Les premiers souvenirs que j'ai, c'est l'orphelinat. J'ai été abandonnée alors que je venais de naitre, et c'est donc la bas que j'ai grandi. Que j'ai fais mes premiers pas et dis mes premiers mots. Des couples me regardaient, oh ça oui. Avec mon grand sourire et mes yeux pétillants il y en a eu plusieurs qui auraient voulu de moi. Mais on leur répondait à chaque fois la même chose, impossible. Ma maman n'avait pas signé les papiers nécessaires qui confirmaient qu'elle rennonçait à tout droit et qui me donnait par conséquent la chance d'être adoptée par une nouvelle famille. Mais non.. Jamais. Alors j'étais malheureuse de voir mes amies s'en aller pour une vie ou elles seraient choyées, et aimées surtout. Moi je restais la, a regarder passer les saisons assise sur le rebord de la fenêtre ou par fois même sur le toit quand je voulais me cacher. Et alors, la haut, je rêvais à la vie que je pourrais avoir si je retrouvais ma maman. Comment ça pourrait être ailleurs qu'entre ces murs que je connais par coeur. Je dessinais le bonheur sur des feuilles jaunâtre avec des vieux crayons de couleur, et je les rangeais soigneusement sous mon matelas, comme le plus précieux des trésors. C'est tout ce que j'avais la bas. Sinon c'était un cauchemar au quotidien. Je me faisais rarement des amis, et sinon on me repoussait parce que moi je n'avais aucune chance de sortir d'ici avant d'être une grande. Moi j'étais celle que jamais on ne pourrais choisir. Et a force, même le personnel de l'orphelinat a fini par me laisser de côté. Moins bonne à soigner que les autres qu'ils disaient. Moi je ne me ferais jamais adopter. Alors j'ai fugué à partir de mes 7 ans pour me débrouiller toute seule, mon petit sac a dos délavé d'un rose moche sur mon dos, contenant le peu d'affaires que j'avais. Je courrais à droite à gauche en sautant au cou de chaque femme qui me ressemblait, même un petit peu, les larmes aux yeux en espérant de tout mon coeur que ça pourrais être elle la femme qui m'a donné la vie pour ensuite me laisser dans l'enfer ou j'avais vécu..Puis est arrivé ce jour ou Lorena, ma maman, m'a enfin retrouvé. Je voyais la tristesse et la joie dans ses yeux à la fois. Je m'étais blotti dans ses bras, quit à exploser ma cage thoracique et je l'avais supplié de ne pas me laisser. J'avais peur, tellement peur qu'elle s'en aille et qu'elle me laisse à nouveau. Terrorisée qu'elle puisse ne pas vouloir de moi, ou de ne pas être assez bien pour elle. Elle m'avait tout expliqué quand je lui avais demandé pourquoi elle n'avait pas voulu de moi quand j'étais bébé. Elle me promit de venir me chercher très bientot pour m'emmener loin de l'orphelinat et vivre toutes les deux. Je m'étais sentie heureuse à cette annonce mais chaque fois que je suis seule j'y repense et je me demande si elle reviendra, si elle m'emmènera vraiment.. Si elle me gardera près d'elle ou si elle me ramènera. Tous les autres enfants me disent que ça se passera comme ça. Et moi j'ai peur, alors je pleure et je m'accroche comme je peux à l'espoir que j'ai toujours eu en moi. J'aurais peut être jamais une vie de princesse comme dans les histoires, je vivrais pas dans un château, mais je trouverais peut être enfin ma place dans un foyer qui sera vraiment le mien.