On dit que quand on se lève du pied gauche, ça rend de mauvaise humeur. Ouais. Pourtant, on ne pense jamais à regarder son pied quand on se réveille si ? Donc d'où vient cette expression ? Quelqu'un s'est réveillé un jour du pied gauche et il lui est arrivé des merdes toutes la journée donc il en a déduit que ça portait malheur ? Et si un jour on mange du lion au petit-déjeuner et qu'on est de mauvaise humeur, ça deviendra aussi un dicton ? Quand on mange du lion, ça porte malheur. Ouais, non, ça sonne faux. M'enfin, ce serait drôle. Quoi qu'il en soit, je m’étais ou ne m’étais pas levé du pied gauche, on s'en fout, mais j’étais de mauvaise humeur. J’étais à fleur de peau. Bref. Je faisais tout de travers, m’étais renversé du café dessus. Un pyjama tout neuf en plus ! J’avais trébuché sur mon chien, et mis mon t-shirt à l'envers. Et en plus de ça, c'était un jour de congé pour moi, alias un jour consacré au ménage ! Youpi ! Si j’avais pu, j’aurais autre chose de ma journée… Non, je ne songeais pas à appeler Juan, pas du tout… Bon ok… Un peu en fait… Je n’avais aucune envie de m’y mettre, mais je n’avais pas le choix, la poussière n’attend personne... Après deux heures à récurer par-ci, par-là, à passer le balai, l’aspirateur. Je décidais de descendre pour faire ma lessive. Ma charmante colocataire étant un peu égoïste à chaque fois qu’elle allait faire une machine, elle n’emportait que ses affaires. Résulta, je traînais une panière pleine à craquer de robes, de jupes, de jeans, de t-shirts, de sweets…  Qui s’amassaient depuis déjà plusieurs jours. Je descendis les escaliers avec précautions, évitant de tomber ou de faire tomber des vêtements au sol. J’arrivais enfin à la laverie, j’espérais être seule, mais en fin de compte, la personne que je découvris à l’intérieur transforma ma journée pourrie, en bonne journée. Je souris à la jeune brunette et avançais vers une des machines à laver. « Hello Jasmine ! Comment va Aladdin ? » Lâchais en plaisantant… Pas vraiment. Cette femme, je la connaissais depuis mon arrivée dans l’immeuble et pour je ne savais quelle raison, nous ne pouvions pas nous supporter. Pourtant, ses muffins de bienvenue étaient super bons, selon Eba, car je n’avais pas osé y toucher, de peur de tomber sur du poison ou un truc dans le genre… Je savais qu’elle ne pouvait pas me voir non plus, même si nous ne l’exprimions jamais clairement, ça se voyait dans notre attitude à toute les deux. Nous ne manquions jamais de nous faire des coups bas en tout genre. La quittant du regard, je posais les yeux dans la cuve où un string reposait simplement. Je me retournais vers ma voisine : « Waw… Il doit être content ! Tu as fait tomber un truc à toi dans la mauvaise machine, je pense… » Son sourire malin me donnait un peu envie de rire et de pleurer à la fois. Elle croyait quoi ? Qu’elle allait me faire perdre mes moyens à cause d’un simple dessous ? Elle pouvait toujours courir, je continuais de sourire. Changeant de machine, je déposais ma panière sur un autre rebord puis déposais tout mon linge sale à l’intérieur. Sans vraiment le faire exprès je laissais tomber par terre, un gilet. Pas n’importe quel gilet, un exemplaire pour homme… Juan avait dû l’oublier lors d’une de ses visites, j’avais du le ramasser sans faire attention… Etonnement, je me réjouis de ma maladresse et la transformais en mesquinerie, je jetais un petit coup d’œil à ma voisine et observais sa réaction alors que je me baissais pour le ramasser.