famille.

Cette fin de journée était juste excellente. La fin se sentait de plus en plus alors que nous étions dans les ascenseurs pour rentrer à nos appartements. Prêts à nous lancer dans une soirée en famille ce qui serait une reprise de la normale ? Enfin je ne savais pas trop mais c’était le stress. La nervosité que ça se passe mal. Oui, c’était étrange mais c’était ainsi. Je voulais rester moi et être avec lui comme toujours mais si en présence de Liam, c’était impossible ? Je n’en savais rien. Je voulais essayer et voir. Je tentais de me vider la tête, lui apprenant alors que je pensais souvent à lui dans les ascenseurs et souriant en apprenant que lui aussi. Je le regardais attentivement en restant contre ses lèvres et profitant de ce baiser jusqu’à ce que le ding se fasse entendre. Heureusement, nous étions seuls. Je souriais doucement en regardant dans le couloir et me souvenant encore de la tête de la voisine. Le contexte n’était pas pareil mais me faisait horriblement du bien. Un baiser plus long, oui. Bien plus long, c’était agréable. J’allais alors vers mon appartement à sa proposition et hochant la tête en la regardant. « Parfait comme plan. », soufflais-je doucement en lui souriant. J’allais alors à l’appartement aussitôt. Préparant le sac pour Lukas et tout ce qu’il fallait mais pas vraiment compliqué pour moi, j’avais l’habitude. Il fallait juste l’essentiel. Rien de superflu, je n’allais que dans l’appartement en face et William était aussi équipé. Donc je prenais l’essentiel. Allant alors dans son appartement avant d’attendre l’heure d’aller reprendre Liam même si nous n’avions au fond pas de retenus mais autant profiter encore du temps à deux.

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