Les femmes peuvent parfois être tellement susceptibles mais n’ont-elles dont pas un cœur plus fragile ? Je ne pense pas. Au fond, j’étais persuadée qu’une femme pouvait être autant blessée qu’un homme le pourrait mais peut-être pas tous, peut-être pas dans toutes les situations mais hommes comme femmes, nous n’avions pas un cœur pour qu’il décore. Il est fait pour battre, pour se briser, pour s’accélérer comme se refroidir. Il ne sert pas à rien car il est ce qui nous fait rire. Ce qui nous fait faire des choix, bon ou mauvais. En soutiens à gorge, j’allais vers la salle de bain, le cœur un peu en décomposition alors que j’allais lui dire qu’il y avait un bon film prêt à être regardé. Je ne voulais plus vraiment trainer dans la même pièce que lui en ce moment-même. Je souriais un peu forcée alors qu’il disait aller prendre une douche après moi. Pourquoi ? Lui laisser l’impression que tout allait bien alors que pas du tout. Ne pas avoir l’impression d’être un iceberg. Je rentrais alors dans la salle de bain et j’allais prendre ma douche. Tentant au possible d’oublier ce qu’il se passait dans ma tête ou même tout ce qu’il se passait. En vain. Je n’arrivais même pas à me sortir ce baiser ou le toucher de ses lèvres. Je caressais les miennes sous la douche en y pensant, tentant de tout remettre dans ma tête. J’inspirais doucement en mettant ma tête sous l’eau et fermant les yeux, m’éclaircir les idées. J’inspirais doucement en restant une bonne dizaine de minute sous l’eau. J’en sortais propre, les cheveux lavés et dégageant cette odeur de lavande assez forte après le shampoing. Ma peau à l’abricot. Je me brossais rapidement les cheveux en ouvrant la porte. J’en sortais quand il s’apprêtait à rentrer. Me faisant toute petite pour en sortir mais ça m’énervait. Tout ça, ce silence. Je soupirais doucement en attrapant sa main en me retournant. Oui, pourquoi ? Si seulement vous saviez. Je voulais juste lui montrer ce qu’était un baiser sans remerciement sous la clé mais ou juste l’envie dépendait. Je posais aussitôt rapidement et délicatement une main sur sa joue en approchant et l’embrassant comme si ma vie en dépendait. Tout simplement, je voulais bêtement être cette fille. Celle qui n’allait pas se laisser arrêter juste par un faux pas de sa part. Je ne voulais pas être cette fille que je n’étais pas. Toujours pas prête à abandonner l’objet de mes désirs. Et là, je lui montrais ce qu’étais un baiser, un vrai. Celui sans rien sous la clé. Le baiser que je pourrais lui donner, celui que je voulais lui donner. Sans envie de coucher avec lui, juste le baiser dont le cœur laissait parler. Je souriais doucement contre ses lèvres en reculant. « Je ne dirais rien car ma vie en dépendait… », soufflais-je simplement en reculant et allant aussitôt vers le buffet de la cuisine alors que j’attrapais deux oranges dans mes mains ainsi qu’un couteau pour les poser sur la planche. Je les coupais alors en deux avant de mettre un verre sous le pressoir. Je poussais alors sur le bouton en mettant la première orange et la deuxième et la troisième afin de terminer par le quatrième demi. Encore en serviette, j’attrapais mon verre avant d’aller vers ma chambre, le posant sur la commode tandis que j’allais derrière le paravent pour enfiler une nuisette et attacher mes cheveux d’une natte. Je buvais alors une gorgée de mon jus de fruit en prenant mon doudou dans ma main et quittant la chambre avec mon plaid alors que j’allais dans le canapé, hésitante. Je regardais ce fameux film ou non ? Sachant qu’il allait aller dormir changeait un peu tout. Non ? Puis j’avais la sensation de m’être en quelques sortes vengée même si tel n’était pas du tout le but. Disons que j’avais pris mon reste en quelques sortes. Je me posais alors correctement en couvrant mes jambes nues avec le plaid. Je posais alors ma tête vers le petit coussin en prenant la commande de la télévision et mettant le bon canal. Je lançais alors le film. Encore hésitante.

Un baiser, un simple baiser peut-il faire ça ? Un baiser peut tout faire et tout changer. C’est une arme parfois même. Ce soir, ça l’était peut-être. Un moyen de faire taire et un moyen tout simplement de me venger d’une façon différente que la vengeance. C’était complexe dans mon esprit mas un baiser n’est jamais une pichenette, ce n’est jamais un jouet. Jouons-nous ? Je n’en savais rien mais penchée devant le générique de début de ce film que je regardais juste en voulant me vider la tête tout en sachant que cela ne marcherait. Il était allé sous la douche mais je ne savais pas si je voulais réellement le voir en sortir un jour car je savais qu’il fallait que je le vois, que je le croise et même si je ne souhaitais pas tourner la tête vers lui. Je souriais doucement alors qu’un premier baiser avait lieu au début du film, cela me faisait sourire. C’est là qu’il sortait. Je le regardais du coin de l’œil en souriant discrètement au fait qu’il soit encore en serviette. Oui, bon, je suis humaine, voyons. Je ne m’attendais cependant pas à ce qu’il me parle. Je soupirais cependant en l’entendant alors que je tournais aussitôt subitement mon regard vers mon film dont je n’avais plus trop suivie le début. Je riais nerveusement en l’entendant me dire que ma vie n’en dépendait pas car je n’étais pas en danger. Je levais les yeux, l’entendant dire la suite mais n’étant pas vraiment connectée avec mon cerveau. Je l’entendais aussi me dire bonne nuit ce qui me faisait rire aussi. « William ? », demandais-je sans même lui laisser le temps de répondre. « Pourquoi devrais-je arrêter ? Ce n’est qu’un baiser. On peut dire merci d’un baiser. Il te perturbe à ce point ? », demandais-je alors que je lui lançais mon regard insolent de la fille qui ne veut clairement pas écouter ce qu’il dit. Je n’avais jamais réellement été la petite obéissante. La preuve, j’étais ici et je n’obéissais pas à mon père en étant là. Bon d’accord, je n’en ai plus l’âge mais j’étais du genre à me lancer dans la montée d’un arbre alors que l’on me disait de ne pas le faire. Je me levais, toujours ce regard sur lui. « Me rendra service mais en quoi cela te rendrait service si un baiser peut être si facilement donné pour toi ? », soufflais-je en le regardant attentivement et me plantant devant lui comme une quiche. J’avais l’impression d’être dans ce genre de film du dimanche. Cela me stressait clairement. « Tu te fous de moi ? », demandais-je alors au tac. Je soupirais doucement, grognant même un coup aussitôt alors que je laissais mes mains se lever d’un geste… enfin qui allait clairement bien avec le grognement. « Et puis je suis pas en danger non mais mon cœur l’est, il l’est sans cesse car je le remet entre tout ça… je le mets à gage en sachant qu’à tout moment, il pourrait se briser encore plus… je le mets là, devant toi, je te l’offre. En t’embrassant… je sais qu’il risque sans cesse de se briser et puis merde et pourquoi t’y répond aussi ? », demandais-je alors que je me posais enfin cette question car je ne m’en rendais même pas compte précédemment. « Repousses-moi alors si tu le veux enfin je ne sais pas mais toi aussi, t’es… un cas. Si tu ne veux réellement pas de moi, pourquoi tu me laisses faire ? Tu me coupes à chaque fois… trop tard et tu t’étonnes après que ça se passe mal… Tu ne m’arrêtes pas quand je t’embrasse et tu m’arrêtes trop tard quand je te saute dessus. T’aime ça, ok. Je le vois et ça serait une raison pour moi d’arrêter alors que tout ce que je veux c’est que ça te plaise et que ça te donne envie d’y gouter encore plus ? », soufflais-je en le regardant dans les yeux. « Dis-moi pourquoi je devrais arrêter alors que je pense qu’on est deux à profiter d’un baiser… », lançais-je alors en le regardant dans les yeux. « Dis-moi…. et évites de me dire que c’est par ce que je ne serais qu’une fille sur une liste car si je n’étais qu’une fille sur une liste, je serais déjà nue dans ton lit. », lâchais-je alors, déterminée… mais j’avais cette touche d’insolence toujours présente. Ce petit feu qui ne voulait pas se plier en 4 à son envie. « Je  n’arrêterais pas de t’embrasser et surtout que ce soir, c’est toi qui a allumé la mèche. », lâchais-je alors en riant nerveusement sur le coup. « Tu as mis le feu au poudre. », soufflais-je, faussement amusée. Sarcastique même mais cela m’énervait car je ne comprenais simplement rien à ce qu’il se passait. Rien du tout. Ni même ce que j’avais en tête. « Alors, Bonne nuit, oui, bonne nuit… ou alors viens dans ce foutu canapé pour regarder ce film, fais comme tu veux, tu sais quoi, je m’en fiche. Ce soir, je voulais juste être ta meilleure amie, je ne voulais pas qu’on s’embrasse… c’est toi qui l’a fait… J’aurais pu ne pas le faire et maintenant tout ce que je désire est de ressentir encore tes lèvres sur les miennes et traites moi de gamine tant que je veux… Je m’en fiche, j’en aurais encore envie et je le ferais encore si là, je n’avais surtout pas envie de te gifler mais je ne le ferais pas… », soufflais-je en secouant la tête. J’avais parlée tellement vite, tellement que je ne contrôlais même pas ma main qui se levait presque prête à le baffer mais je me rétractait à temps en le regardant dans les yeux. « Je te ferais pas ce plaisir car tu ne le mérites pas mais je suis sûre qu’une partie en toi kifferait que je te pense être un salopard. », lâchais-je en le regardant avant de grogner à nouveau et de me retourner pour aller vers le canapé.

Parfois votre corps a des impulsions. Bien meurtrière à des moments ou parfois pas du tout. J’étais comme cette petite peste, je me sentais presque comme ma demi-sœur en ce moment. Je ne voulais pas le gifler même si une partie de moi le désirait inconsciemment mais à quoi bon ? J’avais baissé le bras, j’avais dit ne pas vouloir le faire mais lui, il me défiait du regard en me disant de le faire. Je riais nerveusement en secouant la tête et l’écoutant alors me dire de le faire par ce que j’en avais envie mais allait-il arrêter de me dire ce que je devais faire ? Le simple fait qu’il me dise de le faire me motivait encore plus à ne pas le faire. Logique, bonjour. Et là, je l’écoutais, à sa grande surprise. Je me laissais aller à boire ses mots. Et même si j’avais cette migraine s’annonçant, je n’en ratais pas une miette. Le pire était que je le comprenais, ce regard compatissant que je posais sur lui alors qu’il revenir en arrière ou même qu’il pensait me décevoir. Sur ce coup, je soupirais tout de même. Il n’y avait pas une autre personne qui avait le plus confiance en lui que moi et même si cette confiance en était ébranlée dernièrement. Je soupirais doucement quand il disait que ça n’allait pas, je ne savais pas quoi dire de plus à part le regarder avec une sorte de tristesse que je ne voulais vraiment pas lui montrer. Je ne voulais pas qu’il ne me voit encore une fois triste. Je voulais paraitre plus forte que tout mais il savait pertinemment que j’en étais incapable avec lui. La tentative était là alors que je le regardais droit dans les yeux mais… il perdait le nord. J’inspirais doucement en baissant le regard. Il était off. Je merdais encore une fois enfin j’en avais la sensation. Je me sentais mal. Je sentais mes mains trembler. Cette frayeur que mon monde s’écroule. Je me sentais clairement mal mais je ne voulais pas le laisser quitter cet appartement. Je ne voulais pas du tout que cela arrive. J’inspirais doucement en tentant de garder mon calme. Oui, le garder mais j’avais du mal car je sentais cette boule au fond de ma gorge réapparaitre. Face à la porte de sa chambre, je le regardais faire. J’inspirais doucement en le suivant sans me faire inviter. J’allais vers lui en le bloquant et passant mes bras autour de son cou. « Je peux pas revenir en arrière, je peux pas même si j’aimerais vraiment tout effacer et redevenir celle qui fait juste comme si elle était heureuse de te voir fricoter avec tout le quartier mais je peux pas, je peux plus. Je le voudrais et je voudrais même que cette fille ne soit jamais venue en rajouter une couche en étant ta sœur, je te jure, je le veux plus que tout. Je veux arrêter ce qui ne va pas chez toi et l’anéantir et le pire c’est par ce que je t’aime que je veux que tout aille bien pour toi-même si je dois en payer le prix. Je m’en fous du prix tant que tu es heureux mais je ne peux pas, William… », ma voix était un peu difficile, comme si je retenais les larmes. Les sanglots voulaient sortir mais je ne les laissais pas faire. « Je ne peux pas, William… », soufflais-je une dernière fois en allant déposer un baiser sur ses lèvres. « Moi aussi, je fais des trucs stupides. Je te dis que je t’aime, voilà comment c’est stupide ! Je n'ai pas choisie d'aimer le seul homme sur cette planète qui ne m'aimera jamais et qui est même incapable de s'aimer lui-même enfin sauf peut-être son reflet bien entendu. », je reculais en soupirant doucement et le regardant alors. « Pas par ce que je le ressens réellement mais par ce que tu ne veux pas l’entendre. Je suis navrée, je crois que tu ignores à quel point c’est invivable pour moi aussi de savoir que tu es… ce que tu es enfin off ou triste ou même tout ce que tu veux car si tout va mal, c’est à cause de mon cœur. Je suis désolée ! », maugréais-je rapidement avant de reculer retourner à sa porte alors que je prenais la clé sur la porte. « T’as le droit d’être off… mais t’as pas le droit de partir. Tu veux me donner des ordres comme mon père le ferait ? En me disant de ne pas rentrer seule ou même de ne pas t’aimer ? Ok ! », je riais nerveusement. « Bonne nuit ! », soufflais-je en allant fermer la porte et mettant la clé de la porte de sa chambre dans la serrure extérieure. Je la fermais alors à double tour en allant la poser à côté du meuble télévisé tandis que j’éteignais l’engin. « Je ne veux pas que tu partes ! », lâchais-je alors d’une voix plus fortes. « Je t’ouvrirais demain matin pour le petit-déjeuner ! », rajoutais-je alors en haussant les épaules avant d’aller chercher une bouteille d’eau et une aspirine. Les prenant alors que je reprenais mon doudou et mon plaid en allant vers ma chambre.