J'avais reçu un texto de Pearl il y a de ça une vingtaine de minute, non pas que ce soit exceptionnel parce qu'on s'en envoie pas mal mais là s'était particulier. Elle m'annonçait avoir des contractions et être en train d'accoucher. Malgré que je sache que le bébé pouvait arriver un peu n'importe quand à mesure que le temps avançait, sur le coup j'avais cru à une fausse alerte. Ça lui arrive d'avoir des contractions le soir ou la nuit quand elle est restée trop longtemps debout la journée à faire sa tête de mule en voulant travailler. Mais finalement ce n'était pas ni une blague, ni une fausse alerte et j'avoue que quand elle m'a dit avoir perdu les eaux j'ai eu un semblant de panique qui m'a gagné. Je ne sais pas si j'étais prêt... Mon fils allait naître, ce n'est pas rien! Une ambulance était passé chercher Pearl chez elle et je venais de lui dire que je la rejoignais au plus vite.

J'appelais rapidement mon chef et lui expliquait la situation, compréhensif il me libéra de mes obligations. Je dû cependant informer mes collègues et surtout donner les directives à celui qui allait s'occuper de mon boulot en plus du sien. Une fois les modalités techniques régler je prenais ma voiture, enfin celle de Pearl puisque je n'en ai toujours pas à moi, et fonçais à l'hôpital en restant prudent sur la route. Une fois arrivée j'allais directement à l'accueil de la maternité, un peu perturbé j'avais du mal à m'exprimer clairement et la secrétaire ne semblait pas bien à l'aise avec l'anglais ce qui n'aidait pas. J'arrivais quand même à avoir l'information que Pearl était dans une salle, attendant qu'une équipe s'occupe d'elle. Un peu hésitant mais surtout stressé je la rejoignais, je frappais à la porte bien qu'elle soit déjà ouverte et souriait à celle que j'aime plus que tout "Hey! Ça va?" j'imagine qu'elle avait connu mieux mais s'était tout ce que j'avais trouvé à dire.

Stressée, j’étais stressée, les minutes en ambulance avaient défilées. On fermait le chocothé pour moi car bien sûr, j’y étais pour ne pas surprendre les petits fous qui ne voulaient pas que je travaille de trop. Le trajet fut des plus longs, il m’avait semblé durer une éternité et les contractions se rapprochaient de plus en plus… J’étais seule dans cette ambulance avec des infirmiers que je ne pouvais m’empêcher de traiter d’incompétent. Pourquoi ? Simplement parce que c’était ainsi et je paniquais. Oh oui. Je paniquais. Ils m’emmenèrent alors dans une chambre, une sorte de chambre d’attente avec peu de luminosité et de fenêtre mais aussi peu de couleurs, très accueillant. Je n’aimais déjà pas être là et j’étais apeurée. C’était toujours ce que provoquaient les hôpitaux chez moi et oui, c’était une catastrophe. Des sages-femmes s’occupaient de moi pour me mettre une sorte de robe de chambre et un Baxter. Le docteur arrivait pour contrôler un peu certaines choses comme la position du bébé qui semblait correct et moi, je ne pouvais m’empêcher de me demander si tout allait bien. Tout de même, oui. Je fus éprise d’un sursaut en entendant frapper, j’étais à cran et à bout de nerfs. Je ne pus m’empêcher de me calmer à son sourire mais faisant une moue, mi blasée et mi contrariée en l’entendant. « Non, ça va pas, ça fait un mal de chien ! », je lui tendais la main en me pliant soudainement avec un regard épris de douleur et tentant de me positionner comme je le pouvais pour faire passer la douleur. « Oh… », je restais un peu pliée en grinçant des dents et le regardant alors. « Non mais… ils vont arriver avec le Péri machin truc… », je lui prenais alors le bras en le rapprochant. « Trouves-moi l’anesthésiste sinon je te mords… pour avoir moins mal ! », disais-je avec un air plus serein mais un peu paniquée aussi… ce n’était pas une menace, je ne pourrais pas le mordre enfin… quoique ? Je déposais un baiser volé sur ses lèvres par ce que j’en avais besoin, c’était normal, j’avais plus que besoin de lui en ce moment.

La question était peut-être bête sur l'instant, elle avait mal donc ça ne pouvait pas vraiment aller. Je ne voulais surtout pas la contrarier mais surtout la soutenir, c'est bien pour ça que j'allais près d'elle alors qu'elle me tendait la main se pliant ensuite de douleur. "Souffle, il paraît que ça aide..." ce n'était sûrement pas la solution miracle ça c'est clair mais j'essayais d'aider comme je peux! Elle agrippa mon bras et je crois qu'elle ne sentait pas vraiment sa force sur l'instant. Elle pestait après le personnel pour leur manque de rapidité et menaça même de me mordre si je ne trouvais pas l'anesthésiste. "Je vais voir dehors." du moins j'aurais bien voulu mais elle tenait toujours mon bras, me volant même un baiser entre deux grimaces de douleur. "Ça change rien au fait que tu ai mal mais je suis là. T'en fais pas." je voulais la rassurer, je voyais bien qu'elle était stressée et s'était on en peut plus normal! Moi aussi je l'étais mais je m’efforçais de ne rien laisser paraître pour essayer de l'aider à retrouver plus de sérénité. "Il faut que tu me lâche le bras si tu veux que j'aille voir où en est l'anesthésiste..." à vrai dire je ne pouvais pas faire grand chose, j'allais me faire envoyer balader par les infirmières j'en étais presque sûr, c'est pour tout le monde pareil et il faut attendre son tour.

Souffler, cela aide ? Je tentais en l’entendant, prenant son conseil à la lettre et me disant que : qui ne tente rien, n’a rien. Je n’avais pas pris de cours prénatale pour apprendre tout cela en fait, je crois que j’avais peur d’y assister et là était peut-être mon erreur mais c’est alors que je le menaçais sans vraiment le menacer en jurant sur le personnel et alors qu’il disait aller voir, je ne le lâchais pas, j’avais du mal à le lâcher. J’avais mal et même si les contractions allaient et venait, je tentais de rester calme en le regardant et m’apaisant de sa présence. « Ça ne change rien mais c’est plus simple ! », je stressais bien moins et aussi bête cela soit : cela aidait. Je tentais de faire passer la douleur en fermant les yeux et ne pouvant m’empêcher de rire nerveusement en l’entendant dire que je devrais le lâcher mais faisant une moue. « Je veux pas que tu partes… », j’étais un peu folle et disons : contrariante sur le coup par ce que dans un sens : je lui disais d’aller voir mais je ne le voulais pas. Je voulais qu’il reste près de moi. Comment être plus dingue ? Je finissais par lâcher son bras à contre cœur et affrontant une nouvelle contraction des plus douloureuses en grimaçant. « Aie… », lâchais-je encore mais c’est alors qu’un médecin arrivait dans la salle au même moment en regardant William. « Bonsoir, vous êtes le futur papa ? », le gars était zen, loin d’être pressé au fond, il avait encore le temps. Il approchait en le regardant et souriant. « Vous serez dans la salle d’accouchement ? », demandait-il alors que des infirmières se chargeait de moi et m’installait une sorte de bazar enfin je crois que c’était un Cathéter mais je devais bien avouer que là, je me fichais de savoir quoi tant que j’avais moins mal. « Si c’est le cas, il va falloir enfiler une combinaison ! », qu’est-ce qu’il allait être chou dans son petit survêtement d’hôpital tout de même enfin, moi, je hurlais de douleur pendant ce temps en le regardant et l’implorant du regard. « William ! J’ai mal… », oh que j’étais choupinette mais je lui prenais la main pour lui écraser dans la douleur. Trop gentille.

Déjà en temps normal Pearl était pleine de contradiction alors avec la douleur je n'étais même pas surpris qu'elle confirme cela. Je restais auprès d'elle en jugeant que s'était ce qui était le plus utile à cet instant. J'avais bien fait parce qu'un médecin entra presque aussitôt, il me demanda si j'étais le futur papa et je hochais la tête "Oui... C'est moi..." ça semblait d'un coup encore plus réel mais j'avais quand même du mal à l'imaginer!
Les infirmières s'occupaient de Pearl et le médecin me demanda si j'allais être dans la salle d'accouchement. Je ne m'étais pas vraiment posé la question et je ne savais pas si j'avais envie d'y assisté. Mais je répondis positivement par un hochement de tête, il fallait que je sois aux côtés de Pearl pour la soutenir et la rassurer je crois que c'est tout ce dont elle allait avoir besoin de ma part. Il me fallait une combinaison ce qui était tout à fait logique, je haussais les épaules "O..Oaaaaaah" je m'apprêtais à suivre une infirmière pour aller mettre une combinaison quand Pearl m'avait attrapé la main, s'il n'y avait eu que ça ce n'était rien mais elle était en train de me la broyer, je crois qu'elle n'est même pas consciente de cela. Je regardais le médecin alors qu'elle disait avoir mal et grimaçait un peu "Et moi aussi là!" ça le fit rire. Quand je pu le faire, c'est à dire quand Pearl décida de me lâcher, j'allais donc enfiler cette fameuse combinaison pour retourner au plus vite à ses côtés ensuite. Caressant son bras doucement je lui fis un sourire rassurant "Ça va aller, tu vas gérer ça très bien. Je crois en toi, j'ai confiance." comment est-ce que moi j'allais gérer ça par contre je n'en avais aucune idée, je restais calme pour elle mais au fond je ressentais vraiment le stress.

La douleur était insupportable et pourtant alors que je serais la main de William… elle disparaissait peu à peu et je ne pus m’empêcher de rire sur le coup en l’entendant ainsi dire qu’il avait mal. « Oups… », disais-je en lâchant alors sa main tandis qu’une infirmière m’offrait un sourire en me parlant et me conseillant alors plusieurs positons, les plus agréables mais j’avais une sorte de fil qui était installé et je ne pouvais pas me mettre dans toutes les positions de mon choix. Les contractions me semblaient du gâteau au fur et à mesure que le bazar machin chouette me soulageait et pourtant j’avais encore besoin de lui près de moi. Alors que je me massais doucement le ventre, il revenait et je me sentais rassurée. Les douleurs s’étaient un peu calmées pour l’instant et j’étais un peu essoufflée cependant, un brin fatiguée. Je sentais ses caresses et relevais le regard vers lui en l’entendant alors me dire que tout allait bien se passer. Disait-il vrai ? Je voulais le croire et pourtant la peur était là tout de même. Je le regardais faussement sérieuse en prenant un air un peu fâché… « Crois-moi bien dès que ce petit monstre sera sorti… abstinence… jusqu’à la fin de notre vie ! », disais-je en tentant de garder mon sérieux mais je plaisantais en me mettant alors à rire en le regardant. « Je plaisante ! », disais-je. Je le regardais en riant un peu et tandis que l’infirmière entrait, elle se mit à rire aussi. « Et ben voilà, ça fait effet… », dit-elle en me regardant et souriant à William. « C’est l’anesthésie… », elle regardait rapidement les papiers en allant sentir le ventre et souriant en me regardant. « Combien de temps d’intervalles entre vos dernières contractions… », je la regardais assez perdue en fait, je n’avais pas comptée et je regardais William et puis l’infirmière à nouveau. « J’en sais rien ! C'est grave ? », lâchais-je avec une petite moue en me demandant si c’était mal. Je paniquais pour rien et ça se sentais, ma main tremblait. « Ce n’est rien, il va falloir y faire attention… » et sur ses mots, elle se chargeait de regarder le reste à regarder et souriant. « Je pense que ce bébé est pressé de sortir, ça ne devrait pas être trop long. Vous avez de la chance, certaines patientent pendant des dizaines heures voir de jours. », dit-elle en nous souriant et allant alors vers la sortir. Je regardais William en allant chercher sa main. « Tu crois que je vais vraiment gérer ? Je suis déjà fatiguée, je peux dormir et il sortira tout seul ? Tu t'en occuperas ? », disais-je avec une fine moue. « J’ai envie d’un mac do… », lançais-je alors subitement. « Pourquoi t’es habillé comme Donald ? », lâchais-je donc en délirant un peu… l’effet de l’anesthésie.

Abstinence jusqu'à la fin de notre vie... Moi qui avait hâte qu'on puisse vivre notre vie de couple en profitant un peu plus ça tombait mal. Elle plaisantait, bien heureusement et je lui souriais avec un air amusé "Attends un peu avant de me taper en me disant que c'est de ma faute ok?" je me mis à rire à la remarque de l'infirmière et ajoutais "Gardes en pour plus tard.". J'étais un peu larguer avec le blabla réservé aux accouchements, c'est une affaire de femmes et je suis seulement là pour aider Pearl dans ce moment. Un bref instant j'imaginais ce que ça aurait pu être pour elle si je n'avais pas été là, si j'avais décidé d'ignorer sa lettre. Qui serait à ma place en train de lui tenir la main? Question qui n'avait pas lieu d'être puisque j'étais bel et bien là, me disant que j'avais probablement fait le bon choix. Je suis bien incapable de la laisser tomber et cela malgré les restes d'une amertume encore présente parfois quand je repense à son abandon. Je crois en sa culpabilité, vraiment mais c'est plus fort que moi. Ce n'était pas le moment pour penser à cela et je me reconnectais avec la réalité, dans cette salle moche d'un hôpital barcelonais où allait voir le jour dans quelques heures mon fils. A priori les choses se présentaient bien et l'infirmière semblait optimiste sur le temps que ça allait prendre.

Je prenais la chaise et m'asseyais à côté de Pearl, ma main dans la sienne que je caressais avec douceur "Bien sûr que tu vas gérer." je lui souriais et secouais la tête "Non tu ne peux pas dormir, mais arrête de dire des conneries et repose toi. Je suis là je bouge pas et une fois qu'il sera né tu pourras dormir.". J'arquais un sourcil pour le mac do et me mis à rire quand elle me demanda pourquoi j'étais déguisé en Donald "T'es juste en plein délire à cause de l'anesthésie! Et pour le mac do je pense que ça va vite te passer." Le moniteur qu'ils avaient branché se chargeait d'enregistrer la fréquence des contractions, un électro cardiogramme montrait bien sûr les battements du cœur de Pearl mais aussi celui du bébé, même sans être spécialiste je voyais que tout allait bien et ça m'aidait. Je servis un verre d'eau et le proposais à Pearl "Tu as soif?" moi j'avais la gorge horriblement sèche à cause du stress.

Je riais en l’entendant me dire d’attendre avant de dire que c’était de sa faute et souriant en l’entendant me demander d’en garder. Je secouais la tête doucement, je n’en avais pas d’autres. Même par la douleur, je savais que ce n’était pas totalement sa faute car nous étions deux à avoir faits l’amour et même s’il était le plus grand disons : coupable et bien je ne voulais pas lui dire car au fond : c’était moi qui l’avait décidée, garder ce bébé. « Non… ce n’est pas ta faute ! », disais-je alors que l’infirmière était présente mais je m’en fichais en fait. Là ou non, je voulais lui dire et me laissant alors accaparée par l’infirmière en profitant de la douleur qui s’était effacée pour me dire que les contractions étaient des chatouilles maintenant, comment j’allais les compter ? Enfin je ne me rendais pas compte qu’on le voyait sur le moniteur en fait, j’avais encore la panique et le stress puis c’était la première fois, je me comptais de faire ce que disait l’infirmière et me rassurant en l’entendant dire que cela ne serait surement pas long.

Je reprenais alors la parole au départ de la sage-femme et lui demandant si j’allais gérer car effectivement : j’étais déjà épuisée. Je ne savais pas comment j’allais m’en sortir et la panique, des questions qui arrivaient du genre : et si je n’arrive pas à pousser ? Je fus rassurée par ses caresses ou même juste ses mot mais hochant doucement la tête. « Tu seras là à mon réveil ? », demandais-je avec cette craint qu’il ne parte en courant et qu’il nous abandonne, il avait le droit, je l’avais fais et je me sentais coupable. Enfin bref, là, je m’en fichais un peu enfin pas spécialement m’en ficher mais je ne faisais pas attention à cette culpabilité, je voulais mon Mac do et je le voyais en Donald. C’était bête ? Allez me le dire, non mais par ce que c’est bien le cas. « Mais… », disais-je seulement en le regardant persuadée qu’il était vêtu de sa tenue de Donald mais secouant la tête pour tenter de m’effacer cette image. Bon dieu, si je ne voyais en costume de clown et bien : J’étais vraiment cinglée. Je le regardais alors se servir un verre d’eau en portant mon regard sur les moniteurs qui montraient nos cœurs et je souriais doucement à sa question. « Oui, je veux bien ! », disais-je en grimaçant doucement, il persistait toujours des petite douleurs aux contractions.

Elles se succédaient pendant plus de trois heures et j’étais de plus en plus fatiguée en ayant même tentée d’en faire une sieste et pourquoi ? Je me faisais toujours réveillée donc au final, je tentais pour rien mais là, les chatouilles se rapprochaient et cela faisait une dizaine de minute que l’on venait de nous dire qu’ils préparaient la salle d’accouchement appartement, on arrivait au point culminant et heureusement car je n’en pouvais plus. Je fronçais le nez en soupirant doucement et fermant les yeux avant de serrer la main de William. « Je suis épuisée… », soufflais-je doucement en le regardant. « J'ai oubliée mes bagages et touts ses affaires à l'appartement... je viens seulement de réaliser que c'était encore à faire... », je fis une moue en le regardant et lui offrant un fin sourire. « On va avoir un fils ! », disais-je avec une sorte de fierté dans le regard et un fin sourire. Cette pensée même me rassurait d’autant plus et m’aidait à tenir le coup mais je réalisais l’importance de ce moment.

La question était stupide, il était évident que j'allais être là à son réveil. J'avais peur c'est vrai mais partir ainsi serait me rabaisser à agir de la même manière qu'elle et je ne voulais pas ça. Je hochais doucement la tête "Oui bien sûr que je serais là." de toute façon je n'avais envie d'aller nul part. Je la laissais boire le verre d'eau que je lui avait proposé puis m'en servais un pour moi et même un deuxième. Maintenant il fallait être patient et attendre le moment où ce petit garçon déciderait de sortir pour de bon.
Je restais assis à côté de Pearl somnolant un peu entre deux aller et venu des infirmières ou de la sage-femme. Les contractions étaient très rapprochées à présent et la salle d'accouchement était en préparation. Pearl avoua être épuisée, ça n'était pas faute de lui avoir dit de se ménager et de se reposer... Je soupirais puis lui souriais "Ça va aller t'en fais pas." c'est à ce moment qu'elle m'informa que dans la précipitation elle avait oublié ses affaires et celles du petit je fis une moue, elle aurait pu me dire ça plus tôt étant donné que ça faisait 3h qu'on était là que s'était le milieu de la nuit et que j'étais assez fatigué aussi. Je hochais la tête, on allait avoir un fils et s'était beau malgré que se soit effrayant pour moi qui malgré les quelques mois que j'avais eu pour m'y préparer n'étais pas sûr d'être à la hauteur. Je me penchais vers elle et déposais un baiser plein de tendresse sur ses lèvres "Je vais aller rapidement chercher tes affaires, tout est prêt n'est-ce pas?" j'espérais qu'elle s'était décidé à faire les bagages et que je n'aurais pas à fouiller partout. Je me levais, récupérais les clés de son appartement dans son sac et partais donc chercher les affaires après avoir prévenu la sage-femme.

Il me fallut une petite demi-heure le temps de faire l'aller-retour, par chance à cette heure-ci il n'y a pas beaucoup de circulation ce qui aidait. De retour à la maternité on m'annonça que Pearl avait été emmené en salle d'accouchement, je déposais vite les affaires dans la chambre qui lui était attribué alors qu'une infirmière s'occupait de prendre les affaires pour le bébé. Je remettais ma super combinaison super classe et me laissait guider jusqu'à la salle d'accouchement auprès de Pearl. Je redoutais un peu se moment de la voir souffrir et s'épuiser en mettant au monde notre enfant, tout le monde était en place et la sage-femme donnait ses instructions en examinant une dernière fois les données fournit par le moniteur. Je pouvais lire la douleur sur le visage de Pearl et me dépêchait de la rejoindre, je me mettais de manière à ne voir qu'elle, tourné vers son visage comme s'il n'y avait que nous deux. Je serrais ça main tout en lui souriant, mon regard se voulait être un vrai soutien pour elle et remplaçait les mots qui à cet instant auraient été: Je sais que tu vas y arriver.

J’étais épuisée et stressée, je me rendais compte que rien n’était avec moi, j’avais tout laissée et c’était peut-être dingue de m’en rendre compte seulement maintenant mais bon, ça allait aller et je me disais qu’il avait raison. Je me doutais qu’il devait avoir peur et peut-être aussi par ce qu’il me semblait disons vague à l’idée mais je souriais à son baiser en voulant le garder contre mes lèvres mais je ne pouvais pas, les petits chatouillements des contractions me rappelaient à l’ordre. J’hochais doucement la tête en l’entendant. « Tout, oui ! », tout était prêt depuis un bon mois dans le coin de ma chambre, juste à côté de ma porte. Je n’étais pas prête à me sentir seule pourtant avec la fatigue sur le coup et bien que je ne veuille le retenir, je le laissais y aller. Au fond ? Il le fallait car nous devrions avoir besoin de tout ce qui était normalement : obligatoire.

Peu à peu les minutes défilèrent et moi ? J’avais peur qu’il arrive trop tard alors que l’on m’avait amenée dans la salle d’accouchement, je sentais mon cœur battre plus vite, la panique et la douleur qui se révélait de plus en plus forte, j’avais peur et j’étais fatiguée, j’en avais une larme aux yeux qui s’était échappée. L’angoisse, l’angoisse tout simplement. Je fus soulagée alors qu’il arrivait, alors que je croisais son regard et ne pouvant m’empêcher de tenter un fin sourire en serrant sa main à mon tour et oubliant ainsi tout autour. Je le regardais, ce regard m’aidait. J’en avais besoin mais je n’étais pas sûre d’y arriver, c’était trop difficile pour moi, j’étais à bout de forces et oui, c’est possible que je sois à bout de forces. Comme quoi je ne suis point une déesse. C’est alors que je suivais les instructions du docteur et des sages-femmes à chaque contraction : poussez et faites la respiration du petit chien. Je ne lâchais pas la main de William, non pas du tout, je ne voulais pas. Je le regardais alors. Ce regard de peur mais d’amour, j’avais peur mais sa présence était magique et au fond : nous allions avoir un bébé donc je me concentrais sur lui en murmurant alors quelques mots. « Je suis épuisée… », Aussitôt, une infirmière me regardait en me disant de ne pas parler, c’était mieux pour mon souffle mais je n’y pouvais rien. Je posais légèrement ma tête contre l’oreiller en me contentant d’attendre la contraction qui revenait presque après et prenant mon souffle une fraction de secondes avant que cela ne reparte de plus belles, j’étais morte. Je voulais en finir et une délivrance. Je n’en pouvais plus. C’est alors que le docteur prévenait qu’il voyait sa tête arriver… Bien sûr, je ne faisais pas directement attention. Épuisée… je continuais juste à pousser en me contentant ainsi d’être prête à arriver à bout de mes forces, je ne savais pas s’il m’en restait assez mais peu à peu, je continuais et je continuais encore mais j’y étais presque. Regardant toujours William comme si je m’accrochais à son regard mais aussi à sa main que je serrais de plus en plus à chaque poussée. Le pauvre, il devra s’en racheter une…

J'étais là à temps malgré ce petit passage éclair chez Pearl pour récupérer les affaires. Je pouvais donc pleinement jouer mon rôle auprès d'elle, la soutenir et l'aider par une petite contribution proportionnellement à ce que son rôle représentait mais je crois que s'était important. S'était dur de la voir comme ça, je lisais la fatigue de plus en plus présente à mesure qu'elle utilisait son énergie pour faire naître ce petit garçon. J'avais presque peur pour elle, s'était plus fort que moi et pourtant l'équipe médicale était très bien mais par instant bref je craignais le pire, qu'elle ne s'en remette pas. Pourtant tout avait l'air de bien se passer et je continuais de l'encourager comme je pouvais par des gestes et des regards mais aussi des mots "Courage, tu t'en sors bien!". Je me sentais finalement assez impuissant et faisait du mieux que je peux. Elle serrait fort ma main mais ça n'avait pas d'importance je m'en moquais au contraire j'étais là pour ça. Je lui essuyais le front, il faisait chaud dans cette pièce et cela ne devait pas vraiment l'aider à tenir le coup. Je lui souriais "J'suis avec toi...", la sage femme laissa un temps de répit, prévenant ensuite Pearl qu'elle allait devoir forcer encore plus pour les prochaines poussées qui étaient très importantes.

Le courage ? Qu’est-ce qu’était le courage ? En ce moment-même, je me le demandais. Cette chose qui était censée être en moi en ce moment mais que je sentais partir avec la fatigue. J’entendais ses mots, sa présence et son affection était tout ce qui m’importait alors que je devais forcer. Il était là, je souriais doucement en l’entendant et hochant la tête comme pour acquiescer. Oui, il était là et j’étais persuadée que je n’aurais jamais pu sans lui. Je n’aurais pas eue la force de le faire. Je penchais doucement la tête en le regardant attentivement. Un regard des plus peureux tandis qu’on me demandait de pousser encore plus. En avais-je encore la force ? Je grimaçais doucement en le regardant et me sentant périr. « Je vais pas y arriver… », soufflai-je doucement en posant un peu ma tête contre la sienne et reprenant mon souffle avant de me forcer au maximum pour y arriver et plusieurs fois, je dû me forcer pour finir par sentir comme une sorte de délivrance tandis que j’entendais les premiers pleurs du bébé. Je regardais William et en direction des pleurs alors que l’infirmière me regardait attentivement. « Encore quelques efforts, vous y êtes presque… », j’étais soulagée et encouragée par les pleurs de cet enfant qui devait surement avoir froid et peur. La peur, je connais ce sentiment. Je serrais encore un peu la main de William en donnant les derniers efforts dont j’étais capable, j’étais épuisée mais c’était fini et je ne m’en rendais même pas compte. Fermant les yeux sous le coup de l’effort en reprenant mon souffle. Il fallut que j’entende le docteur et les sages-femmes s’affoler pour comprendre que j’en avais enfin terminée.

Le docteur souriait alors qu’il préparait les pinces en regardait ensuite William. « Vous souhaitez couper le cordon ? », sous cette question, je comprenais que c’était enfin bon mais les pleurs s’éloignaient et étrangement, je ne me sentais pas en sécurité mais regardant alors en la direction des docteurs et finissant par lâcher la main de William en souriant et me disant que mon boulot était pour l’instant terminé enfin pour l’instant. « Je t’aime ! », soufflais-je difficilement à l’approche du sommeil mais j’étais bien et simplement… heureuse, je regardais en la direction du bébé en me disant que je voulais seulement l’avoir dans mes bras alors pourquoi ils me le gardait… J’étais pressée de juste croiser son regard.

Déjà à bout de force, Pearl doutait de pouvoir y arriver mais moi j'étais sûr qu'elle en était capable. Je la connaissais depuis 20 ans et je savais que malgré l'épuisement elle allait y arriver parce que c'est la femme la plus courageuse que je connaisse. Plus proche d'elle j'essayais de lui donner ce qui lui fallait de force en l'encourageant à voix baisse, un secret entre elle et moi des mots qui étaient peut-être dérisoires mais je voulais continuer à l'aider. Ça avait duré longtemps et sa fatigue était légitime, le bébé se fit entendre et la sage-femme l'encourageait dans les derniers effort nécessaire. Je regardais alors notre fils alors qu'il l'entourait d'un lange. Le médecin me demanda si je voulais couper le cordon mais sur le coup j'étais un peu comme pétrifié, entre le bonheur intense et la panique, complètement paumé mais le sourire aux lèvres. Je déposais un baiser sur le front de Pearl "Moi aussi je t'aime. Tu vois que tu en étais capable..." pas très sûr de moi je m'approchais alors du bébé et suivait les indications de la sage-femme pour couper le cordon, s'était un moment fort et beaucoup d'émotions s'invitaient. Le bébé était plutôt fripé et un peu violet, il pleurait et je crois que s'était bon signe. Le cordon à présent coupé la sage femme alla le poser dans les bras de Pearl, je restais sur le côté en regardant cette image attendrissante. J'avais à présent une famille et si jusque là j'avais eu des doutes sur l'envie d'avoir cet enfant, ils étaient envolés. Les choses n'étaient pas totalement fini et l'équipe médicale s'occupait de tout mener à bien, ils laissèrent un peu de temps pour que Pearl puisse voir notre fils et qu'il se calme, mais bientôt il irait passer quelques test de routine et surtout prendre un petit bain. Avant un repas, d'ailleurs la sage-femme demandait à Pearl si elle voulait l'allaiter ou non, ça me dépassait un peu tout ça... J'étais ailleurs mais j'étais bien.

Tellement de choses, tellement de sensations, il m’aimait et ça me faisait du bien de l’entendre et oui, j’avais réussie. Comme quoi il pouvait souvent croire en moi bien plus que je ne crois en moi. Je fermais les yeux pour me reposer alors qu’il coupait le cordon et j’avais voulue au début regarder mais rien, ils étaient tous autour du bébé, je ne voyais que des doigts et avec la fatigue, impossible de discerner. Ils avaient tous les combinaisons de la même couleur. Je tentais de retrouver un peu de calme et souriant doucement alors que je sentais que l’on posait le bébé dans mes bras, c’était dingue comment ce moment était magique. Cette jeune femme au Chocothé avait raison, Aude. On oublie tout dès qu’on croise le regard de notre enfant. Je regardais rapidement William en lui souriant et je m’apprêtais à parler alors que l’infirmière me demandait si je voulais donner le sein. Bonne question en fait. J’hésitais tellement mais secouant automatiquement la tête en souriant. « Non ! », c’était tout ce que je pouvais dire en ce moment, les forces à plates et surtout le regard partant vers William et ensuite son fils, je souriais doucement en lui faisant signe d’approcher et souriant. « Hey… », disais-je en regardant ce bébé qui semblait surtout fatigué d’avoir autant pleuré et qui regardait en se contentant de chercher à voir, papillonnant des yeux et entendant les voix. Je tournais la tête vers William en l’embrassant rapidement et souriant contre ses lèvres. « On a réussi… », pourquoi on ? Par ce que c’était nous, on l’avait fait à deux ! Je souriais doucement en regardant alors le bébé et souriant. « Coucou toi, c’est maman… », je trouvais mes mots dingues et drôles, riant nerveusement surtout la fatigue qui ne m’aidait pas à trouver logique de parler ainsi mais j’étais un peu sous le charme de l’instant. « Et… c’est papa ! », soufflais-je doucement en sachant qu’il ne comprenait rien à ce que je disais.

Je me rapprochais quand Pearl m'invita à le faire, je voulais aussi lui laisser profiter de cet instant. Après tout ces efforts elle avait bien le droit à un tête à tête avec notre fils, elle l'avait porté pendant de long mois et forcément ça devait être un moment unique pour elle comme ça l'était aussi pour moi. Je restais à côté d'elle caressant ses cheveux humides à cause de la chaleur. Répondant à son baiser je souriais en hochant doucement la tête "Ouais." j'étais heureux, parce qu'elle l'était d'abord mais aussi parce que nous ouvrions une nouvelle page de notre vie.
Venir au monde ça devait être épuisant et le petit Liam semblait trouver très rassurant et confortable d'être dans les bras de sa maman. Il était si petit et semblait si fragile "Ses doigts sont minuscules, c'est dingue."
Nous profitions de cette première rencontre officielle et surtout du calme après la "tempête" de l'accouchement. Mais quelques minutes plus tard une infirmière vint pour venir chercher le bébé pour lui faire les tests, lui faire prendre un bain avant qu'il n'ait le droit à son premier biberon. Elle me proposa de venir avec elle pour suivre tout ça le temps que Pearl soit ramené dans sa chambre et ai le droit à un petit check up elle aussi. Je ne savais pas trop si elle préférait que je reste avec elle ou pas et l'interrogeait du regard "Tu veux que je reste?"

C’était dingue mais là, j’étais heureuse et totalement. Je n’aurais jamais imaginée pouvoir l’être autant d’un coup et j’avais juste besoin de ne pas me réveiller de ce beau rêve, j’étais maman et je tenais notre fils dans mes bras, c’était magique. Je ne voulais pas échanger de moment. J’étais juste : bien. Le regardant paisible et papoter bêtement avec lui me semblait naturel. Je souriais en entendant William parler de ses doigts et caressant sa petite main en souriant. « Ils sont si fragiles ! », il semblait calme et reposé dans mes bras que je me demandais si j’avais fait une poupée ou un bébé mais alors que nous profitions du moment et que j’étais juste gaga, la fatigue était bien présente. Je ne voulais pas vraiment m’en séparer et c’était bizarre mais là, je voulais mettre le moment sur pause quand elles arrivaient pour nous le reprendre. Je fis une petite moue en le regardant. « A bientôt ! », soufflais-je doucement en regardant alors William et lui souriant doucement tandis qu’il me demandait si je voulais qu’il reste. En fait ? Je n’en savais rien, j’avais peur d’être seule et c’était égoïste dans un sens. Je n’avais pas envie de lui retirer un moment qui pourrait au fond était bien pour l’en rapprocher et l’aider à tisser des liens avec son fils. J’hésitais mais alors que le bébé se mit à pleurer doucement dans les bras de l’infirmière. Je secouais doucement la tête en lui caressant la main. « Non, ça va aller… je dois partager aussi, fifty fifty ! », je riais nerveusement, la fatigue me faisait dire de bêtises et je n’étais pas réellement consciente de cela. « Je crois qu’il a besoin d’un de nous deux ! », je souriais doucement en me disant que pour lui qui venait de débarquer dans un monde qu’il ne connaissait pas, cela devait l’effrayer. Je ne voulais pas qu’il ait peur. C’est un peu idiot, non ? Je dois paraitre folle et gaga mais au fond : j’adore ça. C’était nouveau pour moi mais oui, je voulais qu’il ne se sente pas seul. Surement sur le coup de l’émotion… Si je devais m’en séparer le temps des examens et que lui pouvait passer du temps avec lui, je ne demandais encore pourquoi j’avais tellement hésité.

Les infirmières s’occupaient alors s’occuper de moi comme d’un enfant. J’avais eue des soins mais aussi une toilette et j’avais pue enfiler ma nuisette et hop j’étais de retour dans ma chambre mais à peine eue le temps de me coucher que j’étais déjà tombée de fatigue. J’étais épuisée et totalement même. Je dormais paisiblement, presque profondément depuis trois bonnes heures. Je ne m’en étais pas rendue compte, le sommeil était bien présent. Cela faisait déjà un bon moment que les tests étaient terminés pour le bébé et moi, je dormais encore. J’entendis alors un petit pleur et quelques bruits qui me tiraient de mon sommeil et bougeant doucement avant d’ouvrir doucement les yeux et voir le petit lit d’hôpital pour les nourrissons à côté du lit et me rendre compte que ce n’était pas un rêve. Je passais une main sur mon ventre par-dessus les couettes et souriant en voyant qu’il semblait bien plus plats. Encore un peu bombé mais c’était normal, le gonflement. Je le cherchais alors du regard en me rendant compte que s’il n’était pas dans le lit, ou était-il ? Il jouait à cache-cache ? Déjà ? Enfin non, bien sûr. Je me redressais doucement en tirant un peu le rideau qui séparait les deux lits et voyant alors qu’ils étaient là. Je souriais doucement. « Hey ! », soufflais-je légèrement encore un peu endormie.

J'avais donc laissé Pearl aux soins de deux infirmières et suivait la troisième qui emmenait Liam pour les tests et le bain. Je laissais les médecins faire leur boulot tranquillement, observant en restant un peu en retrait. Je ne voulais surtout pas être un de ces parents soulants qui empêchent le bon déroulement des choses. Une fois les tests terminés j'eus le plaisir d'apprendre que tout allait bien. J'accompagnais alors l'infirmière pour m'occuper de Liam avec elle, s'était un moment privilégié et je trouvais ça vraiment bien de pouvoir être avec quelqu'un qui me montrait comment m'y prendre et les bons gestes à faire. Au début un peu hésitant elle me mit en confiance, je donnais donc son tout premier bain à mon fils et s'était un grand moment pour moi. J'avais presque du mal à réaliser, il était là ça y est... J'étais papa. Il était assez calme et regardait autour de lui, s'était amusant à voir. Je galérais un peu pour lui mettre sa couche mais après une petite démonstration ça allait beaucoup mieux. Sûrement à cause de la faim, le petit s'impatientait et se mit à pleurer, j'aurais aimé que Pearl puisse se charger de lui donner son premier biberon mais quand nous arrivions dans la chambre elle dormait, ce qui était tout à fait logique après toute l'énergie qu'il lui avait fallut pour l'accouchement. A nouveau j'eus donc un privilège en donnait à Liam son premier repas, je le regardais boire attentivement alors qu'il s'endormait en même temps. J'avais tellement peur de le réveiller que je n'osais pas bouger pour aller le mettre dans son lit alors au lieu de ça je restais assis dans le seul fauteuil présent de la pièce. Embêtant pour une chambre double mais pour le moment Pearl étant la seule occupante ce n'était pas gênant.
Il était 5h du matin et tout le monde dormait dans cette chambre sauf moi, je devais avoir une mine épouvantable mais tant pis s'était pour la bonne cause. Je me reposais quand même un peu mais ce fauteuil n'était pas très confortable. Une heure après le bébé se manifesta se mettant un peu à pleurer, je le berçais un peu en espérant que ça serait suffisant et qu'il ne réveillerait pas Pearl, mais quand je vis le rideau bouger je compris que s'était raté. Je lui fis un beau sourire en me levant pour la rejoindre "Bouge pas, reste allongée. On arrive." Je lui donnais alors notre petit garçon, me doutant qu'elle le voulait un peu avec elle. Il se calma assez rapidement et je parlais doucement pour ne pas risquer de le réveiller à nouveau "L'infirmière passera dans une demi-heure pour voir comment ça va mais tu as la sonnette pour appeler." je souriais en les regardant tout les deux "Je lui ai donné son bain et même son biberon... J'avais peur de mal faire mais l'infirmière a été très sympa.". Je baillais "Je vais rentrer pour essayer de dormir un peu je pense." je caressais la joue de Pearl avec tendresse "Vous avez sans doute pleins de choses à vous dire et puis il faut que tu te repose.".

C’était fou tout de même, j’étais maman… je venais de m’en rendre compte alors que je me réveillais et que je les voyais de l’autre côté de la pièce. Surement trop loin pour moi, je manquais encore un peu de mes forces pour penser à me lever. J’avais l’impression que mes jambes étaient passées sous un rouleau compresseur et je me contentais d’hocher la tête en allant appuyer sur le bouton pour redresser un peu le lit et me retrouver plus assise. Une fois qu’il arrivait, je souriais en prenant Liam et le regardant paisiblement endormi et levant mon regard vers William en lui souriant alors qu’il semblait avoir déjà bien passé du temps avec Liam. « Il était calme ? Ça c'est bien passé ? », disais-je en souriant. J’étais heureuse de l’avoir laissé aller avec notre fils car c’était aussi important. Je l’avais eu pendant 9 mois sans cesse avec moi, je pouvais bien partager les 9 mois aussi. Je ne pus m’empêcher de faire une petite moue en l’entendant tandis qu’il disait nous laisser mais je le comprenais. Il devait être autant fatigué que moi mais je ne pus m’empêcher de rire silencieusement en l’entendant dire que nous avions des choses à nous dire. Je le regardais en souriant et chuchotant en posant mes yeux dans les siens. « Je t’aime… », chuchotais-je en gardant ce sourire qui ne voulait pas quitter mon visage, pourquoi le quitterait-il ? « … tu crois vraiment qu’il est bavard ? », disais-je pour réagir au fait que nous avions des choses à nous dire. Je parlerais surement seule mais c’était amusant sur le coup. C’est plus sérieusement que je le regardais attentivement avec une fine moue. « Tu vas nous manquer… mais tu dois te reposer aussi ! Et promis, on va se reposer... Je peux pas faire grand chose d'autres... et j'ai mal partout. », je ne bougeais pas d’un poil pour laisser cet ange dormir et voulant pourtant me redresser pour l’embrasser. Je ne pouvais pas bouger. « Approches… », disais-je en lui faisant signe.

Je hochais la tête à ses questions "Oui ça a été, il était calme et ça c'est très bien passé", je riais un peu sans faire trop de bruit "Maman poule...". J'étais épuisé c'est vrai et même si je n'avais pas spécialement envie de partir je sentais qu'il le fallait, mon corps réclamait des heures de sommeil et une douche. Pas besoin de mots mon regard suffisait je crois, pour exprimer le fait que moi aussi je l'aimais. En fait je l'aime à un point qu'elle doit être sûrement loin d'imaginer, la preuve étant que malgré ce que j'ai du traverser je suis là à ses côtés même si ça aurait pu ne pas être le cas.
Secouant doucement la tête je regardais Liam "Non il n'est pas bavard mais il t'écouteras.". Là c'est sûr qu'elle allait être obligée de se reposer, déjà parce qu'elle était fatigué et en plus parce que les infirmières allaient veiller au grain! J'avais fait une petite mise en garde à celle qui s'était occupé de Liam avec moi, on avait plaisanté un peu.
Pearl ne pouvait pas bouger, je m'approchais sous ses ordres même si je l'aurais fait de toute façon. Je l'embrassais avec tendresse puis souriait contre ses lèvres "Promets moi que tu vas poser le bébé dans son lit et dormir aussi..." je l'embrassais à nouveau "Je t'aime ma petite tête de mule." j'allais lui chuchoter à l'oreille "Je suis fier de toi parce que t'as été très courageuse et que tu as bien bossé, on a un beau bébé." il serait encore mieux dans quelques jours c'est certain mais bon. Je reculais en lui souriant toujours "Je reviens dans la journée ou le soir, je sais pas encore.". Je lui fis un petit signe de la main "Je me charge de prévenir qu'il est né, toi tu te repose et c'est tout!". Je sortais de la chambre et prenais la direction de la sortie. Cette nuit avait été riche en émotions et j'étais vraiment épuisé. Une fois chez moi je pris une douche rapidement avant de m'endormir comme une masse en pensant quand même à Pearl et à Liam, ma famille.

Cela s’était bien passé ? J’étais rassurée et je souriais doucement en l’entendant dire que j’étais une maman poule. Ah bon ? Je n’en étais pas certaine. C’était tellement nouveau que je me demandais encore quelle maman je serais. C’est con hein ? J’étais pourtant impatiente de le savoir. Je ne savais pas non plus quel papa il serait mais il s’en était tellement bien occupé que je me disais qu’il serait un papa gaga. Je souriais. « Papa Gaga… », soufflais-je pour lui rendre la taquinerie par ce que le vilain tout de même. Je papotais et je lisais bien dans son regard qu’il me répondait à cette déclaration et là, je ne pouvais que me sentir encore mieux même la fatigue ne m’empêchait pas d’être heureuse et de sourire en ce moment-même. C’était con, hein ? Je le regardais avec tendresse en jetant rapidement un œil vers le bébé quand il dit qu’il m’écouterait et hochant la tête avant de quémander un baiser et répondant au baiser sans trop bouger. Je souriais aussi en l’entendant et ajoutant un petit « Promis » avant de répondre à ce deuxième baiser et froncer légèrement le nez en l’entendant me dire qu’il m’aime et surtout avec ce petit surnom. Je souriais à son chuchotement. On doit se dire que je ne fais que sourire mais vous n’avez pas aussi envie de sourire en l’entendant ? Ou même si vous étiez à ma place ? « Je suis fière de nous… », soufflais en le regardant reculais et souriant alors qu’il me fit ce signe de main et regardant Liam. « A plus tard, papa ! », je fis aussi un signe en le regardant partir et posant ma tête sur l’oreiller.

Je restais une grosse demi-heure à le regarder dormir dans mes bras mais bien sûr c’était jusqu’à ce que l’infirmière ne me rappelle à l’ordre en arrivant et le couche dans son lit pour me dire ainsi de dormir, je l’écoutais et sans broncher par ce que le sommeil m’appelait mais c’était étrange… Je dormais avec l’envie qu’il ne pleure et me réveille. Je rêvais et je rêvais. C’était magique surtout au réveil mais bien sûr une fois debout et reposée, je tentais de me dégourdir un peu les jambes et j’avais optée pour un pyjama tout simplement.