6 heures du matin, c’est l’heure qu’affiche mon réveil alors que j’entends les premiers pleurs d’un bébé qui dormait encore paisiblement. Le mien sans aucuns doutes enfin je me dis qu’il n’est pas possible que cela soit un autre. Je me redresse comme j’en ai l’habitude de faire, je baille. Je ne dormais pas bien depuis avant-hier ou même depuis qu’il était à Las Vegas. Je soupirais doucement en enfilant mes pantoufles et rattachant brièvement mes cheveux en allant vers la porte. Je prenais aussitôt la course vers celle de Liam en allant le sortir de son lit et lui caressant un peu le dos pour stopper ses larmes. C’est ensuite qu’armée d’un bébé, j’allais vers le frigo pour sortir un biberon. Lançant le réchauffement aussitôt, je m’installais dans le canapé devant un bon vieux dessin animé. Tout ce qu’on trouvait aussitôt sur les chaines. Bien sûr, j’avais pensée aller le voir. Il fallait bien qu’un des deux crétins que nous étions passe de l’avant pour traverser le couloir. Hier soir, j’y pensais déjà mais fatigué ? J’avais favorisée un petit moment sympathique avec un bon chocolat chaud et Jake qui me racontait son année passée aux caraïbes. Peut-être étais-je un brin rancunier mais il me manquait et c’était difficile de rester face à la porte de son appartement. Tout ce que je voulais ? Y frapper ! Je me sentais nulle au fond de ce marché que j’avais tentée de passer avec lui-même si j’avais mes raisons. Ce n’était que pour Liam mais pendant ce temps, on était loin et ça, ce n’était pas cool. Ou allions-nous aller comme ça ? Il était rare pour moi de faire les premiers pas en temps rancuniers. Je le suis bien trop mais lui ? C’était bien différent. C’est William. C’est lui !

Alors que le biberon fut chaud, je me levais en gardant Liam enroulé dans sa couverture de naissance et prenant son doudou sous mon bras. J’allais rechercher le biberon en lui donnant tout en tournant en rond dans l’appartement. J’allais faire quoi ? Lui, prenait son biberon tout ce qui comptait était de manger apparemment mais moi ? C’était bien plus que ça. J’inspirais doucement en regardant la porte de mon appartement. Je finis par attendre que Liam termine son biberon et lui faire son rôt pour aller vers cette fameuse porte, y mettre la poignée et prenant mon trousseau de clé. J’avais le double, forte heureusement. J’inspirais en me retrouvant face à sa porte et regardant Liam qui baillait à nouveau. Bah, je comprends. Il avait eu du mal à faire sa nuit. Colique, bonjour. Je me décidais alors à ouvrir la porte avec le double, il fallait bien qu’un des deux ose. Si ce n’était pas lui, cela devrait être moi. J’entrais dans l’appartement sans faire de bruit. Tentant de mes faires discrètes mais bien sûr, Liam ne put s’empêcher de faire un petit « Areuh » et un sourire pendant que j’allais vers la chambre. J’ouvrais la porte de celle-ci en allant vers le lit et me faufilant discrètement sous le bout de couette libre et la place aussi. Un lit de deux personnes pour une personne… dit-donc… on s’étale ? Je restais là, silencieuse. Que pouvais-je dire ? Il dormait. Je posais Liam sur le lit dans le peu d’espace qu’on avait et somnolant, il attrapant un de mes doigts pour l’agripper.

J'avais été prévoyant en prenant un peu plus de jours de congé que nécessaire au cas où les choses auraient trainés à Las Vegas et qu'il aurait fallu que je reste plus longtemps. Grâce à cela j'avais encore deux jours de congé pour pouvoir me défaire de la fatigue du jet lag. J'admets que le décalage horaire avait bon dos sur ce coup là, en réalité si j'avais mal dormi depuis mon retour s'était à cause des multiples questions que j'avais en tête. Être brouillé avec Pearl n'était jamais très agréable pour moi mais cette fois elle était allée trop loin, cet ultimatum avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.
Comme à chaque fois quand je ne ne suis pas des plus serein et malgré la fatigue j'étais allé courir pendant un long moment en espérant que dépenser mon énergie dans le sport plutôt que dans la prise de tête serait plus bénéfique pour arriver à dormir. Et le soir venu c'est complètement épuisé que j'avais pu constater que oui s'était plutôt efficace puisque j'arrivai à m'endormir sans trop de problème.

Après un réveil au alentour de 4h du matin parce que j'avais soif je m'étais rendormi et dormais d'un sommeil profond alors que certains se levaient déjà pour aller travailler. J'ignorais totalement ce qui se tramait devant ma porte et n'entendais rien quand Pearl vint me rejoindre dans ma chambre avec Liam. C'est au bout d'un moment en voulant remonter le drap sur mon torse nu parce que j'avais un peu froid que je constatais que quelque chose m'en empêchait, je soupirais et me tournais sur le côté mais là je sentis clairement une présence. Péniblement j'ouvrais doucement les yeux, sans vraiment trouver ça étrange je voyais alors Liam rien d'anormal pour moi je tentais donc de me rendormir tranquillement. La question s'invita d'elle même au bout d'un certain temps : qu'est-ce que mon fils faisait là? La fatigue avait cependant raison de moi et je ne prenais même pas la peine de rouvrir les yeux posant doucement ma main sur le ventre de Liam pour être sûr qu'il n'allait pas tomber, tout simplement.

Dans un premier temps, je le regardais dormir. C’était juste tout ce dont j’avais besoin. Je ne me rendais pas spécialement compte que je m’endormais mais c’était ce qui arrivait et la fatigue m’emportait à nouveau dans ses bras. Liam aussi pour tout vous dire et la famille dormait. Sommeil assez léger comme à chaque fois que Liam se trouvait dans un lit avec moi ou avec nous pour la simple et bonne raison que j’avais peur de dormir sur lui et ainsi l’étouffer, je sentais le mouvement lorsqu’il tirait sur le drap et mes yeux s’ouvrirent légèrement. Je ne pus m’empêcher de sourire en coin. Sa main se posant aussitôt sur Liam, j’hésitais longuement en finissant par refermer les yeux en allant poser la mienne sur la sienne et lui caressant légèrement avant de retourner dans ma somnolence pendant un petit temps. C’était tout con. Les minutes passaient vite et je me comptais de me rendormir. Paisiblement et surement, je retrouvais un rythme de respiration base et fine. Le bon rythme de voyage.

Il ne fallut que d’un mouvement de Liam pour que je me retrouve encore plus au bord du lit, risquant ma chute, je me retrouvais à vraiment que quelques millimètres mais c’est alors que je fis un tour et hop, plaquée au sol. Heureusement que la table de nuit n’était pas trop collée, ainsi, je tombais clairement comme une loque. Je ne voulais pas risquer de réveiller les deux garçons endormis et donc je me contentais seulement de ne pas dire : Aie. Je me remettais dans le lit en posant à nouveau ma tête correctement mais prenant aussi soin de repousser un peu le nourrisson qui gigotait légèrement pour aller se blottie contre William. Je ne refermais pas les yeux, je regardais juste ceux-ci dormir. Allant caressait la douce et petite main de celui-ci en restant silencieuse et me contentant du faible espace que j’avais. Je ne savais pas si je l’avais réveillé. Le bruit était sourd et fin. Il fallait avouer que je ne pesais plus vraiment une tonne et je m’étais efforcée de rester discrète.

Le besoin de sommeil ne me laissait pas d'autre alternative que de me rendormir. La question du pourquoi de la présence de Liam ne s'était pas posée longtemps, dans mon demi-sommeil je n'avais pas franchement cherché à comprendre. Et puis au fond je me doutais bien qu'il n'était pas arrivé là tout seul.
Combien de temps j'avais dormi après ça? Aucune idée mais je sentis du mouvement, j'entendais le bruit des draps et puis un bruit sourd d'un coup. J'ouvrais les yeux, craignant que Liam ne soit tombé mais il était toujours sagement à côté de moi et ma main toujours sur lui, sans que je sois réellement surpris je vis Pearl se redresser et refermais alors les yeux. Mon fils contre moi je me décalais légèrement, elle aurait un peu plus de place et ne tomberait plus.

Je laissais encore de longues minutes passer, somnolant toujours s'était agréable. Doucement j'ouvrais les yeux et regardait le plafond, m'habituant à la lueur que les rideaux laissaient entrer dans la chambre. Je ne savais pas si elle s'était rendormie mais à voix basse pour ne pas réveiller Liam je brisais le silence en premier "Qu'est-ce que tu fais là?" je tournais la tête et regardais le réveil avant de me remettre à la contemplation de mon plafond "Ça fait longtemps?". En me couchant hier soir je ne m'attendais pas vraiment à me réveiller en présence de Pearl et Liam, s'était plutôt une bonne surprise... Je crois. La suite de la matinée le dirait vite de toute façon, et si je n'avais pas envie de faire d'histoire je n'étais pas pour autant prêt à passer l'éponge totalement sur ce qui s'était passé. Rancunier? Un peu...

Le regard posé sur la main de Liam, je lui caressais sagement depuis de longues minutes. Je n’avais même pas vue qu’il avait ouvert les yeux. Pas vraiment attentive en me redressant. Je ne le vis pas vraiment contempler le plafond. Je me contentais seulement de regarder cette main riquiqui. Alors qu’il parlait, je fronçais les sourcils. Je ne savais pas ce à quoi je m’attendais et je devais avouer que je ne m’attendais pas à ça. Cette question me semblait tellement froide que je ne savais même pas si j’avais réponse à lui donner. Je ne relevais même pas le regard vers lui et je contemplais la main de Liam encore et encore. Laissant mon doigt juste frôler sa peau. J’haussais doucement les épaules et j’allais m’apprêter à répondre alors qu’il rajoutait en me demandant depuis combien de temps j’étais là. Je relevais enfin le regard vers lui en lâchant un rire silencieux. « Bonjour à toi aussi ! », disais-je alors un peu blessée de cette froideur. Il avait le droit de m’en vouloir mais je n’étais même pas certaines qu’il comprenne pourquoi j’avais agie ainsi. Lui était blessé mais moi aussi. Je soupirais doucement en me redressant sans risquer de réveiller Liam. « A y repenser, j’aurais pas dû venir ! », c’était fou mais je n’avais même pas l’impression que ça lui faisait plaisir de me voir. Je ne savais pas comment le prendre. Sur le coup, je restais assise sur le bord du lit en lâchant la main de Liam et regardant en direction de la plage alors que je lui tournais ainsi le dos. Je ne voulais même pas me résoudre à me lever et le laisser en plan car là, il fallait avouer que je ne me sentais clairement pas la bienvenue. C’était con, il n’avait pas dit grand-chose. « Je vous laisse à deux peut-être ? Ou je le reprends avec moi ? », oui, je me sentais vraiment pas bien sur ce coup. Peut-être que je l’avais blessé mais j’avais fait l’effort et je voulais laisser Liam dormir.

C'est vrai que sur le coup j'oubliais les règles élémentaires de politesse, nous sommes le matin et un "Bonjour" n'aurait pas été de trop. Je dirais pour ma défense que je suis mal réveillé, mais l'excuse ne serait qu'à moitié recevable parce que cela ne devrait pas m'empêcher d'être un peu plus agréable. Est-ce que j'en avais envie? Peut-être oui mais en fait j'étais assez perdu sur ce que je voulais. "Salut" soufflais-je alors à son intention, je l'entendis bouger et regardais du coin de l’œil dans sa direction. A présent elle me tournait le dos déclarant qu'elle n'aurait peut-être pas dû venir, je n'offrais aucune réaction réfléchissant simplement à cette situation et ce qu'elle venait de dire. Là aussi je ne savais pas bien quoi penser. Rajoutant une couche supplémentaire elle demanda si je préférais qu'elle nous laisse seuls Liam et moi ou si elle devait l'emmener avec elle. Je me sentais alors stupide de lui infliger ça alors que malgré tout elle avait mis sa fierté de côté pour venir ici.
La connaissant s'était sans doute parce qu'elle en avait ressenti le besoin et moi j'étais là à me comporter comme le dernier des sales cons à cause de mon égo blessé. Je souriais en regardant notre fils tellement adorable dans son petit pyjama "Laisse le dormir".

Conscient que Pearl pourrait prendre ça comme un "laisse nous", je me redressais et faisant attention de ne pas bousculer Liam je posais ma main sur son bras que je caressais doucement "Reste..." lâchais-je dans un murmure. J'avais plus de mal que d'habitude à passer outre ma blessure mais en fait au fond de moi s'était la guerre. Je lui en voulais et en même temps j'avais envie de la serrer contre moi, j'optais pour un juste milieu en allant chercher sa main.

Il se rattrapait, un salut peut-être en retard, il fallait avouer que je ne savais pas si c’était recevable comme il était en quelques sortes repris. Je ne m’attendais pas à un câlin ou même un baiser en fait, je n’en avais aucunes idées mais bizarrement… là, je ne m’attendais pas à ça. Nous n’avions jamais réellement eu de vrais disputes au point de ne pas s’adresser la parole pendant une journée complète depuis que nous étions en couple, c’était étrange pour moi. Je m’étais sentie tellement amoindrie hier, comme si l’on m’avait coupée un membre ou même plusieurs. J’avais comme un poids en plus. Là, je lui proposais de laisser Liam ou de le reprendre. Ne sachant plus vraiment s’il préférait passer un moment avec lui ou ne pas ravaler son égo pour juste croiser un gars qui n’a pas d’importance alors là, peut-être qu’il aurait préféré aussi que je reparte avec pour éviter de me croiser aussi ? C’était minable de ma part de penser ça, c’était même très mal et je m’en voulais. Je m’en voulais vraiment oui. J’étais mal. J’haussais doucement les épaules quand il disait de le laisser dormir et je m’apprêtais à me lever. Je n’avais pas vraiment pris ça pour un laisse nous car quoiqu’il arrive ma question était dans l’idée que j’y aille avec ou sans Liam mais je fis une moue en sentant sa main ou même en l’entendant.

Je ne savais que faire et restant de marbre sur le coup en le sentant prendre ma main. Je ne réagissais pas réellement. Je ne me retournais même pas de suite. Je ne dirais même rien pendant quelques secondes, voir une minute. Je finissais tout de même par me retourner vers lui et froncer les sourcils. « Je crois pas que se soit une bonne idée ! », en fait, je n’en avais aucunes idées. Qu’est-ce que je devais faire ? Voulait-il vraiment que je reste ou disait-il ça pour me faire plaisir ? C’était étrange. Je le regardais attentivement en haussant une épaule. « Je suis pas sûre que tu en as envie ! », bien sûr, c’était bête car il me demandait de rester mais j’avais tellement ressentie un mauvais accueil que je n’avais pas idées de ce qui se passait réellement en ce moment même. J’étais au fond autant perdue que lui. Autant rancunière peut-être que la tolérance zéro était de la partie. Ce n'était que des murmures, je ne disais pas grand chose. Je ne voulais pas réveiller Liam qui semblait tellement bien.

En étant un peu froid j'avais installé cette ambiance pesante qui planait à présent. Nous étions semble-t-il tous les deux un peu perdu, à un tel point que je cru que Pearl allait me repousser quand je pris sa main. Elle ne le fit pas mais se sont ses paroles qui me repoussaient, doutant que se soit une bonne idée de rester. Je la regardais et haussais les épaules "Pas une bonne idée..." répétais-je comme si je n'avais pas compris ce qu'elle venait de dire. Sur le point de lâcher sa main j'arquais un sourcil à sa seconde remarque "Si je te le demande.". Je récoltais ce que j'avais semé un peu plus tôt, elle ne se sentait pas la bienvenue et peut-être que sur l'instant elle ne l'avait pas été mais c'est Pearl... Ma meilleure amie, la femme de ma vie, ma moitié, mon âme sœur ce que vous voulez le résultat est le même je n'arrive pas à rester loin d'elle bien longtemps.

Je lâchais sa main doucement "Rentre si c'est vraiment ce que tu veux." je secouais la tête "Mais c'est pas ce dont j'ai envie.". Mon regard plongé dans le sien j'attendais une réaction mais finalement je n'attendais même pas qu'elle fasse son choix et choisissait pour elle. Passant mes bras autour d'elle je m'allongeais dans la largeur au pied du lit pour ne pas risquer d'écraser Liam, on pouvait facilement garder un oeil sur lui comme ça. J'avais entraîné Pearl avec moi ne lui laissant plus l'occasion de partir désormais, je lui chuchotais à l'oreille "Si l'envie te prends de t'enfuir quand même, ne frappe pas trop fort...". J'espérais qu'elle soit convaincue que je voulais vraiment qu'elle reste.

L’entendre répéter me faisait étrange, je comprenais qu’il n’avait pas compris mais je me disais que je parlais français enfin je crois mais bon. C’était le brouhaha dans ma tête, l’enfer. Vous avez surement déjà vécu ce moment où vous vous sentez bien partout mais pas là, tout de suite, vous voulez partir en courant mais un truc vous retient. Ce n’est pas clairement une main mais l’on vous retient, vous vous retenez aussi. Et là, je soupirais doucement en l’entendant dire qu’il me l’avait demandé mais j’étais tout de même perdue. Je ne saurais expliquer. Parfois les demandes sont-elles des envies ? J’étais dans le flou total. J’avais l’impression que l’on me déchirait pétales par pétales. Je ne réagissais pas encore mais quand il lâchait ma main, j’étais perdue et je ne bougeais pas de suite. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais. Peut-être même que j’avais aussi cherchée qu’il m’accueille comme ça ? Peut-être oui. J’aurais même dû ne pas venir. Je le regrettais. J’aurais pu aussi seulement amener Liam et repartir ? Ce n’était peut-être pas la bonne idée du siècle aussi. Si c’était l’inverse : je l’aurais mal pris. J’avais au moins fais l’effort de tenter. Et là, si je voulais, je pouvais rentrer mais il n’en avait pas envie. Que faire ? Que croire, que penser ? C’était William, William était toujours franc avec moi, c’était ce que je pensais du moins. Là, j’étais perdue. Je m’étais tellement sentie indésirable. Je ne disais rien en le regardant et je devais avoir l’air bête mais j’étais perdue dans mes pensées.

C’est sans vraiment avoir le temps de réagir que je me retrouvais dans ses bras et retournée sur le lit. Là, peut-être que je commençais à me conforter dans la situation. Peut-être ou peut-être pas, je ne savais pas vraiment mais par ce que c’était lui et par ce que j’en avais besoin, je me blottissais contre lui sans m’en rendre compte. C’est alors que je ne réagissais pas de suite à ce qu’il disait et que je me retrouvais face à face, allongée avec lui sur je faisais une moue. « Je sais même pas si j’en ai envie et ça me tue par ce que j’aime pas me sentir comme ça ! », c’était con, tout con ce que je disais et ça avait du sens. Pourquoi j’aimerais cette situation ? Je serais plus vite maso. Je ne voulais pas être maso. Je n’aimais pas me sentir comme ça ou cette situation pesante. Je fermais les yeux sans rien dire avec de secouer la tête. « Ok, je reste ! », disais-je simplement. Là, qu’est-ce que je pouvais faire ou dire d’autres ? Parler tout bas n’était pas spécialement réjouissant pour vous l’avouer. Je soupirais doucement en rouvrant les yeux et le regardant sans rien dire, je ne savais que dire. Que voulez-vous dire alors que vous vous disputiez la dernière fois que vous vous êtes vus ? Une dispute même pas résolue. Vous aviez perdus mais pas seulement moi, Liam aussi avait perdu. J’inspirais doucement en détournant mon regard vers celui-ci d’ailleurs et le regarder dormir. « Rien ne dérangerait son sommeil, c’est bien notre fils ! », disais-je tout bêtement. Vraiment Pearl ? Je n’avais rien d’autres à dire ?

Malgré ce geste et mon envie d'alléger la situation ça n'avait pas l'air d'avancer. Efficacité zéro du moins c'est la sensation que j'eus quand elle déclara qu'elle ne savait même pas si elle en avait envie, de fuir ou de rester? Donc elle était dans mes bras pourquoi? Parce que je l'avais forcé? J'avais entamé le mouvement et elle avait fait le reste mais si elle le prenait comme ça...
Immobile c'est avec un regard un peu vide que je la regardais "C'est toi qui vois..." qu'est-ce que je pouvais dire ou faire de plus? Rien.
Finalement elle décida de rester et je hochais la tête doucement pour signifier que j'avais compris. Je passais ma main dans son dos, aucun de nous ne semblait vouloir parler plus et ce n'était pas seulement parce que Liam dormait. Mais simplement parce qu'avec ce qui s'était passé l'autre soir et l'incompréhension totale dans laquelle nous nous étions retrouvé, nous marchions un peu sur des œufs.
Lentement je me redressais "Oui il est mignon..." je fis un petit sourire "Tu veux boire et manger quoi?", je fis une moue "J'ai pas innové depuis la dernière fois café ou chocolat et brioche ou biscotte avec du beurre et de la confiture." j'étais aller faire les courses hier mais comme chaque fois que ça ne va pas trop j'avais pris le stricte minimum vu que je n'avais pas franchement d'appétit. J'attrapais mon t-shirt qui trainait par terre au pied du lit et le mettais.

C’était complexe car j’étais bien là mais quand la sensation vous prend les tripes, il faut l’extirper et ça prend parfois du temps. Malgré toute la bonne volonté que je pouvais avoir, je semblais à mon tour désagréable et je ne voulais pas ça. Je finissais donc par accepter de rester, simplement. Cependant, je restais dans le vague. Que dire ? Que faire ? C’était réellement la sensation du moment. Je ne trouvais rien d’autres que de parler de Liam qui dormait comme un gros bébé. Jusque-là : normal. Un bébé qui ne dort pas comme un bébé, posez-vous de longues questions. Posant une main sur son torse, machinalement en l’entendant, je me reposais sur le matelas toujours à la largeur en l’écoutant. Je secouais juste la tête, je n’avais pas faim. Je n’étais plus enceinte et pour ça, nous étions bien accordés comme je ne mangeais pas non plus quand je n’allais pas bien. Je pouvais passer des jours sans manger. « Non, ça ira ! », c’était stupide, vraiment. On n’allait pas se regarder dans le blanc des yeux et j’avais l’impression de ne pas faire d’efforts. « Mais tu peux manger si tu as faim. », je fais des progrès tout de même, je l’autorise à manger dans son propre appartement, je soupirais en me sentant stupide de dire cela et fermant les yeux sans vraiment vouloir les rouvrir. Quand l’on se sent con, l’on se sent con. « Désolée, c’était idiot, t’es chez toi, normal que tu manges ! », je fronçais les sourcils alors que j’entendais Liam broncher et gigoter un peu. On était plus deux réveillés mais trois ? Il ouvrait ses yeux et regardait autour de lui. Couché sur le ventre, il tentait de tenir la tête pour chercher ou l’on était et souriait doucement. « Je reviens ! », disais-je en me redressant. Clairement ? J’avais besoin d’aller au toilette. Bon d’accord, c’est peut-être une chose que je devrais préciser pour ne pas qu’il pense que je m’en vais. Peut-être aussi que c’était un moyen de recharger mes batteries vocales. J’allais aussitôt vers sa salle de bain à lui, plus proche. Et pour un pipi, ahah avant d’aller juste me rincer le visage et rattacher mes cheveux. J’attendais un peu en me regardant dans la classe. J’inspirais doucement en passant les mains sur mon visage.

Pearl n'avait pas faim et à vrai dire moi non plus, pas de petit déjeuner au lit pour cette fois. De toute façon vu l'ambiance je ne sais pas si ça nous aurait avancé à grand chose. Elle se confondait en excuse sur le fait que je pouvais manger si je voulais vu que j'étais chez moi et je secouais la tête "Je vais juste aller me faire un café." ça serait tout.
Voyant Liam qui s'agitait je m'approchais de lui pour le regarder se réveiller, Pearl se redressa disant qu'elle revenait "Ok" répondis-je simplement sans lâcher mon fils des yeux "Salut mon petit bonhomme, t'as bien dormi?" je caressais sa joue doucement "Tu as beaucoup manqué à ton papa.". Je me levais alors à mon tour et prenais Liam dans mes bras "Allez viens on va aller faire du café" lui chuchotai-je ne voulant pas le brusquer alors qu'il venait de se réveiller.
Passant devant la salle de bain, j'entendais de l'eau couler "Je suis dans la cuisine avec Liam" dis-je à l'intention de Pearl pour qu'elle ne nous cherche pas. Avait-elle prévu de quoi faire manger Liam? De toute façon ça n'était pas loin s'il fallait aller chercher un biberon de lait. A une main tout en tenant Liam sur mon autre bras je me préparais un café en faisant assez pour plusieurs tasses, il allait sûrement m'en falloir plus d'une pour tenir le choc.
L'odeur du café s'invitait doucement dans la cuisine alors que je m'asseyais sur l'une des deux chaises.

Je m’étais seulement contentée d’hocher la tête pour son café, je ne savais pas s’il avait faim ou non enfin je ne faisais pas attention aux détails. Je soupirais doucement une fois dans la salle de bain, bien sûr, je l’avais entendue parler avec Liam ou du moins lui dire qu’il lui avait manqué. Cela aurait été tellement plus simple qu’il affronte Jake directement avant de faire la girouette. C’était con même si je ne doutais pas qu’il lui avait manqué, je me disais qu’il aurait pu gagner un jour et plusieurs heures. Je m’en voulais de penser ça et pourtant cela m’y avait mené malgré moi. Je devais arrêter de penser. Je l’entendis me dire aller dans la cuisine et j’aurais bien dis : ok mais cela ne servait à rien. Il se doutait que je l’aurais entendu. Je finissais par sortir de la salle de bain après quelques minutes et j’allais vers la cuisine. Timidement, de pas lent et léger, titubant un peu en baillant.

Je le regardais assis sur sa chaise et pile quand j’arrivais le clignotement de la cafetière se stoppait. Signe qu’il était terminé. J’allais alors lui chercher une tasse, question d’habitude et je lui servais. Je connaissais la galère que de le faire avec un bébé dans les bras donc si je pouvais aider. Une fois servie, je lui apportais en allant m’assoir sur une chaise voisine et me demandant curieusement : et quoi maintenant ? « Tu veux du lait ou du sucre ? », je connaissais ses doses en café mais je voulais vraiment combler le vide de nos mots, c’était stupide puis je ne voulais même pas parler de notre dispute devant Liam. Stupide ça aussi, il ne comprenait rien. Lui-même avait vécu les dispute de ses parents donc dans le fond, je n’avais pas envie qu’on fasse vivre ça à Liam même aussi petit. Plus longtemps il éviterait les disputes, mieux c’était. J’ai l’impression de dire ça comme si ça allait arriver souvent. Je soupirais doucement en le regardant. « On n’est vraiment deux huitres… renfermés qui ne savent pas afficher plus de deux mots ! Enfin j’exagère. », ça me pesait et j’avais l’impression d’être à l’origine de ça, rien qu’en ayant acceptée qu’un ami dorme chez moi.

Le café avait fini de passer et Pearl m'en servit une tasse "Merci c'est gentil." j'aurais sans doute un peu galéré avec Liam dans les bras, elle posait la tasse devant moi avant de s'assoir et me posait la question a plus stupide qui soit, j'arquais un sourcil "C'est pas parce qu'on a été en froid pendant une journée que j'ai changé toute mes habitudes. Je le prends noir tu le sais." je n'avais pas dit ça méchamment pas du tout mais plutôt amusé.
J'attendais que ça refroidisse un peu avant de boire ne voulant pas risquer de me brûler, nous étions assis l'un en face de l'autre et un silence pesant se réinstallait. C'est Pearl qui le brisa la première cette fois, oui elle avait raison nous étions deux huitres, l'image était plutôt bonne. Je haussais les épaules "Ouais..." je lâchais un soupire puis approchais la tasse de mes lèvres pour boire une gorgée.

J'hésitais un instant puis mon regard se posa à nouveau sur elle "Ne refais plus jamais ce que tu as fait l'autre soir Pearl... Plus jamais." mon ton était calme et posé ce qui renforçait le sérieux de mes paroles "Liam n'est ni un appât, ni la part d'un marché. Ne le remets plus entre nous." cette manière qu'elle avait eu d'essayer de me faire rester en prenant comme prétexte d'aller voir mon fils m'avait blessé, peut-être ne pensait-elle pas à mal mais il était hors de question qu'elle joue ainsi avec moi, avec nous. Si j'avais été déçu c'est que je ne lui reconnaissais pas cette attitude. Maintenant que s'était dit je me sentais un peu plus léger, j'avais eu ce poids depuis l'autre soir et s'était très désagréable.

Je souriais doucement, me sentant bête de lui avoir demandé quoi pour son café. C’était stupide mais seulement pour combler le vide. Ce blanc qui m’étouffait. Je soupirais doucement alors qu’il revenait aussitôt. On faisait ménage à trois avec ce blanc, non ? Je commençais à le croire. Il fallait que je réagisse et parler d’huitres refermées semblait idiot mais tellement de sens s’y cachait. C’était vrai, nous étions des huitres même si j’étais déjà la perle. Je soupirais doucement en l’entendant dire que oui. Mon regard se baissait aussitôt. Juste un ouais me ramenait à la réalité. On était bien comme l’on était. Je le laissais boire son café en regardant mes doigts qui tapotaient contre la table. Quand je l’entendis, réflex ? J’arquais un sourcil. « T’as pas compris… », disais-je en soupirant doucement. « Je ne voulais ni t’appâter ou les mettre entre nous, justement j’évitais ça. », j’haussais les épaules en le regardant, aussi posée mais surtout blasée d’être incomprise. « Je sais que ce n’était pas sympathique de ma part de le faire, cet ultimatum mais tu m’as pas compris les raisons… S’il te manquait tant, tu aurais pu trouver un peu de courage pour traverser ma porte et aller le voir mais non… on venait de se disputer et Jake était là donc t’as préféré rentrer dormir, c’est toi qui l’a mis entre nous, pas moi. », je baissais le regard. Malgré tout, je n’aimais pas avoir fait cet ultimatum mais je me sentais clairement pas comprise sur ce but. « Au fond, c’est lui qui en a pâti même s’il ne s’en rend pas compte et c’est ça que je te reproche ! Si je n’étais pas venue ce matin… quand est-ce que tu serais venu le voir ? Je reconnais mes torts, j'ai peut-être trouvée une option trop rapidement sans réfléchir mais j'ai seulement pensée à lui... », je me redressais pour finir par me lever en allant devant la fenêtre et regardant la vue, silencieuse et surtout pour contenir mes émotions. Je voulais rester calme et posée et m’éloigner ou prendre du recul était une bonne façon de garder les pièces sur terre.

Je pensais que nous allions pouvoir tranquillement passer à autre chose mais selon Pearl je n'avais pas compris. Je la regardais alors avec un air à la fois perplexe et dubitatif, attendant son explication. J'écoutais donc sa version et le moins que l'on puisse dire c'est que je restais sans voix, la fin de sa phrase me laissa définitivement dans un état de déception avancée et je sentais la colère monter "D'accord." c'est tout ce que je trouvais la force de répondre.
Pearl continua son discours mais j'écoutais d'une oreille discrète, finissant péniblement mon café alors que ma gorge se serrait un peu plus. Elle se leva pour aller jusqu'à la fenêtre et je me contentais de regarder Liam qui semblait très intrigué par les boites de céréales sur le meuble derrière moi "C'est pleins de couleurs, ça t'intrigue ça." je caressais sa petite main et lui souriais "Papa il va aller prendre une douche, il en a bien besoin. Qu'est-ce que tu en pense?... Ouais t'es d'accord." Je me levais et déposais un baiser sur son front avant de m'avancer vers Pearl et de lui tendre Liam pour qu'elle le récupère "Va avec ta Maman.". Je continuais de sourire à mon fils et n'adressais même pas un regard à sa mère, elle pouvait s'en vouloir s'était pleinement justifier.
Blessé, sûrement encore plus que l'autre soir je me demandais comment nous étions arrivés à un tel niveau d'incompréhension et pour la première fois je ressentais une sensation étrange... J'avais envie qu'elle s'en aille. Récupérant ma tasse vide sur la table je la posais dans l'évier et me dirigeais vers la porte, comme je ne savais pas quoi dire je me contentais de rester silencieux.

Ce d’accord sonnait étrange. Je sentais qu’il n’était pas vraiment ravi. Question d’habitude avec 20 années à le connaitre ou même un peu moins, je ne comptais plus vraiment. Je ne m’attendais pas vraiment à une réaction de sa part. Question d’habitude mais pour moi, il y avait bien un tort et une mise à l’écart. C’était même pour cette raison que j’avais mal pris sa première esquive, juste avant qu’il se décide à rentrer et au moment où je m’étais éloignée de ce rapprochement qu’il avait osé. Cela n’avait rien à voir avec moi mais la déception qu’il me dise que Liam lui manquait alors qu’il passait sa chance de le revoir à cause d’une dispute. Là, devant la fenêtre j’inspirais en le regardant du coin de l’œil parler à Liam. Je ne pus m’empêcher de soupirer en l’entendant et tandis qu’il approchait pour me donner le petit sans même me regarder. Je restais perplexe. Sérieusement ? Il n’allait rien dire ? Même ne pas tenter de se justifier ou même me contredire ?

Je le regardais s’occuper de sa tasse en mettant Liam contre mon épaule et lui caressant le dos en soupirant tandis qu’il allait à la porte. « Vraiment ? C’est tout ? », je fronçais les sourcils. « Je me prends dans la gueule un ordre de ne plus te lancer d’ultimatum et voilà que maintenant quand moi je m’explique… tu préfères jouer au roi du silence. C’est beau tout ça ! Tout ce que j’ai pensé, c’était que tu aurais pu faire l’effort de supporter Jake pour ton fils et c’est mal ? Vraiment mal ? Liam n’avait pas couché avec lui à ce que je sache… J’ai mal agie et j’accepte mes torts, je m’en excuse même… cependant tu pourrais au moins t’expliquer… enfin j’en sais rien, oublies… », je soupirais en allant vers la porte à mon tour et le devançant pour me diriger vers celle de l’appartement. « Pas devant Liam… de toute manière… Je ne veux pas qu’il assiste à ça. »

Pendant un instant j'avais cru pouvoir me contenter du silence mais je connaissais trop bien Pearl et l'espoir avait été très très mince. Je m'arrêtais et soupirais "Qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus? Tu me mets toute la faute sur les épaules, d'accord... Voilà j'ai rien de plus à dire.". J'étais fatigué de devoir toujours me justifier sur tout et de devoir encaisser ses reproches qui sonnaient sans cesse pareil. Je lui reprochais une chose et elle la retournait contre moi. La si parfaite Pearl Hartley et son regard de chien battu, elle sait faire tourner son monde, elle sait attendrir mais là je n'avais pas envie de céder parce que non moi je n'avais pas mit Liam entre nous, je n'avais pas user d'un sale chantage.
Je la regardais aller vers la sortie de mon appartement et prétexter qu'elle ne voulait pas que Liam assiste à ça mais si elle passait cette porte je ne lui courrais pas après. "Tu veux que je m'explique?" je haussais les épaules "Ok." je fronçais les sourcils et la regardait attentivement "Les soucis ne viennent pas de Jake finalement, ça a été le déclencheur mais c'est tout. Le problème c'est l'accumulation de petites choses qui font qu'à un moment ça pète. J'essaye Pearl, j'essaye vraiment d'être le William d'avant et ça me tue de ne pas y arriver comme je veux." je secouais la tête "C'est que tu me mette devant le fait accomplit de la présence de Jake l'autre soir qui m'a énervé. En fait votre passé au final je m'en fout et j'ai confiance en toi même si ça m'énerve de me dire que peut-être quand il te regarde il a envie de toi... C'est con mais c'est comme ça j'y peux rien." je ne lui laissais pas le temps de dire quoi que se soit "J'étais fatigué par le voyage et j'aurais juste voulu passer ce moment à deux alors quand on a commencer à se prendre la tête je n'ai eu qu'une seule envie c'est aller dormir même si Liam m'avait beaucoup manqué de toute façon il était sûrement déjà en train de dormir. Et le fait que tu prenne ça comme argument ça m'a profondément blessé. En me disant en plus que je pouvais faire un effort, mais des efforts je n'arrêtes pas d'en faire... A croire que tu ne vois rien!" Je riais nerveusement "J'aime mon fils et je t'aime aussi mais t'es allée trop loin je suis désolé mais même si tu disais ça pour lui t'as pas le droit de faire ça et de me dire ce matin que c'est moi qui le met en entre nous parce que c'est des conneries et si tu te sens coupable tu as raison se l'être. J'entends tes excuses, je les prends en compte mais... Je vais pas digérer ça comme ça, je suis désolé.". Je montrais la porte "Si tu veux t'en aller je ne vais pas m'y opposer, tu as le droit de vouloir prendre du recul, de la distance ce que tu veux. Moi j'ai dit ce que j'avais à dire.".

Je soupirais en l’entendant dire que je remettais sa faute sur les épaules en hochant la tête. « Ouais… alors que j’ai assumée mes torts, je te mets toute la faute… », je ne lui mettais pas la faute… Je savais que j’avais merdée avec Jake et même si c’était d’une bonne intention et je savais que l’ultimatum n’était pas une bonne idée mais là, j’avais aussi été blessée de son acte pour Liam. J’avais l’impression qu’il ne m’écoutait qu’à moitié ou n’avait pas compris que j’assumais mes torts mais là, ce n’était même pas Jake le souci de l’ultimatum pour moi. J’en avais même oubliée sa crise de jalousie. Je l’écoutais alors s’expliquer en me disant que j’aurais clairement aimé que Liam ne soit pas là. Je n’avais pas le temps d’en placer une que je l’écoutais sans broncher. Je regardais Liam s’agiter dans mes bras en finissant par aller le poser dans son berceau qui n’était qu’à un mètre de moi. J’approchais en le regardant une fois qu’il avait terminé et tentant de me souvenir de tout ce qu’il avait dit. « Tu sais quoi… tu parles de petites choses mais quoi… ? Qu’est ce qui t’empêches de redevenir celui d’avant ? Tu n’en parles même pas et tu fais mine que tout va bien mais ce n’est pas une bonne idée. Et ne me parles même pas de Jake car c’est con, j’ai même carrément oubliée ta crise, ce n’était pas les soucis. Pas du tout ! », j’haussais les épaules en soupirant. « Tu m’accuses de te retourner les torts mais j’assume les miens… alors en quoi je te met tout sur la tête ? Vraiment ? En quoi ? Par ce que là, je ne pige pas. Je me suis même excusée. Si je n’ai pas le droit de moi aussi t’en vouloir. C’est vraiment injuste. Et j’ai pas le droit de faire quoi aussi ? D’être une mère ? Je n’ai pas envie de partir non plus car je déteste qu’on soit en froid et j’en ai horreur. J’ai presque l’impression que l’on me retire mes bras l’un à un et par petits morceaux mais je ne sais pas que Liam soit présent. Si je quitte cet appartement c’est seulement pour lui épargner ça. Je ne veux pas prendre du recul car je veux arranger les choses mais pas comme ça. Pas devant lui. », je reculais en soupirant. « Je n’aurais pas dû rester, je le savais. Je sais que tu nous aimes et que tu l’aimes. Tu étais fatigué, il dormait, c’est vrai mais je ne sais pas pourquoi… je l’ai mal pris. C’est ainsi, j’ai pensée à lui avant tout et à son bien-être. C’est mal ? Tu peux me reprocher d’avoir pensée qu’il était mis à l’écart… comme tu veux, sois même en colère… mais hier, il ne dormait pas ! Ce n’était même pas un argument. C’était bien loin de notre dispute. Ça t’a blessé mais moi aussi ça m’a blessée de me faire pratiquement insulter de salope pas de mots mais de formes par celui que j’aime alors que j’ai juste voulue héberger un ami. Ou même de me faire tellement bien accueillir ce matin alors que j'ai passée outre ma rancune juste pour te voir. On est tous les deux blessés mais je passe l’éponge au moins… », je le regardais sérieusement en fronçant les sourcils. Car oui, je ne suis pas un monstre et il aurait bien pu venir le voir le jour avant mais il n’en avait rien fait. Il n’était même pas obligé de me voir pour venir. C’était compréhensible que je me pose la question. « Je ne dis pas que tu ne le voulais pas ou même que tu ne l’aimes pas assez… c’est juste, je sais pas… j’ai pas envie que Liam finisse par vivre nos disputes. J’ai trop vue le mal que ça a pu te faire à toi que pour vouloir qu’il en souffre aussi… Tu fais des efforts, je les vois et je le sais… On était bien avant ça et je ne comprends rien. Je voulais juste que tu rentres de Las Vegas et qu’on reprenne notre vie comme elle a commencée mais encore une fois : cette ville est nuisible. Alors qu’est-ce que je peux dire d’autres ou faire ? »

Pour moi cette dispute avait des allures d'impasse, on se renvoyait la balle tour à tour et nous avions tous les deux nos torts, dire le contraire serait de la mauvaise foi. Je n'étais pas un grand adepte des conflits et j'avais tendance à me refermer sur moi. J'étais comme dos au mur à présent et je l'écoutais me dire tout ça, prenant des fois des coups sur la tête aux poids de ses mots.
Et si je n'avais plus envie de me battre? Si finalement une partie de moi était morte lors de son départ de Vegas? Peut-être que d'y retourner avait remis en relief certaines blessures pas totalement cicatrisées, mais si je ne disais rien s'était parce que je ne voulais pas l'accablé. Elle culpabilisais suffisamment et me le répétait sans cesse chaque fois que j'évoquais son départ, sauf que j'étais la victime de cette histoire et malgré le temps écoulé et nos retrouvailles tout n'était pas encore rentré dans l'ordre... La preuve. "Je dois me faire aider et je compte le faire Pearl." il fallait que je vois un psy ça me paressait être la seule solution s'était de toute manière en quelque sorte le dernière espoir que j'avais pour me retrouver.

J'étais perdu et si même Pearl ne pouvait pas me ramener sur le chemin c'est que quelque chose de plus profond en moi s'était brisé, il ne s'agissait plus de notre couple ou notre famille mais uniquement de celui que je suis. "Je sais que ça allait et puis je pars, je reviens et rien ne va plus... Mais c'est pas par hasard, je ne pense pas.". Je haussais les épaules et la regardais attentivement "J'ai pas envie de vous perdre tu le sais, mais peut-être que le temps que j'arrive à faire le point on devrait..." j'hésitais à lui dire ces mots parce qu'ils sonnaient peut-être trop fort, mais clairement dans ces circonstances rien de bon ne ressortirait "...Faire une pause. Je viendrais voir Liam, on pourra passer des moments ensemble mais je crois qu'il faut que la pression retombe, c'est trop. Autant pour moi que pour toi." je lui souriais "T'es une mère formidable Pearl n'en doute pas." mais elle me mettait en plein dans la face ce que j'avais le plus redouter, sans même s'en rendre compte et des fois je me disais qu'elle ne prenait pas la peine de réfléchir à ce que j'avais vécu ou qui j'étais. J'avais peur de l'abandon plus que de toute autre chose et elle m'avait lâchement abandonner, je lui avais accordé mon pardon malgré ce rôle de père qu'elle m'obligeait à accepter en même temps pourtant je n'y étais pas prêt mais j'avais peur. Maintenant elle sous-entendait presque que j'étais un mauvais père, que j'agissais en égoïste et ça m'était insupportable. Est-ce qu'on était encore fait pour être ensemble après tout? J'en venais à me poser la question, nos sentiments étaient vrais et forts mais peut-être trop, ça pourrait devenir nocif voir destructeur. J'avais la gorge serrée et j'étais incapable de dire quoi que se soit d'autre, mon regard était vide.

Il devait se faire aider, il allait le faire, cela sonnait comme un échec pour moi car on n’était pas supposé avoir besoin d’aides. Je ne comprenais plus rien et une part de moi ne voulait plus chercher à le comprendre car j’étais fatiguée. Rien n’allais plus, c’était hasard, je ne pigeais rien, cela semblait bien aller et je ne voyais même pas ou était le problème. J’en avais marre que cela paraisse tellement dingue dans ma tête. Quand je l’entendais commencer à dire ne pas vouloir nous perdre, j’arquais un sourcil en l’entendant continuer. Intriguée de ce qu’il allait dire et l’entendant alors dire les mots fatidique. Il ne s’en rendait peut-être pas compte mais il venait de faire la pire erreur qu’il puisse faire. Et il en rajoutait une couche en me disant que j’étais une mère formidable. C’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. « C’est ce que tu veux vraiment ? », je le regardais attentivement en baissant le regard vers Liam en riant nerveusement. « Je croyais être la plus lâche des deux, sérieusement… je croyais être la plus lâche mais là… », j’haussais les épaules. « C’est bien trop simple de demander une pause après une dispute mais t’as gagné… vraiment, t’as gagné le gros lot… », j’haussais les épaules en regardant Liam et allant lui caresser la joue. « Maman s’en va, reste avec papa, sois sages ! », je souriais, un sourire forcé en me retournant alors vers lui. « Oublies toute idée de pause, c’est terminé ! », j’haussais les épaules en le regardant. « Rien que l’idée que tu proposes une simple pause, t’as gagné… »,j’haussais les épaules. « C’est bien trop simple, bien trop simple si tu ne veux pas résoudre nos soucis à deux et que tu préfères me tourner le dos… vas te faire voir par ce que tu as beau dire que tu m’aimes et j’ai beau le savoir mais je ne comprends rien et… les promesses qu’on s’est fait ces deux derniers mois au fond, j’étais la seule à les penser donc ouais… c’est terminé. Ramènes Liam ce soir. Tu n’auras qu’à t’arranger pour le voir mais moi, oublies-moi ! », C’était déchirant pour moi de faire ce choix mais il m’avait incroyablement déçu de ce qu’il venait de dire. Cela semblait tellement simple pour lui. Pouf, la solution à tous les problèmes. Sérieusement ? On était parent, ce n’était pas un jeu. J’étais bien plus que blessée. Je savais que j’avais des torts mais je les assumais et j’avais clairement l’impression qu’il ne comprenait même pas ce que je disais. J’allais à nouveau vers la porte de la sortir de son appartement sans autres mots, juste l’impression que si je restais, j’allais pleurer toutes les larmes de mon corps car j’en avais envie. Ma gorge était serrée et je n’avais même plus le courage de le regarder ou même de penser à lui. Mais l’idée même qu’il pense faire une pause m’avait cassé.

J'étais stupide de croire que Pearl comprendrait, j'avais bien trop de difficulté à m'exprimer et je ne pouvais pas la blâmer mais elles étaient passées où ces années de complicités où un simple regard suffisait? Peut-être que finalement nos craintes étaient fondés et se mettre ensemble signifiait que nous allions perdre notre amitié et tout le reste. Je secouais la tête quand elle me demandait si s'était vraiment ce que je voulais "Non... Mais..." je ne pouvais de toute façon pas en placer une, elle partait dans son délire à me dire que j'étais lâche "C'est ça traite moi de lâche donne moi une leçon t'es super bien placée pour le faire c'est vrai...". Je pourrais exploser à cet instant mais je me contenais, j'avais envie de frapper dans les murs mais ça ne servirait à rien à part déplacer la douleur.
Donc elle avait dans l'idée de laisser Liam là je la regardais avec un air blasé "Sérieusement? T'es maline toi! J'ai zéro affaire et même pas de biberon." mais ce qu'elle dit ensuite me glaça le sang "Ok... Donc ça se résume à ça pour toi.".

Je levais les yeux et soufflais pour tenter de me calmer "Une pause dans les disputes et dans les prises de tête... Une pause pour mieux se retrouver le temps que j'y vois plus clair sur moi." trop tard le compte à rebours venait d'arriver sur zéro: BOUM! "Tu comprends pas qu'il s'agit pas juste de toi ou de nous? C'est en moi!! EN MOI! Tu comprends?" Je serrais les poings jusqu'à avoir mal "J'ai pas envie de te tourner le dos j'en ai jamais eu envie mais là tu peux pas m'aider plus, tu ne peux pas." je voulais éviter de prononcer ces mots mais ils me brûlaient les lèvres "Parce que c'est ta faute tout ça, la base de toute cette merde c'est ton départ et si je dis rien c'est pour pas que tu culpabilise encore parce qu'à chaque fois tu me dis que tu te blâme déjà bien assez pour que je n'en rajoute pas. Alors comme je t'aime je le fais, je dis rien mais ça me ronge de l'intérieur sans que je m'en rende compte. Je deviens parano, agressif, je me reconnais pas parfois et ça me fais peur. C'est pour ça que tu dois me laisser me faire aider, prendre les choses en main sans penser que je te mets sur la touche. C'est pas de ça qu'il est question, j'essaye juste de nous sauver et tu m'appuie sur la tête pour que je me noie." Je me prenais la tête entre les mains, j'étais mal, affreusement mal. Je sentais les larmes qui commençaient à couler sur mes joues et les essuyait avec rage "Tu remets tout en cause tout... Alors que je vais juste mal et que je sais pas quoi faire... Je suis comme au fond d'un puits j'ai l'impression de pouvoir escalader et puis la lumière est toujours loin." je soufflais à nouveau et regardais Liam brièvement "Reprends le s'il te plaît... Je peux pas m'en occuper comme ça... Ça serait pas raisonnable." j'étais peut-être un connard ou tout ce qu'elle veut mais je ne voulais pas risquer de mal m'occuper de lui. "Il sera mieux avec toi...". Je reculais "Je suis désolé Pearl vraiment..." je m'appuyais contre le mur, comme vidé de mon énergie, je me sentais incohérent et perdu encore plus qu'avant "Va t'en s'il te plaît." glissant le long du mur je m'asseyais par terre avec milles et une question qui se bousculaient dans ma tête.

Je ne pensais plus, je ne lui donnais même pas une leçon en disant qu’il était lâche. Je le pensais et je savais bien que je l’avais été. Oh oui, je le savais. Je soupirais doucement en l’entendant me dire en quoi le pause et je l’avais compris ça mais je me sentais écartée. J’étais censée être aussi sa meilleure amie et ce statut n’avait plus raison d’être. J’étais repoussée et je me sentis repoussée. Je me sentais tellement impuissante de toute manière. Il ne voyait rien et je me sentais impuissante depuis bien plus longtemps. C’était un peu tout ce que résumait mon état : impuissante. Quand il me demandait si je ne comprenais pas, j’haussais les épaules. « C’est faux… », car malgré tout, si j’en étais coupable et qu’il décidait d’en proposer une pause : ce n’était plus lui, c’était nous qu’il laissait de côté. Peut-être que j’avais simplement ses promesses qu’il m’avait faite qui venait juste de ses briser mais aussi l’image d’un couple qui se déchire. L’image de celui de mes parents qui n’avait même pas existe en delà de ma naissance. C’est sensation d’échec d’une famille que l’on formait. Je savais que je ne pouvais plus l’aider et c’était ça qui me bouffait. Comment ne pouvait-il pas comprendre que c’était tout ce que j’avais envie de faire par ce que je l’aimais ? Dire qu’il ne me touchait pas serait totalement un mensonge. Dire que je n’avais pas envie de le consoler aussi mais moi aussi putain j’allais mal. Voir mon couple se détruire pas ma propre bêtise reliée à mon propre passé. Moi aussi parfois j’avais besoin que l’on se demande comment j’allais car je n’allais pas toujours bien. Mes raisons de départs de Vegas, je me demandais même s’il les comprenait. En l’entendant je ne réagissais pas, restant face à la porte, la main sur la poignée et me pinçant les lèvres sans plus retenir aucunes larmes. J’étais déchirée et il savait que je m’en voulais. J’étais même certaine qu’il savait à quel point cette décision me déchirait moi-même. Il ne faisait qu’enfoncer le clou encore et encore et encore, ça me détruisait assez d’être partie et de l’avoir fait souffert. J’avais envie de crier, juste crier. Je ne captais même plus ce qu’il disait sur Liam… enfin si mais pas sur la fréquence cerveau. Tout passait à la trappe. C’était comme s’il me déconnectait encore du monde et me ramenait à 6 mois plus tôt. Au moment où il se retrouvait face à moi et la culpabilité. « Arrêtes… Tu crois vraiment que ça va t’aider de me le reprocher encore et encore… tu sais bien que je m’en veux, tu le dis toi-même. Je m’en veux mais punaise, ce n’était pas à cause de toi mon départ… t’étais pour rien dans tout ça et j’en souffre assez. Cela fait 10 mois et j’ai tout tentée pour me faire pardonner ou t’aider. Tout… mais il te faut quoi pour que tu comprennes que je me tuerais si c’était ce qu’il fallait pour que tu me pardonnes ? Je me sens assez impuissante parfois que pour que tu me le balance à la figure avec une pause. J’ai tout fait pour tenter de t’aider, tout mais là… », j’haussais les épaules en regardant Liam. « Je crois que j’ai tout fait pour te prouver que je n’irais nulle part, tout mais je suis fatiguée, William et je ne supporterais pas d’être juste une image dans ta vie. Tu sais bien que je t’aime plus que tout et que rien que m’imaginer loin de toi serait pire que tout ce que j’ai vécue… pire… même là, la seule envie que j’ai c’est de te réconforter mais j’ai tout tentée… je me sens impuissante face à ça et tu crois que cela ne me fait rien ? Tu crois que ça ne me fait pas mal aussi ? Tu crois que tu es le seul à en souffrir ? », je soupirais doucement en hésitant à aller prendre Liam. « Tu as le droit de m’en vouloir d’être partie et d’avoir été lâche mais tu ne sais que le trois quart de ce que j’ai vécue à Vegas… et que ça se répercute encore sur ma vie c’est comme si j’y étais encore séquestrée et qu’on m’y arrachait mon cœur juste en te voyant là. », je tournais le regard. C’était même encore tout frais mon passé et Vegas, cela faisait quelques jours, j’y fêtais une année de plus, pendant son absence. J’étais partie mais parfois je craignais qu’il en oublie mes raisons et mes peurs mais qu’il le prenne pour lui. C’était bête mais là, il remuait le couteau dans une plaie que j’avais ouverte de moi-même en partant. Il savait aussi tout autant que moi que j’étais restée à Barcelone seulement par ce que j’étais enceinte. Je le regardais, les larmes à flots et lui contre le mur. « C’est ton choix mais si je quitte cet appartement, c’est terminé… et pas pour les raisons que tu veux croire… ou par ce que je remets tout en question mais par ce que je préfère ne plus te voir qu’avoir la sensation de te voir et ne servir à rien. Peut-être que je t’aime un peu beaucoup trop. Mais je ne supporterais pas de voir notre couple détruit en image… que de le savoir seulement. Je préfère mourir. Il y a un mois... je t'ai demandée de me promettre de ne jamais me quitter et tu m'as promis que ça n'arriverait jamais et pourtant pour moi, une pause ça revient au même. Je veux bien faire tout ce que tu veux mais ça, je peux pas. », je lui laissais le choix… au fond, je pouvais aussi bien ravalée mes blessures, cette coupure qu’il avait causé en m’écartant de sa vie. Ne me donnant même plus de chances de l’aider ne serais-ce que par ma présence, des mots ou des baisers. Je savais qu’être là à le voir se torturer alors que je ne pourrais rien faire pour le soulager me tuerait. Je ne voulais même pas oser imaginer ce que je ressentirais à ce moment-là !

Mes réponses n'étaient pas des reproches mes des simples explications, sauf que je savais que ça la blessait et le problème était là. Nous étions dans une impasse parce que nous étions à la fois l'un pour l'autre l'origine de nos maux et le meilleur remède. Je fronçais les sourcils me disant qu'elle m'avait mal compris "Mais... T'as pas compris j'y peux rien ça c'est inconscient.". C'est bien parce qu'elle avait tout fait pour m'aider que je savais qu'il fallait que je vois plus loin, que j'essaye de m'en sortir de manière plus sérieuse. Le problème n'était pas seulement son départ de Vegas mais ce que ça avait fait ressurgir en moi, des démons qui jusque là étaient enfouis. "Je sais que tu veux m'aider, je le sais Pearl..." et j'étais désolé qu'elle souffre de tout ça aussi, s'était aussi pour cette raison que je gardais au maximum tout pour moi, de peur qu'elle souffre et en fait s'était pire ensuite.
La situation était compliquée, nous en souffrions l'un et l'autre, je la regardais avec un air désolé "Je ne suis pas aussi fort que toi Pearl." je le pensais vraiment, elle arrivait à relever la tête où moi je coulais. La voir pleurer me fendait le coeur comme à chaque fois et encore plus en sachant que j'étais la conséquence directe de ses larmes. Je soupirais "J'ai pas envie que tu partes, les promesses que je t'ai faites ça n'est pas du vent mais je veux aussi t'épargner mon comportement d'idiot par moment." je haussais une épaule "On le sait tous les deux qu'on est des fortes têtes." Je fermais les yeux en appuyant ma tête contre le mur "Je ne sais pas comment seront les prochains jours, les prochaines semaines... Je ne peux pas te dire que ça ira bien alors que dans ma tête tout est noir. Si tu reste c'est en connaissance de cause mais j'ai pas envie que tu souffre de ça, si tu t'en vas je comprendrais et je te laisserais tranquille même si c'est un peu comme signer mon arrêt de mort." je ne ferais pas de choix, c'est elle qui a la main sur la poignée encore une fois.

Vous as ton déjà éventré ? Et retirez vos entrailles petites à petits ? Cette situation me provoquait cette sensation. Curieusement impression que l’on me tuait à petit feu. C’est bien idiot. C’était inconscient me disait-il mais je voulais bien accepter que cela soit mais ça ne changeait rien, j’étais là à tenter de l’aider mais en vain. Je me sentais tellement coupable. Je ne pense pas qu’il imaginerait à quel point. Je l’entendais bien me répondre, oui et aussi quand il disait savoir que je voulais l’aider mais comprenait-il le mal que ça pouvait faire de ne pas savoir l’aider ? Se sentir inutile et quoiqu’on fasse… se dire que cela ne servait simplement à rien. A son regard alors qu’il me disait ne pas être aussi fort, je riais nerveusement. « Je ne suis pas forte du tout, William… », oh non, je n’étais pas forte. Tellement de choses qui me détruisaient parfois la conscience tandis que je me rappelais tout ce que j’avais vécu. J’étais faible et parano. Cette idée même que ma vie redevienne un cauchemar, celui qu’elle était à Las Vegas. Ce n’était pas ce que j’appelais être forte. Fuir comme je l’avais fait non plus, c’était une faiblesse et là, je n’étais pas forte par ce que si je l’étais : je serais partie. « A la seule idée de me séparer de toi, j’en ai envie de mourir. Ce n’est pas une force ! », et c’était dit, c’était certain que je ne serais pas forte. Je n’avais même pas été forte dès mon départ de Vegas mais seulement après l’annonce de ma grossesse. Je crois que j’étais plus en perdition que vivante tout comme quand il partait à l’armée. Je soupirais en l’entendant alors me dire ne pas vouloir que je parte ou même qu’il n’avait pas fait de promesses dans le vent mais pour moi : ce n’était que du bluffe. Il avait rompu toutes ses promesses au moment où le mot : pause avait franchi ses lèvres. Je baissais le regard. « Les promesses ne sont que mensonges… », lâchais-je d’un souffle, d’un murmure presque si l’on me l’avait retiré des pensées.

J’haussais doucement les épaules en le regardant. Voulais-je rester ? Ne voulais-je pas rester ? Je savais bien qu’il voulait une pause, je l’avais entendu. C’est ça qui aurait signé mon arrêt de mort. J’inspirais en posant le regard sur Liam qui gigotait dans le berceau et ronchonnait un peu par la même occasion. Heureusement, il ne pleurait pas. Je regardais William du coin de l’œil. « C’est trop tard, William. Je souffre déjà, je crois que j’ai souffert dans l’instant où tu as voulue poser une barrière entre nous. Tu m’écartes de toi, tu l’as dit, tu l’as dit à voix haute en voulant une pause et c’est ça qui me fait le plus mal. Je crois que tu ne m’auras jamais fait autant souffrir en un seul mot. Quoique tu aurais pu faire ou dire dans les semaines qui passent. », C’était suffisant pour ma part. Pas seulement pour la mère de son enfant mais surtout pour la femme qui est sa meilleure amie depuis tellement d’années. Celle qui ferait mont et merveilles pour le rendre heureux et qui était prête à tout donner. J'approchais en me mettant à sa hauteur et mettant une main sur sa joue en lui caressant brièvement. « Je comprends que c’est toi et que tu veux arranger tout toi-même mais on est une famille… on a plus à chipoter avec des détails et encore, j’ai même pas l’impression qu’on est une famille. On vit séparément, ce n’est pas une vie. Je ne sais pas ce que je veux mais je ne veux pas que ça s’arrête par ce que préférais en crever aussi mais je ne veux pas être une ombre, je veux plus être une ombre… », les larmes étaient toujours présente mais au moins, c’était dit, je ne savais pas ce que je voulais mais je ne voulais pas vivre sa vie de loin en mode arrêt sur image.