Encore un mystère autour d'elle, encore un mensonge à croire que le destin avait décidé de charger au max sur elle. Tout ce qui entourait sa mère était tout de même assez flou. "Ça a dû te faire un choc non? Et vous en êtes où? Vous vous parlez?".
Je ne me sentais pas plus concerné que ça pour cette grossesse et qu'elle me dise que j'avais quand même mon mot à dire puisque s'était fifty fifty me laissait perplexe, je n'avais pas choisi de garder cet enfant elle avait décidé ça toute seule puisque moi j'étais éjecté de sa vie... Je savais bien qu'elle voulait que j'essaye de me sentir concerné, que je m'implique même peut-être. "Ouais...Si tu le dis..." je buvais une gorgée d'eau "Je dirais plutôt 70/30..." et encore je prenais 30% pour la génétique c'est tout. J'avais un peu le fil à la patte malgré moi parce que même si je voulais m'éloigner ou ne pas en entendre parler Pearl me connaissait assez bien pour savoir que j'avais une conscience mais aussi qu'avec ce que j'avais vécu je ne voulais pas qu'un enfant à fortiori le mien vive la même chose mais en même temps je n'avais pas le choix, encore une fois j'étais celui qui devait faire l'effort et ça devenait pesant. Alors tant pis si elle prenait mal cette remarque, je l'acceptais elle mais j'essayais au maximum de faire abstraction de son ventre rond et de ce qu'il y a à l'intérieur comme si ça n'était pas de moi, en plus qu'est ce qui m'assurait que j'étais bien le père? Rien hormis sa parole.

"C'est vrai que le cramé c'est ta marque de fabrique." je la laissais prendre mon assiette et elle me proposait de la glace en plus, je haussais les épaules "Si tu veux. Ça le rendra moins sec s'il a brûlé". J'attendais sagement en restant à table quand j'entendis la poêle tomber dans la cuisine, j'y allais pour voir s'il n'y avait pas de soucis "Tout va bien?", je me baissais et ramassait la poêle, récupérant ce qui était tombé par terre je mettais tout dans l'évier en vrac puis attrapait une éponge et un rouleau de sopalin pour nettoyer. Une fois la bêtise nettoyé je me redressais "Où est la poubelle?".

Je souriais doucement pour Lullaby et penchant la tête. « Oui, assez… mais sinon on fait connaissance enfin comme on le peut. On se ressemble assez… enfin, je veux dire… », je parlais bien sûr pas physiquement mais simplement mentalement et tout ce qui allait avec comme nous étions tout de même toutes les deux amoureuses de nos meilleurs amis même si c’était différent, je suis sûre qu’elle était moins lâche que moi. Je baissais le regard en l’entendant et finissant par le regarder. « Dis pas ça… », je ne savais pas ce qu’il en pensait, au fond… nous étions resté assez évasif à ce sujet. L’entendre était bizarre car oui, je voulais un peu savoir ce qui se passait dans sa tête ou même tenter de le deviner mais j’en étais incapable. Je souriais doucement quand nous parlions du gâteau et du cramé, ne pouvant pas vraiment m’empêcher de rire en l’entendant. « Oui, surement moins ! », je disais alors que j’allais revenir en allant en cuisine mais ‘est là que boum mais ouf… j’hochais la tête quand il venait voir si ça allait avant de rire. « Ca va ! », disais-je rapidement en le regardant faire et lui souriant. « Là-bas ! », je montrais la poubelle en penchant la tête et le regardant. « Merci… tu n’étais pas obligé ! », je regardais la farine et finissant par prendre un balais en regardant. « Je vais peut-être ramasser tout ça », je balayais en gros ce qui trainait avant de lui sourire rapidement et finissant par rire doucement. « C’est étrange, hein ? Je veux dire… toi et moi, là à diner alors que j’ai l’impression que t’es la dernière personne avec qui tu veux être… en ayant aussi l’impression que c’est tout le contraire… », je le regardais alors en souriant doucement, finissant même par approcher en posant le balais et le regardant dans les yeux et penchant la tête. « Tu sais ce qui est tellement compliqué dans cette situation ? C’est que moi, je ne te déteste pas. Pire… je t’aime ! Et là, je repense à cette nuit ou pour la dernière fois, on était nous… William et Pearl… et c’est chamboulant. En fait... c'est même... fou par ce que j'aimerais juste t'embrasser depuis que tu as... », je baissais un peu le regard. Honteuse de ce que je venais de dire. « Enfin... rien... Désolée… je devrais pas dire ça ou même le remettre sur le tapis… J’arrête enfin je fais tout ce que je peux pour le faire. », finissant par le détourner et me tourner vers le moelleux en prenant de la glace dans le congélateur qui se trouvait juste à côté. Je restais distraite sans vraiment me concentrer et jouant dans la glace en attendant qu'elle fonde un peu.

Une jumelle et elle se ressemblait assez, je crois que si elle ne m'avait pas dit ça j'aurais eu du mal à le deviner... Non sans blagues! Le sujet bébé et qui a son mot à dire, est-ce qu'on est vraiment à l'égalité ou non en bref cette nouvelle prise de tête je voudrais l'éviter le plus longtemps possible.
J'avais aidé à nettoyer ses bêtises et elle avait raison je n'étais pas obligé mais je pouvais le faire donc je l'avais fait, elle savait très bien que j'étais comme ça. Je jetais ce qui devait l'être à la poubelle et me lavais les mains rapidement "Oui ça évitera que tu dérape encore."

Je la rejoignais sur ce point s'était vraiment étrange cette situation et je hochais la tête à ses paroles "Oui c'est plutôt bizarre..." en revanche là où elle avait tort c'est que malgré tout je n'étais pas mécontent de pouvoir passer un peu de temps avec elle.
Pearl approchait et je ne sais pas pourquoi mais s'était une mauvaise chose, enfin surtout s'était quelque chose de perturbant et ce qu'elle me disait à cet instant était tout aussi déroutant. En fait je me disais que j'avais peut-être mal entendu, mais elle se ravisait, baissant les yeux honteuse... On en était là, à ne même plus oser parler avec franchise. "Je suis désolé moi aussi Pearl." elle se demanderait sans doute désolé de quoi mais la vérité c'est que j'aurais aimé pouvoir la prendre dans mes bras ou l'embrasser, je m'étais permis de lui caresser la joue et j'avais adoré pouvoir refaire ce geste sauf qu'au fond de moi j'avais la blessure qu'elle avait ouverte encore béante et qui me faisait très mal parce que je n'avais qu'une crainte souffrir à nouveau autant.

Appuyé contre le plan de travail je la regardais faire le service ou plutôt chipoter avec la glace. "En écrivant cette lettre tu espérais quoi?" je revenais à ce sujet sensible mais s'était le seul lien entre nous alors je me raccrochais à ce que je pouvais "Que je vienne... J'imagine et maintenant que je suis là, qu'est-ce que tu veux vraiment?" si je connaissais ses attentes, que je les entendais ça serait peut-être plus facile pour moi d'avancer que se soit en allant vers elle ou dans le sens inverse.

J’hochais rapidement la tête, je savais que parfois je pouvais être maladroite comme adroite et c’était peut-être embêtant parfois. Autant je pouvais l’être et ne pas l’être du tout dans certaines situations. Un vrai complexe donc oui, il fallait que j’évite de déraper à nouveau en parlant de déraper ? Je dérapais aussi et haussant une épaule alors qu’il disait être désolé en souriant doucement et continuant de préparer le dessert. « Ce n’est pas ta faute, Will ! », disais-je simplement d’un petit murmure. Je ne lui en voulais pas vraiment, je m’en voulais plus à moi qu’autres choses ! L’entendant alors poser ses questions, je restais silencieusement à trifouiller dans la glace et me concentrant dessus, sans trop donner de réponses pour l’instant. J’étais assez concentrée. Perdue dans ma tête à me demander ce que je dois répondre à ses questions bien complexes et ce qui n’aidait pas du tout : j’avais besoin de filer à la toilette. Et punaise, truc de femmes enceintes.

Je me retenais en me tortillant un brin et me disant : punaise, je vais ne pas m’excuser et filer au petit coin ? Non mais sérieusement, je pourrais au moins faire ou dire un truc avant. Je le regardais alors doucement en tournant mon regard vers lui et souriant un brin. « A ton avis ? », demandais-je alors rapidement en approchant et lui faisant plus face en évitant de me tortiller mais ça devenait de plus en plus compliqué. Je souriais alors. « T’as vraiment besoin de la réponse ? Après tout ce que je viens de dire, t’as vraiment besoin de le savoir ? Par ce que pour moi… je ne pense même pas que la question se pose… la seule réponse que je pourrais te donner est… que Je t’aime ! », je le regardais alors en faisant une petite moue et me tortillant à nouveau, je n’en pouvais plus. « Je reviens, je vais… », je filais alors rapidement en grimaçant et finissant par courir vers les toilettes. Je restais alors un peu au toilette pour la petite vessie de la femme enceinte et me disant que j’aurais pu au moins finir ma phrase.

Pas ma faute, pas ma faute... Je sais pas mais je n'aidais pas des masses, enfin en gros on ne s'aidait pas beaucoup tout court autant l'un que l'autre. Mais ce qu'elle venait de dire semait le doute en moi, vraiment. La glace avait clairement le temps de fondre au rythme auquel elle servait le dessert, le fait que je lui pose une question pas vraiment simple j'imagine n'arrangeait pas les choses.
Elle se tortillait un peu et je me demandais ce qui lui arrivait à vrai dire, ça la mettait si mal à l'aise ou s'était autre chose? Elle répondit donc d'abord à ma question en me demandant quel était mon avis, je sais que c'est une façon de parler mais concrètement si je posais cette question c'est justement parce que je ne voulais pas faire de conclusion hâtives ou mal interpréter les choses. De nouveau elle me faisait face et s'était rapprocher mais cette fois je ne détournais pas les yeux et la fixait. Je hochais simplement la tête quand elle demandait si j'avais vraiment besoin de le savoir "Oui", s'était la pure vérité il le fallait. La réponse ne se fit pas attendre plus longtemps puisque Pearl déclara qu'elle m'aimait et que s'était tout ce qu'elle avait à dire, mais avant que j'ai le temps de dire quoi que ce soit puisqu'elle se tortillait à nouveau avant de s'excuser en filant vers les toilettes, s'était donc ça!

Cela dit ce n'était peut-être pas plus mal... J'avais le temps d'encaisser l'information calmement. Elle était sincère je l'avais vu dans ses yeux de toute façon elle ne sait pas me mentir, mais si dans un sens j'étais content de le savoir d'un autre ça ne facilitait pas les choses pour moi. Est-ce que je devais nous laisser une chance malgré mes peurs? Parce que j'avais moi aussi des sentiments pour elle je le savais et le nier n'était que se voiler la face. Combat entre mon cœur et ma raison, le dicton "le cœur a des raisons que la raisons ignore." prenait tout son sens. Je pris l'initiative de terminer de servir le dessert et emmenait les deux assiettes à table en attendant qu'elle revienne. Quand se fût le cas je lui adressais un sourire "Merci pour ta franchise", à ces mots je pris un bout de gâteau et un peu de glace et mangeait. Ça n'était sûrement pas ce à quoi elle s'attendait ou espérait... Quoi qu'avec mon attitude elle devait bien avoir conscience que les choses s'avéraient compliquées.

Et bien je peux vous dire que dans les toilettes, je me demandais ce qu’il allait se passer. Toutes ses questions depuis le début de la journée… résonnaient un peu dans ma tête. Celle pour cette lettre et mes raisons ou même ce que j’attendais et tout ça ? C’était le brouhaha enfin je m’en remettais. Une fois la vessie « soulagée » si je puis dire… hin hin ! Je me lavais les mains… ne pas oublier ! Et puis je sortais de la salle de bain sagement en souriant doucement, un peu crispée de ce qui m’attendait et le regardant avec les desserts. « De… ben de rien ! », disais-je en me demandant s’il avait besoin de m’en remercier ou non car c’était juste de la franchise enfin… c’était normal pour moi. Je m’installais en prenant un morceau de gâteau et de la glace en mangeant aussi et souriant doucement. « Je peux te poser une question aussi ? », je n’attendais pas spécialement… mais il fallait que je le demande. Au final, je n’attendais jamais après avoir demandée ça, personne même. « A quel point tu me détestes ? », cette question tombait totalement, pouf… comme ça mais j’avais besoin de le savoir car je ne doutais pas une seule seconde à ce sentiment qu’il pourrait avoir. « Cette question est idiote, je sais mais je sais à quel point je t’aime donc tu devrais savoir à quel point tu me détestes ! », je n’en voyais pas vraiment l’utilité sauf me faire encore plus mal mais j’avais besoin dans un sens de le savoir pour savoir si j’avais une chance de réparer ça.

Peut-être que s'était idiot de la remercier d'avoir été franche mais je lui était reconnaissant alors je lui disait... C'est tout. Je hochais la tête quand elle me demanda si elle pouvait me poser une question à moi aussi. "Oui bien sûr." s'était donnant donnant. Je restais un peu sans voix à sa question écoutant les explications de pourquoi elle la posait et c'est vrai que dans un sens s'était vraiment logique.
Je mangeais un autre bout de gâteau trop cuit mais avec la glace il passait bien, j'ignorais comment j'allais lui répondre tellement s'était difficile de clarifier les choses dans ma tête "Je...Je te déteste au point que je suis dans ton salon à manger un dessert que tu as préparer..." je soupirais et la regardais dans les yeux "Je te déteste pour ce que tu m'as fait mais d'un autre côté je t'aime quand même, c'est très difficile d'avoir ce paradoxe en moi." je fis une moue "En fait au début je voulais que tu revienne, je t'aurais tout pardonné si tu avais eu une bonne explication mais avec le temps j'ai pas eu de nouvelles sauf que je me rends compte que ça a été un concours de circonstances. Le problème c'est que j'ai trop voulu te haïr alors maintenant même si j'aimerais faire le chemin inverse il y a une pointe d'amertume qui me retient.".
Je terminais mon dessert totalement "Quand je suis venu te voir quelques jours après mon arrivée là je te détestais beaucoup mais j'ai entendu ce que tu avais à dire, tes explications... Je t'ai vu triste et ça a tout compliqué." je haussais les épaules et lâchais avec franchise "Je sais pas ce que je veux, je sais pas quoi faire, je suis complètement perdu Pearl et pas seulement parce que je connais pas Barcelone et que j'ai pas de gps mais parce que tout ce qui faisait ma vie avant ça n'existe plus, hormis...Toi. Même si t'as tout détruit au final t'es quand même tout ce qui reste."

Je mangeais sans vraiment paraitre un peu détachée car je ne l’étais pas, la réponse m’intéressait mais j’attendais qu’il y réponde avant de relever le regard vers lui et l’écoutant attentivement en sentant son regard. C’était vrai qu’il était là donc il ne devait pas trop me détester mais j’étais silencieusement et en secret rassurée de savoir qu’il m’aimait même s’il ne l’avait pas réellement dit. Je le laissais continuer au bout avec encore cette fichue culpabilité qui me rongeait de l’intérieur et l’entendant remontait même les petites étoiles brillantes dans les yeux. « Je suis désolée… tout ça, c’est juste à cause de moi et j’aimerais tellement réparer tout le mal que j’ai fait mais je ne peux pas et c’est pire que tout… », je soupirais doucement en finissant par me lever et surtout par ce que je n’arrivais pas à tenir en place et gardant pourtant comme une gourmande l’assiette et continuant de manger en marchant sans rien dire au départ. « Le pire c’est que je te comprends… je suis perdue sans toi car même si j’écris un nouveau chapitre de ma vie… ce chapitre ne peut exister réellement sans toi… rien ne me semble réel… te voir là et me dire que même notre amitié est gâchée et avoir peur d’un rejet rien qu’en t’approchant bien trop prêt… c’est douloureux… », je le regardais alors en approchant et tentant de rester un peu stoïque alors que je le regardais. « Dès que j’ai posé le pied à l’aéroport de Barcelone, je savais que je voulais faire demi-tour… si seulement une seule seconde… mais une seule seconde… j’avais pris mon courage à deux mains juste pour réussir à te parler, je serais revenue, j’en suis certaines mais je suis faible… je ne voulais juste pas voir le résultat de mes erreurs… », je levais les yeux. « Et je me répète, je le sais mais je t’assure que je m’en veux… je ne voulais pas ça et te voir ainsi ou même savoir que ça te fait souffrir… ou que tu me hais… c’est bien pire que tout ce que j’ai vécue dans ma vie… », Progressivement, j’inspirais pour éviter de couler une larme, tout avait été dit d’un calme mais c’était juste difficile de le dire ou même là, dans le cœur mais encore dans la tête. « Je ne te demanderais jamais de me pardonner mais juste de croire en moi… Croire au fait que je ne te laisserais plus jamais car je n’en ai aucunes envies… C’est compliqué et j’abuse surement mais… regardes-moi comme tu me regardais avant… », je baissais le regard, en me posant contre la table, presque dos à lui et prenant encore une bouchée en levant les yeux au plafond. « … désolée... je ne devrais pas me mettre dans un état pareil… je pourrais dire que les hormones y sont pour beaucoup mais ça serait un mensonge ! »

Sa culpabilité était aussi sincère que ses paroles et tout ça j'en prenais conscience. Elle reconnaissait que s'était son entière faute de toute façon s'était un fait, elle avait tout gâché en partant même si à présent elle s'en mordait les doigts ce qui était fait était fait! J'écoutais chacune de ses paroles avec attention et ça faisait son chemin en moi, malgré une nouvelle vie elle se sentait tout aussi perdue et notre amitié pourtant si forte qui se retrouvait plus que malmené ça s'était le plus dur.
Jusque là il est vrai que j'avais globalement pas trop bien réagi à chaque fois qu'elle s'était rapprochée, parce que s'était bien trop dur pour moi. Ses mots ne sonnaient pas faux, et si j'avais été tenté de croire au début qu'elle jouait un jeu, à présent j'étais sûr que ça n'était pas le cas et là les 20 ans d'amitié m'aidaient beaucoup.
Elle me demandait de la croire et à ces mots je hochais la tête et chuchotais "Je te crois..." s'était vrai, là maintenant à cet instant T je la croyais. Cependant je ne savais pas si j'étais capable de la regarde comme avant, peut-être dans quelques temps mais là sur le moment je ne savais même pas comment y arriver. Une fois de plus elle s'excusait et je crois qu'on ne s'était jamais autant excusé l'un envers l'autre. Prudemment je me levais et je posais ma main sur la sienne "Je sais pas vraiment comment tu veux que je te regarde, enfin... Si mais je suis pas sûr d'y arriver." je caressais sa main "Pas pour l'instant... C'est pas exclu que je puisse de nouveau avec le temps." je sous-entendais que j'étais prêt à rester ici, que l'on passe du temps ensemble et voir la situation s'améliorer je l'espère. "Tu me laisserais un peu de temps? Pour que je me retrouve..."

Je parlais tellement que je ne m’en rendais même pas compte. Des mots qui sortaient sans vraiment s’entendre de mes oreilles… tout étaient tout droit de mes pensées et de ma plus grande sincérité. Je ne laissais plus vraiment de brèche entre mes pensées et mes lèvres. Tout en sortait. L’entendant dire qu’il me croyait était rassurant. J’eue une petite sensation de sursaut en sentant sa main, la surprise… faute d’habitude depuis une semaine mais l’écoutant ensuite, je relevais le regard vers lui et l’écoutant attentivement. Ne pouvant clairement m’empêcher de sourire doucement. Je le regardais alors à sa question et posant mon assiette en finissant par reposer mon regard sur lui et tenter un sourire en hochant la tête. « Tout le temps que tu veux… », je pensais malgré moi : mais pas trop quand même. C’est bien connu que je manque de patience en général enfin je m’en fichais un peu là et sans même me demander s’il allait repousser ou quoique ce soit en fait… je m’en fichais royalement.. pour moi ça passait ou ça cassait et ça cassait tellement en ce moment qu’une casse de plus ? Je m’en remettre. J’approchais en le regardant, juste le regardant et progressivement, passer les bras autour de son cou en me blottissant contre lui sans cri regard… rien du tout pour le prévenir hormis les gestes. Il ne voulait pas me prendre dans ses bras ou ne pouvait pas ? Moi, j’y arrivais. « Je m’en veux tellement si tu savais… si je pouvais remonter dans le temps, j’aurais tout fais autrement, je te le promets même dans mes rêves… tout se passe autrement. », chuchotais-je alors sans trop bouger mais rapidement, assez rapidement.

Je sentais que ce soir pouvait être une première étape pour que l'on se retrouve au moins que l'on s'accepte chacun avec nos peines, nos rancœurs et nos attentes. Pearl disait que je pouvais prendre tout le temps que je voulais mais la connaissant je savais que s'était un temps limité tout de même, mais il y a des choses que l'ont maîtrise plus ou moins et des fois moins que plus.
Au final je me sentais quand même libéré d'un poids d'avoir pu lui dire ce que je ressentais mais aussi mettre des mots là dessus, finalement elle était la source de tout ça et restait aussi l'oreille attentive qui m'écoutais, un cocktail compliqué mais qui pouvait peut-être s'harmoniser.
Elle s'approchait de plus en plus et je savais ce qu'elle allait faire, mais je ne bougeais pas. Je m'interdisais ce geste mais je ne voulais pas la repousser parce qu'après tout j'en avais envie moi aussi, l'avoir retrouvé s'était quasi inespéré il y a quelques jours encore. Un peu figé au début je posais mon menton au dessus de sa tête puis je passais doucement mes bras autour d'elle en l'écoutant. "Moi aussi dans mes rêves ça se passait autrement." s'était étrange ce moment mais tellement agréable, je fermais les yeux et profitais simplement de ce que j'avais là comme si ça pouvait s'arrêter à tout instant et que s'était la dernière fois. En fait j'avais tellement espéré que ça arriverait que je pourrais à nouveau l'avoir si près et pourtant en même temps il y avait toujours ce petit truc qui pourrait me faire reculer.

C’était tellement étrange et bon à la fois alors que je sentais ses bras se refermer sur moi et je ne savais pas comment agir. Entendant alors ses mots, je me rassurais en fermant les yeux mais dans un sens, je m’en voulais tellement terriblement que je n’avais que mots à vraiment pouvoir exprimer le fait que je me sentais coupable. Tout ce que j’avais dit ne disait que la moitié de ma culpabilité. C’était étrange mais pourtant je ne bougeais pas d’un poil, pas d’un pouce… mais au fil des minutes qui passaient et que je ne calculais même pas. Je sentais mes chevilles faiblir, me reposant de la pointe des pieds que mes talons par ce qu’il fallait avouer qu’ils fatiguaient à rester debout donc je retombais un peu plus bas enfin quelques centimètres et caressant sa nuque au passage. Ramenant un peu mes bras à moi et souriant doucement en murmurant. Je relevais alors le regard vers lui en souriant doucement. « Si tu savais à quel point tu me manques ! », je ne parlais pas de plus mais simplement aussi de l’ami, être dans ses bras ou même dormir dans ses bras. Les nuits n’étaient pas pareilles et c’était sorti sans pourtant que je ne lâche l’étreinte. C’était léger, c’était même très léger mais je me rendais encore plus compte sur le moment de ce qui me manquait.

Le vide voila ce que je faisais à cet instant, le grand vide dans ma tête je voulais oublier qu'on était à Barcelone qu'elle était partie, que j'avais souffert tout ce qui comptait là s'était de la sentir contre moi. Je la sentis faiblir un peu et ses bras se desserrer alors je la serrais légèrement plus bien que je n'osais pas trop parce que je sentais un peu se ventre rond contre moi et que si ça faisait parti d'elle maintenant et qu'il fallait l'accepter s'était une autre étape.
Les yeux fermés je l'entendais me dire que je lui manquais "Toi aussi...Terriblement...Mais..." il fallait que j'arrête avec les "mais" sauf que ma tête en était remplie ce qui ne facilitait absolument rien!

Rouvrant les yeux je la regardais avec un léger sourire sur les lèvres "Peut-être qu'on arrivera à...Ce retrouver petit à petit. Au moins notre amitié." pour le reste ça reviendrait naturellement même si jusque là on avait toujours fait les autruches Pearl et moi. Je me penchais et déposais un baiser sur sa joue "Je...Faut que j'y aille. Il est déjà tard et je suis à pied." j'en avais pour 20 minutes mais j'avoue que j'étais assez épuisé entre le manque de sommeil et les émotions. Pourtant je n'étais même pas sûr d'arriver à dormir une fois chez moi.

Je sentais cette étreinte de sa part se serrer un peu plus et peut-être que je n'aurais rien dû dire ? Juste laisser les choses se passer ? Peut-être que j'aurais juste dû simplement être moi ? Tellement de peut-être, trop et je savais que je devais arrêter de penser en ce moment. Penser était bien destructif. Penser ? c'est mal. Je souriais juste en l'entendant et faisant volontairement abstraction de ce mais en fermant les yeux à nouveau. Je n'avais pas encore rouvert les yeux avant d'entendre ce peut-être et pour finir par le regarder et hochant la tête. "Oui, j'y crois... comme le disait mon père... ", je souriais doucement. Oui, je croyais en nous... il y avait un lien fort qu'il ne fallait pas oublier. Nous étions : nous. Proche et surtout peut-être trop parfois. Proche à s'en couper les ailes. Je fus surprise de ce baiser sur ma joue et le regardant avec les yeux pétillant, j'hochais la tête. Ne sachant que trop dire ou quoi faire. "C'est dingue, je n'ai aucunes envies que tu partes...", je baissais doucement le regard en me rendant compte que j'étais même encore dans ses bras, il n'avait pas reculé et je remontais ce regard en le regardant juste dans les yeux et penchant la tête. "Tu voudrais pas juste attendre que je m'endorme ? Tu peux même prendre le canapé si c'est trop loin ou ma voiture...", ça ne devrait pas prendre longtemps au fond, je fatiguai et je tombais rapidement comme une mouche dans un sommeil. C'était peut-être bien trop que je lui demandais d'ailleurs, je riais nerveusement. "Désolée... j'abuse un peu... c'est juste... que te voir partir, c'est pas facile...", non d'une pipe et malgré tout ça, je n'arrivais pas à me décider une seule seconde de reculer, non. Je faisais l'autruche en ce moment même.

Je voulais vraiment croire que j'étais capable, que l'on était capable de surmonter ça. Je pouvais passer pour le mec qui ne sait pas ce qu'il veut et c'est vrai que j'avais changé d'avis entre vouloir la haïr de tout mon être il y a une semaine et espérer retrouver notre amitié maintenant s'était pas du tout la même chose.
Honnêtement je n'avais pas spécialement envie de partir non plus mais je commençais à fatigué, j'avais un peu relâché mon étreinte mais nous étions toujours enlacés "Mais il faut et puis c'est pas un départ définitif... On va se revoir.". Je ne fus pas totalement surpris qu'elle me demander de rester jusqu'à ce qu'elle s'endorme me proposant de dormir sur le canapé ensuite ou de lui emprunter sa voiture je lui souriais "Ça dépend si c'est une porsche ou pas..." je hochais la tête "Ok c'est pas comme si j'avais pas l'habitude d'attendre que tu dormes. Et je veux bien prendre ta voiture pour rentrer." en plus ça donnerait un prétexte pour revenir la voir pour lui ramener son véhicule. Je reconnais qu'elle en demandait beaucoup mais sur le moment j'étais prêt à donner ce beaucoup, ça n'aurait sans doute pas été le cas en début de soirée mais des non-dits avaient été dévoilé des questions élucidées donc la situation prenait un nouveau tournant.
Doucement je la lâchais, lui remettant une mèche de cheveux en place "Ouais mais tu as toujours abusé, t'es comme ça." je riais légèrement "Au lit Pearl Hartley! Je vous suis pour vous border." s'était l'affaire de combien de temps? de toute façon je n'étais plus à ça près à présent.

Je souriais quand il disait que nous allions nous revoir, je le savais mais c’était encore bien plus fort que moi de le laisser partir. Etrange ? J’avais l’impression pourtant à chaque fois que ce serait la dernière fois. Au fond, j’avais attiré ce petit souci de moi-même. Cette impression ? Je l’avais littéralement créée, j’en étais fautive. Je ne pus m’empêcher de rire pour la porsche en levant les yeux. « Tu verras bien… », je n’allais pas lui dire. « Les clés sont sur le meuble de l’entrée ! », disais-je afin qu’il le sache au moment opportun. J’avais confiance en lui, il était doué au volant, je ne pouvais pas dire le contraire. Maintenant s’il se perdait encore… tant pis mais il retrouverait son chemin. « Oh et il y a le gps… », lancais-je un peu pour le taquiner. J’étais contente qu’il accepte de rester, je me disais même que c’était un peu bon signe au fond. Alors que l’étreinte lâchait un peu plus, je reculais en l’entendant et sachant même qu’il allait me border. Je n’en demandais pas autant, juste sa présence me suffisait. Naturellement, peut-être trop naturellement mais le rapprochement rouvrait à mes habitudes d’en temps. Je prenais donc sa main en direction de ma chambre, laissant les desserts. Je m’en occuperais le matin. Je n’avais pas vraiment cette habitude, étant même un peu maniaque sur les bords mais depuis la grossesse, je devais avouer qu’être maniaque, c’était compliqué. J’allais donc vers la chambre directement, la porte étant encore ouverte et sur le moment… je me disais : merde, je n’ai pas de pyjama décent. Je lui souriais doucement en le regardant. « Je reviens ! », je prenais rapidement un survêtement dans la salle de bain, assez souple et un débardeur en me disant que ça ferait l’affaire. Dormir en shorty et soutiens à gorge ? Là, je pense que j’abuserais. Je sortais alors de la salle de bain, consciente que ma tenue était ridicule et bien loin d’être comme d’habitude mais être enceinte limitait les déguisements… déguisement ? C’est le cas de la dire : Je me déguise un peu sur le coup. « Me voilà ! », j’allais alors vers le lit en riant. « Tu ne vas pas me chanter une berceuse aussi ? », disais-je un peu amusée et me blottisant contre mon oreiller en trouvant un peu maladroitement la bonne position.

Connaissant Pearl sa voiture devait être une sportive, un coupé peut-être même un cabriolet "Oui ça sera la surprise." je hochais la tête pour l'information, les clés sur le meuble de l'entrée ok s'était noté. Je ne pu retenir un rire quand elle m'indiqua que sa voiture avait un gps "Ça va hein... Je retrouverais mon chemin facilement."
Nous nous éloignions l'un de l'autre et je la laissais m'emmener jusqu'à sa chambre, elle alla enfiler un pyjama dans la salle de bain et moi j'attendais sagement à l'entrée de la chambre ne voulant pas me permettre d'entrer. Je ne l'avais pas vu souvent habiller comme ça, quelques fois quand elle avait la grippe ou un gros rhume et me piquais un t-shirt qu'elle associait à un survêt' pour être bien à l'aise."Sympa le look" à mon tour de la taquiner un peu c'est de bonne guerre après tout. Je laissais Pearl s'installer dans son lit et secouais la tête à sa question "Non non pas de berceuse.". Une fois qu'elle fût bien installée je m'asseyais au pied du lit et lui souriais "Bonne nuit Pearl."

Effectivement un coupé cabriolet un peu plus européen pour être dans le mouvement espagnol et ne pas faire trop américaine. J’adorais ce genre de voiture et peut-être de trop, c’était loin d’être facile à conduire parfois et pourquoi ? Je n’en savais rien, je n’aimais pas trop conduire depuis cette grossesse, le ventre ne facilitait pas la tâche. Bientôt ? Il toucherait le volant. Je riais en l’entendant pour le gps… « Désolée… », c’était plus fort que moi de le taquiner.

J’enfilais alors mon pyjama bien loin d’être à mon habitude et rien en l’entendant. « Bah… je ne crois pas que tu sois d’avis à me voir en shorty et soutiens à gorge… je peux si tu veux… », je faisais mine d’aller vers la salle de bain en riant et revenant aussitôt vers le lit en souriant. Je fis une fausse moue en le regardant. « Oh zut ! J’en voulais tellement une… », le voyant au fond de lit, je riais doucement en l’entendant me souhaiter bonne nuit et me restant un peu. « Tu sais… je ne mords pas ! », je montrais la place à côté en souriant. Je me remettais aussitôt correctement à ma place en fermant un peu les yeux. « Bonne nuit, Will… », Progressivement sans même m’en rendre compte, je m’endormais et bien plus rapidement que la norme. Ma respiration devenait de plus en plus… reposée et mon oreiller ne finissait pas être mon doudou plus vite qu’un oreiller.

Effectivement je n'avais pas vraiment envie de la voir en soutien gorge et shorty, j'avais l'habitude certes mais vu les circonstances non s'était pas vraiment judicieux et puis je craignais de vraiment voir son ventre et tout... S'était un peu effrayant pour moi dans un sens.
Elle ne mordait pas, ça s'était à prouver je l'avais déjà vu mordre, courir avec ses talons aiguilles, mettre un gros baraqué au sol et... Tant de choses encore. Je haussais les épaules "On sait jamais hein, si tu as faim." docilement j'allais me mettre à la place indiqué, retirant mes chaussures j'allongeais mes jambes mais restait assis contre la tête du lit. "Dors bien.", ce fût assez rapide en fait, sa respiration se fit plus profonde bien régulière. J'aurais pu partir tout de suite mais au lieu de ça je la regardais un peu dormir veillant sur elle comme je l'avais fait si souvent. Ce que je n'avais pas prévu c'est qu'avec le calme et mon manque de sommeil j'allais m'endormir... Pour me réveiller 1h30 plus tard ne comprenant pas où j'étais, je me levais discrètement et me dirigeait au radar dans le couloir jusqu'à l'entrée, je cherchais après les clés de voiture et quand je les eu trouvé je sortais de l'appartement, empruntais la voiture de Pearl un coupé comme je m'y attendais et je rentrais chez moi où à peine arrivé je tombais de sommeil et pour une fois je dormis au moins 4h.