Tout peut paraitre étrange parfois… la semaine complète, je devais me dire qu’il était parti, je devais me dire que peut-être : je ne le reverrais plus sans pourtant me rendre compte qu’il ne lâcherait peut-être pas aussi rapidement. Je l’avais croisé cette après-midi et oui, nous nous étions vus et nous avions parlés comme des adultes. C’était bizarre à dire, oui mais c’était vraiment agréable. Une fois que ce fut, nous avions convenu d’un diner… enfin je trouvais qu’il semblait se laisser mourir de faim, métaphoriquement parlant donc… J’avais pris le temps de prendre une douche et réenfiler ma robe. C’était juste pour me rafraichir un peu enfin mes cheveux était à nouveau lisse ou presque, ils s’ondulent un peu naturellement mais légèrement. J’avais ensuite été chez le docteur pour ce rendez-vous du cinquième mois. J’étais assez contente de savoir que tout allait bien même si je refusais toujours d’avoir le moindre sexe du bébé. Pourquoi ? Seule moi le sait, c’est un mystère enfin non, je pense juste que découvrir cela, c’est à deux sinon dans l’autre cas, je ne veux pas le savoir avant de réellement le voir. Je rentrais à 19 heures pour aller poser la photo par-dessus les autres près du miroir du salon, coincé dans le cadre. Azaléa aimait assez être au courant de cette grossesse, elle aimait bien que j’en partage un peu le suivi avec elle. C’était ainsi et peut-être étrange. Une fois fait, je commençais alors à me mettre en cuisine : découpe des légumes, pâtes à gâteaux, découpe du poulet et tout ça aussi vite que je le pouvais avant de faire cuire le tout. J’attendais un peu pour le gâteau, ne voulant pas qu’il soit trop froid à l’heure du dessert et pourquoi ? Je l’aimais bien encore un peu chaud, c’est bizarre, je sais. Une fis fini, je ne savais pas si je devais me changer ou autre… si je devais tenter de lui plaisir, ce n’était pas vraiment fair play de ma part ce qui était vraiment compliqué surtout était que je ne rentrais pratiquement dans plus rien de vraiment… pratique pour plaire. J’allais donc à ma garde-robe en regardant rapidement les robes. Il y en avait qui était plus décolletée que d’autres, c’était peut-être de trop avec ma poitrine qui progressivement : doublait de volume. J’étais perdu. J’en voyais alors une beige n’était pas loin de la blanche et révélant un peu mieux le décolleté tout en cachant les formes de ce ventre. Je n’avais pris que du ventre pour une première grossesse ce qui était génial et j’utilise bien le génial par e que je bouffais pour 6 parfois enfin… J’hésitais. Devais-je troquer de robe sans paraitre pour la fille qui veut plaire ? Je ne voulais pas qu’il pense que je faisais tout ça pour le récupérer enfin peut-être un peu… je ne le savais même pas moi-même… Je ne voulais surtout pas me décevoir. Je finissais par me dire que je devais le faire. Enfilant cette robe d’un beige crème. Une bête robe en mousseline qui arrivait au-dessus du genou voir même au centre des cuisses, peut-être courte mais les robes étaient un peu tout ce que je trouvais confortable à porter en ce moment. Le décolleté était un peu comme un bustier mais sans être provocateur, juste qu’il dessinait bien les formes, peut-être de trop d’ailleurs enfin je me contentais cependant de ballerines assortis, les talons ? J’avais beau avoir l’habitude de travailler en talon à Vegas et bien maintenant... Cela me faisait plus que mal au pied. Et pour terminer la tenue, j’ondulais un peu mes cheveux. Il était moins 5 quand je fus prête, je ne savais pas s’il allait être en retard ou pas. Chipotant un peu pour ranger l’appartement et ensuite me poser sur le canapé, je regardais l’heure en faisant une moue. Il était en retard. La porte toujours ouverte était cette fois entrouverte au cas où il serait arrivé pendant que je m’apprêtais ou même dans la cuisine. Je profitais donc de fermer un peu les yeux dans le canapé. Les femmes enceintes, c’est bien connu qu’elles sont souvent fatiguées. Fermant juste les yeux, je tentais de me convaincre que c’était juste un retard mais en vain…

Ouh punaise, c'est long !

Comme je l'avais prévu j'étais parti courir un peu après cet épisode course avec Pearl. Ça m'avait un peu perturbé c'est vrai et j'avais besoin de me défouler, ne plus penser à rien et pour ça aller courir était parfait.
Ce qui n'était pas vraiment au programme en revanche c'est que je me perde en chemin... J'avais prévu une boucle de quelques kilomètres en prenant soin de repérer les endroits où je devais passer mais j'ai du me tromper quelque part parce que je me suis retrouvé à un endroit que je ne connaissais pas, ensuite j'ai tourné dans toute la ville pendant une bonne heure. Épuisé j'ai fini par retrouver mon chemin et pouvoir rentrer chez moi, il était déjà 19h30!

Rapidement je pris une douche, pris le temps de me raser. J'enfilais ensuite un jean puis hésitais... T-shirt ou chemise? S'était juste un diner comme ça mais j'avais envie de lui prouver que je ne me laissais pas aller! J'attrapais donc une chemise bleue... Bleue ou noire? Encore une fois j'hésitais et puis finalement je gardais la bleue.
Il était 20h10 j'étais déjà en retard! Rapidement je sortais de mon studio et allait à pied jusqu'à chez Pearl, lorsque je sonnais il était 20h28... J'étais vraiment en retard.

L’heure tournait sans vraiment que je ne le remarque, je savais qu’il était en retard mais je me refusais un peu d’y penser… quitte à me lever et retarder mes horloges mais non, je m’étais allongée seulement dans le canapé avec l’oreiller comme une sorte de boudin, j’étais mieux couchée avec ça. Il passait ses nuits avec moi ce gros boudin. Il maintenant bien le ventre même à 5 mois de grossesse, dormir n’était pas toujours facile. Légèrement somnolée, je sentais du remous d’ailleurs et passant la main sous la robe pour caresser mon ventre. C’était toujours ainsi au repos. C’était comme s’il réclamait un peu d’attention, ce petit… verre de terre qui était plus grand qu’un verre maintenant… c’est alors qu’on sonnait que je riais doucement. « C’est ouvert ! », disais-je juste en retirant ma main et remettant la robe correctement en me levant tant bien que mal, reposée et allongée, punaise qu’est-ce que j’étais bien. J’approchais alors de la porte mais trop tard sans aucuns doutes. Je le regardais en me demandant s’il avait hésité et changé d’avis pour être tellement en retard, c’était ce que je me disais mais pourtant naturellement… comme si le passé était effacé et sans réfléchir, je me redressais pour poser un baiser sur sa joue. « T’es en retard ! », c’était une fichu habitude que j’avais du passé quand on vivait en colocation qui se réveillait sans vraiment que je ne m’en rende compte alors que j’allais rapidement vers la cuisine. « Qu’est-ce que tu veux boire ? », je n’y avait pas pensée… sachant que je ne devais pas abuser des alcools sauf qu’une gorgée de vin n’était qu’une bonne chose.

J'attendais devant la porte en me disant peut-être qu'elle avait pensé que je ne viendrais finalement pas et qu'elle ne voulait pas me voir, mais elle fini par me dire que s'était ouvert. Ok... Mais je n'osais pas vraiment entrer, pourtant j'ouvrais la porte et faisait un pas à l'intérieur, je ne sais pas ce qu'elle faisait mais elle avait l'air un peu endormie. Elle déposa un baiser sur ma joue et ce geste me surpris, on avait fait les courses ensemble ça s'était bien passé mais ça n'était pas pour autant que nous avions fait table rase du passé mais ce qui était fait était fait. "Je sais... Désolé. Je me suis p..." je n'eus même pas le temps de finir ma phrase que déjà elle s'éloignait vers la cuisine en me demandant ce que je voulais boire "Du jus d'orange ça ira." je me doutais bien que dans son état elle ne buvait pas et à vrai dire j'essayais de ne pas trop boire depuis quelques temps ayant eu tendance à un peu abusé.

Je n'avais toujours pas bougé mais je finis par me dire que l'on allait peut-être pas manger dans l'entrée juste devant la porte alors un peu hésitant j'avançais quand même dans l'appartement entrant dans le salon, observant un peu autour de moi. S'était donc ici que vivait Pearl désormais... S'était bien différent de là où nous vivions à Vegas ou bien de sa suite au casino c'est le moins que l'on puisse dire. Mon regard se posa sur un cadre photo avec des échographies, j'avais toujours trouvé ça étrange parce que finalement on voyait rien là dessus.

Il était étrange de revenir aux habitudes sans m’en rendre compte avec ce baiser donc je finissais par tilter quand j’étais dans la cuisine et grimaçant doucement, je me demandais si c’était une erreur qui allait me tomber sur la pomme ou pas. J’avais cette crainte de dérailler mais aussi ce besoin de m’exiler un peu dans la cuisiner, je servais alors rapidement le verre de jus d’orange puis un verre d’eau pour moi. Lançant alors le four pour le moelleux en mettant la minuterie même si je savais que comme d’habitude, elle ne sonnerait pas. J’avais la poisse avec les électro-ménager et ceci ne changeait pas avec le continent. Puis sortant de ma cuisine sans vraiment faire attention, j’approchais juste et lui tendant le verre en souriant. « Je suis désolée, je t’ai coupée… tu t’es quoi ? », je souriais doucement, un peu curieuse mais je tentais de lancer la conversation. Je ne prenais que maintenant attention au fait qu’il s’était rasé et souriant doucement en riant légèrement aussi. « Tu as dit au revoir au mode barbu… ? Le yeti est parti ? », demandais-je un peu amusée et pourtant j’avais eu un contact avec sa joue… mais j’étais encore un peu reposée… à ce moment-là et ailleurs.

Je pris le verre que Pearl me tendait, je me demandais comment allait se passer ce diner... J'avais envie de faire des efforts pour ne pas sembler trop distant, j'étais tellement perdu que je ne savais pas bien quelle conduite tenir. En fait j'étais plutôt mal à l'aise et pourtant content d'être là. "Perdu... J'étais parti courir et puis je me suis trompé de chemin et voilà!." je haussais les épaules "Mais bon je suis là avec du retard mais là." je grimaçais un peu "T'as cru que je viendrais pas?"
La remarque sur ma barbe à présent rasée ne se fit pas attendre je fis un petit sourire "Bah on m'a fait la remarque comme quoi j'avais l'air de me laisser aller..." je regardais Pearl en arquant un sourcil "Le yéti? Tu m'as pas vu avant que j'arrive à Barcelone..." autant cette après midi ça faisait une semaine mais avant que je n'arrive ça faisait 4 mois que je ne m'étais pas rasé. "Et avant que tu te moque, oui j'ai mis de la crème pour pas que ça brûle.". Je bu une gorgée de mon verre "Alors... Tu habite en coloc?" il fallait bien que j'essaye un peu de faire la conversation moi aussi.

Je ne pouvais pas m’empêcher de rire en l’entendant alors dire qu’il s’était perdu et souriant un peu. « Mon pauvre… il te faudrait un gps ! », disais-je alors en fronçant le nez et lui souriant en secouant la tête mais peut-être que j’avais tort de la secouer mais je ne savais pas si je devais avouer que oui ou pas. « Non… enfin… », je soupirais doucement. « Si… un peu ! », je baissais le regard aussi tôt mais reprenant rapidement contrôle en le regardant et voyant alors sa barbe rasée. Je souriais en entendant que j’en avais fait la remarque. « Oui… », je baissais un peu le regard en souriant doucement alors que je l’entendais dire que c’était bien pire. « Humm… je suis désolée… », c’était sorti tout seul en me disant que c’était trop à cause de moi qu’il prenait moins soin de son apparence au visage ce qui me fit un peu revenir à la réalité pendant un petit sourire. C’est alors que je me perdais un peu dans mes pensées que j’entendais ses questions, un peu au ralenti, j’y répondais, calme et zen sans vraiment me rendre compte que ça dépassait mes pensées sur le moment car oui, c’était ce que je pensais qui se révélait au grand public. « Je ne veux pas me moquer… j’adore cette crème, elle te rend toujours la peau douce et elle sent très bon… si tu en veux la preuve… je t’avais piqué ton tube avant de partir… j’en applique quand j’ai besoin de cette odeur… le nuit ou la journée… c’est idiot… pourquoi je e dis ça, moi ! », je soupirais doucement en passant la main dans mon cou et me retournant vers la table en souriant. Qu’est-ce que je me sentais conne sur le moment… « Je suis effectivement en colocation, l’animatrice de Radio dont on entend souvent parler en ce moment… », je finissais par le regarder en penchant la tête. « Si on se contentait juste d'oublier ce que je viens de dire ? Tu as faim ? »

Elle riait du fait que je me sois perdu, personnellement je ne trouvais pas ça très drôle et je me contentais de hausser les épaules "En 10 jours que je suis là... Je connais pas tout les recoins de la ville.". Au début elle répondit qu'elle n'avait pas cru que je viendrais pas mais rectifia presque aussitôt, le contraire m'aurait étonné et pour être tout à fait franc j'avais pensé à décliner l'invitation finalement mais comme je n'avais aucuns moyens de la joindre je ne voulais pas juste lui poser un lapin après tout laisser les gens en plan c'est son truc pas le mien. D'ailleurs les conséquences directes de ça s'était que jusqu'à il y a quelques temps je me laissais vraiment aller, bizarrement il suffisait qu'elle refasse partie de mon entourage qu'il soit plus ou moins proche pour que les efforts reviennent. Elle était désolée mais concrètement ça ne changeait rien au fond...
Simplement lui dire que j'avais mit de la crème la mit dans un état pensif et elle me répondit qu'elle utilisait cette crème pour avoir son odeur, indirectement la mienne. Pearl était gênée de ce petit discours bien trop sincère, et mon regard se baissa sur mon verre parce que je n'avais rien à répondre à cela si ça lui manquait je ne pouvais que lui dire que s'était son entière faute mais je crois qu'elle le sait. Je hochais la tête pour le fait qu'elle soit en coloc "C'est bien que tu sois pas toute seule." et puis elle me demanda d'oublier ce qu'elle venait de dire, je la regardais alors dans les yeux "C'est difficile d'oublier." et je ne parlais bien évidemment pas de ce qu'elle avait dit mais plutôt de tout l'ensemble. Je lâchais un soupire "L'appétit vient en mangeant il paraît alors on verra bien." malgré le fait que je me sois dépensé je n'avais pas faim ou plutôt mon corps réclamait à manger mais je n'avais pas d'appétit, de toute façon tout était fade. Je terminais mon verre de jus de fruit "Pourquoi tu l'as envoyé cette lettre? Est-ce que c'est seulement lié au fait que tu sois enceinte?" je voulais attendre le dessert pour lui demander ça mais finalement j'avais l'estomac tellement noué qu'il fallait que je lui pose la question tout de suite "Sois honnête s'il te plaît." je voulais qu'elle fasse preuve de franchise, savoir si même sans cet enfant elle aurait fini par reprendre contact s'était très important pour moi de savoir.

C’était vrai que me moquer n’était pas cool mais c’était plus fort que moi, me détendre. Je souriais quand il disait que c’était bien que je ne sois pas seule et le regardant alors en hochant juste doucement la tête mais fronçant les sourcils quand il disait qu’oublier était difficile. Je baissais doucement en regard en hochant la tête pour l’appétit et allant vers la table en me retournant légèrement en entendant sa question, le regardant presque par-dessus l’épaule. Je finissais par totalement me retourner quand il me disait d’être honnête. Je me rapprochais en le regardant et haussant une épaule, je secouais doucement la tête. « Non, pas seulement… », je soupirais doucement en la regardant. « Je pourrais te dire tout ce que j’avais réellement à mettre dans cette lettre, toutes les fois où j’ai failli faire mes bagages avant même d’apprendre que j’étais enceinte et même le jour même… mais je n’osais pas… j’aurais peut-être même finie par t’écrire une lettre… tomber enceinte m’a juste donnée le courage de le faire mais pas l’envie, ni même le besoin… », je baissais le regard en me demandant si c’était ce qu’il voulait entendre ou même ce que je devais dire mais finissant par le regarder, je restais là. « Avant d’apprendre que j’étais enceinte, je n’étais qu’une loque… sans vie par ce que tu n’étais pas là ! », je finissais par hausser les épaules en entendant alors la minuterie sonner et regardant en direction de la cuisine.

Tendu j'attendais sa réponse, j'avais mes mains moites et serrais mon verre de peur de le laisser tomber. Être enceinte n'était pas uniquement à l'origine de cette lettre ça lui avait donné le courage nécessaire à l'écrire et l'envoyer mais elle aurait fini par le faire même sans ça. Mais combien de temps est-ce que ça aurait pris? Sa réponse me rassurait un peu, elle ne m'avait pas prévenu uniquement en tant que géniteur mais parce que je comptais quand même encore un peu pour elle. Mais j'accusais quand même le coup d'une chose, penser à moi et se sentir perdue sans moi ne l'avait pas pour autant fait revenir, ça n'avait pas été suffisant. "D'accord..". Tournant la tête vers la cuisine en entendant la minuterie je lâchais "Tu devrais y aller parce que ça va cramer.". Quand elle fût dans la cuisine je reculais un peu et regardait la porte d'entrée du coin de l'oeil, j'avais envie de partir pour prendre l'air mais en même temps je ne pouvais pas lui faire ça, s'était se rabaisser à agir comme elle et puis je voulais que l'on passe un peu de temps ensemble malgré que se soit atrocement douloureux de toujours se dire que j'avais été celui qu'on avait mis sur la touche et que j'étais celui qui avait fait l'effort de la rejoindre... Je donnais, elle prenait et est-ce que j'aurais quelque chose en retour? Finalement notre relation avait toujours été plus ou moins comme ça, même si l'avoir dans ma vie avait été quelque chose de formidable. Je posais mon verre sur le premier meuble à ma portée et continuant à reculons je prévoyais de sortir de l'appartement mais Pearl ressorti de la cuisine avant que j'ai le temps de partir. Ne voulant pas qu'elle sache ce que j'avais l'intention de faire je me passais la main sur la nuque avec un air gêné et lui demandait "Où sont les toilettes?"

Je ne savais pas si j’avais donné la bonne réponse ou même… enfin je ne savais rien et pourtant en entendant la minuterie… je me disais que partir était une mauvaise idée mais le regardant en ayant son accord, je finissais par hocher la tête. « Ok ! », j’allais alors dans la cuisine et sortant le gateau du four, je posais brièvement les mains sur le plan de travail en prenant une profonde inspiration car l’ambiance m’avait un peu… perturbée… inspirant encore et expirant, je tentais de reprendre sur moi ce qui m’avait un peu donnée les larmes aux yeux, je fermais rapidement les yeux et restais le temps de me remettre un peu de ça, heureusement en fin de compte… que j’étais dans la cuisine. Une fois reprise, je sortais et le voyais directement aller vers la porte en fronçant les sourcils à sa demande. « Tu cherchais les toilettes dehors ? », je baissais le regard en avançant. « T’allais partir, avoues ? », j’haussais les épaules en murmurant alors. « Au fond… c’est ce que je mérite ! », je soupirais doucement en relevant le regard vers lui et montrant la porte du doigt. « Les toilettes sont là si ce n’était pas le cas ! », je savais au fond de moi que c’était ce qu’il s’apprêtait à faire mais automatiquement, j’allais reprendre mon verre pour en reboire une gorgée. J’avais besoin de m’assoir, j’avais besoin de me poser et aussitôt, j’allais dans le canapé car je sentais que là, ça faisait beaucoup. Je posais mes deux mains autour de mon verre en évitant même de le regarder car je me sentais mal, c’était étrange… j’avais l’impression que même en étant honnête avec lui… ça ne changeait rien. Je relevais alors le regard vers lui en haussant les épaules. « Qu'est ce que tu voulais entendre ? »

J'étais un peu pris de court là et je vis à son regard qu'elle avait bien compris ce que j'avais l'intention de faire, je hochais doucement la tête "Je...Ouais...Prendre l'air." je fis une moue qu'elle affirma que s'était ce qu'elle méritait "Pourtant je veux pas me rabaisser à ça.". Pearl m'indiqua ou était les toilettes mais étant donné que s'était qu'une feinte je hochais la tête mais n'y allait pas. Je restais un instant dans l'entrée puis la rejoignait dans le salon, la regardant sans rien dire jusqu'à ce qu'elle me demande ce que je voulais entendre. "La vérité..." répondis-je spontanément "Même si elle est douloureuse." je soupirais et réfléchissais un instant à la manière dont j'allais pouvoir m'exprimer le plus clairement possible alors que dans ma tête ça n'était pas clair du tout. "Je suis à la fois content que tu ne m'as pas envoyé cette lettre juste parce que tu es enceinte mais en même temps... Bin... Me dire que juste penser à moi et que je te manque ne t'ai pas donné assez de courage c'est blessant. Mais au final t'y es pour rien c'est comme ça." hésitant j'allais m'assoir sur le canapé, assez loin d'elle "J'essaye de te détester et après notre discussion de l'autre fois je pensais pourvoir tourner la page..." je baissais la tête et regardais mes pieds "Sauf que j'ai l'impression d'en être incapable, cette impression d'être encore loin alors que je suis à côté de toi ça fait mal."

J’entendais bien qu’il se sentait mal que je l’ai pris un peu en plein fait… je me sentais peut-être même plus mal que d’avoir vue qu’il partait sans même pouvoir réagir ou même qu’il soit parti. Je me sentais bizarre soudainement. Mon regard se détachant un peu de lui, j’avais peur. Je devais m’assoir et allant alors lascivement sur le canapé, je me concentrais sur mon verre en entendant alors qu’il attendait la vérité. Je l’écoutais alors sans le regarder et le laissant parler mais finissant par le regarder sur la fin en regardant la distance entre nous. Je finissais par approcher pour couper l’espace et le regarde toujours en haussant les épaules. « Tu sais… ce n’est pas que tu ne m’as pas donné assez de courage, c’était juste que j’avais peur de ce qui m’attendait. J’avais peur justement de tout ça… j’avais peur de voir le mal que j’avais causé… avant de partir, je t’ai longuement regardé dormir en me disant clairement que j’allais faire la pire erreur de ma vie, je le savais mais pour moi, je me sentais mal, tout autour de moi… était vraiment compliqué… et faire… », je baissais le regard. « … l’amour avec toi, cela fut aussi en quelques sortes une situation à changement bien trop importante pour moi. Je me disais qu’on revenant… ça allait recommencer et nous allions encore tout oublier et c’était de ça dont j’avais peur… », j’en tremblais un peu. « Je ne voulais pas oublier ça… j’avais l’impression que refaire demi-tour serait pire que tout, bien pire… Quand je voyais juste que tu étais paisible en dormant, je me disais… que le lendemain allait être tellement compliqué… j’ai fais ce choix que je regrette mais ne te formalise pas par mon manque de courage… par ce que ce n’est pas par ce que je ne tiens pas assez à toi, c’est justement par ce que je tiens trop à toi. », je le regardais alors en posant ma main sur son bras et ensuite son épaule en la remontant. « Puis c’est normal qu’on soit éloigné, on l’est tellement… on évite le moindre toucher, moi je sais pourquoi mais toi, est-ce que tu le sais ? », je savais pourquoi je l’évitais…

Pearl réduisit l'espace entre nous, le canapé était trop petit pour que je m'écarte et je ne voulais pas être brutal dans ma réaction en allant jusqu'à me lever. Je l'écoutais m'expliquer ce qu'elle avait ressenti, ce dont elle avait eu peur ça m'aidait à comprendre qu'est-ce qui l'avait poussé à partir mais qu'elle me laisse ainsi était encore trop dur à digérer "T'as expédié le problème avec lâcheté à la place... Et tu m'as laissé comme... Comme une merde sans même un mot pour me dire que tu étais désolée.". Je soupirais "Tu tiens trop à moi mais tu m'as poignardé dans le dos." je regardais sa main sur mon bras à mesure qu'elle le remontait. Pourquoi je ne voulais pas la toucher? La raison était simple, très simple "J'ai pas envie que ça recommence." je secouais la tête et retirait sa main de mon épaule "C'est trop compliqué, bien trop compliqué.". Je finis par me lever, trop oppressé d'être aussi près d'elle "Je peux pas...J...J'ai qu'une envie c'est de te prendre dans mes bras alors que je te déteste!" du moins je voulais me persuader que s'était le cas, je reculais "C'est pas normal, je sais pas ce qui cloche chez moi..." je haussais les épaules "Si tu veux je m'en vais, dis moi de partir et je le fais, si tu veux quand même continuer le dîner je t'en prie... On mange et...Et on arrête ça." je me sentais mal, tellement partagé, déchiré entre deux états s'était insupportable.

Je baissais automatiquement le regard en l’entendant, oui j’avais manquée cruellement de courage, j’avais été lâche et je le regardais au milieu de tout ça alors qu’il me parlait, je me sentais un peu en colère… malgré moi et contre moi par ce que l’entendant me donnait cette rage. Dans un sens, j’étais repoussée dans mon élan de tentative mais je ne pouvais même pas lui reprocher de le faire, je comprenais et entendre qu’il me détestait était peut-être pire que tout. Je maintenais ma colère ou toutes les peines juste avec les larmes aux yeux et détournant mon regard. « Est-ce que toi… tu veux rester ? », c’était déchirant de lui demander ça mais je ne voulais pas lui demander s’il le voulait. « Si tu veux rester, on mange et on arrête tout ce que tu veux mais je ne peux pas te demander de rester même si je le veux. Je sais… », j’haussais alors un peu la voix. « Je sais que j’ai été lâche… tu crois que je ne le regrette pas déjà assez toute seule ? Tu n’as pas besoin de me le dire… je peux déjà me détester comme une grande… je peux déjà me hait sans que tu ne m’aides à me haïr encore plus… », je baissais le regard en haussant les épaules et reprenant une voix douce et calme vers la fin tout en ayant parlée. « Mais détestes-moi si tu le veux… cependant ne me le dis plus car tout ce dont j’ai besoin en l’entendant c’est d’être dans tes bras. C’est ridicule ? », j’haussais les épaules en me levant et sans le regarder car regarder tout ce que j’avais fait comme dégât… me faisait encore plus mal que tout, c’était loin d’être supportable de le voir ainsi ou d’entendre qu’il me déteste… tellement de choses que je n’en pouvais plus d’entendre. « Si tu veux, manger, on mange… ça doit être prêt sinon je ne peux rien y changer, rien ne cloche chez toi… c’est juste que j’ai réussie à me faire haïr par la seule personne qui ne m’ai jamais réellement aimée pour ce que j’étais… », au fond oui… mon père m’aimait en tant que fille adoptive et n’a jamais dit au grand public que j’étais sa fille, ni même à moi. Je le haïssais tellement… 20 ans jeter à la poubelle entre nous rien que pour ce mensonge. J'allais donc vers la cuisine en le regardant à reculons.

Je savais que j'étais de dur avec elle de lui dire tout ça mais j'en avais besoin, il fallait que je m'exprime sinon je finirais par exploser et j'avais à cœur d'être franc. Est-ce que je voulais rester, oui... Bien que j'ai aussi envie de fuir mais ça n'allait rien arranger. Je l'avais sans doute blesser ou du moins j'avais agité le couteau dans une plaie parce qu'elle réagit assez vivement et je restais muet.
J'avoue que lui dire que je la détestais m'avait échappé, j'étais tellement perdu que je ne savais plus bien ce que je disais ou comment je le disais, ma peine m'aveuglait encore et égoïstement la souffrance me donnait le droit d'être blessant. Mais presque tout de suite je m'en voulu en voyant ses yeux briller parce qu'elle avait les larmes aux yeux.

Cette situation était détestable, passer d'une belle complicité de 20 ans d'amitié à...Ça. Du grand n'importe quoi finalement. Je souffrais autant de l'avoir perdu que maintenant de l'avoir retrouvé, la colère c'est moche! Ça vous ronge de l'intérieur et ça fait mal. Je ne bougeais plus et la regardait reculer jusqu'à la cuisine, est-ce que j'allais rester ou non? "Je..." tout ça me prenait vraiment la tête et mon manque de sommeil accumulé n'aidait vraiment pas à retrouver un peu des idées claires. Pearl avait disparu dans la cuisine me laissant hésiter sur ce que j'allais faire, c'est quand j'entendis un bruit étrange que je la rejoignis. Fronçant les sourcils je la regardant avec incompréhension "Mais qu'est ce que tu fais?" elle était couverte de farine tout comme le sol de la cuisine. "T'as changé de recette?" un peu d'humour, ça s'était presque inespéré de ma part et pourtant s'était sorti tout seul, je fis un petit sourire "On le mange ce diner?" je passais un peu d'un état à l'autre c'est vrai mais il fallait que j'arrive à avancer, l'éviter et vouloir la détester me rendait mal alors peut-être qu'en essayant de petit à petit enterrer la hache de guerre ça marcherait.

J’avais la rage, ça bouillonnait, tout bouillonnait une fois dans la cuisine. Je ne savais pas quoi faire pour que ça passe. JE ne pouvais pas faire non plus comme d’habitude. Je serais déjà à taper dans un punching ball à ce moment même si je n’étais pas enceinte. Je soupirais en prenant ma tête entre mes mains et attrapant le premier truc qui passait… faisant en même temps tomber le fouet sur le sol et éclatant le paquet de farine contre le mur… une explosion qui au fond… aspergeait totalement la cuisine et moi-même tandis qu’il entrait, je le regardais stoïque… sans réaction et le regard perdu tandis qu’il faisait de l’humour. « Je détruis, je ne sais faire que ça ! », c’était tout ce que j’arrivais à dire en le regardant et hochant la tête pour la recette. « Oui… si tu le dis ! », disais-je simplement pour la recette en ne bougeant toujours pas et le regardant quand il demandait si nous mangions. J’haussais les épaules en me posant contre le frigo et m’y laissant tomber le long en le regardant. « Tu veux me tuer avoues ? », c’était le changement de comportement, ses blagues et tout ça sur le moment qui m’épuisait. Je tentais tellement de faire des efforts et de vouloir arranger les choses ou qu’il aille mieux mais tout en vain et c’était épuisant. « Attends, juste quelques minutes… », pour manger, j’avais besoin de me calmer et là, j’étais encore un peu en colère, la farine n’avait pas suffi ! Je fermais les yeux sans bouger en me demandant ce qui se passait… je n’y comprenais plus rien.

J'étais mal de la voir comme ça parce que je savais bien que j'étais à l'origine de sa colère et que en plus s'était pas vraiment bon pour elle. Je secouais la tête quand elle me demanda si je voulais la tuer "Non... Désolé..." et s'était sincère j'étais désolé de la déboussoler comme ça parce que moi même j'étais complètement paumé.
Elle s'était laissée glisser le long du frigo et me demandait d'attendre quelques minutes, un peu de répit dans tout ça. J'étais fatigué aussi par tout ce bordel, je m'avançais vers elle et m'accroupissais pour me mettre à sa hauteur. "On fait une trêve?" la voir comme ça me donnait un pincement au cœur, j'avançais doucement une main vers son visage et essuyait un peu la farine "Plus besoin de peinture de guerre.". S'était fou comme le fait d'être près d'elle pendant quelques temps me rendait petit à petit plus vulnérable, on avait trop vécu de choses tout les deux pour que ça s'arrête ainsi. Sa lettre était peut-être le dernier fil qui nous avait retenu l'un à l'autre, si j'avais répondu à cet appel, que les réponses à mes questions m'avaient malgré tout conduit à rester à Barcelone s'était que quelque chose était plus fort que ma douleur. Je ne me rendais même plus compte de ce geste, je caressais son visage et ça me faisait un bien fou...

Quand il disait que non, je le croyais. Je savais pertinemment que c’était sincère et pourtant je ne pouvais me dire que c’était ce qu’il tentait, peut-être que cette impression était juste par ce que je me disais à cet instant… que je le méritais peut-être ? Qui le méritait ? Étais-je aussi ignoble que pour mériter que l’on veuille me tuer à petit feu ? Je n’en savais rien et ça me perturbait sur le moment. Alors qu’il se mettant à ma hauteur, j’avais un moment de peur en me demandant s’il allait continuer à m’enfoncer ou simplement... enfin je ne savais pas et ne réagissant pas du tout aux moindres gestes, restant un peu stoïque et ne pouvant m’empêcher d’avoir une sorte de fin sourire pour les peintures de guerre. J’hochais doucement la tête. « Oui, une trêve ! », tout ça un peu en retard du reste. J’étais un peu déconnecté et sentant ses caresses, ça m’aidait sans vraiment m’aider… je me disais justement que les peintures de guerres devraient revenir très vite et ça ne m’aidait pas vraiment. J’osais relever mon regard vers lui et capter le sien, tentant de lire dans son regard sans vraiment le quitter, j’étais presque silencieuse pendant plusieurs secondes, juste le regardant et ignorant le reste, la farine… sauf ses caresses qui m’apaisait malgré tout et arrivait à me faire rester sur terre à la fois. « Cette trêve… elle durera combien de temps ? », demandais-je … la voix un peu coupée et apeurée… hésitant sur les moindres mots en me disant que ça pouvait rien que le faire reculer mais je ne savais plus du tout à quoi m’attendre ni même si je devais laisser cette proximité sans que cela ne nous retombes encore sur la pomme.

J'étais perdu, Pearl était perdu... La galère totale en somme! Je le voyais dans son regard qu'elle ne comprenait pas tout et je crois que dans le mien ça devait pas être mieux.
Je m'interdisais tout contact avec elle parce que je savais que s'était une vraie faiblesse, combien de fois pendant mes petites heures de sommeil je rêvais qu'elle était là qu'elle n'était jamais partie ou bien revenue, j'arrivais même parfois à sentir son parfum ou sentir la sensation de sa peau sous mes doigts mais chaque fois que je me réveillais s'était une torture. Sauf que là il y avait une faille dans ma volonté de me tenir le plus à l'écart possible de Pearl, j'étais aller trop loin en l'enfonçant encore comme si la dernière fois ça n'avait pas suffit. Pourtant je souffrais mais cette douleur latente finirait peut-être par s'estomper.
Combien de temps la trêve durerait-elle je n'en savais rien, je ne voulais pas donner des faux espoirs parce que j'étais bien conscient de ne pas être certain de resté stable dans ma conduite, le chemin était encore long pour aller vraiment mieux. "Le plus longtemps possible. Moi aussi je suis fatigué de tout ça." Doucement je reculais et me relevais, lui tendant ensuite les mains pour l'aider à se relever. Sans lui demander son avis je pris la poêle dans laquelle il y avait son plat et j'emmenais ça à table où je faisais le service "A table...".
Moi même je me surprenais mais il fallait que j'arrête de penser que me brimer et chercher à la détruire allait m'aider parce que tout ce que j'allais y gagner s'était finalement de la culpabilité.

Je me laissais aller en le regardant et l’entendant dire qu’il était fatigué aussi failli pendant un cours instant déclenché un flot de larme… le contre coup du calme mais j’inspirais un bon coup en le regardant alors se lever et me tendre la main. J’hésitais au début et finissait par la prendre pour me relever. Je le suivais alors en retirant mes ballerines sur la route, j’avais simplement envie d’être plus confortable et j’avais pleins de farine dans les chaussures, loin d’être agréable. Je tapotais rapidement ma robe pour y retirer la farine et secouais mes cheveux en allant alors à table et sans vraiment avoir réellement faim tout en ayant faim… faim enceinte, que voulez-vous. Je ne savais comment agir ou que dire ou même… je ne savais rien et je contentais d’être moi-même en souriant doucement. « A table, oui ! », 20 ans après, ces mots furent dits tandis que je regardais mon assiette en tentant un léger sourire et le regardant alors. « Bon appétit ! », c’était dingue d’être normal après nos déchires, c’était presque relevant de l’impossible. Je baissais doucement mon regard vers l’assiette et mangeait sans réellement avoir faim. Une faim qui venait progressivement. J’espérais que cette trêve pourrait durer mais au fond de moi, j’avais peur que non, peur de dire encore une chose de travers ou ne pas être comme il voulait que je sois. J’avais peur de faire encore que preuve de lâchetés donc je me contentais juste de manger en silence et buvant une gorgée d’eau à la fin en cherchant un truc… n’importe quoi, un truc à dire pour rompre le silence qu’il me semblait malgré moi de créer et le regardant. « Tu trouves Barcelone, comment ? », oui, c’était con et c’était pourtant la première connerie qui me venait à l’esprit.

S'était difficile parce que j'avais vraiment le cul entre deux chaises comme on dit! Je n'allais pas lui dire que je la pardonnais parce que ça n'était pas le cas mais maintenir un climat plus tranquille serait une bonne chose pour moi comme pour elle parce que à force s'était notre santé qui allait finir par en prendre un coup. Pire le fait qu'elle soit enceinte nécessitait quand même un peu plus de considération, la colère m'avait aveuglé mais le voile se dissipait un peu puisque l'abcès avait été crevé et je voulais croire dans la bonne foi de Pearl quand elle évoquait ses regrets, qu'elle promettait qu'elle ne repartirait pas. De toute manière que l'on soit ami plus ou moins comme avant si elle m'abandonnait de nouveau s'était clair que je ne m'en relèverais pas et je crois qu'elle en était consciente. J'étais un peu au bord du vide, un ravin sous les pieds me tenant à une branche prête à casser, soit j'acceptais une main tendue de la part de celle que je voyais comme mon ennemi soit je me laissais tomber dans le ravin.
J'avais fait le service et m'étais installé à table, je n'avais pas spécialement d'appétit mais il fallait que je mange, s'était essentiel. "Merci bon appétit à toi aussi." je commençais à manger tranquillement et je reconnaissais facilement ces saveurs, ça n'était pas la première fois que je mangeais ce poulet aux légumes que fait Pearl et à vrai dire s'était bon. Plus volontiers que d'habitude je portais la fourchette à ma bouche sans mettre trop de temps entre chaque bouchée ce qui était plutôt rare en ce moment.

Le silence s'était installé entre nous et c'est vrai que ça ne nous ressemblait pas vraiment de ne rien avoir à ce dire, sauf que maintenant nous étions comme deux étrangers qui s'apprivoisent un peu petit à petit, ça passe ou ça casse... "C'est une jolie ville et c'est agréable d'être au bord de la mer. Par contre je comprends pas un mot d'espagnol c'est galère." je haussais les épaules "J'imagine que ça s'apprend avec le temps.". Je finissais tranquillement de manger "Et toi? Comment ça se passe ta vie ici, tu t'y plaît?" je savais qu'elle travaillait mais je ne savais pas ce qu'elle faisait exactement "Tu fais quoi comme boulot?". Brisons la glace doucement mais surement chacun à un bout du lac et puis peut-être qu'une fois que l'on se rejoindrait l'eau serait plus chaude.

Est-ce que la glace allait se briser ? Est-ce que nous allions nous entendre ? Tellement de choses, tellement de mots, tellement de brisures dans notre relation que je m’en noyais en ce moment alors que nous mangions. Au fond, le silence pendant le repas était naturel mais là, c’était surtout la peur qui me retenait. J’avais tellement de choses à lui dire mais tellement de choses qui me semblait étrange. Je souriais doucement et finissant même pas rire pour son espagnol. « Je t’avais bien dit de prendre l’option au lycée… ça te servirais un jour, je t’avais prévenue ! », je souriais doucement en me disant que oui… ça aurait été pratique mais je ne l’avais pas prévue au lycée malheureusement. J’haussais doucement une épaule. « Je me suis toujours dis que s’il y a une ville où j’irais… ça serait Paris et j’avais failli y aller mais je ne parle pas un mot de français ou presque, je ne peux que dire .. Je… euh… trois mots ! », ces mots étaient je t’aime, j’avais hésitée à les dire, pas le moment du tout mais c’était le basique. « Alors Barcelone est venu à moi… je ne m’y plaisais pas… je ne sais pas encore si je m’y plais maintenant mais j’ai rencontrée des personnes, une sœur jumelle… étrange, je sais. Et puis… », j’allais dire que maintenant il était là, c’était plus plaisant mais pour le fait que ce soit plaisant, je doutais encore un peu. Je ne voulais pas être l’apache avec ses peintures de guerres qui se battait contre lui. « Je suis chanteuse… prends le flambeau de ma mère fait bizarre… mais je dois de toute manière changer de boulots… les clients ne sont pas vraiment ravis de voir une chanteuse avec un bébé à bord sur la scène… pas très glamour d’après eux ! », ça me révoltait un peu, plusieurs fois… des sifflements avaient été entendu et le patron pensait me mettre en congé maternité plus tôt que prévu pour les éviter ce qui me terrorisait car je me demandais : qu’est-ce que je vais bien faire de mes journées ? Quelques soit le boulot, j’étais une bosseuse et j’avais besoin de bosser mais cette grossesse à risque… m’handicapait plus qu’autres choses et ça, ça n’était pas simple à vivre. J’en baissais même un peu le regard. « En gros… je vais bientôt chômer aussi… ce que le docteur suggère même… », je soupirais doucement. Je terminais alors mon assiette, sans vraiment m’en rendre compte en lui souriant doucement. « Tu en veux encore ou je débarrasse ? », demandais-je alors en me redressant juste le temps d’attraper la bouteille d’eau que j’avais posée sans trop le savoir sur le buffet et me servant alors à nouveau un verre. Il fallait surtout que je m'occupe car j'en stressais de cette situation et la nervosité me donnait envie de juste faire un truc par ce que je n'avais qu'une seule envie depuis qu'il m'avait juste touché la joue : l'embrasser et ça c'était des plus perturbants puisque c'était la pire des idées que je pourrais avoir.

Je ne crois pas vraiment que prendre espagnol au lycée aurait changé grand chose, j'aurais eu deux trois notions mais le lycée s'était quand même loin quand on y pense. Barcelone était un choix surprenant de la part de Pearl c'est vrai, je ne savais pas du tout pourquoi elle avait pensé à cette ville plutôt qu'une autre. Ne pas parler français était certes handicapant mais même si leur accent est terrible les français parlent l'anglais du moins certains. "Barcelone est venue à toi? Pourtant elle n'a pas bougé de la carte..." une nouvelle fois je faisais un peu d'humour ça m'aidait à rester détendu ou de ne pas laisser paraitre que je n'étais pas spécialement à l'aise.
Est-ce que j'avais bien entendu, une soeur jumelle?! "Euh...C...Comment ça une jumelle?"

J'arquais un sourcil en l'entendant dire qu'elle était chanteuse, je pensais qu'elle était plutôt serveuse ou quelque chose comme ça vu qu'elle s'était toujours refusé à chanter lorsqu'elle était à Vegas, mais on était bien loin maintenant autant géographiquement que sur le mode de vie. "Ce patron pense avant tout à son profit, les temps sont durs même si c'est injuste pour toi. Mais le client est roi." Mais est-ce que ça n'était pas mieux pour elle d'arrêter de bosser un peu plus tôt? Avec ses douleurs et tout ça... "Peut-être que c'est pas plus mal?" je secouais la tête "Mais j'en sais rien et puis c'est toi qui vois." Je ne suis pas médecin alors je ne donnerais pas mon avis, après tout ça me regarde pas vraiment enfin un peu mais à 30% disons ce qui ne fait pas la majorité. "Tu trouveras à t'occuper t'en fais pas." je savais que s'était ça qu'elle craignait, tourner en rond et je pouvais que la comprendre vu que je suis pareil.
Je secouais doucement la tête "Ça va merci, s'était très bon." et pour une fois j'avais fini mon assiette et je n'avais pas la nausée pas pour l'instant en tout cas. Je voulais lui proposer de débarrasser mais elle avait l'air d'y tenir soudainement un peu plus nerveuse, je détournais le regard et faisais un petit sourire "J'espère que ton gâteau est pas trop cramé." on était vraiment dans les banalités là.

Je souriais en ne retenant pas un léger rire quand il parlait de Barcelone, c’était étrange… sur le moment, je me retenais de tellement de choses mais pas de rire. « Ah bon ? J’en étais persuadée ! », je souriais doucement en le regardant quand nous parlions soudainement de ma jumelle… moi-même, je n’y comprenais parfois plus rien à cette histoire, c’était tellement dingue. « Ell… elle… on a été séparé à la naissance… j’en avais jamais rien sue. Ma mère et ses secrets ! », au fond oui, tout n’était que mensonge autour de moi encore une fois, c’est dingue, non ? Parfois je me dis que je suis bien mieux loin des mensonges. C’est nul à dire car ma mère : paix à son âme était la meilleure qui soit. J’en venais alors à parler de mon boulot enfin nous et relatant que je devrais en changer mais le fait qu’il me pose cette question et rajoute que c’était moi qui voyait, je me disais que non… son avis comptait, baissant doucement le regard avant de le relever. « Ce n’est pas plus mal, oui… c’est un mal pour un bien mais non… il n’y a pas que moi qui voit, c’est fifty, fifty tout de même ! », je le regardais, un peu pour bien dire que les fifty était à lui. C’était important pour moi qu’il le sache car c’était le cas et même s’il semblait sans vraiment le sembler totalement s’en désintéresser. Dans un sens même si c’était difficile, c’était compréhensible.

Je ne pus retenir un sourire en le regardant quand il disait merci. « De rien ! », je prenais alors mon assiette et approchant juste à côté de lui pour prendre la sienne mais riant doucement en regardant vers la cuisine. « Je pense… un peu mais mangeable ! », j’haussais alors les épaules. « Au fond… ça ne serait pas mon gâteau si je ne l’avais pas un bon brulé ! », j’affichais une petite moue en le regardant. « Si tu veux, j’ai aussi de la glace… », je n’avais pas vraiment décollée en restant à côté et bloquant même un peu sur l’assiette en le regardant mais finissant par secouer la tête pour reprendre mes esprits et lui sourire. « Je reviens ! », je prenais alors les assiettes et allais les amener à la cuisine en revenant alors au final pour prendre la poêle et retourner en cuisine mais à peine passée le chambranle… que je glissais maladroitement sur un tas de farine, me rattrapant alors aussitôt sur le chambranle comme je le pouvais.